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3,75

sur 1138 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Et si dormir équivalait à perdre son temps ? Certains le pensent.
Jonathan Coe en a fait un roman.
Bienvenue à Ashdown, une résidence universitaire à l'aspect sinistre, perchée au sommet d'une falaise britannique. On se croirait dans un paysage hithcockien avec des personnages assez fantomatiques tenus par la main de fer du Dr. Gregory Dudden.
Revenons, voulez-vous une douzaine d'années en arrière, au même endroit et faisons plus amples connaissances avec les occupants des lieux.
Sarah, l'héroïne de Jonathan Coe, dort énormément, elle souffre de narcolepsie et peut soudain, à n'importe quelle heure du jour, sombrer dans un sommeil de plomb qui lui fait confondre le rêve et la réalité. Etrange Sarah autour de laquelle gravitent quelques étudiants désoeuvrés. Gregory Dudden, un foutraque qui couche avec elle et ne cesse de lui masser les paupières. Robert, un garçon névrosé qui l'aime à la folie. Veronica, furieusement féministe, sans oublier Terry, mordu du septième art et futur insomniaque qui se jouera un drôle de cinéma sur l'écran noir de ses nuits blanches.
Leurs destins se croiseront 12 ans plus tard mais les liens entre le passé et le présent sont dévoilés progressivement grâce à l'alternance de chapitres qui situent l'histoire tantôt en 1984, tantôt en 1996. Une technique très efficace qui fait qu'on a du mal à lâcher le livre, d'autant plus qu'un léger suspens plane jusqu'aux dernières pages.

Poussé parfois à l'extrême, le sujet des différents troubles du sommeil est tout de même adroitement exploité pour dépeindre la société anglaise contemporaine. C'est une réflexion sur la différence, l'homosexualité, la passion et l'amour.
Une intrigue bien ficelée, une écriture maîtrisée et fluide, font de ce roman un excellent moment de lecture.
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Je voudrais « visiter » le cerveau de Jonathan Coe et y découvrir ce qu'il recèle...
Son livre « La Maison du sommeil » est complexe, va de rebondissements en rebondissements, contient des mises en abyme déroutantes.
Il oblige notre mémoire à fonctionner plein régime : jongler avec tout ce qui relie les différents évènements, les multiples croisements relationnels, les petits détails qui font tout.
Ce roman offre de nombreux portraits psychologiques, le suspense du docteur Foldingue, une schizophrénie qu'on ne perçoit pas tout de suite, des histoires d'amour dont l'une est totale, dévorante au point de... à vous de le découvrir. On s'attend à tout mais pas à ça...
Nous voyageons dans la problématique des sommeils perturbés et de la narcolepsie. Nous émergeons avec quelques connaissances en plus.
Roman du temps qui passe, une douzaine d'années et chacune, chacun rejoignent un(e) lui (elle)-même meurtri ou confirmé dans les regrets ou... la monstruosité.
L'originalité de la construction se fait jour au fur et à mesure de la lecture des stades du sommeil.
Nous nous « réveillons » avec trois appendices de l'ordre de l'émotion, de la compréhension et du témoignage sauveur.
On ne peut que rester mystérieux en parlant de ce livre pour ne rien en dévoiler.
Certes particulier, pouvant être dérangeant dans sa structure, il fait partie de ces romans qu'on aime ou pas. Pour ma part, j'ai adoré.
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C'est avec plaisir que je me suis à nouveau plongée dans du Jonathan Coe, bien que le début de lecture fut lent et laborieux: le temps que toutes les pièces du puzzle s'imbriquent et reconstituent l'histoire.
Un style original où tous les chapitres s'enchevêtrent sur deux périodes différentes : Les chapitres impairs se déroulent dans les années 1983-1984 à Ashdown où sied une grosse demeure perchée sur une falaise; cette demeure fait office de résidence universitaire et nous allons suivre la vie d'un groupe d'étudiants qui par un drôle de hasard vont se retrouver pendant la quinzaine de juin 1996 soit 12 ans plus tard: ce sont les chapitres pairs.
Par sauts de puces et d'habiles entrecroisements J. Coe va nous emmener dans une histoire très etrange où il est question, en 1996,d'une clinique portant le nom de : La maison du sommeil et qui a remplacé la résidence universitaire.
Les destins de ces étudiants vont diverger, quelques vies brisées, d'autres réussies ,mais chut, je n'en dis pas plus.
J'ai aimé ce livre cette histoire,tour à tour satirique,drôle, " so british" dans l'humour,avec beaucoup d'habileté, J.Coe nous transporte loin très loin,à recommander⭐⭐⭐⭐
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Jonathan Coe nous livre encore un récit plein d'esprit et d'intelligence. Le scénario très original est un savant mélange de comédie dramatique avec un volet psychologique.

Armé de sa malice habituelle, l'auteur passe au crible ses obsessions et s'attaque à des sujets très contemporains comme l'homosexualité, les difficultés relationnelles et les essais cliniques. Le pivot central s'articule autour de personnages souffrant de troubles du sommeil : narcolepsie, insomnie, somnambulisme, cataplexie… Ils seront séparés par le destin pour mieux se retrouver une dizaine d'années plus tard complètement changés.

