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4,05

sur 375 notes
Ecriture simple et narrative, un court moment, une nuit, 3 personnages à Pripiat après la catastrophe nucléaire. Je n'ai pas ressenti d'émotion particulière, je n'ai pas été touchée, désolée.
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Un petit bijou. Gouri se rend à Prypiat deux ans après la catastrophe de Tchernobyl. Nouvelle ville à l'époque, moderne, dont l'activité tait celle de la centrale devint lors de la catastrophe une ville fantôme.
faisant escale parmi ses copains de l'époque, puis terminant son voyage pour trouver ce qu'il venait chercher, un cadeau pour sa fille, Gouri nous fait découvrir l'atmosphère post apocalyptique de ces lieux maudits.
Une tranquillité mortifère, une poétique maladie qui s'infiltre dans la nature même des choses, es relations perdues qui se retrouvent pour un dernier souffle, la vie autrement, la vie après.

C'est un texte délicat, un récit doux comme un bonbon, Antoine Choplin fait montre d'une grande sensibilité et 'une certaine pudeur. Chaque personnage est touchant mais demeure digne dans sa façon d'être et possède même une once d'héroïsme qui n'a rien de désespéré. C'est une autre vision de cette partie dévastée du monde, une autre façon de la décrire moins documentaire, moins tragique, mais avec la tristesse existentielle des personnes hantées par les fantômes d'autrefois.
La perte d'amis, mais surtout celle d'un quotidien jamais retrouvé.

Une vraie belle découverte.
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Pour accéder à la zone interdite de Tchernobyl, il faut s'y rendre à la Nuit tombée afin de déjouer la vigilance des gardes. Gouri, un ancien habitant de la zone, qui fût un des nettoyeurs de la centrale entreprend cette expédition sur sa moto à laquelle il a attaché une remorque, car il a l'intention de récupérer un objet qui concentre pour lui tous les souvenirs de la vie d'avant. Au cours de son voyage, il fait un arrêt chez un ami, fortement irradié. Lors d'un dîner débordant d'humanité, ils évoquent le monde d'avant, celui du bonheur, mais également ce qu'ils ont vécus, ce qu'on leur a caché, ceux qui sont disparus, l'ingratitude des autorités, qui ne savent que distribuer des médailles à des hommes qui ont sacrifié leur santé. Grâce à une écriture sobre, rude, dépouillée, notamment dans les dialogues, qui sont courts car peu de paroles suffisent à dire le drame, Antoine Choplin, réussit à nous faire pénétrer dans le décor lugubre d'une ville abandonnée, dans le désarroi de ces gens confrontés à l'anéantissement provoqué par une catastrophe qui les dépasse. L'émotion est constamment présente, et elle se matérialise souvent dans les détails. Elle est à son comble dans les chansons de l'une, où dans les poèmes de l'autre, devenu écrivain public et qui trouve les mots pour dire l'amour. En plus de l'émotion, la tension est également très forte lorsque Gouri traverse de nuit les forêts ukrainiennes, lorsqu'il pénètre dans sa ville abandonnée, dans son appartement. Les jurés du Prix France Télévision 2012 ont eu bien raison de récompenser ce petit livre qui est un grand roman.
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J'adore le style d'Antoine Choplin. Je suis toujours impressionnée par sa capacité à faire passer beaucoup d'émotions dans des textes courts, sans bavardages inutiles, parsemés de silences.
Ses personnages sont humains, authentiques et les sujets sensibles (Tchernobyl, Guernica...). L'empathie, la fraternité et la poésie sont présents dans ses romans.
Ici, on est en Ukraine, deux ans après la catastrophe de Tchernobyl, et on suit Gouri qui doit retourner dans la zone interdite afin de récupérer un objet cher à son coeur.
Au cours de son périple, il retrouve les amis qui sont restés sur place et qui en subissent les conséquences tout en restant dignes. C'est un roman émouvant et juste.
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Après "Le héron de Guernica", un livre étonnant plein de sensibilité et de justesse à propos d'un drame absolu, Antoine Choplin prouve une nouvelle fois tout son talent dans un autre petit bijou : "La nuit tombée".
Cette fois-ci, l'auteur nous emmène loin, à l'est, en Ukraine, pas très loin de Kiev, tout près de Tchernobyl, dont le nom, sauf erreur, n'est jamais cité. Avec sa délicatesse habituelle, Antoine Choplin, nous plonge tout doucement dans l'horreur d'après catastrophe, avec Gouri qui, sur sa moto attelée d'une remorque, se rapproche de « la zone ».
Au fil des pages, les éléments s'accumulent. On apprend qu'il ne faut pas boire le lait des vaches. À Bober, les maisons sont désertées, les fenêtres brisées, les portes défoncées, d'autres barricadées.
Enfin, le voici à Chevtchenko où il retrouve Vera qui lui confirme : « Tout le monde est parti. » Les souvenirs de cet été 1986 reviennent, se mélangent avec ce qu'était la vie avant puis ce qu'il a fallu faire ensuite. Son mari, Iakov, est très malade. Avec Gouri, ils se souviennent de leur travail sur le toit du réacteur où il ne fallait pas rester plus de 40 secondes…
« Certaines nuits, les arbres se mettaient à rougeoyer », des équipes devaient « enterrer la terre. Autrement dit, enlever la couche supérieure du champ et l'enfouir profondément… et après, répandre partout, à la place, du sable de dolomie, un truc d'un blanc tel qu'on se serait cru sur la lune. »
Avec ces détails d'un réalisme glaçant, l'auteur mène tous ses dialogues sans tirets mais cela ne gêne pas la lecture, lui donnant même une fluidité naturelle assez agréable. Au cours d'un repas, Kouzma raconte la destruction de sa maison, séquence impressionnante, très émouvante. Vera chante, s'accompagne à l'accordéon et Iakov dit des poèmes. Cela évoque les musiciens du Titanic continuant à jouer alors que le bateau coule…
Gouri veut revenir à Pripiat, dans son appartement pour récupérer la porte de la chambre de sa fille, Ksenia, morte depuis. Dessus, elle avait peint et la progression de sa taille est restée gravée. Kouzma l'accompagne et lui permet d'échapper à la surveillance interdisant l'accès à « la zone ».
Les souvenirs d'un monde disparu se bousculent. Avec un seul bagage par personne, ils avaient été évacués le troisième jour : « Ce n'était pas la guerre, ni un tremblement de terre. Nul effondrement, nul cratère d'obus. N'empêche, il fallait partir. » Ainsi, une ville animée est devenue catacombe, une tombe où il faut prendre garde de ne pas trop remuer la poussière et mettre des gants.


