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sur 983 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Histoire de varier un peu les plaisirs, j'ai décidé de me tourner vers un thriller/polar « Ne T'Enfuis Plus » d'Harlan Coben, publié en octobre 2019 aux éditions Belfond.

Le pitch est simple :

« Votre fille a fugué avec un garçon peu fréquentable. Vous ne l'avez pas vue depuis six mois. Et là, vous la retrouvez dans Central Park jouant de la guitare.

Mais ce n'est plus la jeune fille pétillante que vous avez élevée. Vous l'approchez et lui demandez de rentrer à la maison. Elle se met à courir. Vous la suivez.

Quel autre choix avez-vous ? Bienvenue dans l'enfer de Simon… »

Pour aller droit au but, je n'ai clairement pas aimé ce livre 😬 Aussi, cette chronique risque d'être un peu courte, mais j'ai été réellement déçue.

Pour commencer, l'intrigue en elle-même ne m'a pas transportée. L'idée d'une junkie disparue qu'un père recherche désespérément, le tout au milieu d'une histoire de meurtres qui part dans tous les sens… Tout cela me sonnait un peu comme du déjà-vu, ce qui n'aurait cependant pas pu empêcher de très bonnes surprises 🤷‍♀️

Malheureusement, je me suis ennuyée au cours de ma lecture, au regard de sa forme, en particulier. Je ne prétends pas que l'écriture est mauvaise, loin de là, mais certains points m'ont laissée un peu sur ma faim. Disons que je n'ai pas rencontré de phrases qui m'ont transportée, qui m'ont donné envie de les relire.

Le texte est, de bien des manières, saccadé, en particulier dans l'enchaînement des événements, coupant court à toute imagination. Par ailleurs, je crois que j'ai été légèrement gênée par cet emploi du « on » qui émerge à certains moments du récit 🤔 Comme si, tout à coup, l'auteur m'arrachait le livre des mains pour me ramener à la réalité, en m'obligeant à me pencher sur des éléments de la vie quotidienne. Comme s'il m'intégrait à son processus d'écriture.


En voici quelques exemples :

« Les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu'ils révèlent involontairement de leur vie privée. Sur n'importe quel iPhone, on peut connaître l'historique de leurs derniers déplacements… »

« Alors il fallait porter une casquette à visière et regarder par terre. Quelquefois, selon le temps qu'il faisait, on pouvait opter pour des lunettes de soleil. »

« En tant qu'enquêteur, on garde la tête froide et on raisonne de manière analytique. »

Au-delà de cela, les dialogues manquent à mon sens d'incises, qui sont bien trop peu présentes et ajoutent à cet effet précipité.

Quant à l'intrigue en elle-même, je l'ai trouvée très peu crédible 😶 J'ai, à ce titre, trouvé qu'Harlan Coben avait inventé un nombre conséquent de personnages sans parvenir à leur donner de consistance. Comme si certains avaient surgi uniquement pour une scène ou une raison particulière, mais sans parvenir à affirmer leur personnalité.

À l'inverse, certains protagonistes avaient tout de la caricature. Je pense en particulier à Hester Crimstein, qui se présente elle-même comme une « avocate pénaliste de choc » et qui fait preuve d'une autorité débordante à laquelle il est impossible d'accorder du crédit 🤨 L'un des échanges avec un inspecteur de police en est une bonne illustration, uniquement parce que ce dernier s'est permis d'échanger avec son client.


« [...] l'inspecteur […] lui tendit la main.

- Inspecteur Isaac Fagbenle, police criminelle. Ravi de vous rencontrer.

Hester le toisa.

- Retirez votre main si vous ne voulez pas la perdre… tout comme votre boulot. »

Il y a vraiment un je-ne-sais-quoi de trop chez cette femme, qui sur-réagit en permanence. Pour le coup, l'inspecteur fait ici son travail et on ne peut que comprendre l'interrogatoire qu'il veut faire subir à Simon. Alors, lorsqu'elle se permet de lui glisser des piques à toutes les phrases et de l'appeler « Monsieur Je-sais-tout », tout ça sonne de plus en plus improbable 😑

J'ai d'ailleurs retiré le même constat d'Elena Ramirez qui, pour le coup, est peut-être encore pire 🤦‍♀️ L'objectif de l'auteur et de l'asseoir comme la femme de l'histoire, détective privée qui en fait des tonnes. le problème est que son excès d'assurance joue, là encore, en défaveur de l'histoire. le bluff dont elle use et abuse perd toute consistance et voir d'autres personnages céder à ses pressions n'est pas logique.

