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3,2

sur 66 notes
Livre lu dans le cadre du jury du Meilleur Polar Points

Delafeuille est l'éditeur des aventures de Bob Dumont, un agent secret qui coche tous les clichés du genre : musclé, bel homme, les femmes à ses pieds, la cigarette "Gold" aux lèvres et le verre d'alcool "12 ans d'âge" à la main, raciste, misogyne... Il défend la veuve et l'orphelin face à Igor, le "méchant", qui veut la fin du monde !

Bref, Dumont est un cliché ambulant de l'agent secret et l'éditeur de ses aventures n'en peut plus. Les ventes sont mauvaises, la qualité de l'écriture quasi inexistante... Alors c'est décidé, Delafeuille va remédier à tout ça ! Il s'invite dans la nouvelle aventure de Bob Dumont pour que l'auteur, John Davis, reprenne les choses en main.

Plongée ici dans un monde à la OSS 117 mais en encore plus perché ! Un éditeur qui s'invite dans le livre de son auteur car il n'en peut plus de sa façon d'écrire bourrée de clichés, l'auteur qui prend régulièrement la main pour lui faire dire ce qu'il ne voudrait pas dire... Bref, il faut se mettre dans la tête qu'on est dans de l'absurde et ne pas chercher le réalisme dans ce livre. Une fois ce postulat posé, j'ai finalement plutôt bien aimé ce livre, qui m'a régulièrement fait sourire.

Forcément, on n'est pas tout à fait dans le polar à proprement parler, plutôt dans le roman humoristique, je trouve. On accroche ou on accroche pas, c'est sûr, mais je trouve personnellement l'exercice plutôt réussi !
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Bob Dumont, c'est un mélange entre 007 et James Bond, un cliché des personnages de roman de gare, kitsch, misogyne et raciste sur les bords.

En plein milieu d'une mission, il tombe sur Delafeuille, l'éditeur de ses aventures. Celui-ci s'introduit dans la narration dans le but d'améliorer l'écriture et le scénario de son écrivain John Davis.

On suit alors leurs aventures loufoques et absurdes, pleines de clichés, de sauvetages in extremis, de filles blondes à gros seins, de méchants asiatiques... C'est hilarant certes, mais derrière ce pastiche des romans policiers se cache une réflexion sur l'écriture, sur le travail de l'auteur, sur la qualité d'un texte et sur l'économie générée par un roman qu'il soit bon ou mauvais.

J'ai vraiment apprécié cette lecture drôle et intelligente et cette double lecture : une caricature des romans d'espionnage qui cache une réflexion sur l'édition.

"-𝘝𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘻 𝘳𝘦́𝘨𝘭𝘦́ 𝘭'𝘢𝘥𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯?- 𝘗𝘢𝘴 𝘣𝘦𝘴𝘰𝘪𝘯, 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘭𝘢 𝘧𝘪𝘯 𝘥𝘶 𝘤𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦. 𝘑𝘦 𝘱𝘳𝘢𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘣𝘦𝘢𝘶𝘤𝘰𝘶𝘱 𝘤𝘦 𝘨𝘦𝘯𝘳𝘦 𝘥'𝘦𝘭𝘭𝘪𝘱𝘴𝘦, 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘤̧𝘢 𝘫𝘦 𝘯𝘦 𝘥𝘦́𝘱𝘦𝘯𝘴𝘦 𝘱𝘳𝘦𝘴𝘲𝘶𝘦 𝘳𝘪𝘦𝘯.- 𝘉𝘪𝘦𝘯 𝘷𝘶, 𝘔𝘰𝘪-𝘮𝘦̂𝘮𝘦 𝘪𝘭 𝘧𝘢𝘶𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘧𝘢𝘴𝘴𝘦 𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘮𝘦𝘴 𝘯𝘰𝘵𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘧𝘳𝘢𝘪𝘴."

