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Lu en 2017, dans le cadre d'u prix littéraire jeunesse local. A conseiller dès 15 ans.
Un petit livre de 76 pages très rapide à lire, dont la plume, ciselée et efficace, sert un récit prégnant et touchant sur l'abandon, le chagrin, le manque, la mémoire familiale et la culpabilité... le texte est émaillé de belles citations littéraires (Saint-Exupéry, Kipling, Salinger), qui illustrent parfaitement la force émotionnelle de ce court roman.
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Spoilers.

Un texte percutant, un garçon à vif, qui ne contrôle plus sa colère et se voit faire du mal à sa mère et aux autres membres de sa (petite) famille. La mort du père et un désaccord sur la technique funéraire : crémation ou simple inhumation ? Nat est le seul à s'opposer au choix unanime de sa famille et à refuser la crémation. Agité par des tourments intérieurs violents, en plus de cette question, le mystère de cette mort : un accident de falaise ou un suicide ? Comment encaisser une mort si brutale et inattendue ?

Finalement, une visite au grand-père sénile oublié dans une maison de retraite permet le dénouement : famille aux racines juives, meurtrie pendant la Seconde Guerre mondiale, brûlée dans les centres d'extermination. le grand-père n'a pas été mis au courant de la mort de son fils, mais son voisin de chambre, lui aussi juif, a été incinéré et il en est profondément bouleversé. "Pas le feu ! Jamais le feu !".
Le texte se lit d'une traite, se prête bien à l'oralité, les phrases sont courtes, puissantes. le ton est juste, sans en faire trop. Des émotions brutes, ambivalentes, incontrôlables. Les nerfs à vif.
Référence discrète et naturelle à Antigone par les personnages eux-mêmes qui se comparent à eux au beau milieu d'une dispute dans la nuit, ce qui déclenche un fou rire nerveux.
Je recommande.
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Ce roman, très court, est une réflexion portée sur l'impact de la mort sur ceux qui restent ainsi que sur les décisions qui doivent être prises lors de la disparition d'un proche.

Le Fils d'Antigone, c'est l'histoire d'un jeune homme qui vient de perdre son père et qui décide de se battre pour empêcher sa mère d'opter pour la crémation. Lui, il veut un lieu où pouvoir le pleurer ; il veut savoir qu'il repose sous terre et que le corps de son père ne sera pas attaqué par le feu. Il n'a que quelques jours pour essayer de faire entendre sa voix et changer l'avis de sa mère.

Cette face...

Je n'avais encore jamais pleuré dès la troisième page d'un livre... L'auteure a une plume très belle et surtout très, très poignante. Elle traite ce sujet délicat sans langue de bois à travers la voix acérée, folle de colère et de tristesse d'un adolescent brisé, qui ne sait plus vraiment comment vivre. Comment s'habituer à l'absence irrémédiable de ce père qu'il aimait ? Comment ne pas se briser un peu plus chaque fois quand, lors de quelques secondes, le cerveau oublie... Pour mieux se rappeler.