J'ai notamment en mémoire un échange avec le fondateur d'une agence d'adoption qui dépassait tout. Se prévalant pourtant de lois existantes et justifiées, le pauvre homme se voit presque obligé de révéler ce qu'il sait à la détective, sans vraiment de raisons particulières.

Sur un autre point, je n'ai pas particulièrement adhéré à la condescendance qui émanait d'elle, ni des autres personnages sur certains sujets, le tout paraissant par moment légèrement indélicat 😯 Deux exemples en particulier me viennent à l'esprit :

« Une espèce d'endroit farfelu pour végans. »


« Ceci est une conversation privée, rétorqua-t-elle sèchement. Si vous et votre chignon pouviez retourner fissa au comptoir… »

Je précise, sur ce dernier exemple, qu'il s'agit d'un homme qui s'inquiétait simplement de voir sa collègue être interrogée. D'ailleurs, sur les quelques pages où ce personnage apparaît, la mention de son chignon est systématique. Bien évidemment, au moment où le jeune homme s'interpose alors que la collègue prend la fuite, Elena lui assène un grand coup de genou dans l'entrejambe. Un peu radical et excessif à mon goût… à l'image du personnage.

D'autre part, si je m'arrête uniquement au fond de l'histoire, à sa construction, à l'enchevêtrement des éléments, à la découverte des indices, aux recoupements qui sont faits, il n'y a pas de véritable cohérence. Par moment, les personnages sautent aux conclusions à cause d'une interprétation et bien sûr, la conclusion se révèle bonne et pratique pour la suite 😏

Cela me désole vraiment de le dire, mais c'est comme si des pièces avaient été rapportées ici et là pour étoffer l'histoire, permettre de passer au jalon suivant, sans parvenir pourtant à créer ce lien utile.

À un moment précis, l'un des personnages féminins de l'histoire, pour ne pas être repérée par les caméras de surveillance, a l'idée de se rendre dans les toilettes d'une station-service pour se faire une coloration. Ainsi, si la police a accès à la bande vidéo, ils verront une femme aux longs cheveux blonds entrer puis une autre aux cheveux courts auburn en sortir 👱‍♀️👩

Pourtant, j'ai été obligée de me poser plusieurs questions : Que penseront les policiers à l'idée de ne pas voir la blonde ressortir, mais par contre de distinguer une autre femme qu'ils n'ont pas vu entrer ? Et puis, se faire une coloration prend quand même du temps, ce qui paraît clairement suspect sur une vidéo-surveillance et éveille à coup sûr les soupçons. Et avec un peu de chance, des traces colorées resteront ici et là dans la pièce.

Pour terminer, j'ai vraiment trouvé la chute de l'histoire énorme. Démêler l'écheveau à partir du début du roman me semble davantage impossible, à présent que j'en connais la fin. Les choses se goupillent de manière si étrange, tant de destins s'entrecroisent, certains personnages prennent de tels risques… J'ai bien compris que l'idée était de permettre à l'intrigue de suivre son cours, mais je n'ai cependant pas du tout été séduite 😔

J'adore les histoires à rebondissements, mais sur ce coup, l'ensemble était vraiment trop pour me convaincre. Ma surprise n'émergeait pas là où elle l'aurait dû, s'arrêtant plutôt sur des échanges ou des recoupements inattendus.

