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Ce " petit " livre , 120 pages divisées en petits paragraphes n'aurait jamais dû me tomber entre les mains et pourtant ...Offert pour l'achat de deux , il m'est apparu comme un pis aller dans une sélection peu aguichante .Voilà comment le hasard ...Remarquez , écrit par Philippe Claudel , c'est un signe .Et me voilà , un soir , " embarqué " en prison par ...un prof de Français chargé de rencontrer et de guider des détenus vers la culture nécessaire à la survie dans le monde extérieur , jungle impitoyable devrait -on dire .
Et le charme , ou plutôt la magie opére . Pas de pathos . Des flashes . Des instants de vie en prison . Une immersion dans un monde dont tout un chacun parle à voix feutrée ,en le réservant aux autres . Ces courts extraits dégueulent d'humanité , le regard sur cette " vie " est pudique , franc , compréhensif , esthétique .Les mots , économisés comme avant le dernier soupir , sont d'une extraordinaire puissance et traduisent , non pas le jugement ou la compassion , mais la sincérité et le respect .Il faut lire le message , s'il y a message , entre les lignes .Claudel a côtoyé l'univers carcéral sans "être allé en prison " et a qualifié son texte de " faux - témoignage ".
C'est en tout cas un texte ou plutôt de petits récits bouleversants que je suis trés content d'avoir découverts grâce à ce hasard qui , il faut bien l'avouer , intervient si souvent dans nos vies .
Un regard remarquable d'intelligence sur ces femmes et hommes que , le hasard , ou le destin ou peut être simplement la vie , a obligé à emprunter un " autre chemin ".
A bientôt , chers amis et amies .
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Pendant plusieurs années, l'auteur a été professeur de français en maison d'arrêt. En peu de pages, en peu de mots, dans des phrases courtes et pudiques, il raconte les relations avec les détenus et les gardiens, ses réflexions sur son engagement auprès de la population carcérale. « Moi-même, que suis-je venu faire en prison pendant si longtemps, sinon acheter à crédit ma part de sommeil du juste ? » (p. 56) Il interroge ses motivations, ne cache pas la fatigue qui, à la longue, a usé sa volonté d'aider. L'auteur ne fait pas de grands discours et préfère la description à la démonstration. Il dit clairement qu'il ne sait pas tout et que son texte n'est ni un récit, ni un journal. C'est peut-être une déposition, en tout cas un témoignage pas tout à fait complet. « Et puis, ce qui alourdit mon faux témoignage, c'est que je n'ai connu la prison que d'un seul côté. » (p. 116)

Navigant entre le dedans et le dehors, Philippe Claudel n'est cependant pas le chaînon manquant entre la prison et le monde libre. Ces deux mondes sont cloisonnés : si la première rêve du second, le second fait de son mieux pour ignorer la première. Et l'auteur ne peut pas prétendre qu'il comprend ce qui se passe entre les murs et derrière les barreaux. « Mon temps terminé, je sortais de la prison. Je ne sortais pas de prison. Jamais je n'ai senti aussi intensément dans la langue l'immense perspective ouverte ou fermée selon la présence ou l'absence d'un simple article défini. » (p. 34) le bruit des trousseaux m'a parfois rappelé Longues peines de Jean Teulé, mais là où ce dernier essayait de construire des histoires et des personnalités, Philippe Claudel se contente d'éclats de texte et de visages entraperçus, comme une ultime tentative d'offrir un peu d'intimité à ceux qui en sont privés.

S'il était besoin, Philippe Claudel prouve une nouvelle fois l'immense respect qu'il a pour les êtres cabossés, qu'ils soient de papier ou de chair menottée.
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Témoignage qui met en exergue les valeurs humaines de Philippe Claudel.
A travers ses différents romans, on ressent beaucoup de sensibilité, on n'est donc pas étonnés ici d'apprendre que pendant des années il est allé faire des interventions dans la maison d'arrêt de Nancy.
Avec une pudeur que l'on connaît bien chez Philippe Claudel, il nous relate ce qu'il a vu , ce qu'il a perçu et vécu durant plus de dix années en tant que professeur auprès des détenus. Ce témoignage est fort car relaté avec talent et sensibilité. Une fois de plus je ne peux que terminer mon petit mot par un grand merci à un grand Monsieur.
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En rassemblant une multitude de témoignages, d'observations, de réflexions, de pensées, Philippe Claudel arrive avec le bruit des trousseaux à présenter une mosaïque sans moralisation sans jugement et sans tabou, rendant proche l'univers carcéral, un univers qui fait peur et où les acteurs nombreux - détenus, gardiens, famille, éducateurs, avocats, personnel médical essayent d'y trouver leur place et un certain équilibre.
Ces petits morceaux de vie permettent d'appréhender les conditions de vie, les relations entre détenus, les rapports de force, la sexualité, l'homosexualité, la violence, autant de sentiments exacerbés qui sont dits simplement et surtout sans a priori.
Un petit ouvrage grand par son humanité, une porte ouverte sur des vies enfermées, un texte qui reste lucide et sans angélisme.
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Bien avant « les âmes grises » ou « le rapport de Brodeck », Philippe Claudel s'intéressait à la complexité de l'âme humaine faisant le terreau de son oeuvre à venir. Pendant de nombreuses années, Claudel a été professeur auprès de personnes incarcérées. A travers ces courts témoignages, il donne la parole à ces hommes emprisonnés mais aussi à leurs gardiens. Des instantanés de vie entre les murs. Claudel ne juge pas, son regard n'est pas celui d'un voyeur, il donne juste son ressenti en tant que visiteur, l'envie de partager cette expérience difficile mais aussi extrêmement enrichissante. Avec ce talent narratif reconnu, Claudel réussit tout en pudeur à donner une image à la fois juste, sincère mais surtout terrible du milieu carcéral. Forcément intéressant.
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"Le Bruit des trousseaux" (2002), signé Philippe Claudel ne porte pas l'appellation roman. Pour cause, il s'agit, en fait, d'une compilation d'observations, de réflexions, de questions, de doutes qui ont accompagné Philippe CLAUDEL lorsqu'il était 'Prof' à la Maison d'arrêt' de Nancy.

