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3,92

sur 1560 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre magnifique et très émouvant, assez loin de ce que fait d'habitude Jonathan Coe. Pas d'humour ni de bouffonneries, il s'agit d'une histoire grave et triste, à l'image de son titre. Livre captivant sur les rapports mère-fille et sur l'origine de la douleur, il peut déranger et donner un coup de blues, mais c'est un chef d'oeuvre.
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J'ai été captivée par ce livre que j'ai eu du mal à laisser. Je me suis mise à la place de Gill et de ses filles écoutant les cassettes de la vieille tante décédée, pressées de connaître la suite de l'histoire.
J'ai aimé la construction de ce livre où Rosamond, par la description de photos, raconte ses souvenirs. Il s'agit de rapports douloureux entre mère et fille qui se répètent au fil des générations. Tout part d'un détail, d'un chien qui s'échappe....
Récit poignant.
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Roman de Jonathan Coe.

À sa mort, Rosamund laisse une confession enregistrée. Ses propos s'appuient sur vingt photos méticuleusement choisies et décrites, adressés à la mystérieuse Imogen. Gill, la nièce de Rosamund, est chargée de la retrouver. Elle écoute l'enregistrement qui retrace par touches l'histoire de toute une vie, de plusieurs vies. Au fil des mots, elle découvre des secrets de famille, des erreurs et des abandons. À son oreille, la vérite d'une lignée de femmes incapables d'être des mères pour leur fille se fait entendre. Beatrix, cousine et soeur de coeur de Rosamund, Thea, la fille de Beatrix et enfin Imogen sont des femmes à qui Rosamund a tenté d'offrir un amour qui a toujours été accueilli avec indifférence, mépris ou calcul.

Chaque photo décrite est le prétexte à des descriptions plus larges de l'époque, de la situation familiale et à une plongée toujours plus précise dans des souvenirs qui appellent des anecdotes et des révélations. le discours de Rosamund est si puissant qu'il replonge le lecteur - ou l'auditeur - dans des évènements historiques ou des atmosphères désuètes. L'évacuation des enfants anglais vers les campagnes pendant la seconde guerre mondiale est l'élément historique grâce auquel tout commence. Rosamund est envoyée chez son oncle et sa tante dans le Shropshire et c'est là qu'elle se lie si intimement et durablement à sa cousine Beatrix.

La chronologie en images se déplace en différents lieux, de la campagne anglaise au Saskatchewan en passant par l'Auvergne. C'est toute une famille, composée d'êtres récurrents et de personnes qui ne font que passer, qui se dévoile sous les mots de Rosamund. On découvre la vie amoureuse agitée de Beatrix, la vie amoureuse décalée de Rosamund, la vie amoureuse ratée de Thea.

Toute à sa confession, Rosamund n'en oublie pas d'être lucide. Comment parler d'images à une aveugle? Comment lui faire entendre ce qu'elle ne peut voir? Rosamund se méfie des photographies et de leur capacité de tromper ceux qui les regardent. "Comme c'est trompeur une photo. On dit que la mémoire nous joue des tours. Mais pas autant qu'une photo selon moi." (p. 195) "Sur les photos, tout le monde sourit, c'est même pour ça qu'il ne faut jamais leur faire confiance." (p. 211)

La confession de Rosamund est un soulagement et un devoir enfin accompli: "La seule chose qui m'importe à ce stade, c'est de faire mon devoir, de payer la dette, de te rendre ce qui t'est dû." (p. 224) Qui est Imogen? Pourquoi a-t-elle disparu de la famille? Quel secret entoure sa cécité? Autant de questions qui trouvent leur réponse à chaque photo. Les dernières révélations sont livrées à la toute fin du livre dans une lettre rédigée par un personnage auquel on ne s'attend absolument pas.

Le testament enregistré - parce que c'en est un - est aussi l'expression d'un cruel sentiment de solitude. Rosamund, entre Rebecca et Ruth, n'a pas été pleinement heureuse en amour. Il lui a manqué une famille et toutes ses tentatives pour en former une ont avorté. Proche des enfants de sa famille, nièces et neveux, Rosamund vieillit et meurt néanmoins dans une solitude assourdissante, au son des Chants d'auvergne de Canteloube.

