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sur 1619 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
À l'occasion de vacances d'été, deux enfants deviennent amis : un montagnard et un citadin. le roman nous raconte sobrement trente années d'amitié, de ruptures et de retrouvailles, observe comment les deux hommes s'influencent mutuellement. La sobriété du style, l'originalité des faits relatés, la puissance et la cruauté de la montagne impressionnent. Que d'émotions contenues et pourtant si fortes ! le ressenti particulier de l'auteur donne une fresque parfois amère et désespérée, que seule les qualités humaines parviennent à adoucir par instants.
(Merci à Laurent, libraire à Barcelonnette, pour me l'avoir fait découvrir).
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Dans les Alpes italiennes ils se rencontrent et deviennent amis pour la vie. L’un serait plutôt du genre à faire le tour des « huit montagnes », l’âme voyageuse et l’autre un montagnard fidèle à ses racines et sa montagne. Une histoire d’amitié entre Pietro et Bruno dans la beauté des paysages alpins. Mais pas seulement. La fraîcheur d’une relation naissante ponctuée à l’age adulte d’éloignements et de retours. Le récit s’articule en trois parties: montagne d’enfance, la maison de la réconciliation, hiver d’un ami. L’auteur soulève quelques questions sur l’hérédité , l’apprentissage, l’amitié, les relations.

Pietro a hérité de son père l’amour de la montagne. Sentiment impérieux et sans concessions. Le père est le fil conducteur de l’apprentissage de sa vie d’adulte L’auteur nous parle de filiation au travers des deux personnages avec l’enfance, le couple que forme les parents, la mort, le travail à la ville et à la montagne. Les liens et rapports avec l’ascendance pour chacun sont complexes et la compréhension difficile. Le père de Pietro est un homme peu porté aux manifestations de tendresse. Le fils peine à cerner la figure paternelle et à se réconcilier par la suite avec son passé. Bruno, incomplet, devient père. Ascendance qui entrave? Sur quoi se base l’amitié quand tout parait vous éloigner? Comme Montaigne pourrait-on résumer leur relation par un « Parce que c’était lui ; parce que c’était moi. »?
Je retrouve les mêmes images poétiques, simples, directes qui m’avaient tant plu dans « Le garçon sauvage ».
Le torrent , les poissons, l’initiation à la vie montagnarde. Le village de Grana. Les prés et les chalets d’altitude Les sommets, les roches, les animaux, les paysages et panoramas sauvages. La rénovation par les deux amis de la baite (petit chalet d’alpage) achetée par le père juste avant son décès. Il y a quelque chose dans les descriptions de puissant, de vie « authentique »; on se dit que Milan est une vie bien superficielle comparée à la pureté des cimes. Les saisons se succèdent donnant force et vie à la narration. Ce livre se savoure, s’apprécie comme une randonnée qui vous mène de la vallée au refuge d’en haut.
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A l'instar des randonnées en montagne il faut avec ce superbe roman, savoir prendre de l'altitude et faire des pauses pour en savourer chaque instant. de la montagne il en est en question bien entendu mais pas seulement.
Les Dolomites, présentes tout au long de ce roman seront le socle commun qui va nouer une amitié indéfectible, gravée dans la roche, entre deux jeunes garçons et aussi une réconciliation avec le passé pour un futur meilleur. Chaque description, des cimes enneigées, au clapotis d'un cours d'eau en passant par les odeurs enivrantes que délivre la montagne donne du sens et de la force à ce récit.
Mais ce roman est bien plus qu'une ode à la montagne, c'est surtout comment celle-ci vous éduque et par là même vous transforme mais peut aussi vous engloutir sans humilité face à elle.
Paolo Cognetti a la puissance et la poésie de certains de ces auteurs américains, qui « ne prennent pas simplement la nature pour cadre : ils en font un élément central de la narration, qui marque profondément le destin des hommes » (Editions Gallmeister). Un roman qui m'a profondément touché que je relirais sans nulle doute assez rapidement. Il a fait l'unanimité en Italie en étant couronné du prestigieux Prix Strega (Goncourt Italien).
Je vous le dis les amis un grand auteur est né…
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Paolo Cognetti est né à Milan en 1978. Il est écrivain, mais aussi documentariste et ce roman qui est le premier (il a écrit jusqu'à présent un « carnet de montagne » et des recueils de nouvelles), est complètement autobiographique, sachant que la fiction lui apporte ainsi une dimension littéraire qui favorise le recul.

