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3,66

sur 80 notes
Roman social et sur les relations père-fils, aux tonalités musicales bleutées, enchaînant les chapitres de façon fluide et aux motifs d'une compo de jazz, avec

Dans les années 1980, au coeur d'une petite ville du Nord de la France, la grève se poursuit dans une usine menacée de fermeture.

Léo participe aux mouvements avec son père responsable syndical très engagé dans la lutte.
C'est un tournant décisif, la rencontre avec les grands patrons…

Léo n'a pas les mêmes ambitions que son père, sa passion à lui c'est jouer de la trompette avec ses amis du quartet de jazz, la tête remplie des airs de Thelonious Monk et Chet Baker, tout à ses rêves créatifs d'improvisation.

L'auteur retranscrit avec beaucoup de justesse l'atmosphère de solidarité dans les revendications, le désarroi, les dissonances dans les ressentis du père et du fils.
Style assez dépouillé. Un portrait tout en sobriété et sensibilité.

Ce n'est pas mon roman préféré de l'auteur, mais sa lecture reste agréable, et les émotions contenues des personnages sont touchantes.
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Excellente immersion dans une ville du nord dans les années 80. L'histoire d'une relation entre un père et un fils encore marqué par la disparition de la mère. Une belle histoire de lutte des classes, sous fond de références jazz, de personnages très attachants. Une partition une nouvelle fois bien écrite.
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Dans une ville du nord, en plein milieu des années 80, une usine est prête à être fermée pour raisons économiques. Les salariés décident de faire grève pour peser sur les discussions avec les patrons. Les jours passent et la motivation faiblit. Au milieu des grévistes, il y a Léo et son père, un des syndicalistes les plus écoutés. 
Léo, lui, ne vit que pour la musique (hors usine), pour le Jazz, pour les répétitions avec son ami Gasp(ard).
Quand l'usine entière est fermée sous peu, son père décide de faire une grève de la faim, seul, sous les regards médusés de ses camarades et de son fils.
Le ballet entre le père et le fils est souvent silencieux. Ils ne se parlent pas, ou peu et le soutien de Léo à son père n'est pas le plus loquace.
Antoine Choplin arrive, encore, en une centaine de pages à nous plonger dans les luttes ouvrières des années 80, mais aussi à remonter le passé sur les conditions de travail précédentes, la colère violente ou larvée des ouvriers sacrifiés sur l'autel de la rentabilité, leur lutte désespérée, parfois, pour ne pas céder aux sirènes de la prime ou au découragement.
Au milieu de tout cela, il y a la relation entre Léo et son père… Tout ce passif accumulé, ces non-dits, ces sentiments tus qui peuvent blesser plus qu'on ne le pense, l'incompréhension devant un choix ; petit à petit, l'émotion est là suspendue comme une note de musique entre les deux hommes qui communiquent mal et se comprennent aussi mal… L'un ne comprend pas la passion du jazz de son fils et l'autre trouve inutile le côté jusqu'au-boutiste de son père.
Quand une lueur possible apparaît, cela nous saisit à la gorge et l'émotion étreint…
Avec, toujours ce côté humaniste et un brin idéaliste dans le style minimaliste d'Antoine Choplin, et cela fait du bien, un grand bien, même si cela serre le coeur.
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Cour Nord est un roman court, poétique et musical, qui présente, au rythme des respirations du narrateur trompettiste, la façon dont il perçoit et vit un moment de grande bascule dans sa vie ...
Il est employé, à un poste de nettoyage qu'il choisit de conserver malgré une proposition de promotion, dans une usine qui est le pivot de la vie de son père, et qui va fermer brutalement. Il a à la fois la perspective de l'employé qui va perdre son travail, mais il est jeune et a d'autres projets, et celle du fils qui voit la souffrance de son père écrasé par cette fermeture. le récit inclut aussi l'environnement de l'usine, les collègues, les commerces avoisinants, d'une façon délicate mais efficace.
L'écriture d'Antoine Choplin est remarquable par sa musicalité poétique, en ce sens que, comme les titres des chapitres le soulignent, le roman est construit comme un morceau de jazz, avec ses lignes mélodiques qui se répondent, les instruments qui prennent des solos, des variations et des silences.
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Un père qui a passé 30 ans à l'usine et y a fait entrer son fils. Ce dernier n'est pas carriériste, il s'intéresse davantage à sa trompette et à son groupe de jazz. Mais à l'usine, c'est la grève car il y a un plan social dans l'air. le fils participe assez passivement au mouvement tandis que le père est investi à fond, chacun dans son monde.
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Un père , veuf , et son fils , ils vivent ensemble et travaillent dans la même usine qui risque de fermer ...
le père engagé à fond pour sauver son usine entame une grève de la faim .. le fils lui ne songe qu'à sa musique , il est musicien de jazz ...

