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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne sais pas si ce roman plaira à tout le monde mais , en ce qui me concerne , il m'aura renvoyé, par narrateur interposé, à une époque qui a été mienne avec tout ce qui a fait son charme , les progrès techniques qui ont, petit à petit, facilité les conditions de vie et fait évoluer, lentement , certes , mais tout de même, des mentalités figées depuis trop longtemps .
Nous allons donc faire un " bout de chemin " avec un jeune homme , de sa naissance jusqu'à sa sortie de l'adolescence et son entrée dans le " monde des grands " . Et là, bien entendu , les " anciens " , comme moi , cramponnez - vous , préparez- vous pour la séquence " émotions " , quant à vous , les plus jeunes , je le sens venir mais , si vous avez envie de vous moquer , je vous préviens, les ainés risquent de " ruer dans les brancards ...Je vous explique : à l'époque , on manquait d'assurance pour aborder les filles ou s'insérer dans une équipe de foot , surtout si on avait un peu " les pieds carrés " ....Et ces passages de l'adolescence , ils sont comme le livre , d'une franchise et d'une naïveté sans limite . C'est beau , sincère, drôle, tragi - comique , il y a , dans ce personnage , tout ce charme désuet qui n'était pas loin d'être le lot d' une majorité jeunes un peu empruntés , engoncés dans des carapaces sociales rigides qui , me semble - t- il , ont en grande partie disparu aujourd'hui . Était- ce mieux ou moins bien , peu importe , c'était marquant , gravé à vie dans le marbre . C'était ainsi .
Je dis que cela peut paraître risible pour les plus jeunes , franchement , je le trouve aussi mais ...quel plaisir de retrouver ce " chemin de nostalgie " . Si j'ai mis l'accent sur l'adolescence , c'est sans doute parce que je me suis " identifié " et senti plus impliqué que dans la plus petite enfance du narrateur , une petite enfance bien plus personnelle pour chacun et chacune d'entre nous . Un milieu social particulier avec un pére professeur et tout ce que cela entraîne dans le regard des copains et une relation ambiguë avec une famille aimante mais .... Prof et père. Pas forcément facile pour l'un ...ni pour l'autre ...Ma fille m'a toujours demandé de ne pas " m'avoir " en classe , je ne le désirais pas non plus et le monde a bien tourné !!!!
C'est un roman bien écrit, facile à lire , plein de sensibilité, une photographie de la société " scolaire " du moment .
J'ai lu , comme tant d'entre vous certainement , de nombreux trés bons livres sur l'enfance . Celui - ci est vraiment digne d'intérêt et peut se joindre aux autres . Ce n'est pas l'histoire d'un individu , c'est une histoire individuelle dans l'universalité. C'est lui , c'est vous , c'est moi , un parmi des milliers , rebelle ou soumis , sympathique ou pas , attachant ou ...attachiant . Un gosse d'un autre monde mais un gosse , celui que nous avons été ou ...peu s'en faut .
Certains passages peuvent , peut - être manquer un peu d'authenticité, l'ensemble est tout de même une belle et émouvante réussite . Il semblerait , et je m'en réjouis , que pas mal d'amies et amis partagent mon avis ...
PS: contrairement au narrateur , j'ai toujours été élève dans des classes mixtes....mais les filles portaient des blouses tantôt bleues , tantôt roses ....les garçons , rien de particulier ... Allez comprendre ...
Un énorme merci à Marie- Anne Lagoma et aux Éditions La manufacture de livres ainsi , bien entendu qu'à toute l'équipe de Babelio pour ce livre offert dans le cadre d'une masse critique .
Allez , je vous quitte . A bientôt.
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Le romancier Luc Chomarat - le dernier thriller norvégien- retranscrit avec une justesse incroyable et une grande maîtrise stylistique le regard d'un enfant sur le monde et la France des années 60 et 70.