Je sais à quel point Harlan Coben est reconnu à travers le monde – à tel point que « Ne T'Enfuis Plus » va être adapté en série –, aussi, je suis presque déçue de ne pas avoir su percevoir ce qui plaît à tant de lecteurs. Alors, pour ma curiosité personnelle, je suis allée voir les critiques laissées sur le roman et contre toute attente, cela m'a rassurée 🙂

Il s'avère que plusieurs de ses lecteurs estiment que ce roman n'est pas « à la hauteur » du talent de l'auteur et que ce dernier s'est peut-être essoufflé sur ce livre. Mes ressentis ont donc été partagés. C'est pourquoi je peux déjà affirmer que je retenterai l'expérience « Harlan Coben », afin de ne pas rester sur cette impression qui, si elle ne disparaîtra pas pour cette oeuvre, pourra s'estomper à la lecture d'un autre de ses romans à succès.

Je ne saurais que trop vous conseiller de lire ce roman par vous-même pour vous faire votre propre opinion…😏

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💉👮‍♂️
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Le petit mot de la fin 🖋


Même si je risque de ne pas faire dans l'originalité, je voudrais rappeler que je n'exprime ici qu'un avis personnel sur le roman "Ne T'Enfuis Plus". Loin de moi l'idée d'en faire une référence en la matière ou d'estimer que cette opinion est universelle ☝


Je prendrais toujours soin de mesurer mes remarques, dans la mesure où elles seraient négatives, puisque mon but n'est aucunement de faire du tort aux ouvrages ou aux auteurs. J'ai conscience du travail que représente l'écriture d'un roman, du coeur et du temps investis dans son élaboration. Je suis avant tout une lectrice qui souhaite partager, avec tous ceux qui le voudront, son amour pour la littérature 💛
Lage
Lien : https://everytrickinthebooks..
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[ATTENTION DES SPOILS SE CACHENT DANS CETTE CHRONIQUE]
Vous les avez vu fleurir sur les réseaux et vos influenceurs préférés en font la pub. Une manne pour Harlan Coben qui s'est saisi de cette nouvelle mode pour en faire le terreau de son polar.
Ah les tests ADN! de quoi se découvrir des origines insoupçonnées et des cousins en Alaska. Ou sinon, version polar, le meilleur moyen de finir ad patres!

Pitch (4ème de couv):
"Une SDF dans Central Park.
C'est votre fille.
Disparue depuis des mois.
Elle fuit, elle a des ennuis.
Vous voulez la sauver.
Bien sûr, qui n'aiderait pas son enfant?
Mais vous ignorez que la rattraper, c'est la mettre en danger. Elle et tous ceux que vous aimez.
Les secrets ne meurent jamais."

Cela faisait des années que je n'avais pas recroisé Harlan Coben dans ma PAL. Déçue par mes dernières lectures de l'auteur qui versait dans la facilité et le commercialement formaté pour plaire au plus grand nombre. Mais on le sait: plaire à tout le monde, c'est plaire à n'importe qui. Et mon ego surdimensionné de lectrice n'aime pas être pris pour n'importe qui.

Cette lecture avait pourtant bien commencé. J'ai retrouvé une écriture simple et légère mais assez rythmée et aux enjeux qui font le job pour faire naître un minimum d'empathie. Un père qui recherche sa fille, ça peut parler au plus grand nombre. Mais finalement, l'intrigue s'encombre de personnages secondaires qui n'apportent pas grand chose au récit à part plomber la narration et faire verser l'histoire vers le grand guignolesque (non mais vraiment, cette secte!!!).
Le lecteur finit par avoir un coup d'avance sur les personnages qui captent avec retard les mobiles des meurtres. L'auteur essaie de se rattraper dans les derniers chapitres en enchainant les scènes d'action version série B et les twists. Mais c'est tellement gros comme une maison et les attitudes des personnages sont tellement décalées face à l'ampleur des révélations que le peu de crédibilité (0,5%) qui persistait s'effondre.

Dommage Mister Coben, j'aurais préféré que nos retrouvailles soient plus réussies.
J'espère quand même vous croiser aux prochains Quais du Polar… Ne serait-ce que pour partir à la chasse à la dédicace de votre roman qui reste pour moi toujours le meilleur à ce jour: Ne le dis à personne.
Si le Dieu de-la-file-d'attente-raisonnable le veut bien... 😁😁😁
Lien : https://unlivredansmabaignoi..
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