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Citations sur Le rapport de Brodeck (448)

Les hommes sont bizarres. Ils commettent le pire sans trop se poser de questions, mais ensuite, ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu'ils ont fait. Il faut qu'ils s'en débarrassent. Alors ils viennent me voir car ils savent que je suis le seul à pouvoir les soulager, et ils me disent tout. Je suis l'égout, Brodeck. Je ne suis pas le prêtre, je suis l'homme égout. Celui dans le cerveau duquel on peut déverser toutes les sanies, toutes les ordures, pour se soulager, pour s'alléger. Et ensuite, ils repartent comme si de rien n'était. Tous neufs. Bien propres. Prêts à recommencer. Sachant que l'égout s'est refermé sur ce qu'ils lui ont confié. Qu'il n'en parlera jamais, à personne. Ils peuvent dormir tranquilles, et moi, pendant ce temps, Brodeck, moi je déborde, je suis le trop plein, je n'en peux plus mais je tiens, j'essaie de tenir. Je mourrai avec tous ces dépôts d'horreur en moi.
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En définitive, les frontières ne sont que des coups de crayon sur des cartes. Elles tranchent des mondes mais ne les séparent pas.
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je me souviens aussi de ma peur, surtout de ma peur, comme si la peur désormais avait été mon vêtement. Un vêtement que je ne suis toujours pas parvenu à arracher d’ailleurs, bien au contraire, et qui me serre comme s’il se rétrécissait de semaine en semaine.
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C'était un temps où personne encore n'avait peur des étrangers même lorsqu'ils étaient les plus pauvres des pauvres.
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J'ai le sentiment de ne pas être fait pour ma vie. Je veux dire que ma vie déborde de toute part, qu'elle n'est pas taillée pour un homme comme moi, qu'elle se remplit de trop de choses, de trop d'évènements, de trop de misères, de trop de failles. Peut-être est-ce ma faute? Peut-être est-ce moi qui ne sait pas être un homme? Qui ne sais pas prendre et laisser, faire le tri. Ou peut-être est-ce la faute de ce siècle dans lequel je vis et qui est comme un gros entonnoir où se déverse le trop-plein des jours, tout ce qui coupe, écorche, écrase et tranche. Ma tête parfois, je la sens sur le point d'exploser, comme une marmite qu'on aurait bourrée de poudre.
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Je ne redoutais pas ma propre mort [...] par contre, elle me devenait insupportable quand je l'associais à Emelia et à Fédorine. C'est bien la mort des autres, des êtres aimés, pas la notre, qui nous ronge et peut nous détruire.
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On s'habitue à tout. Il y a pire que l'odeur de la merde. Il y a quantité de choses qui ne sentent rien, mais qui carient les sens, le coeur et l'âme plus sûrement que tous les excréments-
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La guerre...Peut-être les peuples ont-ils besoin de ces cauchemars. Ils saccagent ce qu'ils ont mis des siècles à construire. On détruit ce qu'hier on louait. On autorise ce que l'on interdisait. On favorise ce que jadis on condamnait. La guerre c'est une grande main qui balaie le monde. C'est le lieu où triomphe le médiocre, le criminel reçoit l'auréole du saint, on se prosterne devant lui, on l'acclame on l'adule. Faut-il donc que la vie paraisse aux hommes d'une si lugubre monotonie pour qu'ils désirent ainsi le massacre et la ruine ?Je les ai vus bondir au bord du gouffre, cheminer sur son arête et regarder avec fascination l'horreur du vide dans lequel s'agitaient les plus viles passions.
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Mais j'ai compris soudain que le curé parlait de "l'Anderer". "Ca ne pouvait se terminer que comme cela, Brodeck. Cet homme, c'était comme un miroir, vois-tu, il n'avait pas besoin de dire un seul mot. Il renvoyait à chacun son image. Ou peut-être que c'était le dernier envoyé de Dieu, avant qu'Il ne ferme boutique et ne jette les clés. Moi je suis l'égout, mais lui, c'était le miroir. Et les miroirs, Brodeck, ne peuvent que se briser."
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« Moi, j’ai choisi de vivre, et ma punition, c’est ma vie. C’est comme cela que je vois les choses. Ma punition, ce sont toutes les souffrances que j’ai endurées ensuite. C’est chien Brodeck. C’est le silence d’Emélia, que parfois j’interprète comme le plus grand des reproches. Ce sont les cauchemars toutes les nuits. Et c’est surtout cette sensation perpétuelle d’habiter un corps que j’ai volé jadis grâce à quelques gouttes d’eau ».
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