Cette très juste et très sincère chronique de moeurs de la petite enfance à l'adolescence, dans une famille où le père est professeur. est une une tranche de vie sans fard, authentique, pudique, une description de la société française des années 1960/1970 avec des situations historiques comme la guerre d'Algérie ou Mai 68 en toile de fond.

Ne sachant jamais trop si on est dans la réalité ou dans l'imaginaire de l'auteur on finit rapidement par ne plus se poser de questions et retomber en enfance, avec une plume aussi sensible que singulière.
Un texte qui peut évoquer à la fois La vie devant soi de Romain Gary, L'Attrape-Coeur de Salinger et les oeuvres de Pagnol, Sempé ou Riad Sattouf, mêlant apparente légèreté et grande profondeur.

. -"Tu ne fais pas grand-chose dans cette maison, jeune homme. Est-ce que tu t'en rends compte ? -Ben je débarrasse. -Oui…Passons. Ne regarde pas tant ce que les autres font ou ne font pas. Occupe-toi seulement de ce que tu peux leur donner, parce que c'est la seule chose qui est en ton pouvoir. Tu comprends ? Je comprenais que dalle. »

Authenticité, malice, tendresse et humour sont au programme de ce bien beau récit initiatique qui fait partie des belles surprises de cette rentrée littéraire .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Très jolie chronique authentique, des souvenirs de la maternelle aux premiers émois et chamboulements de l'adolescence, petite chanson pudique, sincère, mélancolique des émotions enfantines et des rêves voyageurs entre le quotidien du narrateur , la guerre d'Algérie , les scènettes relatées à hauteur d'enfant sur une route improbable …..

C'est un peu tout cela cet ouvrage.
Il égrène avec impertinence , légèreté , feinte insouciance , magie de la mémoire les mystères de l'enfance peuplée d'indiens , de cow- boys, de batailles imaginaires .: Les envahisseurs , la 2cv paternelle , la mère , côté nouvelle vague, taille fine et douceur un peu triste, le père : le professeur, autoritaire , exigeant, se tient toujours très droit .

Le décor est planté : le fils rêve d'être Josh Randall dans au «  Au nom de la loi » série télé de ces années - là , avec Steeve McQueen .

On imagine , dans les années 60 une grosse télé noire et blanc , à Saint - Étienne , où , certains matins d'école quand la neige vient à tomber ,il fait froid , la cour de récréation entre maternelle puis collège et lycée où le narrateur aura son père comme prof : lit sans cesse et écoute de la musique classique …

Le lecteur voit grandir ce gamin qui façonne des amis imaginaires , des parents «  D'à côté » un peu seul , surtout depuis la naissance de son petit frère , enfant gâté , la casquette sur la tête qui lit tout le temps, genre casse - pieds ..
Le gamin va au catéchisme , la télé passera les «  Envahisseurs » puis viendra le foot , le nez sur le gros catalogue de la Redoute , aux pages sous- vêtements pour rêver un peu , les questionnements sur Dieu et les filles ,les peurs enfin le premier baiser.
L'auteur restitue avec drôlerie, humour grinçant, merveilleuse acuité ces moments inoubliables d'un enfant confronté à la réalité crue du quotidien .

C'est la magie de ces années- là 60- 70 ,croquées avec finesse , justesse qui résonne en nous comme un écho lointain , savoureux , sur le fil nostalgique de nos enfances , désordres et troubles de nos adolescences .

Un livre merveilleux , tendre que l'on a envie de relire, j'ai retrouvé au fond de moi des sensations oubliées , bêtises , farces et émois enfantins , nombre de découvertes tues aux parents ,des scènes magiques , forcément périmées ….

Une parenthèse très heureuse entre deux ouvrages compliqués , lu d'une traite , la vie quotidienne vue par un enfant jusqu'à ses dix- sept ans …
Roman autobiographique ? Je ne sais pas ….