Sans jugement péremptoire, sans attaque frontale des gens du dedans, qu'ils soient gardiens ou 'résidents', Philippe CLAUDEL laisse simplement monter en lui cette attention à l'âme humaine, cette envie de plus de dignité, ce besoin de diffuser les conditions de détention et l'exercice des pouvoirs qui structurent et réglementent la vie de ceux qui voudraient tant être dehors plutôt que dedans.

L'écriture, simple, alerte, construite à partir de courtes phrases rend la lecture aisée. Vite au bout de ce livre, le lecteur peut le poser sur la table et laisser décanter les idées qu'il en gardera, un surcroît d'humanité, une invitation à ne pas pratiquer de généralisations abusives…
Car tous ne sont pas en maison d'arrêt pour les mêmes raisons et avec les mêmes degrés de responsabilité de leurs actes ; tous restent cependant des hommes et des femmes. de même qu'il y a dans le personnel des maisons d'arrêt ou dans la mouvance de la Justice qui devrait y être présente des médiocres ou des pervers. Comme il y a des gens admirables, humains, dignes.
Avec pudeur, Philippe CLAUDEL nous ouvre les portes d'une réflexion possible !
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Dans ce récit autobiographique, Philippe Claudel raconte son expérience de professeur de français dans une maison d'arrêt. Il porte un regard très lucide sur ce milieu. Son témoignage est bouleversant quoique très pudique. Une nouvelle fois la magie opère et nous sommes séduits par la superbe plume de l'auteur. Un très bon et très beau livre. Excellent!
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Le bruit des trousseaux de clefs, des clefs longues et polies par les usages incessants.”

Voici le récit d'un professeur de français qui a enseigné en milieu carcéral. En effet, Philippe Claudel y est allé pendant 11 ans. Sans jugement, il nous témoigne de ses réflexions et de ses interrogations par petits paragraphes, comme des photos prises sur le vif. Bref, une présentation assez objective des moments vécus par ses étudiants prisonniers et lui.

Ça se lit rapidement (117 pages), ce n'est pas ennuyeux mais ce ne sera pas un livre qui me marquera.
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Pendant plus de dix ans, Philippe Claudel a donné des cours de français en prison, en maison d'arrêt plus précisément. Et dans ce petit livre, il raconte… L'auteur ne prétend pas dresser un tableau exhaustif de la prison, mais plutôt des fragments, des sensations, des paroles, des images qui ne soient pas des clichés. Il faut imaginer que la population carcérale est aussi diversifiée que la population de notre quartier, de nos trottoirs. Il y a même des vieillards et des enfants en prison ! Des tout-petits dont les mères ont accouché sur place, et qui restent avec elles jusqu'à dix-huit mois. Et puis, côtoyant les détenus, il y a les surveillants, les policiers, les avocats, les instituteurs, les visiteurs… On ne peut pas appeler ces courts chapitres des anecdotes, souvent les mots prennent à la gorge, rarement font sourire, parfois tout de même. C'est un témoignage qui n'égalera jamais, l'auteur le reconnaît bien volontiers lui-même, celui de quelqu'un qui a connu la prison, en y dormant. Lui y restait deux heures, puis ressortait. C'est tout autre chose.
Mais la plume de Philippe Claudel, ce qu'il réussit à faire passer entre les mots, apporte un éclairage bien utile sur une maison d'arrêt parmi d'autres, sur les tranches de vies qui s'y jouent, et c'est à lire, à défaut d'en tenter l'expérience. J'ai aimé les paragraphes courts et sans lien directs les uns avec les autres, plutôt qu'un regroupement thématique, ce qui aurait été possible, mais aurait fait un tout autre livre. En bon prof de français, Philippe Claudel se penche sur le vocabulaire particulier des prisons, mais surtout sur l'aspect humain, et il en vient parfois à oublier ce qu'il a appris fortuitement, qu'untel est là pour une bagarre terminée dans le sang, tel autre pour avoir tué sa mère.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Philippe Claudel nous livre quelques tranches de vie, tirées de son expérience d'enseignant à la Maison d'Arrêt de Nancy. Réflexions, étonnements, doutes, drôleries, son témoignage représente l'humanité, dans tout ce qu'elle peut avoir d'admirable comme de pervers, et les incohérences parfois du système carcéral.
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