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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La dure réalité de la prison est ici décrite par l'auteur qui en a fait l'expérience en tant qu'enseignant pendant quelques années, un « prof' » pour ces détenus, enseignant la littérature. le livre ne possède aucun chapitre mais est composé d'une suite de très courts passages, des souvenirs comme autant de flashbacks sans thème commun si ce n'est celui du milieu carcéral et de son vécu, des souvenirs écrits qui renseignent le lecteur sur la dure réalité du monde carcéral, sa curiosité, et tous les sentiments contradictoires qui peuvent l'habiter. le livre comporte force de détails hyperréalistes et n'est pas dénué d'humour, il n'y a aucun jugement, simplement la description de cette réalité, des hommes qui y sont majoritairement représentés, mais aussi des femmes, des évènement qui forment la trame de son quotidien, parfois surprenant dans tous les sens du terme, et des lieux aussi. L'attraction qu'exerce cette lecture est étrangement magnétique et ne fait pas lâcher le livre avant ses dernières pages, Philippe Claudel est décidément un auteur de talent et faire part de cette expérience de vie était à mon sens un témoignage nécessaire à toutes celles et ceux qui ont connu de près ou de loin le milieu carcéral ; à lire aussi pour avoir une idée de ce monde et de cette réalité de notre société que l'on passe trop sous silence tant elle est tabou, et que l'on souhaite oublier ou dissimuler comme la poussière que l'on met sous un épais et confortable tapis. le livre a aussi le mérite d'exposer la complexité de l'âme humaine avec toutes ses contradictions, ses paradoxes, sa bêtise sans fond parfois aussi mais aussi toute l'humanité qui est aussi là pour la racheter. Un témoignage fort et inoubliable.
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Ce livre se lit à toute vitesse, mais on peut aussi prendre le temps de le savourer, en prenant un chapitre par-ci, par-là. C'est un témoignage d'un prof qui enseigne en prison. Dans de courts paragraphes, on y découvre son quotidien, celui des prisonniers et celui des gardiens. Certains passages sont très durs, d'autres sont drôles. Ce livre est impossible à résumer, car il ne raconte pas réellement d'histoire, mais il donne une atmosphère. C'est criant de vérité, de tendresse, de colère parfois, mais sans jamais éclabousser le lecteur. Il y a beaucoup de pudeur dans ces lignes vraiment bien écrites. Rien qui dénonce quelque chose, ce n'est pas un témoignage revendicatif, mais bien juste un état des lieux avec vraiment beaucoup de douceur.
Une lecture très touchante finalement, dont l'impression principale qui s'en dégage est juste l'humanité.
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Philippe Claudel nous livre quelques tranches de vie, tirées de son expérience d'enseignant à la Maison d'Arrêt de Nancy. Réflexions, étonnements, doutes, drôleries, son témoignage représente l'humanité, dans tout ce qu'elle peut avoir d'admirable comme de pervers, et les incohérences parfois du système carcéral.
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Témoignage par bribes, des morceaux de souvenirs comme ça, épars, un peu en vrac parfois, qui constituent la laisse d'années d'enseignement en maison d'arrêt pour l'auteur. Pas de jugement, pas d'apitoiement, des faits, des bruits, des anecdotes, des portraits. A aucun moment l'auteur ne nous leurre sur son rôle : il ne faisait que passer, il n'a aucune idée de l'envers du décor, de la nuit en prison, de ce que c'est d'y être enfermé de force, et cette humilité fait la force de ce témoignage je trouve, ce regard extérieur. Bref, un livre minusculement court, qui sent le souvenir, et nous aussi on pourrait presque entendre le bruit des trousseaux et les odeurs de métal et d'humidité... percutant !
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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"Le Bruit des trousseaux" (2002), signé Philippe Claudel ne porte pas l'appellation roman. Pour cause, il s'agit, en fait, d'une compilation d'observations, de réflexions, de questions, de doutes qui ont accompagné Philippe CLAUDEL lorsqu'il était 'Prof' à la Maison d'arrêt' de Nancy.

Sans jugement péremptoire, sans attaque frontale des gens du dedans, qu'ils soient gardiens ou 'résidents', Philippe CLAUDEL laisse simplement monter en lui cette attention à l'âme humaine, cette envie de plus de dignité, ce besoin de diffuser les conditions de détention et l'exercice des pouvoirs qui structurent et réglementent la vie de ceux qui voudraient tant être dehors plutôt que dedans.

