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4,18

sur 4851 notes
Monsieur Linh, avec un bébé dans les bras, débarque en cette terre inconnue qui l'acceuille lui et d'autres immigrés. Un pays dont il ne connaît pas la langue, ni la nourriture, ni la façon de vivre. Il boit sa première soupe, pour lui elle n'a pas vraiment d'odeur, pas vraiment de goût. Lorsqu'enfin il sort du dortoir, ses pas le conduise sur un banc, il découvre l'amitié alors qu'il ne comprend aucun mot de celui qui lui parle.
Monsieur Philippe Claudel à chaque lecture de vos romans, je suis éblouie par la qualité de votre écriture, heureuse de lire les sentiments humains que vous savez si bien décrire.
Merci Monsieur Philippe Claudel, ce petit roman est un bijou, un vrai coup de coeur.
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La guerre et son amie indéfectible La mort se sont invitées chez M. Linh.
Il n'a pas eu le choix, elles se sont imposées apportant avec elles leurs valises pleines de chaos.
Et sans vergogne, elles se sont servies.
Femme, fils, belle-fille, elles lui ont presque tout pris.
L'indécence, elles ne connaissent pas.
Elles l'ont finalement chassé sans ménagement de son pays en lui laissant pour seuls souvenirs affliction et désolation.
Seule sa petite fille a échappé à leur voracité. Sang-Diû, le matin doux, unique espoir de jours plus lumineux, l'accompagne dans son exil très loin de la terre de ses ancêtres.
Après un long voyage en bateau, M. Linh et le nouveau né débarquent dans une ville sans odeur ni saveur.
Le froid et la grisaille renforcent le sentiment de solitude du vieil homme qui ne comprend pas un traite mot de la langue de son pays d'accueil.
Pourtant, l'imposant M. Bark, qui tente de semer les démons de son passé dans la fumée de ses cigarettes, fait un jour irruption dans sa vie.
Débute alors entre ces deux écorchés de la vie une belle et surprenante amitié.

Dans une langue simple et dénuée d'emphase, Philippe Claudel nous offre un récit poignant, émouvant.
La compassion, la bienveillance , l'amitié sont ici plus fortes que les barrières de la langue mais aussi que la solitude. Elles constituent également une véritable lueur d'espoir pour ces déracinés de la vie pour lesquels tout semble perdu.
Une petite déception néanmoins concernant le scénario et sa chute trop prévisible à moins de survoler le texte et éluder les nombreux indices semés à tout vent par l'auteur.

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Je viens de finir ce roman. Il me hante encore. Quelle douceur, quelle violence.... quelle tristesse....
Court roman qui parle de l'exil (fuite du Viet Nam en guerre), de la famille, du deuil, de l'amitié.
Court roman qui multiplie, pour le lecteur, les sensations, les impressions.
Un beau moment de lecture.

J'ai aimé la douceur et la tristesse de ce grand-père qui fuit sa terre natale en guerre.
J'ai aimé la douceur et la tristesse de cet ami qui le rencontre chaque jour.
J'ai aimé ce récit sur le déracinement, la violence de la guerre, les conséquences du deuil.
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Monsieur Linh est réfugié. Il a dû quitter son pays après que la guerre ait détruit son village et tué tous les siens.
Tous, non, car il garde précieusement contre lui sa petite fille de quelques mois.
Avec elle il supportera le voyage en bateau puis la promiscuité du foyer d'accueil.
Mais c'est son amitié avec Monsieur Bark qui lui procurera le plus de plaisir.
Sans comprendre leurs langues respectives, ces deux êtres qui ont beaucoup souffert réussiront à partager des moments très forts.

Dans une langue sobre, Claudel fait un très beau portrait de personnages simples submergés par la souffrance mais qui réussissent, par la compassion, à retrouver un peu de bonheur à vivre.

