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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme le dit si bien Tardi, "c'est le meilleur récit sur la guerre de 14-18, avec le Voyage" au bout de la nuit.
Nous suivons le quotidien effroyable des Poilus, obligés de participer à des combats sans merci contre des inconnus qu'ils ne peuvent donc détester, et surtout réduits à se terrer dans des boyaux puants et peu sûrs, entendant jour et nuit le fracas du carnage, et craignant même d'aller "aux feuillées" faire leurs besoins, souhaitant même être blessé pour échapper à tout cela.
La peur en fait les véritables héros, bien loin de ceux qui ne méritent pas leurs décorations de pacotille, les boute-feu de l'époque, qui appellent au combat, bien planqués à l'arrière.
Comment ne pas ressentir une haine viscérale de cette guerre, de toutes les guerres, puisqu'il y en a eu, en a et en aura bien d'autres depuis, à la lecture de ce récit éprouvant ?
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Dartemont Jean, un mètre soixante-douze, soixante-sept kilos, dix-neuf ans. Même s'il ne pensait pas « qu'il y eût de la grandeur à plonger une arme dans le ventre d'un homme », il a accepté cette consigne, comme « vingt millions d'imbéciles » qu'on avait « persuadés que tel était leur devoir ». « Qui a peur ? Personne ! Personne encore… Vingt millions d'hommes, que cinquante millions de femmes ont couverts de fleurs et de baisers, se hâtent vers la gloire, avec des chansons nationales qu'ils chantent à pleins poumons. Les esprits sont bien dopés. La guerre est en bonne voie. Les hommes d'État peuvent être fiers ! » Contre ses convictions mais de son plein gré, par curiosité, il se présente au conseil de révision en décembre 1914, commençant à craindre « qu'elle se terminât sans [qu'il y fût] allé ».
(...)
Gabriel Chevallier livre un témoignage de première main, à la fois saisissant, sans fard et d'une sincérité poignante.

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Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Un témoignage remarquable sur cette guerre absurde, comme toute les guerres qui pourra rejoindre les magnifiques pages de « ceux de 14 » de Maurice Genevois. Plusieurs années à subir, la peur au ventre chaque jour qui se lève, chaque changement de fonction, chaque changement de chef, à souhaiter mourir vite pour ne pas souffrir. Une inhumanité quotidienne imposée, un statut de poilu chair à canon, une loterie quotidienne, vie ou mort qui se répète sur environ 1500 jours, la probabilité d'en sortir vivant est faible et l'exaltation du soldat héros qui défend la patrie fleur au fusil est bien démystifiée.
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A la relecture de ce témoignage- car il en va bien plus du témoignage que du roman- je comprends pourquoi j'avais été incapable, il y a deux ans, en plein travail de recherches avec mes amis lecteurs ( Amis de la Bibliothèque municipale de mon village), d'écrire une quelconque critique. Tout au long de ce récit, on assiste impuissant au saccage meurtrier qu'a été cette Grande Guerre. L'auteur relate très simplement- très atrocement devrais-je dire) la confusion, la désorganisation, l'envoi au combat en sachant que la cause est perdue... Et bien sûr, LA PEUR qui en découle, le sentiment d'incompréhension, d'injustice, la souffrance...
Allez, pour "alléger tout ça, je vous fais un petit cadeau : Traité de civisme de Boris Vian - qui rejoint ce thème- interprété par Dominique Pinon et Silvia Lenzi
https://vimeo.com/397932956?ref=fb-share&1&fbclid=¤££¤12Grande Guerre11¤££¤3_6XYLiyQWoBhd50ypPOm7z7KB9I4ErXhSLuBV4Q30W7m9bLY1w
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Gabriel CHEVALLIER, alias Jean DARTEMONT nous décrit sa « Grande Guerre ». Surtout LA PEUR omniprésente au fil des jours et des nuits. Son témoignage affreusement réaliste nous emporte et nous fait réaliser les ordres aberrants voire insensés qui sont parfois donnés aux troupes. La vie du soldat ne vaux vraiment pas chère ! de la « chair à canon » ! C'est un récit difficilement acceptable, dur à lire, effroyable. Un véritable carnage au sens propre du terme. Livre magnifique qu'il faut lire absolument pour connaître ce qu'on vécut nos poilus.
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La peur est ce que Tardi a sans cesse voulu montrer, je pense et c'est peut-être pourquoi il se réfère à Chevallier. Pour autant je ne pense pas que ce roman pose la question en terme d'héroïsme (ou d'anti-héroïsme, je veux dire). Les références héroïques, nécessairement mythiques, me semblent nécessaires non seulement à la cohésion de la communauté, mais aussi à sa production artistique. De toute façon, elles sont liées à la mort : un guerrier des épopées grecques devenait un héros à sa mort et c'était pour ça qu'il mourait.