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Cela pourrait être sous-trimé “C'est celui qui le dit qui l'est”. Ce pourrait être aussi la version littéraire de la “Rose pourpre du Caire” de Woody. Ce chassé-croisé entre auteur, éditeur et personnage est de la plus belle facture. On marche vraiment, en faisant semblent de ne pas savoir qui est qui. Les personnages, tous confondus, ne le savent pas davantage, là est l'habileté de l'auteur. Une belle rigolade sans prétention.
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L'espion qui venait du f...., non, pardon, du livre! Not the same!
Pas un thriller pas un polar, pas un roman, et trop épais pour être une nouvelle! Par contre, pas assez - épais- pour être l'un des trois autres.
Autant le dire -voire l'écrire-, le genre de lecture à laquelle on adhère...ou pas.
Je suis tenté de dire que je suis dans le "OUPA".
Le sujet - et l'histoire- est cependant original, même s'il devient parfois confus, un héros de polar qui s'échappe du livre et va discuter le bout de gras avec l'auteur, mais pas que, car l'éditeur est parfois de la partie. J'avoue que j'ai été quelquefois perdu, car je ne savais plus qui était sorti du livre -des trois- et qui en était rentré.
Des choses amusantes: "je m'appelle "Bob", Bob Dumont! ", répète ad libitum le héros.
ça rappelle effectivement un agent de sa Majesté.
Sauf que notre Dumont joue avec son Beretto -bon, vous avez compris l'allusion à la célèbre marque italienne et son nom moins célèbre calibre, en version F12, bien sûr-, "tombe" des représentantes de la gent féminine au galbe parfait, etc.....
Le déroulé de cette histoire, en lui-même, est très inégal, et je n'en ai pas retiré grand-chose; par contre il y a certains passages très drôles, très plaisants à lire, dont la scène ou le héros, l'auteur et l'éditeur échangent sur les recettes de cuisine, et une autre réduite à sa plus simple expression côté narratif et dialogues (un seul mot par phrase).
Une post-face incompréhensible et hermétique, et j'espère et pense que c'est voulu....
Un roman de 150 pages, et je pense que c'est suffisant. Plus, cela aurait eu tendance à nous le faire refermer et poser dans un coin perdu de la maison. J'aurais préféré quelques développements sur le "lien" auteur-héros", sur celui auteur-éditeur, même s'ils sont abordés, mais de façon succintes.
Tant pis. (pour moi, évidemment).
On m'a parlé cette semaine de romans identiques, tels "Poulets grillés" que je viens d'acheter, et "Choucroute maudite" (de Rita Falk); s'ils sont dans le même style, je pense avoir la même réaction (de lecteur).
Quoiqu'il en soit, il est des instants dans la vie d'un homme, ou le lecteur qui sommeille en lui en est réduit à des contingences qui n'ont parfois rien de transcendentales, et même si l'analyse synoptique pousse le sujet à une certaine transversalité, il ne faut pas....Bref, vous connaissez la suite.
Et à vos souhaits, et surtout, sans rancune.

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Ce livre est classé parmi la sélection du meilleur polar Points et selon moi, ce n'est pas un polar.
Ce roman court (un peu plus de 150 pages) est déroutant, avec de l'humour, de l'ironie,... le lecteur se perd parfois parmi les 3 prismes des personnages.
Je suis sortie de cette lecture mitigée avec une incompréhension, du style "Mais que nous a fait l'auteur ?" et de l'autre côté, j'ai apprécié d'être surprise, de sortir de ma zone de confort.
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ENFIN. Comment dire? C'était nul.. Je veux bien essayer de faire une critique constructive mais j'ai rien compris à l'histoire. On passe du coq à l'âne, les dialogues n'ont ni queue ni tête.. les personnages sont incompréhensifs. Bref… heureusement qu'il ne faisait que 150 pages. J'avais l'impression de lire un livre comme si j'écoutais un bébé gazouiller.
Ouais désolée mes propos sont forts mais je vous jure c'était vraiment trop…
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Très intéressant ce pastiche caricatural d'une fiction d'espionnage en écriture et en réécriture, à la sauce des romans des années 1950, une réflexion sur la création littéraire, l'édition et la littérature en tant qu'objet de culture et de marketing. Ainsi que sur l'interaction entre les personnages, l'auteur et, sans contredit l'éditeur en quête de succès de librairie. Incluant un essai déridant sur le style « nouveau roman » des années 1960. Une « joute verbale qui concerne les antagonismes possibles, réels ou fantasmés, entre la création [que l'auteur représente] et les impératifs de l'économie de marché [ceux de l'éditeur] ».

L'espion qui venait du livre, qualifié par le Point, de « malintentionné, irréventieux et furieusement juste ! », soulève plusieurs questions pour qui s'intéresse à l'écriture romanesque, dont, entre autres, celles-ci :

Qu'est-ce qui distingue « un bon roman d'un roman lambda » ?
Un personnage a-t-il droit de regard sur le déroulement de l'action ? : « On s'en fout de ce qu'il en pense. C'est un personnage de fiction. »
Quelle méthode d'écriture utilise l'auteur ? Avec ou sans « une idée de la trame générale » ? Au « fil de la plume » ? Sans plan parce qu'il « trouve tout au fur et à mesure », n'ayant, pour la suite des choses, pas la moindre idée puisqu'il « essaie de faire durer » chaque scène parce qu'il ne sait « pas comment enchaîner » ?
Un roman doit-il « arriver à temps pour les prix de la rentrée. » ?

