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3,92

sur 1562 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Magnifique ! Il n'y a pas d'autre mot pour qualifier le dernier livre de Jonathan Coe. Sortez vos mouchoirs, l'émotion est au rendez-vous. Mais attention, pas une émotion faite de pathos, pour lequel j'ai développé un bouclier répulsif à même de me faire tomber des mains tout bouquin qui aurait tendance à en user ou en abuser. Non, ici, l'émotion se distille en finesse, suit le cours de l'histoire sans jamais déborder de son lit.



L'histoire, justement. Rosamond vient de mourir, et elle a chargé sa nièce, Gill, à qui elle a légué une partie de sa fortune, de retrouver une certaine Imogen. A charge alors pour elle de lui remettre l'héritage qui lui revient, de l'argent bien sûr, mais aussi des cassettes, sur lesquelles Rosamond s'est enregistrée. A travers vingt photographies, elle retrace en effet le parcours de sa vie, de sa famille, de ses amours. Mais surtout, elle révèle à Imogen les secrets de son origine et les causes de sa cécité.

Il ne manque plus que le son. On imagine sans mal cette vieille femme assise sur son fauteuil, son magnétophone à portée de bouche, en train de regarder ses photographies, celles jaunies et vieillies par le temps et celles plus récentes, puis de fermer les yeux et de se laisser emporter par ses souvenirs. On l'imagine mais surtout on l'écoute - tout comme Gill et ses filles - emportés par sa voix. Il souffle un air de nostalgie dans ses propos mais on ne doute pas un seul instant de la véracité des faits qu'elle relate. le temps, cette fois-ci, n'a pas altéré sa mémoire. Pas à elle.

Emu et touché le BiblioMan(u), comme jamais Coe n'était encore parvenu à le faire malgré l'inénarrable Testament à l'anglaise, bijou de drôlerie et de cynisme. Peut-être est-ce parce que, pour la première fois, il a choisi de faire parler son personnage principal à la première personne ? Un « Je » féminin capable de faire oublier que c'est un auteur qui la fait parler.

On mesure les grands romans à la manière dont on parvient à s'immerger dans l'histoire, à la manière dont on se laisse emporter par la musique des mots, à la manière, enfin, dont les personnages nous habitent et nous deviennent si familiers, qu'ils nous accompagnent longtemps après avoir refermé le livre. A ce titre et sans en douter une seule seconde, La Pluie avant qu'elle tombe, est grand. Très grand.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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20 photos constituent la trame de cet itinéraire douloureux dans l'Angleterre des années quarante à soixante dix. Personnages de femmes complexes, liées par un destin tragique, cette petite musique amère d'un temps conventionnel où la dureté se camouflait derrière les convenances. Une écriture précise, une lumière qui est celle de la campagne anglaise... Il faut le lire en anglais, la musicalité de la langue, accessible , renforce le récit.
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Roman emprunt d'une grande douceur et de nostalgie.
Jonathan Coe réussit, à travers le personnage de Rosamond, à nous immerger dans des souvenirs qui ressurgissent, parfois juste avec un détail, une image figée - ici, des photographies.
Nous nous retrouvons dans la même posture qu'Imogen (le personnage que l'on espère retrouver) à se créer des images dans notre esprit de ce à quoi ont pu ressembler les maisons, les rues, les montagnes, les hommes et femmes de la vie de Rosamond.

J'ai aimé la finesse avec laquelle la personnalité de Rosamond se dévoile au fur et à mesure d'épisodes clés de sa vie. L'auteur parvient à retranscrire les émotions avec lesquelles on grandit et qui marquent à jamais. Joli !
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Roman limpide, beau, grave et triste. Il se lit facilement bien que le démarrage soit légèrement "prise de tête". D'ailleurs, il n'est pas inutile de reprendre le début après avoir lu les dernières lignes.

Ce roman est l'histoire d'un rendez-vous raté : celui d'Imogen avec son histoire.
Peut-être aurait-elle pu comprendre l'incompréhensible, peut-être aurait-elle pu lever le voile sur sa douleur, enfouie au plus profond d'elle-même, découvrir les racines du mal en prenant connaissance de l'histoire de sa mère (Thea) et de sa grand-mère maternelle (Beatrix).
Mais Imogen ne connaitra jamais son histoire.

