Je me croyais citoyen du monde, et voilà : je ne peux résister à un roman dans lequel un meurtre ou accident a eu lieu dans la petite ville de la Panne en Flandre (10.060 habitants) entre la mer du Nord et la frontière française, que j'ai le grand bonheur d'habiter.
Ne soyez pas inquiet pour mon objectivité, car je n'ai pas l'honneur de connaître personnellement
Anne Clerson. Lorsqu'elle passait ses vacances chez ses grands-parents à LP (mon abréviation, un peu comme LA pour Los Angeles, toute proportion gardée, bien sûr), j'habitais au Grand-Duché de Luxembourg.
Pendant les vacances de Pâques de 2003, la très belle et jeune Madeleine Katonga, "Mady" pour les amis, femme de chambre à l'hôtel Art Déco des Glycines de son état, fait une chute mortelle du 4ème étage, où elle était en train de laver gentiment les carreaux. En fait, elle meurt dans les bras de l'héroïne de l'histoire, Estelle Salvador, 35 ans, originaire de Roubaix et en congé à LP, qui se reposait sur une chaise longue du jardin. Mady meurt sans pouvoir confier un dernier mot à Estelle.
Accident, suicide ou meurtre ? "That's the question !" comme aurait dit
William Shakespeare.
La thèse de l'accident est peu probable, puisque Mady avait l'habitude de ce boulot et, en plus, était souple et sportive. Bien que peut-être les proprios de l'hôtel, la famille Gouda, n'aient pas pris toutes les mesures de sécurité nécessaires et prévues par la loi.
L'hypothèse d'un suicide est encore moins probable, car Mady était un caractère joyeux, insouciant, qui comme un "papillon" jouissait d'un succès incontestable que lui garantissait sa beauté auprès de presque tous les hommes. À commencer par le jeune fils des proprios de l'hôtel, Frédérik Gouda, qui en était tombé fou amoureux et caressait des rêves de mariage.
Reste donc, par simple élimination, la présomption de meurtre ! Mais qui pouvait avoir intérêt à zigouiller une si charmante gonzesse, qui ne faisait du mal à personne ?
Il apparaît bien vite qu'à l'hôtel, personnel comme clients habitués, personne ne pense vraiment que la défenestrée était "simplement " tombée.
Pour Estelle, sa mère Violette, sa grand-mère Clotilde, sa nièce Lisette et ses amants Fabien et Aziz, journaliste à la recherche du "scoop" du siècle, de mener, en catimini, leur petite enquête "en famille". C'est d'ailleurs, sur fond rouge, le slogan publicitaire de l'éditeur
Ravet-Anceau de Villeneuve d'Ascq : "Une famille enquête sur la côte belge". Au lieu du titre actuel : "
La Panne : meurtre ou accident" le titre était initialement plus poétique : "Roucoulade fatale à La Panne".
Anne Clerson, architecte à Roubaix, a déjà écrit un autre thriller "
La maison du parc Barbieux, publié en 2009, mais que je n'ai pas (encore) lu, et qu'elle. continuera probablement à en écrire d'autres avec son enquêteuse Estelle Salvador face au crime.
Seul bémol de ce thriller : le grand nombre de personnages. Il y a la famille et tous les ami(e)s des différents membres de cette famille Et cela fait un peu beaucoup de monde pour le lecteur de s'y retrouver. Mais ce petit handicap est largement compensé par son amabilité envers mes compatriotes et pays. C'est subjectif, bien sûr, mais cela fait plaisir de lire que Belges et Flamands sont hospitaliers et accueillants et que notre nourriture est excellente, mais que "on pouvait prendre des kilos comme pour rire" et qu' "il y a toujours un tas de petits à-côtés et des attentions qui nous font penser qu'on est important." (page 23). Sans oublier les frites "délicieusement grasses - qu'entre parenthèses seuls les Belges réussissent à merveille". (déjà a la page 11). Un roman à me rendre chauviniste sur mes vieux jours !
Comme cet ouvrage est très flatteur pour LP, je ne manquerai pas d'en conseiller la lecture à notre bourgmestre (maire), madame Ann Vanheste, mais comme c'est une dame dynamique, elle l'aura sûrement déjà lu.