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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à dechosal qui m'a conseillé cette lecture. Rien à voir avec Clochemerle. Ce que tout le monde ressent en le taisant, lui, le dit : la peur. La chose la plus terrible dans cette guerre de 14-18 qu'il ne fallait pas avouer sous peine d'être traité de lâche. Nous sommes en plein coeur des tranchées, des cadavres, des hommes déchiquetés, de la souffrance, du froid, de la faim, de la soif, des poux. J'ai aimé son côté anarchiste mais j'ai quand même trouvé long les passages d'action. Ce témoignage est certainement le plus sincère d'un homme à la guerre.
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Parmi les films qui vont sortir en plein milieu du mois d'aout- pas forcément le mois le plus approprié pour les films qui ne sont pas des blockbusters, notons la sortie du film LA PEUR de Damien Odoul le 12 aôut prochain qui traite d'une guerre dont on a beaucoup parlé ces derniers temps, centenaire oblige, je veux parler évidemment de la première guerre mondiale .
Damien Odoul a cette fois ci adapté un roman autobiographique éponyme de Gabriel Chevallier, un livre fort et dur centré sur Gabriel, jeune homme introverti, qui rencontre la peur et l'atrocité des carnages dans l'enfer des tranchées entre 1914 et 1918.

Au bout de cette effroyable expérience intérieure, pleine de bruit, de fureur et de sang, il découvrira à travers le conflit sa propre humanité...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai acheté ce livre sur les champs de bataille de la somme, surpris qu'une oeuvre censurée en 1939 soit vendue dans un musée militaire.
C'est effectivement une oeuvre crue, réaliste, qui raconte précisément la guerre, les tranchée, la boue et les attaques diverses mais c'est aussi un roman psychologique, sur cette peur qui taraude tous les jours et surtout avant d'attaquer. On est en plein dans les combats et surtout dans l'attente du combat, dans l'ennui et la misère.
Le héros nous fait voyager entre ses différents postes sur le front, entre ses différents rôles qui l'amènent à communiquer entre les lignes. Il y a aussi les passages où, blessé, il est à l'arrière, à l'hôpital, avec les blanques de caserne et là aussi l'ennui.
il ne se passe pas grand chose dans ce roman, on peut ressentir de l'ennui comme l'auteur et surtout sa peur si bien exprimée.
Ce qui est surprenant, c'est que Gabriel Chevalier va se tourner ensuite vers une littérature plus légère, comique et politique avec Clochemerle. Ce témoignage contre la guerre et ce qu'elle fait vivre, représente un besoin de se libérer de ce fardeau, comme si ensuite, il pouvait enfin écrire après avoir vidé son sac.
Un roman de plus sur la guerre de 14-18, "celle que j'préfère" comme chantait Brassens, mais un témoignage capital car neutre et sans emphase.
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On suit ici ce poilu qui fait la guerre du premier au dernier jour. Son témoignage sans concession est parfois un peu opaque parce que nous ne maîtrisons pas le vocabulaire des troupes. Mais à 90 % son récit est sans concession, troublant, tragique, on en sort écoeuré.
Ce qu'il vous retranscrit est tellement à vif, qu'on en a la chair de poule, on a envie de se révolter devant pareille injustice et pourtant, cette boucherie a eu lieu. Tout y est : le fracas des armes, la misère des planques, la faim, le froid, la vermine qui grouille, les corps qui pourrissent, la honte où l'on vous plonge, même si vous êtes un homme droit, cette déchéance, cette perte de dignité que la survie vous imposent. La fin est d'une clairvoyance extraordinaire. C'est un livre d'or.
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Après avoir été conquis par la restitution gaillarde et licencieuse du microcosme de "Clochemerle", j'ai voulu continuer ma découverte de Gabriel Chevallier dans un registre différent
Dans "La peur", point de légèreté humoristique bon enfant, l'auteur y restitue tout le bruit et la fureur imbéciles du premier conflit mondial qu'il a vécu de l'intérieur, à travers le récit de son alter-ego fictionnel, Jean Dartemont.

La "peur" dont il est question dans le titre est celle qui liquéfie les entrailles, ce sentiment humiliant qui relève de la panique primale et irraisonnée, ce sursaut atavique pour sauver sa peau lorsque la mort dégueulasse et injuste vous frôle trop souvent pour espérer y échapper éternellement. de mémoire de lecteur, jamais je n'avais lu une telle lucidité dans la restitution chirurgicale de cette émotion.

On pourra parfois trouver rébarbatifs certains passages purement descriptifs de telle ou telle bataille, embuscade, ou préparatifs de campagne, mais il faut lire ce livre qui jamais ne sombre dans le sordide, le pathétique, le voyeurisme ou la violence gratuits.
Chevallier déroule dans un récit fluide et tétanisant, toute l'horreur et la bêtise de la guerre, la hideur de la chair outragée par le métal, la tristesse révoltante de la jeunesse et de la Vie humaine soustraites injustement aux êtres qui mènent les combats sous la contrainte.

