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3,21

sur 64 notes
Vous vous sentez fatigués des logiques linéaires et imparables du romanesque? Essayez L'espion qui venait du livre! Sorties de route garanties!

Robert "Appelez-moi Bob" Dumont est un agent hyperentraîné, à la musculature d'acier et à la souplesse du tigre, au sex appeal aussi chargé que son fidèle Beretto. Sorte de mélange d'OSS 117 et de SAS, il évolue depuis 110 tomes dans un univers qui n'a pas évolué depuis les temps forts de la guerre froide. Au désespoir de Delafeuille, l'éditeur de la série, il est out, has been, ringard. Pour tâcher de sauver les meubles - et sa maison - ce dernier s'immisce dans ce 110ème tome pour apporter des conseils relooking et d'actualité à Bob.

S'ensuivent moult péripéties qui mènent cet improbable duo de Singapour à un coin perdu du Quercy. Luc Chomarat s'amuse à créer un imbroglio romanesque autour du personnage, de son auteur et de son éditeur. Il ne recule devant rien ou presque. Allant jusqu'à tenter un chapitre façon nouveau roman pour une approche plus littéraire de l'intrigue (pas mal vu d'ailleurs).

Beaucoup d'humour décalé, de retournements de situation à la Scoubidou, des caricatures à la pelle, des digressions (ou divagations) sur la cuisson des légumes à l'étouffée, sautés au wok ou du rôti au four (au choix plat en pyrex, cocotte en fonte ou terre cuite). L'auteur, volontairement, ne fait pas vraiment dans la finesse. Son roman m'a fait penser au film avec Belmondo, le Magnifique.

Pourtant derrière se dégage aussi une mise en balance de la créativité et du merchandising du livre. Qu'on se rassure, on ne tombe pas dans la dissertation mais les propos font mouche.

En tout cas, j'ai passé un bon petit moment avec cet Espion. Pas sûr que l'effet aurait tenu encore sur plusieurs centaines de pages mais, dans ce format court (moins de 200 pages), c'est nickel pour se dérouiller les zygomatiques. Hâte de lire autre chose de cet auteur.
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Minable resucée d'OSS 117, Bob Dumont est le héros récurrent des livres de John Davis et, accessoirement celui qui permet aux éditions Delafeuille de garder la tête hors de l'eau. Mais après des décennies de bons et loyaux services, Dumont est définitivement has been et John Davis de plus en plus mauvais. C'est pourquoi, afin de tenter de sauver sa maison d'édition mise sous la tutelle d'un jeune conseiller issu d'une école de commerce, Delafeuille décide pénétrer dans le dernier ouvrage de Davis afin de conseiller directement Bob Dumont.

Entre mise en abyme et pastiche de roman d'espionnage, on pense bien entendu en lisant L'espion qui venait du livre, au Magnifique de Philippe de Broca ou à Last Action Hero, de John McTiernan pour le cinéma, ou encore, par certains aspects, côté littérature, au Adios Shéhérazade de Donald Westlake. Si, en trame de fond se dessine un portrait bien peu flatteur et très pessimiste du devenir du milieu de l'édition, s'est avant tout le côté très loufoque du roman que l'on retiendra ; les tentatives vouées à l'échec de Delafeuille pour faire évoluer le monolithique Dumont et son auteur notamment. Comme lorsque, dans un des premiers chapitres, l'éditeur infiltré dans une scène se déroulant à Singapour essaye de convaincre Dumont/Davis d'abandonner les qualificatifs racistes.

«-Et puisqu'on en parle, faudrait voir à mettre un terme à ces stupides propos racistes. On ne dit pas des « Jaunes ».
-Mais ils sont jaunes. Fourbes. Ils sont au service du mal.
-Ils ne sont pas jaunes. Ce sont des Asiatiques. Des citoyens du monde, comme vous et moi.
Tout en parlant, ils étaient arrivés à l'ascenseur. le liftier, un Jaune de petite taille, au regard extraordinairement fourbe, les précéda dans la cabine avec force courbettes. »