La pluie avant qu'elle tombe, c'est un nuage noir prêt à éclater, un signe avant-coureur d'un désastre. La note introductive du livre dit que "le titre de ce roman est emprunté à une composition de Michael Gibbs." (p. 9)

La facture de ce roman est originale et intelligente. Les propos de Rosamund sont exprimés à la première personne. La vieille femme se charge elle-même de sa confession. Ce qui reste du récit et qui n'est pas l'enregistrement de Rosamund est livré à la troisième personne par un narrateur neutre. La parole et l'oralité sont au centre de ce roman. Les phrases sont courtes et claires. L'épanorthose est largement présente dans les propos de Rosamund qui, au seuil de la mort, assume et revendique sa confession.

J'ai été très touchée par ce livre, par la mélopée de Rosamund et l'histoire bouleversante d'une famille comme les autres, ou presque.
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Rosamond, 73 ans, vient de mettre fin à ses jours. Gill, sa nièce, est son exécutrice testamentaire et elle doit notamment retrouver une quasi inconnue se prénommant Imogen. Rosamond a en effet laissé des cassettes enregistrées à son intention. Malheureusement quatre mois après la mort de Rosamond, Gill n'a toujours pas trouvé de traces d'Imogen. Elle décide donc d'écouter avec ses filles les fameuses cassettes dans l'espoir d'avoir des indices lui permettant d'accomplir les dernières volontés de sa tante.

Sur les cassettes, Rosamond raconte sa vie à partir de la description de vingt photos marquantes. Elle choisit ce procédé car Imogen est aveugle et ne peut profiter de cet héritage en images. “Ce que je veux te laisser par dessus tout, Imogen c'est la conscience de ton histoire, de ton identité; la conscience de tes origines et des forces qui t'ont façonnée.”

L'histoire de Rosamond commence pendant la guerre où petite fille elle est envoyée loin de Londres, à la campagne, chez un oncle et une tante. Elle s'y lie d'amitié avec sa cousine, Beatrix, la grand-mère d'Imogen. Les deux fillettes font ensemble les 400 coups d'autant plus que le sexe féminin est mis à l'écart dans la ferme. Avec Beatrix commence une longue lignée de filles qui ne sont pas aimées par leur mère et Rosamond, avec le recul, prend conscience que tous les problèmes à venir sont le résultat de ce manque d'amour. “Mais malgré tout, il me paraît important, il me paraît essentiel de ne pas sous-estimer ce qu'on doit ressentir quand on se sait mal-aimé par sa mère. Par sa mère, celle qui vous a donné le jour! C'est un sentiment qui ronge toute estime de soi et détruit les fondements même d'un être. Après ça, il est très difficile de devenir une personne à part entière.”

Beatrix se marie très (trop) vite afin de quitter la ferme, avec un homme qu'elle n'aime pas. de cette union naît Thea, la mère d'Imogen. Elle est ballotée au gré des envies, des amours de sa mère qui la néglige de plus en plus au fil du temps. Thea reproduira alors les mêmes erreurs que sa mère jusqu'au plus terrible des drames.

L'écrivain anglais Jonathan Coe laisse, avec son nouveau roman, son terrain de jeu habituel, à savoir : la critique sociétale. Il sa consacre ici à l'intime, à l'étude d'une famille marquée par une fatalité dramatique. Il explore ainsi l'autre grande voie de la littérature anglaise qui est plus tournée vers l'expression des sentiments, de la psychologie des personnages à l'instar de Rosamond Lehman que Jonathan Coe prend pour modèle. En racontant sa vie, Rosamond tente de trouver un sens à cette suite de vies gâchées. Gill, qui est dans le roman le double du lecteur, espère retrouver une Imogen qui aurait coupé le fil familial du désamour et du malheur.

Jonathan Coe nous entraîne dans cette histoire grâce à une architecture rigoureuse. Chaque chapitre correspond à la description d'une photo qui n'est qu'un point de départ au récit de Rosamond. J'ai été happée par l'histoire qui nous est racontée, et déçue comme Gill lorsque la narration revient au présent. “Elle (Gill) était certaine qu'Elizabeth et même Catherine éprouvaient le même sentiment : ce récital (…) ne représentait plus guère qu'un intermède, une interruption frustrante dans le cours du récit de Rosamond, une intrusion du présent à un moment où seul leur importait le passé, la révélation progressive d'une histoire familiale secrète et insoupçonnée.”