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Un sujet, une histoire et des personnages qui auraient dû m'embarquer... mais une écriture et un vocabulaire trop sobres et minimalistes (sauf peut-être vers la fin du roman) pour rendre compte du drame et de l'émotion m'ont empêchée d'être touchée.
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Gouri, le narrateur a décidé de retourner à Pripiat où il habitait et d'où il a été, comme toute la population, évacué voilà deux ans.
Il s'est installé maintenant à Kiev avec sa famille. le lecteur le découvre en route sur sa vieille moto à laquelle il a accroché une remorque.
En chemin, il fait une halte chez ses amis Vera et Iakov dans le village de Chevtchenko où une petite communauté résiste en refusant de quitter les lieux.
Iakov est très malade. Il a fait parti des nettoyeurs volontaires après l'accident et n'a jamais voulu quitter les lieux depuis. Il habite donc aux frontières de la zone interdite.
Vera s'occupe de lui avec amour et patience. Elle tente de le rassurer sur son sort : elle sait pourtant que ses jours sont comptés. Maintenant il ne peut presque plus tenir assis...mais Vera a tout de même organisé une fête pour le retour de Gouri.
Autour de la table se retrouvent...
Léonti qui a, lui aussi participé au nettoyage. Il est venu accompagné de sa femme.
Piotr, un gamin qui a été abandonné par sa mère qui ne supportait plus de vivre là après la mort de son mari. Depuis il traîne dans le village et les habitants s'occupent comme ils peuvent de lui.
Kouzma qui a vu sa maison contaminée, détruite devant ses yeux et enfouie dans une grande fosse, puis recouverte de terre.
Tout en remplissant les verres de vodka, tour à tour chacun va exprimer son ressenti, sa solitude, son désarroi ou simplement sa propre vision des événements et de l'avenir. Ils se souviennent des jours qui ont suivi l'accident...

Mais une fois la nuit tombée, Gouri doit se remettre en route pour accomplir sa mission...
Pourquoi veut-il s'introduire dans la zone interdite pour rejoindre son ancien appartement et récupérer la porte de la chambre de sa fille ?
C'est alors que Léonti décide de l'accompagner.
Les voilà tous les deux sur la moto en route pour la zone interdite...


Voilà un roman qui parle avec justesse, poésie et pudeur de la puissance de l'amitié, mais aussi de la douleur du deuil, de ce qui a été perdu et ne sera plus jamais, et de la nuit tombée...

En fait, l'auteur parle de Tchernobyl sans jamais le nommer. Il ne donne aucun détail sur la catastrophe mais parle uniquement des sentiments que les personnages ont vécu, et des conséquences sur les humains, sur leurs familles, sur leurs vies et sur leurs projets d'avenir.

L'auteur nous montre simplement des personnages qui partagent une soirée, presque ordinaire entre amis, à la lisière de la zone interdite.
Puis il nous montre le retour du narrateur qui s'introduit comme un voleur dans la zone interdite, devenue un no man's land, pour y dérober, dans sa propre maison un souvenir, dont il ne peut plus se passer pour vivre...
Et le lecteur ne peut à aucun moment se dire que Gouri vient, comme les contrebandiers, voler ce qui lui appartient car à lui, on a déjà tout volé...
Un style percutant, empreint de poésie, où les phrases courtes et toutes en simplicité d'Antoine Choplin nous atteignent en plein coeur...
C'est impossible à décrire : il faut le lire et le faire lire d'urgence aux lycéens.


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Un texte à la fois grave et d'une grande pudeur sur la réalité de la catastrophe de Tchernobyl. On suit le quotidien de ces gens qui ont tout perdu du jour au lendemain, les villes abandonnées, le « devoir patriotique » d'enterrer la terre… Avec les causes physiques que l'on peut imaginer. Un texte poignant et dont on ne ressort pas indemne.
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Belle découverte que ce livre ramassé, comme un poing fermé, qui nous emmène dans un endroit sur cette Terre d'où la vie a été bannie : la zone autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, quelques années après l'explosion fatale. Un écrivain et poète qui a vécu dans cette région et qui habite désormais Kiev revient sur les lieux du drame, rend visite à des amis qui habitent à la lisière de la zone et leur explique qu'il veut se rendre dans cette zone, aujourd'hui interdite et gardée par des militaires, afin de récupérer quelque chose dans son ancien appartement. le style est dépouillé - même le tiret des dialogues a disparu -, les états d'âmes se lisent dans les gestes simples et les paroles réduites à l'essentiel. Sur un thème similaire, La Route de Cormac McCarthy m'avait paru beaucoup moins percutant.
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Très beau livre
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