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EAN : 9782742796090
81 pages
Actes Sud Junior (13/04/2011)
4.1/5   60 notes
Résumé :
Samuel voudrait seulement profiter de ses dix-sept ans, être amoureux, insouciant... Mais la vie en a décidé autrement et il doit affronter le regard de sa mère qui vacille et se perd. Comment vivre avec une mère qu'on ne reconnaît plus ?
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a quelques temps, je découvrais la collection « D'UNE SEULE VOIX » chez Actes Sud Junior avec BOOM de Julien Dufresne-Lamy qui m'avait complètement bouleversé !

Une collection de textes courts, qui frappent en pleine tête. Qui marquent le lecteur. Qui traitent de sujets contemporains, souvent douloureux. Des textes qui se lisent d'une traite, sans reprendre son souffle. Une collection destinée au ados mais d'une telle richesse que je ne peux que la conseiller aux « adultes » !

J'ai plongé mon nez dans les rayons de ma librairie et me suis procuré divers exemplaires de cette collection qui m'est devenue indispensable ! Des romans courts, percutants, témoignages de notre époque !

Ici, Irène Cohen-Janca, nous présente Samuel et ses dix-sept ans. A l'heure où se pose la question de la première fois, des premiers amours, voilà qu'il ne reconnaît plus sa mère. Elle commence à collectionner les post-it, comme une mauvaise blague, qui va venir détruire le quotidien de cet ado comme les autres …

Cette chanson de William Sheller, bouleversante, qui traverse le livre, m'a ébranlé. Je ne l'écouterai plus de la même façon.
« Maman est folle On n'y peut rien Mais ce qui nous console C'est qu'elle nous aime bien … »

Un livre, comme une porte qui claque, un grand cri d'amour face à l'injustice. Ce dégueulasse d'Alzheimer. Un texte court sur la détresse de voir s'abîmer un être cher, sur la jeunesse qui s'en va voir ailleurs d'un seul coup. Un livre sur l'injustice.

Le style est haché, percutant, comme une déflagration. En peu de mots, l'auteure dépeint une détresse infinie, comme un grand cri d'amour.

« le toubib a dit que tu oublierais tout. Même nos noms. J'AIME MIEUX QUE TU CREVES AVANT D'OUBLIER MON NOM. »

Lien : https://labibliothequedejuju..
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"Ça a commencé par les Post-it.
Tu t'es mise à en acheter des tonnes.
À les stocker frénétiquement. (...)
comme s'il t'en fallait toujours à proximité.
Pour te rassurer. Te protéger.
Au début, on ne savait pas encore de quoi.
Accro aux Post-it. On en rigolait.
Et puis
le reste est venu. Lentement.
Insidieusement. Moins marrant."

Quatrième de couverture intrigant... de quoi s'agit-il donc ?

Ce très court récit (moins de 80 pages) se lit hyper rapidement, moins de vingt minutes en ce qui me concerne (et je ne lis pas vraiment vite). D'un seul jet, comme il a été écrit, ou du moins, comme il donne à le penser. Phrases succintes, fugaces, hachées ; condensé de sentiments forts ; violence des mots... et des maux...
En revanche, le temps de digestion est quant à lui inversement proportionnel à celui de la lecture. Que l'on soit ou non, directement ou indirectement, touché par le sujet.

"On a un invité chez nous qu'on attendait pas, en tout cas pas sitôt. (...) Aloïs Alzheimer."

La première fois que j'ai lu ce livre remonte à quelques années. Déjà à l'époque, l'écriture percutante m'avait marqué. Entre-temps, malheureusement, cette terrible maladie s'est également "invitée" chez moi. Et c'est en en discutant, il y a peu avec une amie, que l'envie (le besoin ?) de le relire s'est fait sentir.
Cette fois-ci, j'ai pris plus de temps, j'ai compulsé l'histoire, avec un noeud à l'estomac, cela va sans dire. Si "Arrête de mourir" m'avait marqué lors de sa découverte, inutile de préciser qu'ici, c'est au fer rouge que chaque mots s'est inscrit en moi. Une phrase en particulier a retenu mon attention, car j'ai pensé exactement la même chose quand j'ai été à mon tour confrontée à cette effroyable Némésis :

"J'AIME MIEUX QUE TU CRÈVES AVANT D'OUBLIER MON NOM."
En majuscule dans le texte, comme dans le coeur.


Samuel, le narrateur de cette prose, a dix-sept ans à peine. Et toute l'insouciance que l'adolescence procure à cet âge-là, en plus du bonheur éphémère mais bien réel d'un amour naissant. Samuel voudrait seulement en profiter, il ne s'attend pas à voir sa vie chambouler, basculer du tout au tout, presque du jour au lendemain. Par un mal qui petit à petit va annihiler tout espoir. C'est donc avec ses mots, souvent touchants, parfois violents, que ce jeune garçon raconte son calvaire et celui de sa maman face à cette horrible souffrance qu'est l'oubli.
"Ta maladie est un Golem qui, quoi qu'on fasse, avancera et détruira tout sur son passage. Le programme qui t'attend est aussi irréversible qu'atroce : tu vas perdre peu à peu la mémoire, oublier les mots, les gestes, les visages."


