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3,66

sur 80 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un excellent titre une fois de plus, le style d'Antoine Choplin est très agréable à lire quel que soit le sujet. Après "le héron de Guernica", une nouvelle histoire passionnante et admirablement construite, celle de Léon et de son père syndicaliste en lutte pour la survie de leur usine. La lutte en fait, c'est surtout le père qui la mène parce que Léon est plus intéressé par le jazz qu'il joue avec ses amis. Peu à peu, le père et le fils s'éloignent l'un de l'autre surtout quand le premier entame une grève de la faim. J'ai adoré la narration d'Antoine Choplin, cette façon particulière d'introduire les dialogues, mais c'est surtout son talent pour mettre en scène les personnages que je trouve admirable. Un vrai plaisir de lecture et je vais de ce pas trouver d'autres titres dans mes bibliothèques préférées.
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Ce roman s'ouvre sur un décor sombre. Une ville du nord détrempée par la pluie, un père et son fils se rendent comme chaque matin à leur usine. Un quotidien banal qui prendra fin bientôt. Les ouvriers sont en grève, l'usine est menacée de fermeture.

Le père est un leader syndical de grande renommée. Il a fait de la lutte pour les revendications salariales le combat de sa vie. Mais cette fois-ci la cause semble perdue et il décide d'engager une lutte ultime en commençant une grève de la faim. Son fils Léo est au coté de son père, mais son esprit est ailleurs. Il comprend et respecte cette vie attachée aux valeurs du travail mais lui ne veut pas de cette existence là. Léo a une passion pour la musique, sorti de l'usine, il ne pense qu'à rejoindre son groupe de jazz monté avec quelques copains.

Ce roman nous décrit avec beaucoup de délicatesse et de sobriété les différentes réactions face à ce drame social. Difficile pour Léo d'avouer son indifférence au noble combat syndical de son père alors que lui son unique but est de faire de la musique. Insupportable pour Hamed, le travailleur immigré, qui devient peu à peu le bouc émissaire d'un monde qui s'effondre. Pour d'autres cette fin va peut-être permettre le début d'une autre vie, qu'ils imaginent déjà plus enrichissante. Ce roman aborde aussi avec beaucoup de finesse, la relation entre les enfants et leurs parents. Comment faire admettre sa différence, vivre sa vie autrement que celle de ses parents sans les heurter, les blesser.

Mon avis : Antoine Choplin est un écrivain discret, on parle très peu de lui. Il a écrit 10 romans dont l'excellent « Radeau » que j'ai personnellement adoré. Avec Cour Nord, j'ai retrouvé le même plaisir de lecture, la belle écriture très maitrisée d'Antoine Choplin, son style sobre et ses personnages prêts à combattre, à lutter pour leur existence et leurs idées.
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Le style est travaillé,très sobre.Un mot remplace une phrase.
"Qui s'abstient ?
Immobilité. Silence. "
et encore:
"Je ne réponds rien.
Un temps."
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La lutte ouvrière lors de la fermeture d'une usine dans le nord de la France, un père syndicaliste, un fils travailleur et musicien, qui vivent ensemble ce drame... le décor est planté en peu de mots et pose la question : jusqu'où l'homme peut / veut il aller pour sauver sa peau / son âme ?
Comme dans "La nuit tombée", tout est évoqué sans pathos, sans fausse note, avec pudeur, sensibilité et dignité... et donne envie de lire les autres textes d' Antoine Choplin, en faisant regretter de ne pas avoir eu la chance de voir d'adaptation théâtrale présentée à Avignon en 2013.
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Un livre simple et touchant, réaliste et intéressant sur une relation père-fils où le dialogue naît peu à peu avec pudeur et tendresse. Un auteur à découvrir et à retenir.
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Excellente immersion dans une ville du nord dans les années 80. L'histoire d'une relation entre un père et un fils encore marqué par la disparition de la mère. Une belle histoire de lutte des classes, sous fond de références jazz, de personnages très attachants. Une partition une nouvelle fois bien écrite.
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Léopold et son père Gildas sont employés dans une usine du nord. Celle-ci va fermer, définitivement. Alors les salariés se mettent en grève. À leur tête Gildas, syndicaliste aguerri. Il mène la préparation des négociations. Rencontre avec le patronat sous une pluie battante alors que les grévistes attendent le renfort de la Fédération Atlantique. Les tractations échouant, Gildas décide d'entamer une grève oui, encore, mais de la faim cette fois-ci, dans l'enceinte même de l'usine. Dans l'équipe des grévistes point la figure tendre et pourtant effacée d'Ahmed, algérien de 50 ans, toujours près à rendre service. Un coeur pur celui-ci.