On le sait, tout le monde le sait : la guerre est une ineptie sans nom mais le talent de l'écrivain transcende ce témoignage brut, littéraire juste ce qu'il faut, unique par sa vivacité, plus de cent ans après les événements qu'il décrit.
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Plongée effroyable dans la guerre des poilus dans ce roman de @Gabriel Chevallier.
Un roman autobiographique dont on sent bien la véracité des horreurs subies par le personnage de l'histoire et ses compagnons d'infortune.
Un témoignage d'une rare intensité qui met en lumière la stupidité de cette guerre dont les tranchées furent le théâtre principal.
Une oeuvre puissante en totale immersion dans l'apocalypse.
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Gabriel Chevallier est né en 1895. Il a 20 ans en 1915 quand il est incorporé et envoyé au front. le front, il vient de se stabiliser ; la guerre s'enlise et les soldats s'embourbent. "La Peur" est son témoignage de la vie dans les tranchées entre 1915 et 1918. Une vie où il n'ose se faire des amis car chaque jour est peut-être le dernier, une vie où les cris des soldats blessés laissés dans la terre-sans-homme déchirent la nuit, une vie où l'odeur des charognes des tués empeste l'atmosphère, où les explosions déchirent les tympans, où les éclats de métal déchirent les chairs, où les poux vous rongent jusqu'à l'os, où la peur vous vide les intestins. Les journées se passent dans la boue des boyaux, dans le froid, dans la peur, et c'est pire quand il faut franchir le parapet et s'élancer contre un ennemi invisible, et affronter de son seul corps les mitrailleuses qui déchirent l'espace entre les tranchées, tout ça pour satisfaire l'ambition d'un général en manque de gloire.
Un livre à vous glacer le sang. Une plume magistrale. Un pamphlet sans faille contre la bêtise. Un livre qui laisse place à beaucoup de compassion pour les soldats allemands que Chevallier reconnaît comme victimes de la même bêtise.
Aussi bien sur le fond que dans la forme, ce livre est d'une puissance incroyable !

"[…] J'ai vingt-trois ans […] J'ai entamé cet avenir que je voulais si plein, si riche en 1914, et je n'ai rien acquis. Mes plus belles années se passent ici, j'use ma jeunesse à des occupations stupides, dans une subordination imbécile, j'ai une vie contraire à mes goûts, qui ne m'offre aucun but, et tant de privations, de contraintes se termineront peut-être par ma mort. […] Que ceux qui aiment la guerre la fassent […] de quel droit disposent-ils de moi ces stratèges dont j'ai pu juger les funestes élucubrations ? Je récuse leur hiérarchie qui ne prouve pas la valeur, je récuse les politiques qui ont abouti à ceci. Je n'accorde aucune confiance aux organisateurs de massacre, je méprise même leurs victoires pour avoir trop vu de quoi elles sont faites. […] Je suis sans haine, je ne déteste que les médiocres, les sots […] Mon patrimoine c'est ma vie. Je n'ai rien de plus précieux [...] Je demande à vivre en paix. […] Mon idéal n'est pas de tuer ! [...]"
"Je vais te dresser le bilan de la guerre : cinquante grands hommes dans les manuels d'histoire, des millions de morts dont il ne sera plus question, et mille millionnaires qui feront la loi. Une vie de soldat représente environ cinquante francs dans le portefeuille d'un gros industriel à Londres, à Paris, à Berlin, à New York […]."
"La Peur" a été publié en 1930 !!!!

On ne peut être que d'accord avec Jacques Tardi : « Tout le monde devrait lire et relire La Peur. »
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Un grand roman sur la première guerre mondiale, moins connu que "Les croix de bois" entre autres récits vécus sur le même thème, le livre de l'auteur de "Clochemerle" est une lecture marquante...
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Moins littéraire et bien construit (à mon avis, hein) que les témoignages d'Henri Barbusse, de Maurice Genevois et d'Ernst Jünger, La Peur de Gabriel Chevallier permet cependant une intimité plus grande et plus crue avec le ressenti, les sentiments et le quotidien des combattants de première ligne de cette guerre presque entièrement deshumanisée. Avec un combattant plus précisement, à savoir le jeune Jean Dartemont, mais aussi avec la certitude, une fois le roman lu, que la peur et le sentiment d'injustice si souvent évoqués par l'auteur étaient par presque tous partagés.
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Gabriel Chevallier, La peur (1930)

Récit à la première personne au présent de l'indicatif qui couvre la totalité du temps où le personnage est mobilisé.
Récit qui se veut démystificateur, contre le faux héroïsme, les idéalisations ou les atténuations dont il montre que les simples soldats se font eux aussi parfois les complices.
La peur, c'est l'expérience première et commune. Peur qui annihile les autres sentiments et qui avilit définitivement celui qui l'éprouve.
J'ai lu un bon nombre d'ouvrages (fictions ou témoignages) d'acteurs de la grande guerre. Celui-ci est vraiment à placer sur le premier rayon. Près du Clavel soldat de Léon Werth.
Le seul reproche qu'on peut lui adresser, ce sont les dialogues, trop clairement didactiques.
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