Authenticité, malice , tendresse , ouvrage sensible et facétieux ,initiatique , infiniment nostalgique , élégant , pétri d'anecdotes simples , et de défis qui mènent doucement à l'âge adulte , à la fois intime et universel , qui fait du bien à l'âme …
Accompagnant le narrateur , faussement naïf , sans nostalgie facile , nous retombons en enfance pour notre plus grand plaisir !
Acheté à cause du titre et de la première de couverture .
Bravo à l'auteur !
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Tout y est.
L'enfance, la nostalgie, les années 1970 / 1980, les Noel en famille, Saint Étienne, le foot, les copains, les filles ( les femmes ) les boites, les premiers émois avec les filles en sous vêtements dans le catalogue de la Redoute, le premier baiser.
Il y a aussi la 2CV du père, les émissions TV, Des chiffres et des lettres , Au nom de la loi avec Joss Randall ou encore Les Envahisseurs
Et puis ce père professeur , cette relation difficile avec le fils.
L'écriture de Luc Chomarat touche à la simplicité, chargée d'humour et de nostalgie à bon escient.
Et pourtant je n'ai pas été transporté .
J'ai trouvé que la simplicité des souvenirs et des anecdotes bien qu'à hauteur d'enfant ne creusait pas les émotions ni la psychologie.
Toutes les anecdotes, tous les souvenirs sont traités de la même façon : ils nous sont donnés , dans leur état brut. Qu'il s'agisse d'un moment grave ou d'un moment plus secondaire. Tout est sur le même plan.
Cela m'a dérangé de ne pas avoir une prise de position, une explication, un ressenti.
Ce constat fait, on accompagne l'auteur dans cette enfance qui d'une façon ou une autre est un peu beaucoup la nôtre.
On y retrouve nos chimères, nos peurs, nos rêves.
Et nous cheminons avec le fils du professeur dans les pas de notre enfance, qui reste le creuset de notre vie.
Alors , en définitif, savoir si le moment est grave ou secondaire n'est peut être pas primordial.
Ce qui est primordial, c'est l'enfance. Cette enfance qui mène à l'adulte que je deviendrai.
Donc il n'y a pas à être transporté par ce livre mais seulement à le laisser infuser.
Je pense que cela a commencé.




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Ce livre-là est pour moi une étrange expérience , car ayant été professeur , j'y lis en quelque sorte l'autobiographie de mon fils . Et il y a de la justesse dans le récit de Chomarat car j'y retrouve des comportements connus ( et pas forcément à ma gloire). Sinon , nous sommes dans un récit d'enfance classique , que l'on ponctue de « Tiens , lui aussi » et de « Non , moi , c'était la SF , pas les BD …) . L'auteur transcrit avec beaucoup de finesse et des bonheurs d'écriture , l'effarement de l'enfant confronté au monde , la hantise d'être accepté par les autres qui pousse aux pires bêtises, et , in fine , les angoisses du garçon marinant dans son bain d'hormones et confronté à l'incommensurable mystère féminin. C'est bien vu et de lecture plaisante.
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Je ne m'attendais pas vraiment à ce roman, à cette histoire, en me lançant dans le Fils du professeur, mais ce fut une belle découverte que la plume de Luc Chomarat et un très agréable moment de lecture.

Il me semble que le récit est autobiographique (si je fais fausse route vous pourrez me jeter des romans dessus), et couvre en tout cas les jeunes années du narrateur, des premiers souvenirs de l'enfance jusqu'à la fin de l'adolescence avec les épreuves du baccalauréat.

À travers ses souvenirs, nous voyageons dans la France des années 60-70 avec la guerre d'Algérie et l'arrivée de cette famille dans la banlieue lyonnaise, jusqu'à la naissance de ce petit frère, des premiers émois face à ces femmes que l'on observe sans comprendre, des relations avec le père, des amitiés, des interrogations et puis de la construction de cet adulte qu'il faut devenir.

