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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le 07.01.2015, ça vous dit quelquechose? Non?, c'est normal, c'est certainement parce-que vous ce voulez pas vous en souvenir : Pour certains, c'est une première fin de monde, pour d'autres, ce sont des coups de poignards dans la liberté, des ami(e)s qu'on a perdu(e), des larmes de sang qui annonçaient la tempête de novembre.
Coco est dessinatrice. C'est une survivante. le 7 janvier 2015, alors que 12 de ses potes se faisaient massacrer sous les balles de mercenaires d'un dieu qui trouvait ça dur d'être aimé par des cons.
Depuis, Corinne Rey, est submergée par des vagues de "et si...", balayée par des tsunamis de "pourquoi", noyée par des flots de culpabilité, d'incrédulité. Alors, pour échapper aux fantômes noirs assassins qui la hantent, pour vivre à nouveau, pour retrouver des raisons de rire, Coco a repris ses crayons et a décidé de dessiner, de Dessiner encore.
Elle est belle cette BD, elle est bourrée de beaux souvenirs, pleine des rires de ses copains disparus, de la chaleur de Cabu, les blagues de Charb, les gags de Tignous, ... on y trouve tout ça malgré le récit de cette journée terrible de ce 7 janvier, que l'on voudrait oublier et qui pour moi, marqua la fin d'un monde!
Et pourtant, il ne faut pas oublier, il faut faire comme Coco, dessiner, dessiner encore, c'est certainement la meilleure façon de résister à cette haine aveugle et imbécile!
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Comme la vague qu'elle dessine à maintes reprises dans l'album, la dessinatrice Coco est prise dans un tourbillon, entraînée vers un fond de culpabilité suite à l'attentat perpétré chez Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 où 12 personnes trouvèrent la mort.

"Les dessinateurs ne se cachent pas derrière des cagoules, eux. Ce sont des pacifiques, qui s'amusent, tout en défendant leurs idées. Un dessin ne tue pas…"

Non un dessin ne tue pas, mais la culpabilité...
Les nuits sans sommeil...
Les jours qui défilent tous pareils, semblables...
La vie qui continue inlassablement...

Coco a ouvert la porte aux frères Kouachi, elle s'est trompée d'étages, elle garde et gardera longtemps cet instant, ce moment, gravé au fer rouge dans sa tête, son esprit et ses souvenirs.

Alors une première psychothérapie non adaptée et une autre avec Monsieur Jean qui la libère et qu'elle nous raconte en dessins tous plus poignants les uns que les autres.

Cet album cathartique habité par l'ombre permanente de ces bourreaux qui ont pris la vie de ces personnes pour des idées est, pour cette petite bonne femme, la soupape de la cocotte minute qui siffle en elle, mais, aussi, pour nous un moyen pour nous rappeler, pour toujours, que la liberté est bien chère quelquefois;

On ne sort pas insensible de cette lecture, c'est mon cas!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Coco nous raconte sa dépression après les attentats du 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo. Elle était là, en première ligne, et a vécu un horrible traumatisme. Elle revient sur ces jours-là, et aussi l'après et l'avant.
Le trait est brut et sommaire, celui du dessin de presse, et la colorisation aquarellée est intense, les couleurs vives, presque agressives, servent à entrer dans les passages de dépression pour mettre en avant les moments de fortes émotions.
Le point fort de cette bande dessinée, c'est d'arriver à nous faire réellement partager ce qu'elle a ressenti, c'est d'avoir réussi à mettre des images sur l'indicible, ces images sont simples, une vague bleue qui submerge, des hachures noires qui bouchent la vue, et puis on revoit Cabu, Charb et les autres, ça fait encore mal. Coco est parvenue à englober la totalité du problème dans une bande dessinée introspective, mais riche en informations. La réalisation de cette bande dessinée apparaît comme quelque chose de nécessaire pour elle, comme une thérapie, un exorcisme, en la lisant, on se rend compte que pour nous aussi elle est nécessaire… et forcément bouleversante.
“Je me rappelle le courage de Charb dans ses positions. Je ne sentais pas la peur : défendre notre liberté de dérision et d'opinion, c'était le plus important.”
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Comment rendre compte de l'indicible ...
Chacun fait ce qu'il peut ...
Un écrivain écrit ... un chanteur chante ... un dessinateur dessine ...
Enfin chacun essaie de faire ce qu'il peut pour que le gouffre qui nous étreint puisse s'évacuer !
La représentation graphique des émotions est remarquable.
Le texte est léger mais il n'est pas là pour nous faire comprendre les sentiments, juste pour accompagner la dessinatrice qui nous explique,
L'impression de noyade quand on sait qu'une lame de fond vous entraîne et vous prive de la capacité de réagir,
L'impression de vivre et revivre toujours et encore le même moment, celui qui a tout déclenché, lui qui a sonné comme le terminal de la vie, celui qui a fait que tac tac tac,
L'impression de ne pas savoir si on peut ... si on peut être heureux ... si on peut aimer ... si on peut être aimer ... si on peut vivre ... quand d'autres ne le peuvent plus de par sa propre faute ... mais est ce vraiment sa faute ?
L'impression d'essayer de reprendre le cours de sa vie avec l'autre ... avec sa gamine .. avec les autres .. tout est compliqué .. vivre ou revivre est compliqué,
L'impression de ce que c'est de dessiner ... comment saisir le trait ... comment représenter ce qu'on cherche à dire où à faire dire ... comment parler de ce qui a été, non pas au passé mais dans un présent toujours vivant.