Il s'agit de deux amis d'enfance : un petit garçon de la ville et un enfant de la Montagne. La montagne est fondamentale dans l'histoire du petit garçon de la ville, elle est la raison de vivre de son père, le lieu de la rencontre de ses parents, leur villégiature systématique pendant tous les étés de leur vie d'adulte.

Pietro est un enfant de la ville, fils unique, et il a bien du mal à comprendre son père, dont la ténacité dans les expéditions en montagne le fascine tout en lui faisant peur. C'est grâce à sa mère, que la famille de Pietro va louer tous les été une petite maison très simple au coeur du Val d'Aoste (région italienne située dans le Nord-Ouest de l'Italie, la rivière qui la traverse s'appelle la Doire baltée ; c'est la région la moins peuplée d'Italie. Elle possède des montagnes très célèbres : le Mont-Blanc (français), le Mont Rose, le Grand Paradis, … toutes oscillant entre 3500 et 4000m voire plus).

Les deux garçons vont accompagner toute leur enfance, le père de Pietro, et Bruno va ainsi se découvrir un père de substitution, les rapports familiaux chez lui étant quasi absents et les deux gamins vont passer des moments mémorables et initiatiques à crapahuter tous les deux par monts, vallées, forêts et glaciers.

Seulement, à l'adolescence, la rupture va se consommer entre Piétro et son père et plus jamais il n'accompagnera ce dernier dans la montagne. Il sera remplacé par Bruno, fils de substitution, qui ressemble vraiment à celui que le père aurait aimé avoir.

Les événements de la vie sépareront les deux gamins, mais lorsqu'ils se retrouveront à la mort du père de Piétro, une autre étape sera franchie dans la connaissance d'eux-mêmes, les conduisant sur des chemins tout d'abord complémentaires.

L'écriture de Paolo Cognetti est à la fois ample et précise, à l'image du paysage de montagne qui lui est fondateur et qui représente un véritable personnage du roman. Les rapports humains, père et fils, amis, fils et mère, homme et femme sont transfigurés par ce rapport à la nature que raconte l'auteur avec poésie et maestria.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Parfois j'ai présenté Paolo Cognetti à mes amis en ces termes : "Un Christian Bobin / Sylvain Tesson, en italien, habillé en Ed Sheeran". Un peu réducteur c'est vrai.
Chez lui j'ai aimé ses phrases sans arrogance, l'équilibre de ses tableaux alpins et familiaux, et cette touche géomorphologique tout en poésie dans ses métaphores des reliefs et des torrents.
Dans ma "bibliothèque lyophilisée" que j'emmène dans mon sac à dos à partager avec les petits et grands marcheur-euse-s, autour du café/génépi, il y a une trentaine de citations de cet ouvrage. Difficile d'en sortir une de plus ces 300 déjà proposées.
Si, une ou deux que j'utilise en formation pour éveiller sur la réalité des enjeux familiaux en montagne :
"Faute de sommets à conquérir, il s'était fait remarquer comme le type qui amenait deux gamins sur le glacier, et dans ce rôle il triomphait" ( p.68 )
"- J'en a pas envie. Je reste ici.
Je ne pouvais lui infliger de coup plus terrible. Refuser de le suivre en montagne : il fallait bien que ça arrive un jour, il devait s'y attendre." ( p.103 )
:-)
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Magnifique médicis étranger bien mérité !
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Un roman sur la montagne, les saisons, la nature, la vie, la mort, le questionnement, la filiation, l’amitié. Une belle histoire émouvante, simple, bien écrite. Très bon livre, très beau voyage dans les Alpes.
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Belle histoire, bien écrite, sensible.
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Un roman qui enchantera les passionnés de montagne où les sommets se font l'écho des sentiments enfouis au plus profond des hommes. Un style fluide, limpide qui coule comme le filet des meilleures sources. Revigorant !
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Un très beau livre sur la filiation et l'amitié, sublimé par un récit subtil et totalement épuré, une écriture belle et légère très bien traduite en français.
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