he Moving Finger
Traduction :
Michel le Houbie
ISBN : 2702400507
Edition 1978
C'est avec un étonnement sans nom que j'ai découvert que je n'avais JAMAIS lu ce roman ! Ben oui, il existait donc un
Agatha Christie que je n'avais point dévoré dans mes jeunes années . Au fur et à mesure que j'avançais dans l'intrigue, j'espérais toujours reconnaître quelqu'un ou quelque chose, me rappeler un détail, mais non : personne, rien ...
L'histoire, comme le montre clairement son titre anglais, parle d'un corbeau qui sévit dans le petit village de Lymstock, où viennent de s'installer Joanna et Gerald (Jerry), la soeur et le frère, après que ce dernier se soit vu recommander le calme et la sérénité par la Faculté, suite à un grave accident d'avion. Ils louent, à la charmante vieille dame
Emily Barton, septuagénaire ou presque, la non moins charmante petite maison de "Little Furze", où l'antique et efficace servante, Mary, accepte de demeurer à leur service.
Ce qu'il y a par contre de bizarre avec ce corbeau, ainsi que le fait remarquer l'ineffable Mrs Dane Calthorp - laquelle aura l'idée finale de faire appel à Miss Marple pour résoudre l'angoissante énigme - c'est que ses lettres, si injurieuses et diffamatoires qu'elles soient, ne racontent jamais que la même chose. C'est un peu comme si leur auteur - un femme, assurément, tout le monde le dit, le clame et, pour un peu, prendrait un haut-parleur pour le faire savoir au reste de l'Angleterre - ne savait pas grand chose des petits scandales cachés du village mais voulait le faire croire. Or, voyez-vous, une femme sait tout, surtout dans un si petit village. Un homme, toujours tenu au loin par ses obligations professionnelles, surtout à cette époque, c'est différent.
Au centre cependant, semble peu à peu se détacher la famille Symmington, celle du notaire de l'endroit. Lui a épousé une femme charmante mais sans intelligence réelle, dont le premier mari (qui avait un "problème nerveux") a disparu on ne sait où et aurait même fait de la prison ("mais oui, ma chère !") lui a laissé une petite fille à élever (Megan, aujourd'hui âgée de dix-neuf ans et toujours très mal habillée, visiblement, qui pis est, peu ou pas aimée du tout par sa mère). du notaire, elle a eu deux garçons qui font sa joie et à qui elle a donné une gouvernante très belle - mais complètement idiote. Mrs Symmington - si l'on excepte la présence de Megan - a donc tout pour être heureuse. Aussi tout Lymstock - sauf l'assassin - reste-t-il pantois que, après avoir reçu une lettre anonyme qui l'accusait d'adultère, elle s'est empoisonnée au cyanure - il y a des morts plus douces ...
N'empêche : il y a mort d'homme - enfin, de femme - et, du coup, s'il se retrouve coincé, l'auteur, femelle ou mâle, des lettres anonymes sera tenu pour responsable de ce décès.
Agatha Christie nous fait tourner autour de la question : "Mais qui a pu ? ..." pendant le nombre de pages réclamées par son éditeur. La fin ne surprend guère et le côté romance se termine bien. Mais enfin, pour être franche, ce livre ne m'a guère touchée : Miss Marple n'y apparaît pas comme d'habitude et l'on dirait bien que Christie n'a pas écrit ce livre toute seule. On n'y sent pas sa "patte." Un coup de fatigue ? Ca arrive à tout le monde, de toutes façons. Alors, soyons indulgents ... ,o)