Avant de se laisser mourir, Rosamond va laisser un témoignage audio-visuel destiné à Imogen. 4 cassettes, 20 photos... 40 ans d'histoire qui vont de la fin des années 30 au début des années 80. Rosamond fait ressurgir un passé enfoui en restituant l'ambiance, les couleurs, l'atmosphère de chaque photo et de chaque époque. Un véritable exercice de thérapie pour Rosamond, mais également le moyen de lever le voile sur les personnalités complexes et redoutables que sont Thea et Beatrix.

Si Imogen ne connaitra jamais son histoire, Gill et ses filles (la nièce et les petites nièces de Rosamond) en seront les nouveaux dépositaires, ainsi que nous, les lecteurs.

"La vie ne commence à avoir un sens qu'en admettant que parfois, souvent, toujours, deux idées absolument contradictoires peuvent être vraies en même temps.
Tout ce qui a abouti à toi était injuste. Donc, tu n'aurais pas dû naître.
Mais tout chez toi est absolument juste : il fallait que tu naisses.
Tu étais inévitable."
Beau passage qui résume probablement le thème essentiel abordé dans ce roman.



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A la mort de sa tante Rosamond, Gill doit retrouver une mystérieuse cousine Imogen,afin de lui transmette des renseignements laissés par son aïeule.
Rosamond laisse vingt photos qu'elle va décrire,pour raconter ses origines et aussi trois générations de femmes.
Un livre foisonnant,fort, poignant,pour moi le plus réussi de son auteur.

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Quelle belle construction ce roman où les photos et les indices se succèdent à la juste place et dans un timing parfait !
Je fais le parallèle avec une partition où chaque instrument à une note essentielle et magnifique à jouer dans chaque mesure.
Et bien sûr une jolie réflexion sur la famille, sur l'héritage que les morts laissent aux vivants.
A lire et relire !
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Une vieille tante lègue 4 cassettes enregistrées décrivant 20 photos à une lointaine cousine aveugle, dont personne ne se souvient...Le roman est la description de ces 20 photos et comme celle à qui ces cassettes sont destinées, on comprend le besoin d'explications de cette femme, de se justifier sur sa passivité, son besoin de se racheter. C'est un vrai mélodrame, les personnages ne sont pas sympathiques, mais ils sonnent vrais. Je ne connaissais pas la région du Shropshire en Angleterre et j'ai très envie d'y aller ! Pour la petite histoire, la BO du film "La renarde" dont il est beaucoup question dans ce livre, est le fameux petit air des pubs Dim...
Un très beau roman, lent, triste, inévitable, que j'ai lu d'une traite.
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Le hasard continue à m'entraîner vers des histoires de famille .. Quand j'aurai deux minutes, je m'interrogerai sur les aléas du destin ..

Choisi pour le titre (quelle poésie, dans cet espace de cinq mots !), je découvre Coe pour la première fois.

Au fil de photos, à coups de souvenirs, Rosamond remonte le temps. Elle fait revivre pour Imogène l'image de Théa, et celle de Beatrix. du croisement de ces destins de femmes naît l'étrangeté évidente de celle qui ne verra jamais ces photos, de celle qui n'entendra jamais ces souvenirs.

Je trouve que les hommes, finalement, écrivent vraiment bien sur les femmes. [Mars'12]
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Rosamond, une vieille dame seule, vient de mourir. Elle laisse en héritage des cassettes sur lesquelles elle a enregistré l'histoire de trois générations de femmes qui ont fait partie de sa vie. Celles-ci sont destinées à une certaine Imogen, que Gill la petite nièce a le devoir de retrouver. Voilà le point de départ de ce récit, qui va se révéler bouleversant, de plusieurs destins brisés par le manque d'amour. le procédé narratif est original : les 20 chapitres constituant le récit de Rosamond s'appuient chacun sur des descriptions successives de photos de famille, prétextes à des digressions. Bien sûr, il faut aimer l'introspection et ne pas avoir peur des descriptions longues et détaillées. le titre fait référence à un moment éphémère, de bonheur fugace, avant que ne s'abatte le malheur, fait d'erreurs que l'on ne peut réparer. Toute réflexion sur le temps qui passe trouve en moi un écho favorable.
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Tante Rosamond vient de mourir, mais avant elle a enregistré des cassettes audio. Sur celles-ci, elle tente de décrire une vingtaine de photos prisent tout au long du siècle dernier, pour une de ses héritières aveugle.

La suite sur le blog :
Lien : http://1bonheur1jour.canalbl..
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