Un roman qui mêle syndicalisme et jazz ...deux générations qui n'ont pas la même vision de défendre son travail..
Un beau roman plein d'émotion , sur le milieu ouvrier des années 80 , avec un père qui va tout perdre et un fils qui rêve de jours meilleurs .
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Léopold et son père Gildas sont employés dans une usine du nord. Celle-ci va fermer, définitivement. Alors les salariés se mettent en grève. À leur tête Gildas, syndicaliste aguerri. Il mène la préparation des négociations. Rencontre avec le patronat sous une pluie battante alors que les grévistes attendent le renfort de la Fédération Atlantique. Les tractations échouant, Gildas décide d'entamer une grève oui, encore, mais de la faim cette fois-ci, dans l'enceinte même de l'usine. Dans l'équipe des grévistes point la figure tendre et pourtant effacée d'Ahmed, algérien de 50 ans, toujours près à rendre service. Un coeur pur celui-ci.



Parallèlement, Léopold, trompettiste, doit répéter avec son groupe de jazz en vue d'un concert important dans une salle de Lille, programmé pour les jours à venir. Gildas est contre le fait que son fils s'embarque dans une passion musicale, sa femme, la mère de Léopold jouait du piano, elle est morte. La tension est vive entre un père diminué par sa grève de la faim, et son fils semblant surtout préoccupé par la préparation du concert.



C'est alors qu'Ahmed se volatilise et qu'une salariée de l'usine vient de se suicider. Léopold est de plus en plus tiraillé entre la grève, son père, son groupe, l'employée décédée et la disparition d'Ahmed, son ami.



Dans ce bref roman tout en intimité et en positionnement social, l'écriture est profondément orale et poétique, les dialogues sont imbriqués dans la narration, donnant cette homogénéité propre à CHOPLIN. Nous pouvons suivre étape par étape les négociations syndicales, l'attente, l'échec, la décision du père, l'ambivalence du fils, tout ceci sur fond de racisme et de journaux locaux ne s'intéressant au sort de Gildas qu'aux premières heures. Nous croisons des personnages originaux, taiseux, comme ce retraité de l'usine, venant pourtant encore tous les jours y faire une partie d'échecs (encore l'échec !).



À l'un des anciens qui lui demande pourquoi à son avis les plus vieux sont encore dans la lutte, Léopold répond « C'est pour moi et les jeunes comme moi que vous êtes là. Pour qu'on ait du boulot plus tard. Et qu'on se fasse pas toujours presser le citron par les patrons et les actionnaires ».



Ce roman dépeint en quelque sorte la fin d'un monde ouvrier, ballotté entre le besoin de travailler et le poids de la modernité entraînant les licenciements et la faillite. CHOPLIN tient en haleine, de manière épurée où chaque mot sonne et résonne. Il m'avait déjà conquis à plusieurs reprises, notamment dans « Radeau », « le héron de Guernica » ou encore « La nuit tombée », sans oublier cet étonnant recueil de nouvelles « Les gouffres » où l'ambiance savait se faire kafkaïenne. Il récidive avec brio dans ce « Cour nord » sorti en 2009 aux éditions du Rouergue.



Antoine CHOPLIN a reçu le magnifique prix « Loin du Marketing » l'an dernier, en 2019. Il faut dire que son écriture est sensible et nous embarque avec aisance et sans trémolos dans une atmosphère unique où parfois le petit monde rencontre la grande Histoire. Il est à coup sûr lui aussi un grand, a écrit une vingtaine d'ouvrages dans lesquels il sait parfaitement varier les thèmes et les plaisirs. Son oeuvre est ample mais toujours empreinte de cette pudeur intime propre à l'auteur. Vous l'aurez compris : ce serait dommage de passer à côté d'un tel écrivain.

Léopold et son père Gildas sont employés dans une usine du nord. Celle-ci va fermer, définitivement. Alors les salariés se mettent en grève. À leur tête Gildas, syndicaliste aguerri. Il mène la préparation des négociations. Rencontre avec le patronat sous une pluie battante alors que les grévistes attendent le renfort de la Fédération Atlantique. Les tractations échouant, Gildas décide d'entamer une grève oui, encore, mais de la faim cette fois-ci, dans l'enceinte même de l'usine. Dans l'équipe des grévistes point la figure tendre et pourtant effacée d'Ahmed, algérien de 50 ans, toujours près à rendre service. Un coeur pur celui-ci.



Parallèlement, Léopold, trompettiste, doit répéter avec son groupe de jazz en vue d'un concert important dans une salle de Lille, programmé pour les jours à venir. Gildas est contre le fait que son fils s'embarque dans une passion musicale, sa femme, la mère de Léopold jouait du piano, elle est morte. La tension est vive entre un père diminué par sa grève de la faim, et son fils semblant surtout préoccupé par la préparation du concert.