Jonatahn Coe nous livre aujourd'hui l'un de ses meilleurs romans, le plus vibrant d'émotions et le plus sensible.
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Rosamund vient de décéder. La septuagénaire n'avait pas d'enfants et elle a partagé son héritage en trois parts égales : Gill et David, ses neveux et Imogen…
Son mari n'étant pas disponible et son frère habitant trop loin, c'est Gill qui doit se rendre dans la grande maison de Rosamund dans le Shropshire pour trier les affaires.
C'est alors qu'elle découvre dans le salon, posées évidence, une vingtaine de photos ainsi que des enregistrements audio. Rosamund demande à Gill de retrouver Imogen et de lui remettre ce colis d'un genre particulier.
Si Gill se souvient avoir rencontré une fois Imogen, c'était il y a plus de vingt ans, à l'anniversaire des cinquante ans de Rosamund. A l'époque, Imogen ne devait pas avoir plus de sept ou huit ans. C'est à cette occasion qu'elle a appris qu'Imogen et elle étaient cousines au deuxième degré. Pourtant elle n'a plus jamais rencontré cette singulière jeune fille aveugle à laquelle Rosamund semble avoir été particulièrement attachée.
Gill emporte les photos et les cassettes et tente, avec l'aide de ses filles Catharina et Elizabeth, de retrouver Imogen. Sans succès. Elles prennent alors la décision d'écouter les cassettes afin de trouver des indices éventuels sur l'endroit où se trouve Imogen.
Commencent alors six heures d'écoutes pendant lesquelles les trois femmes vont découvrir des secrets de famille bien enfouis. Rosamund y raconte pêle-mêle son enfance au sortir de la guerre, sa relation particulière avec sa cousine Beatrix – la grand-mère d'Imogen -, la dureté des parents de Beatrix et l'envie de la jeune fille de fuir, les mauvais choix de Beatrix et notamment l'abandon de sa fille Théa, et la violence de Théa à l'encontre de sa fille Imogen. On découvre trois générations de femmes malmenées, violentées, inadaptées. de Beatrix, Thea et Imogen, on a le sentiment qu'aucune n'aura réussi à faire les bons choix et n'aura pu prendre sa vie en main.
Si je reconnais le talent de conteur incontestable de Jonathan Coe, je n'ai pas été transportée par cette lecture que j'ai trouvé assez linéaire, oserais-je dire banale. La construction du récit, le fait de raconter une vie au travers de vingt photos que l'on décrit à une personne aveugle, laissant ainsi une foule de souvenirs refaire surface, est diablement efficace. Mais je ne suis tout de même pas parvenue à entrer pleinement dedans. Mon ressenti est assez mitigé sur ce roman.
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Un roman où celle qui meurt nous laisse une histoire parfois très dure et parfois très douce, de sa famille et de son couple. Et où vingt petits ou grands moments d une vie dessinent une vie et aide le lecteur à penser la sienne jusqu'à sa fin. J ai beaucoup aimé ce livre.
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Né en 1961, à Birmingham, en Angleterre, Jonathan Coe a fait ses études à Trinity College à Cambridge. Il a écrit des articles pour le Guardian, la London Review of Books, le Times Literary Supplement... Il a reçu le prix Femina Étranger en 1995 pour son quatrième roman, Testament à l'anglaise et le prix Médicis Étranger en 1998 pour La Maison du sommeil.
Il me tardait de découvrir la plume de Jonathan Coe et plus particulièrement ce roman, La pluie, avant qu'elle tombe, qu'on m'avait vivement conseillé à de très nombreuses reprises. Il aura fallu un été arrosé, drôle de concours de circonstances (à moins qu'il ne s'agisse d'une coïncidence...) pour que je me décide à sauter le pas et que je découvre l'histoire émouvante et ô combien troublante de ces trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques…
J'ai tout aimé de ce roman de Jonathan Coe : la virtuosité de la construction, le don d'inscrire l'intime dans l'Histoire et l'obsession des coïncidences qui font osciller nos vies entre hasard et destin ! L'histoire de ces trois femmes est si grave, si douloureuse, si poignante qu'elle en devient inoubliable et universelle ! Parce qu'elle trouve un écho particulier ou provoque une résonnance particulière en chacun d'entre nous, la confession de Rosamond convoque nos propres souvenirs et fait ressurgir les moments les plus marquants de notre enfance.
Difficile d'en dévoiler davantage sans déflorer les secrets de famille que Rosamond va révéler au fur et à mesure de sa confidence... Il faut plonger, s'immerger dans les pages de la pluie, avant qu'elle tombe pour saisir toute la finesse et l'élégance rare dont Jonathan Coe fait preuve dans son récit ! Il y a peu de romans qui parlent aussi bien, avec autant de pudeur et de sensibilité, d'amour et de la façon dont le manque d'amour se transmet de génération en génération. La pluie, avant qu'elle tombe fait partie de ceux-là !
« Et certes, partout dans le monde, il y a des enfants auxquels leurs parents infligent des choses bien pires, j'en suis consciente. Mais malgré tout, il me paraît important, il me paraît essentiel de ne pas sous-estimer ce qu'on doit ressentir quand on se sait mal-aimé par sa mère. Par sa mère, celle qui vous a donné le jour ! C'est un sentiment qui ronge toute estime de soi et détruit les fondements mêmes d'un être. Après ça, il est très difficile de devenir une personne à part entière. »
L'atmosphère pleine d'émotion et de délicatesse de ce roman vous hantera longtemps après avoir tourné la dernière page ! Une pure merveille !
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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Isolée dans sa campagne du Shropshire, Rosamond vient de mourir. Mais elle laisse derrière elle une collection de cassettes enregistrées, destinées à la mystérieuse Imogen. Ne parvenant pas à retrouver cette dernière, Gill, la nièce de Rosamond, se décide à les écouter. Elle écoute Rosamond décrire pour Imogen vingt photos, qui marquent des étapes clés de la vie de Rosamond et mènent peu à peu au secret qui entoure la vie d'Imogen…