Si ce procédé mettant en scène Dumont et Delafeuille, tous les deux décrits toutefois par l'auteur qui avance en même temps dans ce roman dans lequel l'éditeur est infiltré, confine parfois à l'abattage (et il fallait oser se lancer ainsi dans certains dialogues de plusieurs pages sur la cuisine au wok), la brièveté du roman – moins de deux-cent pages qui se lisent très vite – évite au lecteur la lassitude quand bien même certains passages apparaissent parfois un peu bancals.
L'enthousiasme de Luc Chomarat l'emporte vite sur ces menus défauts et, si L'espion qui venait du livre n'est pas un grand roman, il apparait comme une parenthèse bien agréable dans les parutions de cet été, offrant au lecteur une ou deux bonnes heures de sourire et même parfois de franche rigolade.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Absurde. A se tordre de rire, même en public!!!
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Je suis désolée pour l'auteur mais je n'ai pas accroché avec ce livre qui se veut être un pastiche du roman d'espionnage tout en dénnonçant le côté commercial de la lecture actuelle.

Peut-être est-ce dû au fait que j'aime les romans plus "traditionnels", tout comme je n'accroche pas avec les situations burlesques voire absurdes (j'ai détesté OSS 117 dans le même style côté cinéma), ce qui m'a gâché le plaisir de cette lecture. J'ai trouvé la narration trop décousue, passant du coq à l'âne.

Il est vrai que l'idée était bonne et même ingénieuse. En outre cette mise en abîme était intéréssante. Mais je n'ai pas partulièrement aimé le style et la façon dont l'histoire a été menée.

J'aurais aimé que l'auteur approfondisse cette vision de la littérature actuelle que j'ai trouvé très juste, sa dénonciation de l'écriture simplement pour vendre, de ce côté marketing un peu clinquant, privilégiant ce qui se vend à la qualité.

Bien que n'ayant pas apprécié cette lecture, je ne doute pas un instant que ce roman trouvera son public. Je serais d'ailleurs ravie d'échanger avec les autres lecteurs sur leur ressenti, peut-être suis-je passée à côté d'éléments essentiels à la compréhension globale.

*Lecture dans le cadre du Prix pour le Meilleur Polar Points 2024* #lecture3
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C'est ma 3ème lecture dans le cadre du prix du meilleur polar des Éditions Points.
Il s'agit d'une caricature de roman d'espionnage, plutôt drôle et non moins corrosive car elle s'attaque aussi à démonter la relation éditeur/écrivain.
En effet l'éditeur - Delafeuille - se retrouve littéralement plongé dans le dernier roman de son auteur pour une mise en abyme pleine de fiel et d'humour : au passage, il va suggérer à ce dernier "quelques" ajustements car il trouve que sa plume est démodée et son héros l'agent secret Bob Dumont décérébré, vulgaire, misogyne, raciste (il coche absolument toutes les catégories de clichés, en plus du physique athlétique qui va avec).
Seulement voilà, l'auteur est du genre sarcastique et ne l'entend pas tout à fait de cette manière au grand dam de son éditeur….

Alors, on pourrait reprocher à ce livre de ne pas être un vrai polar (même si beaucoup de personnes meurent dans ce roman, c'est vrai qu'il n'y a pas d'enquête comme on en a l'habitude dans les romans policiers…).

À vrai dire, lorsque j'ai reçu le livre je me suis demandé si c'était un remake d'OSS 117 (la pin up sur la couverture en moins, mais on la retrouve tout de même dans l'histoire…), j'étais assez interloquée, car autant vous dire que ce n'est pas vraiment ma tasse de thé…

Et puis, autre surprise quand j'ai commencé à lire la prose ! Évidemment, il s'agit d'absurde (ne cherchez pas plus loin) et, en la matière, on peut ou pas y être réceptif…
Luc Chomarat fait un travail ubuesque et non moins pertinent qui égratigne avec acidité les enjeux commerciaux de la littérature. Qu'en avez-vous pensé ?
Lien : https://www.xn--rdactrice-b4..
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Bon, moi qui ai déjà un petit peu de mal avec les digressions de Philippe Jaenada (dont pourtant j'adore les romans !) là, j'avoue franchement, je suis un tantinet « dépassée » …

Soit ! J'ai parfaitement intégré le principe du style : Delafeuille (l'éditeur) n'est pas du tout content du travail de son auteur (Bob Dumont, ou devrais-je dire John Davis ?) et se décide à y mettre son grain de sel ! Ce qui fait que nous nous retrouvons dès les premières lignes dans une narration – et une écriture – complètement déjantées ! Entremêlant l'action littéraire et l'intrigue, de telle façon que le lecteur est censé être bluffé et s'en amuser …