Ce roman m'a rappelé le très beau portrait de vieillard fuyant la guerre avec un enfant dans les bras dans « Terre et cendres » d'Atiq Rahimi

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Quelle délicatesse ! Que d'émotion et de pureté ! En toute simplicité, Philippe Claudel nous raconte une histoire poignante, celle de monsieur Linh, qui a dû quitté son pays en guerre, son village ravagé, pour se retrouver dans une immense ville, un pays curieux à ses yeux, où l'on ne parle pas sa langue, avec sa petite fille Sang Diû. Il est seul, et complètement perdu, et va rencontrer un gros bonhomme Mr Bark. Entre les 2 hommes, une relation bienveillante va naître.
Il y a beaucoup de poésie dans ce récit sur l'exil et l'amitié.
La fin est surprenante...mais je n'en dis pas plus !
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M. Linh n'a plus rien, la guerre, la mort lui a tout pris... sauf Sang Diû, sa petite fille âgée de quelques semaines, ils sont tous les deux, les deux seuls, les deux derniers !
M. Linh est à des milliers de kilomètres de son village, un village qui n'existe plus, un village où jadis il menait une vie belle et délicieuse. Son pays n'est plus qu'un morceau de souvenirs.
M. Linh est un vieil homme fatigué, réfugié dans un pays inconnu qui l'épuise et qu'il ne comprend pas. Mais grâce à sa petite fille Sang Diû, M.Linh trouve la force de continuer...
Un jour le vieil homme croise sur un banc un vieux vétéran de guerre solitaire M. Bark, un homme qui auparavant a combattu dans le pays de M. Linh, quand il était jeune et innocent...
Ils se présentent mais ne se comprennent pas, mais qu'importe, malgré cette barrière de langue, les deux hommes s'écoutent ; les regards, les gestes remplacent les mots.
Une belle histoire d'amitié est en train de naître...
Les deux hommes traînent avec eux les mêmes souffrances, la perte des êtres aimés.
Aussi leurs rencontres quotidiennes deviendront des moments de bonheur...

Un livre plein de réflexions sur l'immigration, la guerre, la culpabilité et la vieillesse, servi par une écriture lumineuse, tendre et sobre.
L'histoire d'une belle rencontre celle de deux hommes meurtris, mais bercés par la douceur de la petite Sang Diû, prénom qui dans sa langue signifie « Matin doux ».
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La guerre qui fait rage depuis de nombreuses années a tout pris à Monsieur Linh. Son pays ravagé, son village détruit, son fils et sa belle-fille morts dans les rizières, il ne lui reste rien…sauf, le plus important peut-être, qui permet de se raccrocher à l'existence, une vie, une petite vie à s'occuper.
Cette petite vie c'est Sang Liû, sa petite-fille, un bébé de quelques semaines trouvé au milieu du saccage, miraculeusement épargné par les bombes.
Alors, pour cette enfant si calme, si sage, cette petite fille de l'aube, Monsieur Linh a décidé de partir à jamais.
La petite blottie tout contre lui, il a entrepris un long voyage en bateau vers un pays étranger dont il ne connait pas la langue et au terme duquel il a été placé dans un centre de réfugiés.
Dans cette ville sans odeur, froide et grande, où les gens vont et viennent, pressés, indifférents, où la foule « est noueuse comme un serpent de mer », Monsieur Linh se sent perdu.
Un jour pourtant, alors assis sur un banc, la tête emplie d'un passé détruit et Sang Liû bien serrée contre sa poitrine, un homme vient lui parler. Monsieur Bark est un grand homme sympathique, au visage chaleureux. Il est seul, il est veuf, il est triste.
Alors, entre ces deux hommes qui ne comprennent rien à la langue de l'autre, qui se méprennent même sur leur nom respectif, une amitié profonde naît, faite de petits riens, de l'apaisement d'une voix grave et profonde, de l'odeur de cigarettes, de l'échange de menus présents, de promenades, d'une main amicale posée sur l'épaule.
Cette amitié, c'est un baume au coeur pour Monsieur Linh et pour Monsieur Bark, c'est l'espoir qu'ils n'attendaient plus, c'est l'espérance qui les rattache à la vie car « ce peut-être aussi cela l'existence ! Des miracles parfois, de l'or et des rires, et de nouveau l'espoir quand on croit que tout autour de soi n'est que saccage et silence ! ».