Classé littérature ado, ce récit conviendra tout aussi bien aux adultes.
Ne serait-ce que pour le quart d'heure utile à sa lecture - car le livre n'apporte aucuns faits scientifiques ni aucunes réponses sur la maladie d'Alzheimer -, mais surtout parce que "Arrête de mourir" vaut véritablement le détour.
Quinze minutes, ce n'est rien dans une vie. Prenez-les, vous ne serez pas déçu. C'est un formidable cri d'amour, de haine, de désespoir, relaté avec beaucoup de justesse que nous propose l'auteure Irène Cohen-Jacob.
"D'une seule voix. Des textes d'un seul souffle. Des textes à dire, à partager avec soi et le monde." Ainsi se présente la collection dont cette oeuvre fait partie. Je ne l'aurai pas mieux dit.
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Cette collection chez Actes Sud est toujours porteuse de textes forts. Des textes "d'une seule voix" qui se lisent en 10 minutes mais qui restent longtemps en nous. Cette histoire là elle m'a plutôt secouée tant la voix de Sam est touchante, perdue, désespérée. Sam qui raconte les changements de sa mère - 49 ans seulement - et qui sombre peu à peu...
Des livres sur cette maladie j'en ai lu beaucoup, il y a toujours un moment où l'on arrive à sourire malgré la gravité du sujet. Là impossible... Une boule dans la gorge du début à la fin. 79 pages et tout est dit !
On ferme ce livre et on a froid brutalement. Trop froid.

Il y a déjà de nombreuses citations sur ce court roman.... On pourrait mettre presque toutes les phrases, les mots sont forts. Je mets celle qui m'a fait sourire, lorsque Sam a encore des préoccupations d'ado..
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Tout débute lorsque Sam constate que sa mère est devenue accro aux post-it... jusqu'à y noter des faits évidents à ne pas oublier. Mais ça ne l'inquiète pas spécialement, il pense juste qu'elle est surmenée entre son travail à l'agence immobilière et ses tâches ménagères.
D'autant qu'il a autre chose à penser : depuis 6 mois qu'il sort avec la belle Pauline, il sent que le moment d'aller un peu plus loin dans l'intimité approche.
Sauf que le jour où ils rentrent ensemble chez lui, pensant trouver la maison vide pour quelques heures, Sam découvre sa mère prostrée dans la salle de bains, complètement perdue, les yeux hagards et Pauline s'enfuit.
J'ai trouvé ce texte touchant par la détresse qui s'empare de l'adolescent obligé de mûrir précocement face à sa mère qui perd la tête et redevient une enfant.
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Dans Arrête de mourir, nous suivons Samuel, un ado de 17 ans, qui nous fait partager sa vie. Il est en couple et qui aimerait aller plus loin avec sa copine … Mais qui doit gérer sa mère et ses bizarreries du moment, de plus en plus fréquentes et étonnantes. Sa mère laisse de plus en plus place à une femme au mauvais caractère, méchante, cruelle même …

Une écriture saccadée, fragmentaire presque nous entraîne au coeur de la maladie d'Alzheimer qui touche cette femme d'une cinquantaine d'années. Comment ce bouleversement touche toute la famille, comment Samuel la perçoit et surtout comment il vit tout ça. Il perd son insouciance et découvre l'injustice de la vie, il nous fait partager ses émotions avec des mots percutants, que l'on garde en mémoire.

Au cours de ce petit livre, moins de cent pages, on entend un cri du coeur, un cri d'amour pour cette mère qui disparaît petit à petit. On ne peut qu'être touché par ce témoignage.

Une jolie déclaration d'amour pour cette mère, pour sa famille et surtout un récit poignant à faire découvrir.

« Je lui ai répondu que 17 ans, c'est un peu tôt pour devenir parent de ses parents, en plus, parent d'un enfant fou. »

Une chanson lancinante apparaît régulièrement dans le livre, comme un dernier clin d'oeil ironique, une chanson que la mère appréciait beaucoup : « Maman est folle / Quand elle s'envole on lui tient la main / Comme un ballon frivole / Au gré du vent qui revient … ». Ces paroles déjà justes, prennent un sens encore plus symboliques à la lecture du récit.

Alternant entre vision de la maladie et vie de lycéen, Samuel nous montre comment survivre au lycée avec cette nouvelle vie. Ailleurs, il est passé à autre chose, il se sent en décalage avec ses camarades, il s'éloigne petit à petit de cette vie de lycéen.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'est quoi ce bordel, ce désordre, ce foutoir, où les mères retombent en enfance alors que leurs enfants en sont à peine sortis ?
Je te hais.
Je hais le monde entier.
Comment as-tu pu devenir une menace, toi qui étais le rempart, l'abri.
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Ton regard s'est mis à changer.
Par moments exalté, comme excité par une fièvre qui te brûle de l'intérieur et rend tes yeux trop brillants.
Par moments éteint, absent.
Comme un regard de cendres, qui ne se pose plus sur rien.
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Du trou noir de sa bouche surgissent encore, comme des rats noirs, des mots violents, vulgaires, obscènes. Des mots qu'elle n'a jamais dits avec une voix qu'elle n'a jamais eue.
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Et puis le reste est venu. Lentement. Insidieusement. Moins marrant.
Comme un poison qui, jour après jour, s'est mis à couler dans ton sang.
Comme un acide qui s'est mis à ronger doucement nos vies.
Comme un bulldozer qui s'est mis à saccager la mienne.
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Le toubib a dit que tu oublierais tout.
Même nos noms.
J’AIME MIEUX QUE TU CRÈVES AVANT
D’OUBLIER MON NOM.
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Vidéo de Irène Cohen-Janca
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