Le Fils d'Antigone fait réfléchir le lecteur sur la mort et tout ce qui l'entoure. Ce roman m'a donné envie de pleurer, envie de vivre, et envie de profiter de mes proches. le tout, en 75 pages. Et ouais.
Lien : http://echos-de-mots.blogspo..
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Ce livre raconte l'histoire d'un jeune homme du nom de Nathan, surnommé « Nat ». A la mort accidentelle de son père, Nat va devoir se battre pour que le corps ne se fasse pas incinérer comme le veut sa mère, son oncle et sa tante.
C'est l'histoire d'une bataille qu'il va devoir mener en quatre jours. Une bataille aussi contre lui-même, dans l'acceptation de la mort de son père. C'est enfin une bataille qu'il ne mènera finalement pas tout seul, sa petite amie Stella le rejoignant au dernier jour pour le soutenir et l'aider à gagner.
Ce récit enlevé m'a totalement entraîné dans l'histoire, me faisant ressentir la douleur de Nat. le titre est très parlant puisque Antigone a elle-même combattu pour enterrer un corps qui lui était cher, celui de son frère. le langage dans lequel est écrit le livre est actuel, courant, permettant l'accès à tous de sa lecture. Ce récit m'a beaucoup émue car la famille étant juive, certains membres ont brûlé dans des fours crématoires nazis, tout comme certains de mes arrières grand-oncles et tantes, me rendant la lecture d'autant plus vivante et captivante.
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Le père de Nat est mort. Comment accepter à 17 ans que son père se jette d'une falaise ? Nat se pose beaucoup de questions et c'est toute son âme qui est touchée en plein coeur. En plus de ça, il doit affronter la décision de sa mère d'incinérer son père. Nat n'est pas d'accord, il voudrait qu'on l'enterre, lui qui était si proche de la nature. Après tout, pourquoi ce serait sa mère qui déciderait ? N'a-t-il pas son mot à dire ? Il a 4 jours pour la faire changer d'avis et compte bien les mettre à profit pour faire fléchir sa mère.

Dès ses premières lignes et jusqu'à la fin, ce roman est très chargé en émotion. Les mots claquent, assénés avec force. La référence à Antigone est une belle trouvaille.
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Un court roman qui invite à débattre sur le deuil et surtout sur la mémoire aux défunts.
Le père de Nat vient de mourir. Dans un premier temps, l'adolescent, anéanti, doit affronter la terrible nouvelle : accident ? suicide ? "Pourquoi tu ne m'as rien laissé ?". Les incontournables formalités viennent encore plus accentuer la froideur d'un événement qui, au lieu de resserrer les liens avec ses proches, donne l'impression à l'adolescent d'être le seul à ressentir un aussi profond sentiment de "néantisation". La décision de sa mère d'incinérer le corps au lieu de l'enterrer vient faire exploser des émotions déjà difficilement maîtrisables. Après un premier débat relativement serein, Nat se transforme en "monstre sadique", déversant des flots de méchanceté et de paroles blessantes.

Car pour lui "le corps de mon père était sacré". La crémation, c'est "la cérémonie de ta destruction". Tel Antigone, dont l'histoire est brièvement rappelée, il veut "accomplir le devoir sacré d'ensevelir les morts" et a aussi besoin d'une tombe, d'un lieu pour se recueillir, afin "d'apprivoiser la mort de mon père". Cependant sa mère reste sourde à ses arguments : dans la famille, ils ont toujours été athées, et puis les souvenirs paternels résident déjà dans tout ce qu'il a transmis à son fils (le poème de Kipling, Tu seras un homme mon fils, le petit Prince, la collection de vieux films dont il était friand). Malgré tout, Nat sent qu'il y a sacrilège, sans pour autant réussir à mettre des mots sur ce qu'il ressent.

