AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 297 notes
5
18 avis
4
15 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
Ce livre est partagé en deux parties « être et avoir ». La première partie nous révèle l'éveil d'une mère marocaine dans les années 30 aux techniques modernes avec l'aide de ses fils. Elle apprend à lire et l'apprentissage de l'argent, sortir de chez elle, utiliser le téléphone et après elle y restera des heures à discuter. Cette partie est traité avec humour. Dans la deuxième partie, c'est une femme libérée que l'on retrouve et qui décide de s'instruire et qui réussit ses examens.
Ce roman est plein de poésie, d'humour et de tendresse. C'est également l'amour d'une femme pour ses enfants. L'émancipation d'une femme qui devient libre.



Commenter  J’apprécie          130
Elle n'est jamais sortie de la maison depuis ses noces, et elle ne connaît rien d'autre que les quatre murs de sa maison dans la campagne marocaine. La cuisine et le ménage, les soins au bétail sont ses seules occupations.
Des déménageurs livrent une « boîte qui parle », un poste de radio Blaupunkt qui suit l'arrivée de l'électricité et de la lumière électrique, des magies qui lui font peur. « Monsieur Kteu » nom de baptême de la radio lui ouvre des horizons qu'elle ne connaissait pas.
Quand « Monsieur Kteu » parle, elle lui coupe la parole…..enfin un homme qui lui obéit et qui donne du bonheur. Elle prend soin de lui, donne à manger à Monsieur Kteu, qui a bon d'appétit…tout ce qu'elle lui donne disparaît, mais c'est Nagib, son fils qui vient en cachette manger ce qu'elle dépose.
« Personne ne lui avait rien appris depuis qu'elle était venue au monde. Orpheline à six mois. Recueillie par des parents bourgeois à qui elle avait servi de bonne. »
Radio, électricité sont les petits déclics qui lui ouvrent le monde, qui lui ouvrent l'esprit et la porte de la maison, qui l'émancipent.
Et cette femme que personne ne regardait, qui avait toujours vécue cloîtrée va s'ouvrir aidée par ses deux fils, le narrateur et Nagib, gentil géant. Elle va à son tour aider d'autres femmes à s'ouvrir, à s'émanciper…
Elle va même vous surprendre en repoussant très loin toutes les limites imposées aux femmes et surtout donner une leçon à tous ceux qui veulent confiner ces sexes dit faibles.
Roman d'émotion, d'espoir, d'humour et de sourires, de tendresse, d'amour des autres et surtout un roman de courage de l'auteur, qui je l'espère permettra de faire avancer ces causes.
Beau coup de coeur en ce qui me concerne…mais d'autres, des hommes, n'ont peut-être pas apprécié ce texte qui les bousculait.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          90
Une femme marocaine, orpheline inculte, mariée à 13 ans à un homme bien plus vieux, riche industriel, généreux envers elle mais qui suit la tradition qui enferme.
Deux fils, qui nous la racontent chacun leur tour, avec une tendresse folle. Deux fils qui lui ont petit à petit ouvert la porte de l'éducation et racontent comme elle s'y est engouffrée, assoiffée de connaissances et de liberté.
Une écriture sensuelle pleine de rires et d'océan, et parsemée de remarques "sociétales" - pensées de l'auteur qui prend prétexte des personnages et de l'histoire pour tenir un discours.
Une page du Maroc, entre Orient et Occident.
Commenter  J’apprécie          90
Qu'est-ce que j'ai aimé ce livre tendre, amusant et révolutionnaire à la fois. Il s'agit pour moi d'une merveilleuse découverte d'un auteur plein de tact et de poésie. Des messages fort passent au milieu d'un texte beau, amusant et toujours positif. J'ai vraiment passé quelques heures magnifique hors du monde en le lisant.

La première partie, "ETRE", raconte de manière tendre et poétique la naissance de la Femme qui se cachait dans son rôle de mère qui ne pouvait sortir de la maison... La découverte des odeurs, des couleurs et des sons de la vie m'ont rappelé que nous aussi femmes libres occidentales, passons à côté de beaucoup de choses... Les idées abracadabrantes des deux frères pour sortir leur mère de sa solitude imposée par le statut de la femme au Maroc au début du 20ème siècle, m'ont amusée et fait réfléchir. Je ne crois pas néanmoins qu'on puisse généraliser cette solitude à toutes les femmes marocaines.

La deuxième partie du livre, "AVOIR", raconte le combat de cette nouvelle femme pour un monde plus juste et plus égalitaire. La poésie de la première partie est ici remplacée par un combat pour plus de justice.

Je recommande ce livre à toute personne intéressée par le Maroc, la condition de la femme ou tout simplement une très belle histoire d'amour entre une femme et ses deux fils.

Commenter  J’apprécie          93
Un livre dont je n'attendais rien de particulier et qui m'a tout donné. Un livre à mettre entre toutes les mains. Un livre fabuleux.
À la fois émouvant, poétique, moderne mais aussi marrant et je l'ai trouvé engagé.
L'écriture est simple, brute. Une écriture qui sert l'histoire.
Les personnages sont terriblement attachants.
Gros coup de coeur
Commenter  J’apprécie          80
Il y a quelques jours, je ne connaissais pas Driss Chraïbi, puis j'ai lu une critique qui parlait de ce livre avec beaucoup de tendresse, et parce que je consacre une bonne partie de ce mois de janvier à des auteurs d'Afrique du Nord, j'ai eu envie de me laisser tenter.
Le titre est un peu étrange (et le reste toujours pour moi à la fin de ma lecture), mais reflète bien le livre, dont je ne sais trop que faire. Organisé en deux parties, intitulées « être » et « avoir » et narrée chacune par l'un des fils d'une femme qui est le centre de cette histoire. La première partie se situe dans l'entre deux guerres et décrit la relation tendre d'une mère orpheline et sans éducation mais mariée à un homme riche et puissant avec ses deux enfants, et elle décrit surtout comment ces deux enfants, pourtant bien jeunes, organisent l'émancipation de leur mère, la faisant sortir pour la première fois de la maison, lui faisant découvrir la nature, l'électricité, le cinéma, et toutes les petites joies de la vie. Dans la deuxième partie, qui a lieu sur la fin de la seconde guerre mondiale et le début de la lutte pour l'indépendance, on retrouve cette femme, cette fois avec un seul de ses fils, l'autre étant parti en France poursuivre ses études. Elle a gagné en confiance, a suivi des cours, et est bien décidée à participer à la marche de son pays et à transmettre ce qu'elle a appris et ce qu'elle a compris.