Selon moi, ce roman est à mettre à part dans l'oeuvre de Coe, notamment parce qu'il est très féminin, tous les personnages importants de cette histoire sont des femmes, sur trois générations. Il a su, avec beaucoup de sensibilité, se glisser dans la peau de Rosamond. Il met ainsi en relief plusieurs destins, tous liés les uns aux autres. L'histoire est très bien menée, j'ai beaucoup aimé cette idée de décrire des photos pour revenir sur les tournants de la vie des personnages. Seule la fin m'a laissée assez perplexe, je me suis posée la question du but de l'auteur, du sens de tout ceci. Mais peut-être faut-il considérer que, comme souvent dans la vie, cela n'a aucun sens. le trouver serait vain, comme il est vain de vouloir de goûter la pluie avant qu'elle tombe.


Rosamond fait la lumière sur l'histoire d'une partie de sa famille. L'enjeu du roman réside dans les relations mère-fille, dans le manque d'amour, dans les liens rompus faute de savoir s'y prendre. Les regrets, les secrets, les incompréhensions, les rendez-vous manqués dressent des murs infranchissables et occasionnent des drames. Il est également question de femmes qui aiment les femmes, qui dans les années 1950 et 1960 aspirent à vivre autrement. Ce thème est traité avec beaucoup de délicatesse et de justesse.


Rosamond est un sacré personnage que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. C'est une femme indépendante, qui a choisi de vivre comme elle l'entendait. Mais c'est aussi quelqu'un qui a du mal à tourner la page après un chagrin d'amour et qui vit beaucoup dans le passé. Quant aux autres, Beatrix et Théa principalement, elles sont mal aimées et aiment mal en retour, elles perdent la tête pour des hommes et négligent leur propre sang. Enfin, Imogen reste assez mystérieuse, on la connaît assez peu.


Dans ce roman, le style de Jonathan Coe est légèrement différent. Il délaisse l'humour pour davantage de gravité. Néanmoins, cela n'est pas trop lourd, il y a beaucoup de douceur, même si elle est teintée d'amertume. Il y a beaucoup de descriptions puisque la narration se base sur des photographies. La plume est belle soignée, c'est toujours un régal.


Ainsi, c'est un roman à part dans l'oeuvre de Coe, très féminin et si particulier que je n'ai pas le sentiment d'avoir su en parler comme je l'aurais voulu. Il est doté d'une construction très intelligente et d'une belle sensibilité. L'auteur a vraiment su se glisser dans la peau d'un personnage féminin. Si la fin m'a laissée perplexe, c'est une très belle lecture, même si elle ne détrône pas pour moi « Bienvenue au club » qui reste mon favori de l'auteur.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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NB : J'ai voulu approfondir ma lecture par quelques recherches (comme souvent), notamment au sujet du film de Michael Powell, La Renarde, évoqué par Rosamond dans la description de la huitième photo (p.103) et j'ai découvert , entre autres, cet article (lien) très intéressant - à mon avis.