Parallèlement, Léopold, trompettiste, doit répéter avec son groupe de jazz en vue d'un concert important dans une salle de Lille, programmé pour les jours à venir. Gildas est contre le fait que son fils s'embarque dans une passion musicale, sa femme, la mère de Léopold jouait du piano, elle est morte. La tension est vive entre un père diminué par sa grève de la faim, et son fils semblant surtout préoccupé par la préparation du concert.



C'est alors qu'Ahmed se volatilise et qu'une salariée de l'usine vient de se suicider. Léopold est de plus en plus tiraillé entre la grève, son père, son groupe, l'employée décédée et la disparition d'Ahmed, son ami.



Dans ce bref roman tout en intimité et en positionnement social, l'écriture est profondément orale et poétique, les dialogues sont imbriqués dans la narration, donnant cette homogénéité propre à CHOPLIN. Nous pouvons suivre étape par étape les négociations syndicales, l'attente, l'échec, la décision du père, l'ambivalence du fils, tout ceci sur fond de racisme et de journaux locaux ne s'intéressant au sort de Gildas qu'aux premières heures. Nous croisons des personnages originaux, taiseux, comme ce retraité de l'usine, venant pourtant encore tous les jours y faire une partie d'échecs (encore l'échec !).



À l'un des anciens qui lui demande pourquoi à son avis les plus vieux sont encore dans la lutte, Léopold répond « C'est pour moi et les jeunes comme moi que vous êtes là. Pour qu'on ait du boulot plus tard. Et qu'on se fasse pas toujours presser le citron par les patrons et les actionnaires ».



Ce roman dépeint en quelque sorte la fin d'un monde ouvrier, ballotté entre le besoin de travailler et le poids de la modernité entraînant les licenciements et la faillite. CHOPLIN tient en haleine, de manière épurée où chaque mot sonne et résonne. Il m'avait déjà conquis à plusieurs reprises, notamment dans « Radeau », « le héron de Guernica » ou encore « La nuit tombée », sans oublier cet étonnant recueil de nouvelles « Les gouffres » où l'ambiance savait se faire kafkaïenne. Il récidive avec brio dans ce « Cour nord » sorti en 2009 aux éditions du Rouergue.



Antoine CHOPLIN a reçu le magnifique prix « Loin du Marketing » l'an dernier, en 2019. Il faut dire que son écriture est sensible et nous embarque avec aisance et sans trémolos dans une atmosphère unique où parfois le petit monde rencontre la grande Histoire. Il est à coup sûr lui aussi un grand, a écrit une vingtaine d'ouvrages dans lesquels il sait parfaitement varier les thèmes et les plaisirs. Son oeuvre est ample mais toujours empreinte de cette pudeur intime propre à l'auteur. Vous l'aurez compris : ce serait dommage de passer à côté d'un tel écrivain.

Léopold et son père Gildas sont employés dans une usine du nord. Celle-ci va fermer, définitivement. Alors les salariés se mettent en grève. À leur tête Gildas, syndicaliste aguerri. Il mène la préparation des négociations. Rencontre avec le patronat sous une pluie battante alors que les grévistes attendent le renfort de la Fédération Atlantique. Les tractations échouant, Gildas décide d'entamer une grève oui, encore, mais de la faim cette fois-ci, dans l'enceinte même de l'usine. Dans l'équipe des grévistes point la figure tendre et pourtant effacée d'Ahmed, algérien de 50 ans, toujours près à rendre service. Un coeur pur celui-ci.



