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sur 657 notes
Enfin, un nouveau Jonathan Coe ! Trois ans après les tribulations de Mr Sim et de son GPS, qui m'avaient modérément enthousiasmé, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver le style et l'humour de cet auteur qui compte parmi mes favoris !

Cette fois, c'est Thomas Foley, un jeune fonctionnaire britanique de la BCI (Bureau Central d'Information) qui, à l'image la sphère centrale de l'Atomium autour de laquelle gravitent les satellites, concentre toutes les attentions. Thomas mène une vie sans histoire à Londres, avec femme et enfant, mais à l'occasion de l'exposition universelle de 1958 (la première depuis la fin de la guerre), ses supèrieurs le misssionnent pour six mois à Bruxelles, où se tient la prestigieuse manifestation, afin de superviser la gestion d'un pub anglais spécialement bâti à proximité du pavillon britanique. Ce pub deviendra vite l'un des centres névralgiques de la foire, où vont se croiser divers intervenants (scientifiques anglais, journalistes soviétiques et visiteurs américains) ... sous l'oeil attentif d'une kyrielle d'espions de tous bords ! Car cette exposition universelle, dont l'objectif affiché est d'apaiser les tensions de la guerre froide et d'initier de nouveaux échanges pacifiques et culturels entre nations apaisées, est avant tout une formidable occasion pour les différents services de renseignements de surveiller en douce les avancées scientifiques des autres exposants.
Epoustoufflé par l'effervescence et le gigantisme de l'endroit - autant que par le charme de certaines hôtesses ! - le pauvre Thomas est vite submergé par cette agitation. Dépassé par les évènements, il ne se rend pas compte qu'il est manipulé de toutes parts, et le lecteur oscille entre dérision et consternation devant tant de naïveté !
L'ambiance bouillonnante de la foire est parfaitement décrite, et les dialogues nombreux, vivants et plein d'humour confèrent au roman un ryhtme très plaisant ! Je conçois que certains lecteurs aient pu trouver les personnages caricaturaux (notamment les fameux Wayne et Radford, qu'il est difficile de ne pas nommer Dupont et Dupond), mais de mon point de vue cela contribue à l'orignalité de cette histoire ! J'ai parfois cru lire un James Bond co-écrit par Hitchcock et la troupe des Monty Python, et même si ce roman n'est pas aussi ambitieux que le célèbre "Testament à l'anglaise" (que j'avais adoré !) j'ai passé un très bon moment !
La plongée au coeur de cette année 1958, et cette parodie d'entente cordiale entre les peuples m'ont passionné. J'ai souvent souri devant l'aspect "carton-pâte" de chaque pavillon, où tout n'est que mirage et faux-semblant pour éblouir les visiteurs et leur livrer une vision fantasmée du pays représenté. Enfin, la crédulité burlesque de Thomas, ses histoires de coeur, ses états d'âme, sa jalousie et les courriers qu'il échange avec sa femme restée au pays me l'ont rendu très attachant.
Le dernier chapitre est quant à lui plus émouvant, avec l'apparition dans les ultimes paragraphes de nouveaux personnages que Jonathan Coe, parait-il, compte faire évoluer dans de futurs romans mais "Chut ! Botus et mouche cousue" (comme diraient nos deux policiers belges !)
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Expo 58” de l'excellent romancier britannique Jonathan Coe nous plonge au coeur de l'exposition universelle, un âge d'or où la Belgique était joyeuse. L'Atomium et le plateau du Heysel sont vus sous le prisme britannique car le héros, Thomas Foley, dont la mère est louvaniste, doit surveiller discrètement le Britannia, le pub du pavillon anglais. On se croit dans une intrigue d'espionnage en pleine guerre froide, ou parfois dans une comédie de moeurs à la sauce d'Outre-Manche. Mais on aboutit avec beaucoup d'humour, au-delà des charmes faussement naïfs des hôtesses belges, à un roman très fin sur les opportunités gâchées.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Pour un gars de ma génération, l'exposition universelle de 1958 à Bruxelles fait un peu figure de madeleine de Proust. Bien qu'ayant vu le jour à la même époque, l'onde prophétique cet événement, basé sur cette croyance positive de lendemains qui chantent grâce aux progrès scientifiques et technologiques, a bercé ma jeunesse. Je me souviens de mes lectures, béat, de ces articles abondamment illustrés d'un an 2000 où les voitures voleraient et les hommes vivraient sereins et heureux grâce aux bienfaits issus de chercheurs généreux. Il y avait souvent, dans un coin, une représentation de l'atomium, symbole de cette modernité en marche et que reprenaient à l'envi les magazines belges Spirou et Tintin. Quand, dans les années 90, lors d'un séjour à Bruxelles, j'ai emprunté ces escalators à bout de souffle et ai eu la joie d'arpenter l'intérieur délabré et vieillot de ces boules d'aluminium, j'ai retrouvé l'espace d'une matinée la magie d'une enfance à rêver à un monde futuriste. Dans mon imaginaire, l'atomium est plus important que la tour Eiffel.
Autant vous dire, que le nouveau roman de Jonathan Coe, planté dans le cadre de cette effervescence scientifique, ne pouvait que m'attirer. J'ai retrouvé dans les premiers chapitres cette envie de progrès qu'un monde sortant du plus terrible des conflits voulait à tout prix promouvoir. L'histoire proposée, le séjour en Belgique d'un trentenaire britannique sage et dévoué, nous fait bien ressentir la dynamique de cette époque, cette foi en la réconciliation des peuples grâce aux sciences mais aussi à la promiscuité qu'offre une exposition universelle. En expatriant ce petit mari modèle dans ce caravansérail que fut cet événement, Joanathan Coe s'offre un décor romanesque formidable. Il développe son intrigue autour des questionnements de son héros quant à sa vie personnelle confrontée à beaucoup de tentations, avec une incursion très "guerre froide" où l'espionnage est un jeu quotidien, surtout dans un espace où toutes les nations importantes jouent des pectoraux pour montrer au monde leur puissance et leur ingéniosité.
Si la toile de fond m'a paru réussie ( effet de la nostalgie ?), le récit lui ne brille pas par son originalité. Les péripéties sont assez téléphonées, et leur légèreté n'arrive pas à masquer leur banalité. Toutefois, en bon faiseur, l'auteur a fini par emporter le morceau dans une deuxième partie au romanesque achevé mais où la cocasserie du départ disparaît pour une vraie mélancolie. le roman en prenant ce virage devient une réflexion sur l'échec, les opportunités que l'on a pas su saisir, la force d'une éducation corsetée face à la vraie vie qui vous nargue et parvient du coup à émouvoir.
La fin sur le blog
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Londres, 1958. Thomas Foley la trentaine travaille depuis plus de dix ans au Bureau Central d'Information britannique et mène une vie de ce qu'il y a de plus tranquille avec sa femme Sylvia et leur jeune bébé. Ses supérieurs lui proposent de participer à l'Exposition Universelle qui se tiendra dans quelques mois à Bruxelles. Ses origines (une mère belge et un père qui a tenu d'un pub) font de lui le parfait candidat. Car s'il doit contrôler la construction du pub anglais le Britannia qui sera situé à côté du Pavillon, il devra être sur place durant toute l'exposition soit six mois et veiller à que que tout se passe bien. L'honneur anglais est en jeu car tous les pays seront seront présents.