Sauf que – en ce qui me concerne (toutes mes excuses par avance !) je ne suis pas du tout parvenue à me concentrer sur ce que je lisais … (J'ai également eu un peu de difficulté à trouver tout ça fort distrayant …) du coup il m'a fallu régulièrement retourner en arrière, afin de vérifier le déroulement de l'action pour reprendre le cours de mes idées … Et me suis – bien évidemment – très rapidement lassée de l'exercice …

Je ne cherche définitivement pas à passer pour une vieille rabat joie … Je suis d'ailleurs certaine que nombre d'entre vous trouveront ça impayable ! Et comme « l'atypique » roman de Luc Chomarat fait partie de la sélection du Prix du Meilleur Polar Points 2024 (et que je suis fière d'être jurée ! …) je me suis grandement motivée ! J'ai donc consciencieusement fait mon boulot jusqu'au bout. Affrontant un récit loufoque, où les personnages non-fictifs et ceux de l'intrigue dialoguent allègrement … (Histoire de voir si un dénommé Igor avait réellement l'intention de détruire le monde, à coup de faux tsunamis …)

C'est plutôt original, ça ne se prend pas au sérieux, mais voilà : ce n'est pas ma tasse de thé ! Loin de moi – toutefois – de porter un mauvais jugement sur l'oeuvre de l'artiste !
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😅 Original
En trois mots : absurde - édition - espionnage

« Evidemment, abruti. Je suis votre éditeur. L'homme qui met sur le marché vos aventures ineptes. »

➡ L'idée de départ est très intéressante avec cette mise en abyme, les réflexions sur la littérature et le monde de l'édition en général.

➡ Malheureusement la façon dont le sujet a été traité n'a pas été à mon goût, malgré un faible nombre de pages, certains passages semblaient assez longs.

« Vous avez réglé l'addition ?
- Pas besoin, c'est la fin du chapitre. Je pratique beaucoup ce genre d'ellipse, comme ça je ne dépense presque rien. »

De même, le côté cliché des personnages (qui est totalement fait exprès et je comprends les intentions de l'auteur) ne m'a pas aidée à m'immerger dans l'histoire.

➡ Il est difficile de mettre ce roman dans une catégorie, mais pour moi ce n'est pas vraiment un polar, cet aspect reste léger, le côté espionnage et humoristique prenant largement le dessus.

➡ Assez réceptive à l'absurde, je n'ai pourtant pas été convaincue par le style ici, si certaines situations font sourire, je suis clairement passée à côté de ce roman. J'en vois toutes les qualités sur le papier mais je n'ai pas réussi à apprécier ma lecture.

C'est simplement une question de goût, l'humour plaira ou ne plaira pas, il suffit de se lancer pour le savoir !

Merci aux éditions Points pour ce titre dans le cadre du prix du meilleur polar 2024.
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Lecture dans le cadre de la sélection pour le prix du meilleur polar des éditions Points.

"- Je suis un agent surentrainé.
- Vous êtes un héros de pacotille, qui se meut dans un monde incrédible, voilà ce que vous êtes.
- C'est un néologisme.
- Quoi ?
- Incrédible. C'est un néologisme."

Bob Dumont espion s'échappe du livre dont il est prétendument le héros et se confronte à son créateur, qui a lui-même des problèmes avec son éditeur.
Une "Inception" littéraire drôle et bien menée qui se dévore le sourire aux lèvres.

Caricature d'une fiction d'espionnage en cours d'écriture. Un James Bond croisé avec OSS117 dans une ambiance de roman des années 50 mêlant l'absurde et le comique de répétition avec un héros bête, misogyne et raciste. Tout n'est que cliché poussé à l'extrême. J'adore !!!

"-Et puisqu'on en parle, faudrait voir à mettre un terme à ces stupides propos racistes. On ne dit pas des « Jaunes ».
-Mais ils sont jaunes. Fourbes. Ils sont au service du mal.
-Ils ne sont pas jaunes. Ce sont des Asiatiques. Des citoyens du monde, comme vous et moi."