La solution, la seule solution ...
Pour nous ... écrire encore et encore ...
Pour d'autres ... chanter encore et encore ...
Pour coco ...dessiner encore et encore ...
Pour tous ... crier encore et encore ... je suis CHARLIE
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"Noir et lumineux, tendre et incisif, véritable roman graphique Coco nous plonge dans sa réalité nous entrainant avec elle dans le remous et les lames de fonds de sa vie depuis "les attentats de Charlie". Il faut dire que plonger dans une telle histoire noire quand elle est menée avec autant de talent permet de ne pas sombrer car ce qui ressort pour moi de cette tranche de vie c'est la volonté d'un esprit cartésien de surnager et de garder espoir en ce monde et ces petits riens. Petite mais costaude merci Coco d'être là et de témoigner.
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Les faits sont ancrés. Ils la submergent, la retournent et la noient. Les vagues la broient, matin, soir, peu importe, elles reviennent lourdes de leurs souvenirs qui laminent réamorçant à chaque heure la culpabilité, la peur et le chagrin. Coco ne s'en défait pas, elle qui a vécu l'horreur et la perte, elle dont la vie a basculé un matin de janvier 2015, le 7 ; les amis sont morts ou blessés, elle, est brisée.

Dessiner : c'est extérioriser le mal, c'est occuper l'esprit, c'est dire et crier, rire, matérialiser la peine, offrir une place aux défunts, y penser, continuer, avancer, fucker les abrutis. Vivre. Et Coco vit.

Reste la douleur portée en fardeau, rivée aux pores, indissociable de sa personne malgré le temps et la psychothérapie. Coco la partage dans ce très bel album dont la lecture bouleverse. Un partage sans fard ou faux-semblant. Un don.

Une bande dessinée incontournable. (Pour entendre, pour savoir, pour comprendre…)
Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Les émotions de lecture de Cécile
Dessiner encore, toujours, sans répit… pour survivre au tsunami des attentats terroristes des 7, 8 et 9 janvier 2015. Et plus particulièrement à ceux contre Charlie Hebdo.
C'est ce que raconte la dessinatrice Coco dans cette BD. Accueilli par cette vibrante couleur bleue, symbole des émotions de Coco qui la submergent, l'engloutissent au risque de la faire disparaître, c'est un océan de sentiments : la peur, la culpabilité d'avoir ouvert la porte, de continuer à vivre, d'aimer, de rire, mais aussi nous esquisse le stress post-traumatique, la survie.

Coco nous parle à coups de couleurs de son Charlie, de son parcours, de sa tendresse pour Cabu et ses collègues. C'est sensible à la finesse de son trait de crayon, évidemment militant pour rappeler qu'un crayon n'a jamais tué et du nécessaire droit au blasphème et à l'irrévérence.

Dessiner encore de Coco aux éditions Les Arênes BD : Un essentiel qui rejoint Indélébiles de Luz et le Lambeau de Philippe Lançon dans ma bibliothèque ! Indispensable !