Surprenant par son sens du détail et par la justesse d'analyse psychologique sur les illusions amoureuses, Jonathan Coe glisse au passage un roman dans le roman et des références cinématographiques très intéressantes.
Fidèle à ses habitudes, il porte un regard social acéré sur les dérives de la société moderne.
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Située sur les côtes d'Angleterre, Ashdown est « la maison du sommeil », une ancienne résidence pour étudiants devenue une clinique psychiatrique spécialisée dans les troubles du sommeil : narcolepsie, insomnie, somnambulisme, etc… Cette clinique est dirigée par le docteur Dudden, psychiatre au caractère infect et obsédé par l'étude du sommeil qu'il considère comme une maladie rongeant les aptitudes physiques et psychologiques de l'être humain. C'est donc avec un immense ravissement qu'il accueille au sein de son établissement Terry Worth, un éminent critique de cinéma un peu toqué et n'ayant pas fermé l'oeil depuis des années.

Mais Terry Worth ne tient nullement à jouer les souris de laboratoire. S'il s'est rendu à Ashdown, c'est en souvenir des mois qu'il a passé là, une décennie plus tôt. En ce temps-là, la résidence ne renfermait pas des malades chroniques mais des étudiants : la charmante Sarah aux rêves plus vivants que la réalité, Robert son tendre mais trop discret soupirant, le déjà très givré Gregory (le futur docteur Dudden), Terry lui-même et quelques autres jeunes gens, tous débordants de névroses diverses et variées. le temps les a dispersé, mais bientôt le destin et les rêves les réuniront tous à nouveau et, dans les recoins de l'inquiétante demeure d'Ashdown, de vieilles histoires ressusciteront de leurs cendres et viendront parasiter le présent.

Avis aux amateurs d'humour britannique et d'intrigues romantiques bien ficelées, « La Maison du sommeil » de Jonathan Coe devrait vous convenir à merveille ! L'intrigue est maligne et tortueuse, la construction ingénieuse, les personnages fantasques et névrosés à souhait, la thématique principale plutôt originale… Ajoutez à cela un style pince-sans-rire et un humour plus satirique qu'il n'y parait au premier abord, et vous obtenez un roman à suspense joliment réussi. A mon avis, le scénario est un brin trop tiré par les cheveux et les protagonistes restent un peu trop caricaturaux pour atteindre la virtuosité d'un Ian McEwan (pour rester dans les écrivains anglais contemporains), mais je n'en ai pas moins passé un très plaisant moment de lecture. A noter que les cinéphiles devraient être également conquis, car le roman abonde en références au genre. Personnellement, le scénario m'a beaucoup fait penser aux vieilles comédies policières d'Alfred Hitchcock avec leurs rebondissements tordus, leur humour décalé et leurs personnages doucement excentriques. Amusant et intriguant.
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Jonathan Coe m'avait enchanté il y a quelques années avec « Bienvenu au Club » et « le Cercle Fermé » (dont il me tarde d'ailleurs de lire la suite, « le Coeur de l'Angleterre »). Il m'avait vaguement déçue aussi. Je crois que j'attendais trop de « Testament à l'Anglaise » et que je l'ai lu trop vite après « Les Enfants de Longbridge » adoré comme rarement.
Comme on m'avait vanté « La Maison du Sommeil » et que je voulais renouer avec la plume de l'auteur avant « le Coeur de l'Angleterre » qui imposera surtout une relecture des deux autres volumes (et ce n'est pas encore l'heure… Il est des livres comme des rencontres : le moment doit être le bon. Oui je crois à ce genre de choses, qu'une rencontre entre un livre et un lecteur qui saura l'aimer sans mesure relève parfois du destin, de la magie...), j'ai emménagé à Ashdown dans la fameuse maison pour un séjour nébuleux mais hypnotique que je ne regrette pas une seconde tant je l'ai trouvé foisonnant, romanesque ; tant j'en ai aimé les thèmes qui entremêle l'amour fou à la folie et l'amitié, les rêves et leurs limites dans un va et vient entre passé et présent qui constitue un type de narration pour lequel j'ai un faible certain.
Les chapitres impairs de ce roman au résumé mystérieux et presque gothique se passent en 1983 au coeur d'une résidence universitaire aux faux airs de manoir hanté, perchée sur une falaise des côtes anglaises comme Tintagel en son temps.
Là, on s'attache aux pas de Sarah, jeune fille fragile, sans doute un peu paumée et narcoleptique et à ceux de Gregory son petit ami, aussi éloigné que possible d'un prince charmant (quoique… si on pense à « La Belle au Bois Dormant, hein…).
On suit aussi les traces de Véronica, féministe entière et passionnée, de Terry le cinéphile insomniaque (peut-être bien mon personnage favori du roman…) et De Robert, le romantique, l'amoureux fou, le mélancolique…
Au gré de leurs années d'étude, ils étaient amis mais un jour, il a fallu quitter l'université et leurs chemins alors se sont séparés…
Les chapitres pairs du roman, eux, nous conduisent en l'an de grâce 1996. La résidence universitaire d'Ashdown est devenue une clinique spécialisée dans le traitement des troubles du sommeil et le sinistre docteur Dudden s'y livre à des expériences que n'aurait sans doute pas boudé un Josef Mengele en son temps tandis, qu'imperturbables, les vagues viennent s'écraser contre la falaise au gré des vents…
C'est ici que tout a commencé et c'est ici que tout continue. Peut-être que c'est aussi là que tout finira…
Par quel étrange jeu du hasard, ou du destin, nos personnages s'y retrouvent-ils tous ? Pourquoi le passé soudain revient-il les hanter ?
Dans un style fluide qui ne peut que confirmer ses talents de conteurs, Jonathan Coe nous livre ici un récit vertigineux et labyrinthique dans lequel j'ai adoré plonger et me perdre, de chausse-trappes en tempêtes et dont il ordonne les pièces avec maestria dans un final théâtral mais auquel j'ai souscrit sans résistance. Je n'y peux rien, le romanesque, le dramatique, j'aime ça ! Par ailleurs, ses personnages complexes, énigmatiques, flirtant tous plus ou moins avec la névrose -voire la folie- sont à une exception attachants, bien campés et se mettent au service de leur histoire avec une efficacité qui confine à la grâce.
Et puis, ce vertige… Ce récit étrange et torturé. Ce désenchantement suivi de tant d'espoir. Cette fin dont on en sait pas si elle est effrayante ou magnifique, sublime ou inquiétante…