Si les premiers chapitres m'ont un peu déstabilisé car j'avais l'impression que tout allait à mille à l'heure et qu'on passait du coq à l'âne à chaque page, j'ai finalement lu ce roman dans la journée, embarqué dans ce très beau récit bercé de nostalgie et incapable de le reposer avant de l'avoir terminé. Une belle lecture que je vous recommande volontiers.
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Le narrateur raconte sa vie d'avant, celle vécue dans son enfance et son adolescence, jusqu'à l'âge permettant le passage du baccalauréat. Étonnant voyage dans le passé dans les années 1960 et 1970 où le récit parvient remarquablement à se placer à la hauteur des différents points de vue de l'enfant en fonction de sa croissance. Tous les sentiments évoqués résonnent en nous, car lecteurs actuels, nous avons peu ou prou vécu cette période, et nous y retrouvons des moments, des situations, des sentiments, des ressentis qui nous touchent. Ce roman pourrait être perçu uniquement comme un exemple d'évolution psychologique dans un contexte sociologique connu d'un enfant lambda, mais c'est une vraie narration personnelle et originale racontée avec une sensibilité à fleur de peau. L'auteur réussit là un tour de force car en lisant l'histoire, le lecteur se met naturellement dans la peau de l'enfant aux différents instants évoqués en y projetant un peu de sa propre histoire.
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J'ai donc suivi avec intérêt ce fils de professeur dont nous ne saurons jamais le prénom depuis le départ de ses parents d'Algérie suite aux événements, leur installation à Saint-Etienne dans un Grand Ensemble, la naissance du petit frère jusqu'à la classe de Terminale et la découverte de l'Amour.
J'ai aimé les leitmotivs du récit : la casquette du petit frère qui renferme tout son savoir ; la 4CV qui n'avance pas ; les citations latines de l'oncle universitaire parisien.
J'ai aimé les jeux d'imagination du narrateur dans son enfance jusque bien plus tard.
J'ai aimé son rapport avec sa cousine Lina qui évolue avec le temps.
J'ai aimé que ses parents gardent leur part de mystère : la dépression de la mère reste inexpliquée ; le père est toujours distant.
J'ai aimé la part de magie de la mère.
Et puis le foot, un sport d'abord rejeté par le narrateur.
Contre toute attente, pour moi qui ne suis pas né à Saint-Etienne ni à cette époque, j'ai aimé suivre le jeune garçon dans les rues de la ville et au sein de sa famille.
L'image que je retiendrai :
Celle de la passion inébranlable du narrateur pour les BD.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-f..
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Dans ce roman nous suivons le narrateur de sa petite enfance jusqu'à l'âge adulte dans les années 60. Il a la particularité d'être le fils du professeur ce qui ne sera pas toujours facile à vivre au lycée. Mais sa véritable singularité c'est son imagination débordante qui l'aide à faire face au réel : ainsi jeune enfant il s'invente des parents imaginaires et les rejoint dans sa chambre quand ses vrais parents ne sont pas à la hauteur. L'auteur a un vrai talent pour se mettre dans la peau de cet enfant puis de cet adolescent. Il arrive à nous faire revivre des sensations lointaines : les questionnements propres à cet âge, l'impression que le temps s'étire alors qu'on attend impatiemment la suite, l'importance que prennent certains événements (dans la jeunesse, pour le narrateur, c'est le foot : il aimerait tellement être bon pour se faire des copains ; plus tard ce sont les filles qu'il appelle les « femmes » qui sont un grand mystère pour lui). Un livre teinté de nostalgie qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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L'enfance du narrateur est marquée par la solitude ; dans son foyer dépeuplé, dans son école où il ne répond pas aux canons qui font des amitiés. À part il se construit, espiègle malgré tout, et mature aussi.
La voix qui porte ce roman m'a fait oublier que le sujet était éculé. Une voix singulière qui rend le récit captivant : je l'ai dévoré avec le sentiment qu'il fallait laisser l'enfant aller au bout de son récit.
Une voix capable de jouer tous les registres aussi, de la candeur et de la gravité. Touchante, amusante, et qui, l'air de rien, interroge sur la façon de se construire dans l'ombre d'un père et de ses attentes si éloignées de sa personnalité.
Une histoire simple en apparence seulement, et dont le twist final m'a laissé sans voix.
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