Ce livre est en parallèle une véritable réflexion sur la littérature, son édition et le marketing qui marchandise la création littéraire.
Qu'est-ce qui différencie un bon roman d'un moyen ? L'écriture ? L'éditeur ? la communication faite sur le produit ?
Est-ce que la sincérité d'un auteur peut être un frein à la vente de son livre ? le "mainstream" prime t-il sur l'authenticité ?
Ce livre se termine d'ailleurs sur une postface dans laquelle sont confrontés les rôles de chacun.

L'auteur en tant que créateur dans son monde.
"Rien ne m'arrête. Ce bouquin abject est truffé de meurtres spectaculaires, de tortures diverses et de pornographie pure."

Le personnage comme héros fictif inutile et manipulé par l'auteur.
"Écoutez Dumont, cette saute d'humeur ne cadre pas du tout avec votre profil psychologique. Vous n'avez pas suffisamment d'épaisseur pour vous permettre une réaction dépressive. Vous êtes unidimensionnel, restez-le"

L'éditeur en tant que vendeur prêt à toutes les concessions quitte à étouffer la créativité.
"Mieux vaut un petit néologisme de temps à autre que des mots dont plus personne ne comprend la signification."

Pour faire bref j'ai ri, j'ai réfléchi, mais ce livre n'a absolument rien à faire dans la sélection de la catégorie polar pour ce prix.

Le petit plus : Ce genre de passage drôle et bien vu :
"-𝘝𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘻 𝘳𝘦́𝘨𝘭𝘦́ 𝘭'𝘢𝘥𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯?
- 𝘗𝘢𝘴 𝘣𝘦𝘴𝘰𝘪𝘯, 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘭𝘢 𝘧𝘪𝘯 𝘥𝘶 𝘤𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦. 𝘑𝘦 𝘱𝘳𝘢𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘣𝘦𝘢𝘶𝘤𝘰𝘶𝘱 𝘤𝘦 𝘨𝘦𝘯𝘳𝘦 𝘥'𝘦𝘭𝘭𝘪𝘱𝘴𝘦, 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘤̧𝘢 𝘫𝘦 𝘯𝘦 𝘥𝘦́𝘱𝘦𝘯𝘴𝘦 𝘱𝘳𝘦𝘴𝘲𝘶𝘦 𝘳𝘪𝘦𝘯.
- 𝘉𝘪𝘦𝘯 𝘷𝘶, 𝘔𝘰𝘪-𝘮𝘦̂𝘮𝘦 𝘪𝘭 𝘧𝘢𝘶𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘧𝘢𝘴𝘴𝘦 𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘮𝘦𝘴 𝘯𝘰𝘵𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘧𝘳𝘢𝘪𝘴."
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Chaque livre de l'auteur est différent, et j'apprécie.
Dans celui-ci, nous sommes aux prises avec un personnage de série qui coche tous les clichés de l'espion des années 1950.
J'ai adoré les clichés à la pelle : les grosses poitrines des femmes, la souplesse du félin du personnage, les jaunes, l'éditeur au pastis, les costumes Armani. J'en oublie certainement.
J'ai aimé que l'auteur de la série habite dans le Quercy, reculé du monde.
J'ai aimé l'éditeur désespéré qui tente de rattraper le coup.
Enfin, j'ai aimé la postface elle aussi déjantée.
Un roman qui n'oppose pas littérature et Culture.
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Ce livre de 150 pages seulement met en scène un éditeur s'incrustant dans l'intrigue, puis harcelant le héros afin qu'il rencontre l'auteur pour changer le cours de l'histoire qui se révèle être un véritable navet ! Une épopée improbable entre 3 hommes que tout semble opposer.
Je n'ai pas apprécié cette caricature des romans d'espionnage cachant une réflexion autour de la thématique de l'édition. Je n'ai pas aimé cette aventure loufoque, pleine de clichés et absurde !
Les dialogues n'ont aucun sens, les personnages n'ont aucun intérêt. Selon moi ce livre ne présente aucune caractéristique d'un polar. Je n'ai pas compris qu'il fasse parti de la sélection du prix du meilleur polar 2024. Je ne voterai pas pour lui en tout cas.

Lecture dans le cadre du Prix pour le Meilleur Polar Points 2024
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