C'est alors qu'Ahmed se volatilise et qu'une salariée de l'usine vient de se suicider. Léopold est de plus en plus tiraillé entre la grève, son père, son groupe, l'employée décédée et la disparition d'Ahmed, son ami.



Dans ce bref roman tout en intimité et en positionnement social, l'écriture est profondément orale et poétique, les dialogues sont imbriqués dans la narration, donnant cette homogénéité propre à CHOPLIN. Nous pouvons suivre étape par étape les négociations syndicales, l'attente, l'échec, la décision du père, l'ambivalence du fils, tout ceci sur fond de racisme et de journaux locaux ne s'intéressant au sort de Gildas qu'aux premières heures. Nous croisons des personnages originaux, taiseux, comme ce retraité de l'usine, venant pourtant encore tous les jours y faire une partie d'échecs (encore l'échec !).



À l'un des anciens qui lui demande pourquoi à son avis les plus vieux sont encore dans la lutte, Léopold répond « C'est pour moi et les jeunes comme moi que vous êtes là. Pour qu'on ait du boulot plus tard. Et qu'on se fasse pas toujours presser le citron par les patrons et les actionnaires ».



Ce roman dépeint en quelque sorte la fin d'un monde ouvrier, ballotté entre le besoin de travailler et le poids de la modernité entraînant les licenciements et la faillite. CHOPLIN tient en haleine, de manière épurée où chaque mot sonne et résonne. Il m'avait déjà conquis à plusieurs reprises, notamment dans « Radeau », « le héron de Guernica » ou encore « La nuit tombée », sans oublier cet étonnant recueil de nouvelles « Les gouffres » où l'ambiance savait se faire kafkaïenne. Il récidive avec brio dans ce « Cour nord » sorti en 2009 aux éditions du Rouergue.



Antoine CHOPLIN a reçu le magnifique prix « Loin du Marketing » l'an dernier, en 2019. Il faut dire que son écriture est sensible et nous embarque avec aisance et sans trémolos dans une atmosphère unique où parfois le petit monde rencontre la grande Histoire. Il est à coup sûr lui aussi un grand, a écrit une vingtaine d'ouvrages dans lesquels il sait parfaitement varier les thèmes et les plaisirs. Son oeuvre est ample mais toujours empreinte de cette pudeur intime propre à l'auteur. Vous l'aurez compris : ce serait dommage de passer à côté d'un tel écrivain.

https://deslivresrances.blogspot.fr/

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Un Père, un fils, hantés tous deux par le deuil d'une épouse et d'une mère trop tôt disparue. le Père, syndicaliste, au coeur d'un conflit ouvriers/patrons sans espoir et son fils Léopold qui ne rêve que de musique. Comme à son habitude, Antoine Choplin nous fait entrer dans les émotions d'une plume très pudique, avec des mots simples, et le moins possible de ponctuation, parce que tout s'enchaîne . Beaucoup de références aux grands noms du jazz et finalement bien de l'espoir, parce que ces personnages -là sont de belles personnes.
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C'est l'histoire d'un père, Gildas, et son fils Léopold, dit Léo, le narrateur du livre. Ils vivent ensemble dans une petite ville du Nord, et travaillent tous dans une usine menacée de fermeture. Lorsque l'histoire commence c'est la grève, Gildas est très impliqué dans la lutte syndicale, Léo suit son père sans grande conviction. Sa tête est prise par la musique, il est membre d'un quartet de jazz et le soir il répète pour un futur concert.
Cette histoire se passe au début des années 80, nous dit la quatrième de couverture mais elle est tout à fait actuelle, on découvre un père et un fils qui ont du mal à communiquer, un conflit social vu de l'intérieur, de belles descriptions des paysages du Nord et le jazz qui rythme l'ensemble...
Un roman plein d'émotion et d'humanité avec beaucoup de retenu, de pudeur et de poésie.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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France, années 1980. Dans une petite ville du Nord, le personnel d'une usine sur le point de fermer fait grève. Léo participe à la lutte sans enthousiasme, mais son père en est un des leaders. Et ce dernier regrette que son fils n'ait qu'une passion : le jazz.

Cour Nord est un roman court et lapidaire, qui nous met un coup de poing en pleine figure. L'histoire est narrée de manière très réaliste. C'est Léo qui raconte, à la première personne. Aucune ponctuation ne sépare d'ailleurs les dialogues du reste du texte, comme si tout était raconté d'une traite. le style d'Antoine Choplin est très parlé, volontairement relâché. Pas de pathos, de logorrhées. Des personnages extrêmement vivants, jamais clichés, avec notamment un beau portrait d'un jeune homme passionné de musique qui rêve de vivre libre. Et une intrigue qui propose un terrible, juste et impitoyable tableau du milieu ouvrier français, qui voit son univers sombrer. L'histoire se passe dans les années 1980 mais ce pourrait tout aussi bien être aujourd'hui.

Le tout donne un roman social subtil, délicat, très émouvant. À découvrir.
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