Thomas s'envole assez égoïstement pour la Belgique où à son arrivée la jeune et jolie l'hôtesse Anneke chargée de venir le chercher lui plait immédiatement. Son compagnon de chambre Tony (anglais bien sûr) travaille dans le domaine scientifique car une copie de la machine ZETA dont l'Angleterre s'est vantée qu'elle ferait avancer la technologie du nucléaire est présentée. Les Belges ont placé par humour Américains et Soviétiques côte à côte. Thomas ne quitte pas le Britannia qui fait un malheur. Il y rencontre un journaliste russe Chersky qui pose des questions bizarres, Emily une actrice américaine. Sans oublier un duo particulier d'anglais, deux agents secrets Wayne et Radford qui m'ont fait penser aux Dupont et Dupond de Tintin. L'exposition est censée rapprocher les nations, susciter des échanges et montrer ce que la modernité apportera ( le symbole en est l'Atomium). Mais la politique, les enjeux en cours ne peuvent pas disparaître durant quelques mois. Les compatriotes de Thomas sont partagés entre le conservatisme, les traditions et l'envie d'aller de l'avant. Naïf, Thomas profite pour flirter gentiment avec Anneke à qui il n' a pas révélé sa situation d'homme marié et de père de famille. Il correspond avec Sylvia par courrier qui lui rappelle combien son quotidien était bien morne par rapport à ce qu'il vit durant ces quelques mois.

Avec humour, Jonathan Coe nous embarque dans une livre entre comédie et postiche de roman d'espionnage. L'Exposition Universelle est une façade de mensonges et d'intérêts. Thomas sans s'en rendre compte est manipulé et les choix qu'il devra effectuer seront faussés par les circonstances.
Si cette lecture est distrayante, les rebondissements sont prévisibles. J'ai tourné les pages sans déplaisir mais sans frénésie...

Par rapport aux livres de cet auteur que j'ai lus ( La pluie, avant qu'elle ne tombe et Testament à l'anglaise), celui-ci m'est apparue avec un manque cruel de finesse et d'humour plus ironique.
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Thomas Foley, fonctionnaire du British Council, est envoyé à Bruxelles pour s'occuper du pub qui doit animer le pavillon britannique de l'expo 58. Bien que jeune père de famille, il est plutôt content de quitter sa routine et sa vie familiale assez morne.

Il sympathise avec Anneke, une jolie hôtesse belge et noue des relations amicales internationales car le Britannia devient le point de rendez-vous incontournable. Mais en pleine guerre froide, on ne côtoie pas des Russes et des Américains impunément et Thomas se retrouve surveillé par des barbouzes aux airs de Dupond et Dupont.

