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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La révolte gronde dans la cité des canuts, les tisserands lyonnais de la soie. Ils sont exploités et réclament deux sous d'augmentation sur la façon à leurs commanditaires. Aussi décident-ils d'arrêter la production jusqu'à satisfaction de leur revendication ; et de se rassembler sur la plaine des Brotteaux… Ils sont nombreux…
Et là, tout dérape. Sous l'impulsion de Fidel Charrier, le peuple fait mouvement vers le pont à péage du Rhône qui partage la ville en deux. Il ne s'agit plus de deux sous d'augmentation, mais de prise de pouvoir et de proclamation de la République ; rien de moins !
Les autorités ne tarderont pas à réagir : cinq des meneurs présumés seront arrêtés et pendus…

Dans cette révolte à deux sous, et comme à son habitude, Bernard Clavel s'approprie une tranche d'histoire. Ici, la révolte des Canuts de la Croix-Rousse à Lyon du 21 au 24 novembre 1831 pour réclamer une augmentation de deux sous qu'ils n'obtiendront jamais. Nous sommes là dans la réalité historique.

Et puis, il y a Pataro… et Ratanne…
Pataro, c'est le maître de l'intrigue, crée par l'auteur : nain bancal et contrefait qui gagne chichement sa vie comme montreur d'animaux accompagné par Ratanne, elle même estropiée. Il connaît tout le monde. C'est par son entremise que la révolte s'organisera, mais aussi qu'elle se terminera. Agit-il par conviction, ou par cupidité ? Peu importe. Il est toujours là où il y a quelques pièces à gagner ; et alors que le Rhône est en crue, que sauvera-t-il ? La vie de ses animaux ou son gagne pain ?

Un roman vif. Des chapitres courts. Une intrigue rondement menée… du bon Clavel pour les amateurs de l'auteur.
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Quelque part aux alentours de 1830-1840, à Lyon, les Canuts se mettent en grève bien décidés à obtenir deux sous de plus par aune sur les étoffes unies. Sur les bords du fleuve, Pataro, pauvre bougre désarticulé, dresseur de chats, pigeons et autres volatiles, voit là l'occasion de parfaire son rôle d'entremetteur entre la ville riche et la colline du labeur.

Bernard Clavel l'a dit lui-même: "il est romancier, pas historien". Alors si vous cherchez la vérité historique sur la révolte des Canuts, n'ouvrez pas ce roman. Parce que si l'auteur a pris comme toile de fond cet épisode historique lyonnais, il l'a tordu à l'image de Pataro, son bossu à lui, pour offrir une épopée romanesque sur la misère de la classe ouvrière, les revendications qui ouvrent la porte aux espoirs qui seront bien souvent déçus et sur toutes les petites gens qui finalement tissent l'histoire avec un petit h.

La plume de Clavel est formidable pour décrire aussi bien les paysages que les gens. Très vite une idée de son Lyon apparaît telle une toile qui se révèle sous les coups de pinceaux. Les mots sont bien choisis, l'ensemble est poétique et tellement ancré dans la réalité qu'on s'y voit dans les traboules, à hauteur de chien. Parce qu'on y accompagne tout le long Pataro, qui rampe plus qu'il ne marche, qui tire les ficelles dans l'ombre au nez et à la barbe de tous. Malin comme un singe, opportuniste, il sait se fondre dans le décor pour toujours tirer son épingle du jeu. J'ai vraiment bien aimé ce personnage, une sorte d'anti-héros sorti tout droit de la cour des miracles, ami des bêtes et de Ratanne, petite fille défigurée.

Un joli moment de lecture.


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La révolte des deux sous a historiquement eu lieu à Lyon en 1786, mais l'auteur semble s'attacher davantage à restituer un paysage et une atmosphère qu'à relater des événements historiques. Il nomme donc son roman d'après ce moment, mais s'inspire tout autant de la révolte des canuts de 1831. D'ailleurs, dans le roman, la" ville des Soies" n'est pas explicitement nommée mais elle est nettement identifiable avec sa "colline qui prie", sa "colline qui travaille" et le fleuve qui coule entre les deux.
Pataro, le difforme personnage principal, par sa connaissance de la ville et de ses habitants, fait le lien entre eux pour fomenter cette révolte sur laquelle descend l'ombre de la guillotine, et c'est davantage sur eux, sur leurs motivations et leurs différentes conditions sociales, ainsi que sur la ville elle-même,que repose l'intrigue de ce roman, plus que sur des faits historiques.
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Du bon Bernard CLAVEL, toujours égal dans sa manière brillante de décrire des situations. Ici, c'est la révolte du petit peuple des tisserands, qui ne demandent pas grand chose, juste deux sous d'augmentation. Mais elle est vécue par le truchement de l'inénarrable PATARO, mendiant difforme, rusé et intéressé, connu de tous et finalement repecté, qui parcourt la ville à l'affût de tout ce qui pourrait rapporter. le texte rend avec bonheur l'atmosphère de misère, de bruit, et de fureur. Mais la révolte prend une ampleur que le petit peuple n'avait pas voulue, et c'est ici qu'apparaît cette sorte de morale consternante, qui veut qu'au bout du compte, ce sont les riches qui finissent toujours par l'emporter, et le petit peuple qui trime. Un bon livre, empreint de philosophie, court et facile à lire.
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Du bon Bernard CLAVEL, toujours égal dans sa manière brillante de décrire des situations. Ici, c'est la révolte du petit peuple des tisserands, qui ne demandent pas grand chose, juste deux sous d'augmentation. Mais elle est vécue par le truchement de l'inénarrable PATARO, mendiant difforme, rusé et intéressé, connu de tous et finalement repecté, qui parcourt la ville à l'affût de tout ce qui pourrait rapporter. le texte rend avec bonheur l'atmosphère de misère, de bruit, et de fureur. Mais la révolte prend une ampleur que le petit peuple n'avait pas voulue, et c'est ici qu'apparaît cette sorte de morale consternante, qui veut qu'au bout du compte, ce sont les riches qui finissent toujours par l'emporter, et le petit peuple qui trime. Un bon livre, empreint de philosophie, court et facile à lire.
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Bernard Clavel, quasiment sur ses terres, avec le Rhône dans Lyon en 1830 quand les canuts se révoltent pour obtenir de meilleures conditions car ils sont exploités par les riches industriels lyonnais. le sang va baigner cette révolte et, bien sûr, le talent de Clavel fait merveille pour mettre en scène cette atmosphère et ses personnages hauts en couleurs.
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Quel roman! Fort, cruel, sauvage, tendre, authentique, généreux, mené au canon d'un fleuve de colère dont les eaux noires engloutiront tout de cette révolte aux mains nues, cette révolte à deux sous au pays des canuts et de la soie. Inoubliable Pataro! Dresseur d'animaux, contrefait, les membres brisés et recollés à l'envers, cerné de chats, d'oiseaux et de rats, il court la ville de la Colline qui prie à la Colline qui travaille, du quartier où vivent ceux qui se nourrissent et s'enrichissent de la sueur des autres, à celui, puant de misère, de crasse et de malheur, où les hommes et les bêtes vivent dans une même fange. Entremetteur sublime et rusé, il tient tout les fils d'une histoire formidablement romantique qui charrie, au milieu des cris et des tumultes, des personnages spectaculaires, des foules déchaînées sous un décor impressionnant. Jamais l'intérêt ne cède. Toujours en mouvement, ce roman nous livre sans grandiloquence mais avec force et beauté les secrets d'un peuple et d'un lieu portés à blanc. Un très grand Clavel


Lien : http://latrace.wordpress.com..
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