C'est grâce à son papy Max atteint d'Alzheimer, que Stella sa petite amie l'emmène voir ("Je ne suis plus seul dans le désert"), que le jeune homme trouvera son argument final. "C'est un coup de tonnerre", une trouvaille inattendue mais lumineuse que l'auteur assène là, mettant fin à un récit intense porteur d'une belle réflexion.
Lien : https://www.takalirsa.fr/fil..
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Un récit court et intense. Il raconte Nat qui a perdu son père et qui s'oppose à sa famille entière et surtout sa mère. Il ne veut pas que son père soit incinéré.
Il en est convaincu, il ne sais quelle force l'anime, mais il le sent. Ce n'est pas la volonté de son père, il doit trouver les arguments.
Il essaie tout ce qu'il peut, tout ce qui lui vient, il fait souffrir sa mère, il devient violent, l'ombre de lui-même. Mais il va finalement réussir d'une manière inattendue, le salut vient de Stella la petite amie, fidèle et soutien inconditionnel qui va l'aider dans sa quête.
C'est magnifiquement écrit, tout en pudeur. le deuil d'un adolescent, ce n'est pas un sujet facile, c'est écrit d'une manière sensible, très fine. Pas de pathos, on n'est pas mal à l'aise face à cette douleur.
J'ai beaucoup aimé ce texte, la référence à Antigone très actuelle, la sensibilité du récit. Une belle lecture jeunesse.
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A première vue, le thème de ce petit roman jeunesse peut paraître étrange pour le public auquel il est destiné. William, 17 ans, s'oppose à sa mère qui après la mort de son mari (du père de William) veut procéder à une crémation du corps plutôt qu'à un enterrement. Pourtant, il aborde le thème du deuil, de l'absence brutale (le père tombé d'une falaise s'est-il suicidé ou a -t-il été victime d'un accident ?), de la vieillesse, la famille, des différentes cultures, de la Mémoire, des relations père-fils ou Mère-fils.
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Nat, 17 ans, vient de perdre subitement son père. Quand sa mère lui annonce que celui-ci va être incinéré, Nat s'y oppose fermement. Des interrogations surviennent alors : comment faire le deuil sans tombe à visiter ? Son père a-t-il sauté ou glissé de cette falaise ? Tout se chamboule dans sa tête. Nat a quatre jours pour convaincre sa mère d'enterrer son père, il a besoin d'un lieu pour apprivoiser cette mort à heure fixe.
Texte fort, puissant qui m'a bouleversé. 76 pages absolument magnifiques. Nat est seul contre tous, son combat nous fait passer par toutes les émotions (colère, joie, tristesse, fierté) on se bat avec lui tellement son parcours est touchant. Un personnage plein de courage et de force qui affronte un deuil auquel il n'était pas préparé, une belle leçon de vie. Irène Cohen-Janca nous propose une belle approche du deuil, des rituels, des cultures, de l'adieu et de la mémoire.
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Ce roman est juste parfait! Je ne sais absolument pas quelle critique je pourrais en faire. Il est, certes très court, mais vous passez par toutes les émotions. Vous en prenez plein la tête et vous en prenez une très belle leçon. On n'a pas le temps de verser une larmes parce qu'à peine on ressent cette émotion qu'on passe à la colère, au désespoir puis au courage, à la force, à la cruauté. Bref, je pense que vous avez une bonne idée de ce que je veux dire. Et en 64 pages, c'est exceptionnel.


L'écriture est fabuleuse, poétique et très métaphorique. On n'a l'impression de lire le journal de Nat ou une lettre écrite à son père décédé. Les mots sont choisis avec soin. Les phrases sont courtes. Parfois, il n'y a qu'un seul mot mais leur impact est juste. Ils touchent une corde sensible en nous lecteurs. Il n'y a pas un mot en trop, pas une phrase inutile, pas de description. Elles gâcheraient le propos tenu. Nat ne cherche pas à nous attendrir ni à nous faire perdre du temps. Il bouscule nos repères par sa franchise et ses mots et ses métaphores d'une cruauté implacable ou d'une justesse implacable. Au choix.


Je ne sais pas comment son entourage peut rester ainsi sans réaction face au comportement et au propos d'une cruauté implacable parfois de Nat. Il est prêt à tout pour que son père ne soit pas incinéré. En le lisant, je me suis dit que certaines métaphores étaient vrai. Par exemple, la différence entre incinération et crémation. Nat a raison la seule différence c'est ce qui brûle. C'est cruel mais vrai. Il a tout de même bon fond. Il est blessé au plus profond de lui. il subit cette perte qu'il n'est pas prêt à vivre. Il a besoin d'exprimer tout ça mais dans le fond, c'est lui qui connaissait le mieux son père.


Les thèmes abordés sont assez évident : le deuil, la perte d'un être cher, l'adolescence, la relation entre une mère et son fils mais pas seulement. On y mentionne le devoir de mémoire en rapport avec les camps de concentration.


En bref, ce livre est une merveille. Si vous avez envie de vous sentir vivre et de ressentir tant d'émotions, allez-y. Et même si ce n'est pas le cas, lisez-le quand même. Ce livre devrait être lu par tous. Il est juste parfait.
Lien : http://lafetedesmots.blogspo..
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