Comme ces artisans patients qui cisellent leurs oeuvres dans la discrétion et l'humilité, Philippe Claudel parfait ses livres avec cet effacement de soi et ce naturel qui donnent au final de grands ouvrages, de ceux qui atteignent à l'universel par cette émotion juste qu'ils communiquent.
Roman de l'amitié, roman de l'exil, roman des ravages de la guerre même si celle-ci - comme c'est souvent le cas avec l'auteur - reste en arrière-plan, roman profondément humain, « La petite-fille de Monsieur Linh » bouleverse et ébranle par l'humanisme de son propos, par l'empathie qu'il fait naître en nous, par la sincérité et la lumière qui émanent d'une écriture tout en simplicité et fluidité, tout en réserve et demi-teinte.
Si les sujets qui y sont abordés sont graves - la guerre, la perte, l'exil, la solitude dans un monde d'indifférence et d'anonymat – ils sont néanmoins traités de façon moins sombre que dans « Les âmes grises » ou « le rapport de Brodeck » et laissent émerger de belles lueurs d'espoir comme les rayons de soleil jouant à travers les bambous dans le village de Monsieur Linh.
La lecture, dans le dépouillement et la souplesse des mots, se fait ici plus sereine, plus éthérée, d'une grâce aérienne, on aimerait même dire d'une grâce « asiatique » tant l'ensemble s'écoule dans la douceur d'une tristesse ouatée, cotonneuse, feutrée.
C'est beau, c'est poignant, c'est lumineux…c'est ce refrain plein d'espérance que chante tout bas Monsieur Linh à l'oreille de Sang Liû :
« Toujours il y a le matin, toujours revient la lumière, toujours il y a un lendemain, un jour c'est toi qui sera mère »
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Un vieil homme débarqué d'un pays lointain, avec pour seul réconfort, la présence de sa petite fille, cette toute jeune enfant étrangement passive, encore un bébé, qu'il ne quitte pas d'un oeil... le reste de la famille a été décimé, Ils sont les seuls rescapés d'une guerre qui n'en finit pas, qui les a condamnés à cet exil, ce déracinement de chaque instant.
Mais le vieil homme est bien décidé à vivre, à lutter pour offrir un avenir à la petite...

Tour à tour plein de tendresse et révoltant, ce court roman est de ceux qui, malgré leur apparente simplicité, laissent une trace...
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Beaucoup d'émotion dans ce récit (bon sang ça a bien failli me tirer des larmes !), il y a une atmosphère un peu envoûtante, je me suis pris en flagrant délit à espérer tel ou tel événement, ou encore un autre dénouement...
Alors bien sûr vu sous cet angle cette lecture m'a impressionné au sens propre du terme, incontestablement.
Cela dit le dénouement justement, ou plutôt la révélation finale me perturbe et me frustre un peu, comme si...
Enfin, si je dois aller à l'essentiel c'est surtout un très bon moment de lecture, le genre qui vous remue bien.
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Avec quelle douceur et quelle délicatesse Philippe Claudel évoque ce “vieil homme à l'arrière d'un bateau” et Sang diû, sa petite fille, âgée de six semaines, serrée dans ses bras lorsqu'il quitte son pays natal.
Il est touchant ce petit vieux déraciné, si nostalgique, qui vit maintenant en exil à bas bruits.

Philippe Claudel participait récemment à l'émission “Les grosses têtes”, oui, vous avez bien lu ! le Claudel de l'académie Goncourt. Isabelle Mergault nous narra qu'incitant sa fille à lire ce roman, elle en avait arraché les dernières pages, de peur que l'adolescente ne se rende directement à la fin. Car oui, y a même un rebondissement !

L'auteur nous livre une histoire profondément humaine et simple, où affleurent les souvenirs nostalgiques. Les sentiments restent les seules valeurs lorsque l'on a tout perdu.
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