Parallèlement, Léopold, trompettiste, doit répéter avec son groupe de jazz en vue d'un concert important dans une salle de Lille, programmé pour les jours à venir. Gildas est contre le fait que son fils s'embarque dans une passion musicale, sa femme, la mère de Léopold jouait du piano, elle est morte. La tension est vive entre un père diminué par sa grève de la faim, et son fils semblant surtout préoccupé par la préparation du concert.



C'est alors qu'Ahmed se volatilise et qu'une salariée de l'usine vient de se suicider. Léopold est de plus en plus tiraillé entre la grève, son père, son groupe, l'employée décédée et la disparition d'Ahmed, son ami.



Dans ce bref roman tout en intimité et en positionnement social, l'écriture est profondément orale et poétique, les dialogues sont imbriqués dans la narration, donnant cette homogénéité propre à CHOPLIN. Nous pouvons suivre étape par étape les négociations syndicales, l'attente, l'échec, la décision du père, l'ambivalence du fils, tout ceci sur fond de racisme et de journaux locaux ne s'intéressant au sort de Gildas qu'aux premières heures. Nous croisons des personnages originaux, taiseux, comme ce retraité de l'usine, venant pourtant encore tous les jours y faire une partie d'échecs (encore l'échec !).



À l'un des anciens qui lui demande pourquoi à son avis les plus vieux sont encore dans la lutte, Léopold répond « C'est pour moi et les jeunes comme moi que vous êtes là. Pour qu'on ait du boulot plus tard. Et qu'on se fasse pas toujours presser le citron par les patrons et les actionnaires ».



Ce roman dépeint en quelque sorte la fin d'un monde ouvrier, ballotté entre le besoin de travailler et le poids de la modernité entraînant les licenciements et la faillite. CHOPLIN tient en haleine, de manière épurée où chaque mot sonne et résonne. Il m'avait déjà conquis à plusieurs reprises, notamment dans « Radeau », « le héron de Guernica » ou encore « La nuit tombée », sans oublier cet étonnant recueil de nouvelles « Les gouffres » où l'ambiance savait se faire kafkaïenne. Il récidive avec brio dans ce « Cour nord » sorti en 2009 aux éditions du Rouergue.



Antoine CHOPLIN a reçu le magnifique prix « Loin du Marketing » l'an dernier, en 2019. Il faut dire que son écriture est sensible et nous embarque avec aisance et sans trémolos dans une atmosphère unique où parfois le petit monde rencontre la grande Histoire. Il est à coup sûr lui aussi un grand, a écrit une vingtaine d'ouvrages dans lesquels il sait parfaitement varier les thèmes et les plaisirs. Son oeuvre est ample mais toujours empreinte de cette pudeur intime propre à l'auteur. Vous l'aurez compris : ce serait dommage de passer à côté d'un tel écrivain.

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Léo et son père Gildas vivent les dernières heures de leur usine visée par un plan social. Gildas veut se battre jusqu'au bout et va jusqu'à la grève de la faim. Léo lui n'a pas envie de se battre pour ce travail qu'il n'a pas choisi. Lui, il a sa musique et son quartet qui commence à bien marcher. Un livre sur la relation père/fils, sur la fin d'une époque industrielle. Un roman magnifique.
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C'est avec sobriété que l'auteur nous décrit la relation pudique entre un père et son fils autour d'un mouvement social dans un milieu populaire.
Pas de véritables conflits entre eux, pas d'effusions non plus, mais une vraie différence générationnelle suscite incompréhension de parts et d'autres.
Peu importe, le lien perdure et reste palpable sans sensiblerie affichée. Malgré leurs vues divergentes, malgré les brides et les non-dits, se dégage un certain amour respectueux.
L'un voue sa vie au droit social dans le monde du travail, l'autre au jazz (les descriptions musicales sont un régal de lecture).
Ces deux mondes évoluent en parallèle car le manque qui les sépare est celui qui les maintient liés : la femme/mère.
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