" (…) La photo qu'elle détaille provient de la deuxième scène de la Renarde, l'un des films les moins connus de Michael Powell. Rosamond, l'héroïne de ce beau livre raconte qu'à l'adolescence, elle a fait de la figuration dans ce film interprété par Jennifer Jones qui se tournait près de chez elle, en compagnie de sa cousine Beatrix, plus âgée qu'elle. de fait, en cherchant confirmation sur le DVD, la description du romancier est exacte, et même ultra-minutieuse. Un drôle de vertige s'empare alors de nous : la photo donne un visage à des personnages romanesques qui n'en avaient pas, ou que chaque lecteur pouvait imaginer à sa guise. Ce n'est plus un film tiré d'un livre, mais l'inverse... de fait, Beatrix, cette jeune femme précoce, dont Rosamond suit de loin les mésaventures amoureuses nous paraît, disons, moins jolie, moins séductrice qu'on ne l'avait rêvée. Et Rosamond plus gracieuse qu'elle ne se décrit elle-même. (…)
Nous voilà, comme la narratrice, conduits à se pencher sur une image, à l'agrandir, à y chercher quelque chose qui collerait à la lecture passée, la confirmation d'une sensation, voire le dévoilement d'un secret littéraire. Ce n'est plus un fragment de film, un vingt-quatrième de seconde de fiction, mais une simple image ancienne, un cliché de vacances, peut-être... A mon sens, le destin tragique de ces deux femmes en devient encore plus implacable, encore plus émouvant. Plus vrai ?"

Aurélien Ferenczi

Description de la photo :
« Je peux te décrire très exactement les costumes que Beatrix nous avait trouvés pour notre apparition dans le film (...) p.110
Notre brève apparition intervient dans ce que les cinéastes appellent je crois un plan d'ensemble. Beatrix et moi, debout dans le coin inférieur gauche de l'écran, en train de discuter gaiement. Elle porte un costume de marin avec des manches trois-quarts. le corsage est bleu clair, mais la jupe est plus sombre, et plissée. Elle arbore un noeud sur sa poitrine, et un col bordé d'un liseré blanc. Sur sa tête, un canotier, pour compléter j'imagine le motif nautique. Va savoir pourquoi, elle a une corde à sauter enroulée autour des mains. (…) Moi aussi, je porte un chapeau de paille - un grand chapeau rose et rond à larges bords, orné d'un unique ruban - et un tablier à carreaux rouges sur une robe blanche à col montant. le jupon de la robe dépasse le tablier. J'ai les cheveux plus longs que Beatrix, beaucoup plus longs : ils m'arrivent presque à la taille, en deux mèches fines et raides. (…) Je porte aussi des gants blancs en coton, détail singulier pour une scène qui censée se dérouler en plein été. (…) A quelques mètres derrière nous, un policier à rouflaquettes fait la circulation. (...) Deux écoliers se tiennent au tout premier plan, bord cadre : on ne voit que leur tête coiffé d'un canotier et le col de leur uniforme. Derrière, la rue est envahie de figurants costumés qui se promènent et flânent aux étals du marché. (…) » p.112


Ci-joint (lien) l'article complet avec la photographie concernée
Lien : http://www.telerama.fr/cinem..
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Ce dernier roman tient une place particulière dans l'oeuvre de l'auteur britannique. N'imaginez pas retrouver le ton satirique et l'ironie de Testament à l'anglaise, ni l'humour caustique des cycles Bienvenue au Club et le cercle fermé.
Rien de tout cela ici. Attendez-vous plutôt à être discrètement emporté dans une chronique familiale, où les femmes ont le premier rôle. Car c'est une histoire de femmes, mères, filles, cousines, nièces, un drame silencieux qui se joue sur trois générations et qui prend aux tripes.
Si la fin est un peu moins réussie, la plume de Coe n'en reste pas moins envoûtante, et la description des sentiments humains toujours très juste.
A vos mouchoirs !
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