Le brave Thomas est un beau naïf qui se fait allègrement manipuler. le roman joue avec les codes des romans d'espionnage et notre Anglais un peu falot est pris dans un jeu de mensonges et d'illusions.

Une fois de plus Jonathan Coe nous offre un personnage qui est loin d'être un héros et qui subit son histoire. Ce roman, pastiche de roman de genre, est drôle et excellent.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Il n'est sans doute pas faux de dire qu'"Expo 58" constitue certainement une oeuvre mineure dans la bibliographie de Jonathan Coe —les thuriféraires de "Testament à l'anglaise" ne me désavoueront probablement pas et l'attribution à ce dernier de cinq étoiles sur l'échelle Babelioesque impose qu'on soit plus mesuré dans la notation de ce marivaudage British à l'exposition universelle de 1958— mais il sourd de ce court roman un parfum rétro et doux-amer auquel il n'est pas difficile de se laisser prendre.

Comédie légère à la sauce "espionnage", Expo 58" est aussi et surtout un roman sur les faux-semblants de l'existence, les manipulations quotidiennes que tout un chacun pratique aux dépens des autres et subit aussi à ses dépens. Nous ne sommes donc pas ici dans le monde de John le Carré mais bien l'univers de Jonathan Coe, un lieu où derrière les sourires les dents grincent, discrètement, et où les petits drames cèlent de grands tourments.

Avec "Expo 58", Jonathan Coe parvient dont à nous procurer le confort d'une lecture aimable et facile, dont la superficialité apparente cache une indéniable profondeur.

Un roman pour les jours où on n'a pas envie de gravir des montagnes mais de s'adonner au plaisir de la randonnée dans des paysages doucement vallonnés.
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Quelle déceppppppppption !

Comment un auteur réputé pour de bons livres peut-il écrire une parodie sans forme ni fond. Une ambiance fade et molle, des personnages mous, un décor gris, aucun second degré ni troisième degré. La parodie se ridiculise de piteuses caricatures. Rien à en conserver, vide ! Très déçu !!!!
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Parce que sa mère est d'origine belge et que son père a tenu un pub, Thomas, rédacteur au ministère de l'information et jeune père de famille au physique avantageux - façon Gary Cooper - se trouve propulsé superviseur du pub Britannia, un des fleurons de la tradition et donc de l'excellence britannique au coeur de l'exposition universelle de 1958, à Bruxelles.
Nous sommes en pleine guerre froide entre l'Est et l'Ouest et, dans ce melting pot que représente l'exposition universelle, les visages que l'on croise ne sont peut-être pas ce qu'ils semblent être et les services de renseignement sont sur les dents.
Grisé par l'ambiance cosmopolite, exotique de l'évènement et les amusements qu'il procure, prêt à « craquer » pour une charmante hôtesse belge - alors qu'il se croit trompé par son épouse provisoirement abandonnée à son sort et à la convoitise d' un voisin supposé concupiscent -, taraudé par ses états d'âme, «notre» homme à Bruxelles ne capte guère ce qui se trame autour de lui, et se fait balader, au propre comme au figuré.
Comme un pion au milieu des intrigues qui se trament pourtant sous ses yeux, Thomas sera le dernier à être instruit des manèges de l'ombre et devra rabattre de ses rêves de transgression avant de regagner le domicile familial de la banlieue de Londres et une vie plus ordinaire, quoique…
Le divertissement est aussi pour le lecteur qui barbote avec joie dans le cocasse, l'absurde, le drolatique, dont une des incarnations est la paire d'agents secrets qui colle aux basques du héros et qui semble tout droit sortie d'une BD d'Hergé (normal, on est à Bruxelles), sortes de Dupont et Dupond british, tant par leurs tics de langage que par leur gémellité vestimentaire.
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Ce livre de Jonathan COE , léger et agréable à lire, est teinté d'humour anglais.il nous raconte les péripéties de la vie de Thomas FOLEY nommé responsable de la bonne tenue du pub du pavillon britannique de l'exposition universelle de Bruxelles en 1958…
Il y aun peu de sexe,un peu d'amour, un peu d'espionnage et un peu de sentiments qui n'arrivent pas à s'épanouir en si peu de temps…
Un bon moment de lecture…
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J'ai pris beaucoup de plaisir a lire ce livre. J'en ai aimé l'histoire et le ton. Les faiblesses et la naïveté du héro Thomas Foley le rendent très attachant et l'humour est omniprésent tout au long du roman. Un humour subtil et décalé comme les anglais savent si bien le faire. Petite palme à la correspondance épistolaire entre Thomas et sa femme c'est à pleurer de rire. Une palme également aux deux agents des services secrets britannique qui apparaissent tel les Dupont et Dupond tout au long du roman. J'ai été séduite donc par cette parodie de roman d'espionnage et son contexte historique de l'exposition universelle de 1958 qui en pleine guerre froide, devait on s'en doute, réellement grouiller d'espions.
J'ai maintenant envie de découvrir d'autres livres de cet auteur d'autant plus que d'après beaucoup de commentaires, celui-ci, bien que très plaisant, n'est pas son meilleur.
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