Or ce que le roman m'a semblé montrer sans cesse (et il me semble que ça lui est très particulier), c'est que la normalité (l'humanité) du soldat ne le situe pas dans la sphère héroïque qui est la lecture de l'arrière (il n'en n'a rien à faire) MAIS pas non plus dans la lâcheté ou le néant (qui en est la version négative MAIS identique). La peur, elle, est fondée sur un instinct de conservation, qui fait se terrer quand il le faut, rechercher des rôles a priori moins dangereux - agent de liaison - et toujours se débrouiller du mieux qu'on peut, sans même s'en expliquer. Même si elle "décompose", la peur est liée à la vie, à la recherche de la survie ; j'ai constamment eu cette impression à la lecture. Je n'ai jamais noté par exemple de dimension pathétique particulièrement marquée. Et la portée militante du roman en est d'autant plus grande : montrer en réalité, qu'une guerre n'a rien de remarquable ni dans un sens ni dans un autre et la limiter à son extrême danger.

J'ai juste une remarque. Dans le Balcon en forêt, se souvenant de ce qu'il a ressenti sans cesse, Grange pense qu'il a eu "peur et envie". La peur est liée au désir et à vrai dire, le passage de la Peur que j'ai le plus admiré est vers la fin le moment où Dartemont se porte volontaire pour rejoindre une autre compagnie dans un contexte de grand danger. Il se rend compte après coup de ce qu'il vient de faire et traverse cette épreuve (dont il sort miraculeusement indemne) comme dans un rêve. J'ai sans cesse pensé au moment où dans Little Big Man (on a les références qu'on peut) un vieil indien aveugle traverse indemne les rangs de la cavalerie en se persuadant que - puisqu'il est aveugle - personne ne le voit. Cette action rêveuse, délirante et à la limite de la conscience, entièrement dominée par la peur, est peut-être non pas de l'héroïsme, mais ce qu'on a pu après coup présenter comme tel dans les légendes.

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Livre paru en 1930 et censuré à l'époque car bien loin des témoignages d'héroisme exaltés dans l'entre deux guerres. Dureté des combats, boucherie, vermine, blessures épouvantables, cela était connu et avouable, ce qui l'était moins c'était l'état d'esprit, La Peur permanente, totale, insurmontable éprouvée par les soldats. Ils ne pouvaient en parler sous peine d'être taxés de lâcheté. Ton réaliste et désenchanté.
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Pour moi un des meilleurs livres que j'ai lu sur la guerre de 14 à lire et aussi un auteur à découvrir qui a écris le célèbre "Clochemerle".
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Il y a tout dans ce livre. L'horreur, l'absurdité, l'incompréhension, la folie (comment ne sont-ils pas tous devenus fous, fous délirants ou fous furieux, ces hommes cantonnés à longueur de mois et d'années dans la peur ?).
L'homme ravalé au rang de chair à canon.
Et puis il y a de temps en temps, des pages plus douces, ou plus doucement amères. le repos d'une nuit auprès d'une ancienne amie qui toute la nuit, aura "tout juste", miraculeusement. La féminité des infirmières qui pourtant attendent encore de Dartemont et des autres blessés qu'ils les fassent rêver d'héroïsme, de patriotisme, de gloire et de hauts faits. le père de Dartemont qui ne pense qu'aux galons que son fils n'a pas encore obtenus.
Chaque page de ce livre est un coup de poing. La guerre des tranchées dans toute sa cruauté. L'homme qui se débat, avec ses pauvres moyens. Celui du front mais aussi celui de l'arrière qui ne veut ni voir ni savoir.
Un livre qui ne s'oublie pas.
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Roman ou autobiographie ? Certainement les deux à la fois. L'auteur ayant vécu la 1ère guerre mondiale, on ne peut que ressentir la force d'un récit historique que le plus grand nombre devrait lire pour ne pas oublier.
A lire l'histoire de cette incroyable barbarie humaine, de cette folie dévastatrice impulsée par on ne sait quelle élite, on aurait pu imaginer que c'en était fini de ces guerres à l'allure préhistorique. Nous sommes en 2023, et les guerres sont toujours là entre les peuples, avec des armes toujours plus dévastatrices et un peuple soumis au pouvoir de quelques fous dirigeants.
Au-delà des mots qui décrivent l'horreur de cette guerre, on suit le chemin de pensée d'un soldat qui subit malgré lui cette guerre absurde et qui en ressort vivant par miracle.
C'est qui le héros, celui qui fait la guerre ou celui qui ne la fait pas ? On ne peut avoir qu'une pensée empathique pour tous ceux qui l'ont vécu sans pouvoir choisir. Et Luttons pour le droit à la liberté, la culture et l'information !
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