Lien : https://collectifpolar.wordp..
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C'est un livre très lourd : il pèse son poids dans le sac et quand on le manipule. Je me suis dis que ce roman graphique était l'équivalent de la "livre de chair" que devra donner le marchand Antonio pour rembourser son emprunt auprès de Shylock, l'usurier dans la pièce de Shakespeare "Le marchand de Venise".
Cette livre de chair est le prix à payer si Antonio ne peut s'acquitter de sa dette : Coco, la dessinatrice a survécu à l'attaque qui a eu lieu en 2015, dans les locaux de "Charlie". Terrifiée, sous la menace d'armes lourdes, elle a composé le code de la porte qui donnait accès à la salle de rédaction et qui a permis aux tueurs de pénétrer à l'intérieur.
Coco veut/essaye de continuer à vivre avec la culpabilité du survivant, le même avec lequel vivait les rescapés des camps de la mort de la Shoah ou tous ceux qui ont survécu à un traumatisme. Et elle s'accroche Coco et ce roman graphique est le récit de cet "accrochage" : de sa rencontre avec des spécialistes de ces situations, de ses souvenirs très vivants de ses collègues de la rédaction de Charlie (elle était la petite dernière), du jour J, de l'après, de cet après dont elle ne garde que certains moments en mémoire, comme les pièces d'un puzzle, éparpillées.
Il est très beau esthétiquement parlant ce roman, bleu comme la mer, le ciel, l'angoisse. Il y a le trait noir du crayon, mais il y a aussi les couleurs de la forêt en automne pour la cueillette des champignons, au printemps. Il est très drôle ce texte aussi, plein d'anecdotes qui redonnent vie aux défunts de la rédaction de Charlie et à ceux qui ont pris le relais. Il questionne ce roman sur la liberté d'expression, sur l'insolence, sur la remise en cause des idoles, sur la bêtise ...
Et je me souviens les jours avant l'attentat, j'avais posté sur un réseau social une "Une" de Charlie concernant une dinde pour Noël qui portait le nom d'un personnage de télé-réalité. J'avais ri sur cette Une si juste, si drôle. J'ai beaucoup pleuré quelques jours après en janvier 2015 et c'était la première fois que Charlie en était la cause.
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Cette petite bonne femme aux cheveux bruns emportée par les vagues et les flots, c'est Coco, dessinatrice à Charlie Hebdo présente dans les locaux le 7 janvier 2015. C'est elle qui a ouvert la porte de la salle de réunion aux deux terroristes.
Et aussitôt la fusillade à éclaté.
Et depuis, elle ne s'en remet pas, et comment peut-on se remettre de ce traumatisme ?
Elle raconte son cheminement et aussi les souvenirs des moments de travail lorsque ses amis victimes étaient encore là ; un croquis et un souvenir pour chacun.
Les pages consacrées à ses amis dessinateurs et chroniqueurs sont plus apaisées et il faut lui souhaiter plus apaisantes.
C'est un livre beau, touchant, poignant, étonnant, les dessins ou les pages noires sont plus explicites qu'un long texte...
Je souhaite que le dessin et la rédaction de ce livre ait pu apporter à l'autrice autant de réconfort que possible, la tâche n'est certainement pas facile. Merci.
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J'avais repéré que Coco, l'une des dessinatrices de Charlie Hebdo, rescapée du massacre, venait de publier une BD sur sa vision des évènements, et surtout sur son ressenti, comment elle avait réussi, ou pas, à surmonter ces évènements dramatiques et traumatiques. Je pensais donc me l'acheter quand Babélio a fait une opération masse critique et devinez… la chance ! « Dessiner encore » en faisait partie. J'ai donc postulé et voilà, cette magnifique BD de 352 pages était dans ma boite aux lettres ! Je tiens à remercier vivement Babélio et Les Arènes BD pour cet envoi qui me comble.
Pour être honnête, je ne connaissais pas le dessin de Coco, son style. Quand j'ai vu comment elle se représentait, je suis vite allée sur internet pour la voir en « réel »… Elle ne se rend pas justice dans ses dessins, mais c'est une caricaturiste et visiblement elle s'applique à elle-même ce qu'elle « fait » aux autres. le noir et le bleu sont les deux couleurs dominantes de cette BD. le noir du terrorisme, de la haine, de la peur, des cauchemars… et le bleu des vagues qui submergent Coco à tout moment de sa vie, depuis le 7 janvier 2015, jour de l'attentat des frères Kouachi qui décime une bonne partie de la rédaction de Charlie Hebdo. Coco nous raconte à travers ses dessins son parcours difficile, traumatisant, depuis ce jour fatidique, sa tristesse d'avoir perdu des personnes qu'elle aimait et admirait, sa culpabilité aussi d'avoir été celle qui a dû sous la contrainte, ouvrir la porte de la rédaction aux terroristes, ses regrets, qui tournent sans fin dans sa tête, sa vie sous protection, ses tentatives, vaines, pour aller mieux (psy, EMDR…). Elle nous parle aussi de la vie au sein de la rédaction avant le drame, de l'esprit libre et convivial qui y régnait, elle nous parle de Charb, de Cabu et des autres. Elle nous relate également le contexte de la vie du journal satirique, ses convictions, ses combats, les autres attentats, les procès… et puis les lendemains des attentats de 2015, les soutiens, les pressions, les faux amis etc. Bref, avec Coco, on replonge dans l'un des évènements les plus marquants de ces dernières années dont je ne me suis toujours pas remise… Coco, non plus… mais elle résiste et continue de dessiner pour ne pas sombrer et ne pas oublier. Cette BD est donc aussi un hommage aux hommes et aux femmes qui sont tombés à cause du terrorisme et pour faire vivre leurs idées. A découvrir absolument en souvenir de ceux qui ne sont plus là, pour soutenir Coco et tous ceux qui défendent la liberté d'expression, la liberté de dessiner. En plus, malgré des côtés sombres, c'est une magnifique BD, un ouvrage de qualité. Ceci n'est que mon avis personnel de non spécialiste concernant les BD.

Lien : https://mapassionleslivres.w..
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