Ou ce commentaire sur les « vrais » auteurs :

« …dès lors que l'authenticité du scribe est un argument de vente, je comprends qu'aucun éditeur ne soit assez fou pour s'en priver. Si ce sont de vrais écrivains […]. Il n'y a rien de plus authentique chez eux. Les gens qui écrivent sincèrement ne sont pas publiés. Plus maintenant. »

Et l'importance d'une « série » pour un éditeur :

« Je suis l'éditeur de la série, et sans [le héros], la série ne peut pas continuer. » Même si « de toute façon, avec ou sans lui, la série va s'arrêter », le comptable de l'éditeur sachant « parfaitement combien font deux et deux » : « Oui, eh bien, je ne suis pas comptable, figurez-vous. Je suis Delafeuille, de la maison Delafeuille, et je suis là pour veiller à ce que [le héros] trouve ses lecteurs, même s'ils ne sont que trois. Et les lecteurs […] attendent qu'il terrasse ses ennemis et consomme très rapidement un certain nombre de jeunes dames blondes. »

L'opuscule se termine sur une postface qui aurait pu être écrite par un illustre critique littéraire dans laquelle sont confrontés les rôles réels de l'auteur, du personnage et de l'éditeur :

Si l'auteur « est réellement l'auteur », c'est tout de même « lui, et lui seul, qui a créé » l'éditeur : « Voilà donc un auteur qui s'invente un éditeur, afin d'en faire le protagoniste de son roman » et qui « se prétend tout aussi fictif » que l'éditeur alors « que ni l'un ni l'autre n'ont, à l'intérieur de cette fiction, l'intuition, s'ils vont jusqu'au bout de leur logique, qu'ils se sont mutuellement créés. » Chaque antagoniste ayant sa propre perception de l'autre.

Pour l'éditeur, l'auteur est « coupé du monde, paresseux, alcoolique, inconscient de toute réalité économique ».

Quant à « l'auteur qu'il a créé, et qui l'a créé, [il] ne peut envisager d'éditeur que prêt à toutes les compromissions, et totalement imperméable au bon sens ou à la liberté de créer. » « L'un et l'autre sont des fantasmes, projections de projections en une galerie des glaces sans matrice, labyrinthe sans commencement ni fin ».

Le héros se sentant inutile et manipulé par ses créateurs !

Intéressant, n'est-ce pas ? J'avais aussi imaginé sous un autre angle les conflits potentiels entre auteur, éditeur et personnage dans « J'ai tué mon Auteur », une fantaisie romanesque publiée en 2020. J'y ai trouvé certains atomes crochus .

L'espion qui venait du livre, qui suscite la réflexion des lectrices et des lecteurs sur l'écosystème éditorial, m'a permis de découvrir un auteur : Luc Chomarat, né en Algérie en 1959, remarqué dès son premier roman, La Folle du roi (1982) avant de choisir d'exercer ses talents de rédacteur dans la publicité. Poursuivi pour fraude fiscale, il se réfugie dans un monastère tibétain.

En 2014, il revient au roman avec L'Espion qui venait du livre (réédité en 2022 par La Manufacture de livres). En 2016, il reçoit le Grand prix de littérature policière pour Un trou dans la toile. Traducteur de l'écrivain américain de roman noir Jim Thompson, il a aussi publié le polar de l'été (2017) et le dernier thriller norvégien (2019). Trois romans qui feront l'objet de futurs avis de lecture.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Paru chez Rivages noir en 2014 ce livre vient d'être réédité à La manufacture de livres cette année.
Pastiche des romans d'espionnage, nous suivons la création d'un de ces livres avec les réflexions de l'éditeur sur ce qu'est un bon roman d'un roman lambda. Cette mise en abyme est réjouissante et amusante car elle ne fait que 157 pages, plus aurait été lassant. Un petit roman d'été.
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J'ai vu passer pas mal d'avis négatifs sur ce roman, mais j'ai toujours gardé espoir car la démarche de l'auteur me semblait très intéressante, originale et novatrice dans le genre.
Il ne m'aura fallu que quelques pages pour me rendre compte que je n'appréciais pas la plume, très crue et plutôt lourdingue, et que je n'étais absolument pas sensible à cet humour.
Un livre qui, malgré mon engouement, n'était pas pour moi.
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Il s'agit d'une caricature des romans d'espionnage, qui développe, implicitement une critique du monde littéraire et de l'édition : l'auteur met en balance l'Industrie du livre et son côté commercial, et le vrai plaisir d'ecrire et de lire.

C'est complètement absurde, bourré de stéréotypes.

Je n'ai pas du tout été réceptive à ce type d'humour, le style est beaucoup trop lourd à mon sens.

À titre d'exemple, nous trouvons quelques pages sur les techniques de cuisson des légumes. On se demande bien ce que ça vient faire dans l'histoire...

Bref ça n'avait pour moi ni queue ni tête. Je m'y perdais parce que je n'arrivais pas du tout à rentrer dans l'histoire.

Heureusement il était court, ça m'a permis d'aller au bout. Sinon, je pense qu'on aurait été sur un abandon...

Même si mon avis est négatif, je ne doute pas que ce roman puisse plaire à ceux réceptifs à l'humour absurde. Je n'étais malheureusement pas le bon public.
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