Après ce long prologue, je ne suis pas certaine de savoir quoi faire de ce livre. J'hésite sur sa signification. le personnage de la mère ne me paraît pas du tout crédible (cette femme sans aucune éducation et qui tout d'un coup s'émancipe au point de créer une sorte de mouvement féministe qui ne dit pas son nom), les personnages qui l'entourent non plus, que ce soient ses enfants (quelles sont leurs motivations pour devenir ainsi les pygmalions de leur mère, où en ont-ils eu l'idée ?…) ou son mari (qui semble accepter tous les changements de sa femme et de son foyer, sans presque rien dire sauf un tout petit peu, au début, pour la forme).
Ce que je dis n'est pas tout à fait vrai. La première partie est plutôt agréable à lire, et plutôt belle. Cette femme qui découvre la modernité (« la civilisation » comme dit le titre) et qui tente de l'apprivoiser avec les moyens dont elle dispose. La radio, le fer à repasser, le téléphone, le cinéma… Et encore plus beau, la première sortie de cette femme qui, à trente ans passés, s'assoie pour la première fois dans l'herbe d'un parc… Mais la deuxième partie perd toute cette fraîcheur, et devient assez peu crédible. Je ne peux que penser que le livre prend un tour allégorique, mais je n'ai pas réussi à comprendre cette allégorie, ni à apprécier ce que le livre devenait. Est-ce une parabole du Maroc, ou plutôt du Maroc tel que Driss Chraïbi l'aurait rêvé ?
Une lecture en demi-teinte, donc. Une très belle première partie, pleine de tendresse, d'émerveillement enfantin, de fraîcheur et de sourires, mais une deuxième partie qui m'a déroutée et sur laquelle je n'ai pas voulu m'appesantir.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai trouvé que la première partie du roman possédait trop de longueurs contrairement à la deuxième que j'ai adoré. Mon avis pour ce livre est vraiment très mitigé. le style de l'auteur est clair et touchant. C'est l'histoire d'une mère (années 30 et 40) qui découvre la vie grâce à ses enfants. Elle découvre ce qu'elle est et réagit aussitôt dans une époque où le Maroc était colonisé et où le monde était en guerre. La mère désire avant tout son émancipation et celle des femmes, elle est en soif de savoir et cherche à découvrir ce qu'elle a manqué depuis tant d'années. Grâce à ses fils, aux nouvelles technologies et sa découverte du monde, elle va sublimer son statut de femme opprimée.
Merci à l'auteur Driss Chraïbi pour ce roman touchant et vrai.
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre raconte la redécouverte du monde par une mère , vue de son fils cadet; il m'a
beaucoup plu car la mère est très drôle mais aussi émouvante .
Enzo
________________________________
j'ai bien aimé l'histoire ,car je l'ai trouvé attirante ,marante ce livre est simple à lire mais le seul problème sont les manques de détails. PIERRE-ALEXANDRE
Commenter  J’apprécie          60
La mère de Nagib et du narrateur a épousé leur père à l'âge de treize ans et n'a plus mis le nez dehors, à tous points de vue, depuis. Pa n'est pas mauvais, mais il obéit à la loi marocaine, croyant épargner à sa femme bien des soucis et des ennuis en faisant porter à la maison - en abondance - tout ce dont elle aurait besoin. En grandissant, ses fils prennent conscience de l'ignorance de leur mère, de son incroyable potentiel à vivre au monde et ils entreprennent de l'instruire...

Comment l'amour filial peut mettre au monde une mère...

C'est une lecture qui m'a été imposée pour des raisons professionnelles et j'y allais vraiment à reculons : trop de bons sentiments sur fond de thèmes qui me paraissaient faciles, ça ne pouvait pas donner de bonne littérature (nous sommes terriblement gidiens, parfois...).

En réalité, l'enthousiasme, la poésie, la combativité de cette femme, l'amour de ses fils (qui va jusqu'à une abnégation incroyable, de la part de Nagib) m'ont charmée, parfois bouleversée, comme au moment où elle redécouvre l'herbe dans un parc, veut marcher pieds nus... à trente-cinq ans...

Le texte, lui-même, est aussi littéraire qu'on pourrait le souhaiter, avec des passages pratiquement oniriques.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          50
Ils ne semblent pas décrire la même mère tellement la transformation de cette femme est spectaculaire.
Mariée dès l'âge de treize ans avec un homme traditionnel qui estime qu'elle ne doit jamais sortir de la maison, elle va grandir et s'émanciper grâce à la complicité de ses deux fils.
Ce livre se lit facilement, la première partie dans laquelle la femme découvre les objets de la modernité apparait pleine d'humour. La seconde est plus radicale, elle devient militante et l'on a du mal à la suivre et à croire qu'une telle émancipation est possible.
J'attendais mieux de ce petit récit, les hommes sont décevants et cette épouse est littéralement incroyable.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (818) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1721 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}