Pedro Almodovar pourrait en réaliser un film, j'en suis certaine. Plus que certaine même.
Après tout, « La piel que habito » qui a quelque chose en lui de « La Maison du Sommeil » est bien une adaptation d'un roman…
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Encore un grand Jonathan Coe d'où il est difficile d'en sortir après avoir tourné la dernière page. C'est comme sortir d'un grand sommeil. Deux époques de 13/14 ans d'écart alternées par des chapitres avec 4/5 personnages principaux. Un lieu s'impose : une demeure inquiétante perchée sur une falaise des côtes anglaises. Un thème : le sommeil. On mélange tous ces ingrédients et il en ressort un plat bien élaboré au goût savoureux, à la structure impeccable, pour une finition parfaite. A déguster, à se délecter.
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Sarah, Gregory, Veronica et Robert se sont connus et aimés dans une résidence universitaire.
L'établissement a ensuite été reconverti en clinique du sommeil et ces quatre-là vont s'y retrouver 12 ans plus tard de loin ou de près.
L'auteur est un habile architecte, alternant les chapitres en fonction des époques mais aussi selon les différents stades du sommeil. Il va nous dévoiler petit à petit les différentes nuances de chacun des personnages et ouvrir le champ de leurs interactions pour arriver à un troublant destin qui les unit malgré eux.
Premier roman lu de cet auteur, je ne savais pas à quoi m'attendre. Bien sûr, j'en avais entendu des louanges mais je n'aurais pas su dire quel était son style.
Sous une plume fluide mais sans concessions, l'auteur passe d'un suspens haletant à une critique de la société en passant par des scènes extrêmement cocasses. Je pense que je n'avais pas autant ri en lisant depuis des années.
Alors, quand c'est drôle, fin et intelligent, on en redemande !
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Une vraie expérience que cette lecture. Pleins de jolis moments viennent l'émailler, drôles et touchants. Et puis d'autres moments nous semblent plus clichés, moins originaux, plus lassants, comme des pièces de ciel bleu dans un puzzle de paysage montagneux. Mais quand on regarde le puzzle final, on comprend enfin l'importance de ces pièces et on rirait presque de soi-même de s'être fait abuser. Au delà des artifices de narration très réussis, des moments purement comiques qui font rire aux éclats, l'auteur parvient à nous couper le souffle par son histoire elle-même, et c'est bien ce qu'on demande à la littérature.
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Solide construction narrative, histoire originale, fin un peu expédiée à mon goût, mais très bon roman sans messages, ni idéologie, juste les bons délires de l'auteur qui nous parle de sommeil et/ou de son absence, de cinéma, d'amour, d'obsessions diverses et variées, ceux qui aiment les romans complexes dans leurs structures narratives vont être comblés. Quelques très très bon moments très drôles : la séance de teambulding avec les psy, la scène de cours donné par un stagiaire, une inversion malheureuse de notes en fin de page, des personnages très reussis : notamment le professeur Dudden, bref recommandable pour déconnecter, Coe est toujours aussi habile pour amener ses histoires.
Ceux qui ont aimé sorry ou toi ou alors au cinéma le prestige pour donner une idée ne devraient pas être insensibles, je ne dévoile rien de l'intrigue et c'est voulu, on se laisse aller entre les mains expertes de l'auteur, allez-y, c'est vraiment réussi.
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