L'écriture, simple, alerte, construite à partir de courtes phrases rend la lecture aisée. Vite au bout de ce livre, le lecteur peut le poser sur la table et laisser décanter les idées qu'il en gardera, un surcroît d'humanité, une invitation à ne pas pratiquer de généralisations abusives…
Car tous ne sont pas en maison d'arrêt pour les mêmes raisons et avec les mêmes degrés de responsabilité de leurs actes ; tous restent cependant des hommes et des femmes. de même qu'il y a dans le personnel des maisons d'arrêt ou dans la mouvance de la Justice qui devrait y être présente des médiocres ou des pervers. Comme il y a des gens admirables, humains, dignes.
Avec pudeur, Philippe CLAUDEL nous ouvre les portes d'une réflexion possible !
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Après plus de dix années vouées à l'enseignement en milieu carcéral, en maison d'arrêt plus précisément, Philippe Claudel raconte en toute sobriété ses relations avec les détenus, les surveillants. Il y observe toute la population qui y vit ou qui y passe ; les avocats, les visiteurs, les enseignants. Il ne prétend pas dresser un tableau exhaustif de la prison, mais plutôt des fragments, des sensations, des paroles, des images qui ne soient pas des clichés. Un témoignage sobre, sensible et personnel sur l'incarcération de la part d'un écrivain talentueux et vivant en liberté.
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ll était la, posé sur la table de la maison familiale, les édition Stock et leur jolie couverture bleu nuit... Ça avait l'air court, ce fut saisissant! En 100 pages, Claudel livre des fragments, des paroles de ce monde dont nous ignorons tout. le mot cellule : la plus petite unité du vivant. L'espace de l'enfermement.
Philippe Claudel a pendant plusieurs années enseigné en prison, il nous raconte la face cachée de la prison ce que l'on se refuse de voir, que l'on imagine, entre méconnaissance et craintes. Mais aussi de jolis instants, entre lui "Prof" et certains détenus, des instants littéraires, cocasses, émouvants dans ce monde codifié, où les règles sont tacites. Je me suis laissée happer par cette centaine de pages, ces mini récits volés comme des notes de cahier.
"Il y a quelques années, quand il y avait une choucroute au menu, chaque détenu avait droit à une bière très légère et bon marché, une Valstar. Dans une cellule à plusieurs, on organisait un tour de rôle : chaque jour de choucroute, toutes les bières étaient dévolues à un seul qui, en les buvant toutes, pouvait ainsi frôler l'ivresse."
Lien : http://popcornoreillechien.b..
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Un livre fort sur les prisons. L'auteur qui a donné pendant plusieurs années des cours de littérature en prison nous fait le portrait de la vie carcérale, sans jugements.
La lecture est rapide, mais le souvenir qu'il en laisse restera pendant longtemps en mémoire.
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En rassemblant une multitude de témoignages, d'observations, de réflexions, de pensées, Philippe Claudel arrive avec le bruit des trousseaux à présenter une mosaïque sans moralisation sans jugement et sans tabou, rendant proche l'univers carcéral, un univers qui fait peur et où les acteurs nombreux - détenus, gardiens, famille, éducateurs, avocats, personnel médical essayent d'y trouver leur place et un certain équilibre.
Ces petits morceaux de vie permettent d'appréhender les conditions de vie, les relations entre détenus, les rapports de force, la sexualité, l'homosexualité, la violence, autant de sentiments exacerbés qui sont dits simplement et surtout sans a priori.
Un petit ouvrage grand par son humanité, une porte ouverte sur des vies enfermées, un texte qui reste lucide et sans angélisme.
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Un livre court dans lequel l'auteur évoque des événements, souvenirs, anecdotes rencontrés au fil des années pendant lesquelles il a enseigné en prison, le français et la littérature. Il parle de rencontres, d'émotions, de gâchis. Je n'ai pas remarqué d'ordre spécifique dans les paragraphes : on passe des conditions de vie des prisonniers à une bribe de conversation notée dans un couloir, au détail d'un cours ou à la vie d'un des prisonniers...
Intéressant et respectueux. L'auteur rappelle combien la liberté semble précieuse, même la plus quotidienne, lorsqu'on a découvert ce que signifiait en être privé...
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