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sur 1839 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est avec une plume très poétique que Albert Cohen vient à écrire sur sa mère...

Maman, un des plus beaux mots de notre langue car il distille les plus beaux parfums de l'amour.
Maman, pour celle que nous sommes et celle qui nous a mis au monde.
Maman, ce prénom te va si bien toi présente à tous les rendez vous.

Albert Cohen semble éperdu de douleurs dans ce témoignage, meurtri et endeuillé par la mort de sa chérie comme il l'appelle. Il semble aussi rongé par la culpabilité de ne pas l'avoir suffisamment aimée, de ne pas lui avoir écrit plus souvent, de ne pas l'avoir appelée et dit tout haut tout l'amour qu'il lui porte.
J'aurai voulu entendre un cri d'amour plutôt qu'un cri de douleurs, un cri d'espoir plutôt que de désespoir.
Mais de ces confidences ombragées par la mélancolie, je transpire de la beauté et de la quintessence qui s'évaporent de ces lignes. Il aurait voulu serrer la gorge à la mort, je préfère serrer ma tendre mère et si elle n'était plus de ce monde, ce sont nos souvenirs et son éternel sourire que je serrerai fort contre moi. La mort semble vous envelopper Monsieur Cohen, plus que la vie qui bat encore dans vos paupières et dans la lumière de vos moments avec votre tendre mère.

Bien sûr qu'il faut laisser nos coeurs ouverts pour nos mères. Je n'ai pas ressenti le message subliminal que vous avez peut-être tenté de véhiculer ici mais j'en retiens une magie dans vos mots, telle une couverture de chair qui a frémi sous mon âme endormie.

La mélancolie désabuse l'amour alors que la lumière l'amplifie. Pour toutes les mères, c'est cette lumière que j'allume ce soir pour elles, où qu'elles soient.
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Lors de ses entretiens avec des journalistes et des critiques littéraires, Albert Cohen a régulièrement affirmé le caractère autobiographique de son récit qui constitue un « hommage » à sa mère décédée, un témoignage sur la « majesté de l'amour » maternel.

Albert Cohen a effectué un travail d'idéalisation visant à construire l'image d'une mère parfaite qui n'a vécu que pour et par son fils. Il exprime son désarroi et sa tristesse face à la mort de sa mère, aimante et attentionnée, et revient avec tendresse, et un sentiment de culpabilité, sur les moments passés avec elle, regrettant de ne pas lui avoir assez témoigné son amour et montré combien elle fut importante. Avec poésie et humanisme il décrit ainsi diverses scènes et ne cesse d'affirmer combien il aimerait qu'elle soit encore présente.

La première partie du livre est rythmée par une sorte de litanie lyrique exprimée par l'anaphore « jamais plus », tandis que la seconde partie est structurée avec l'anaphore « je la revois » ou « je revois ». le regret, toujours présent, et la fascination du souvenir guident l'écriture d'Albert Cohen qui se livre à la difficile narration du souvenir heureux.

Ce livre ne peut pas laisser indifférent, il est fait d'émotions et de sentiments forts, et le décalage entre l'éducation et les valeurs transmises par la mère et la vie moderne donne souvent lieu à des situations touchantes.
La mort de sa mère a été insupportable pour Albert Cohen, en fait la mort de toutes les mères est insupportable pour tous les fils. La vie est peu de choses, il faut profiter de ses proches quand il est encore temps. A lire.
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Naguère je me suis cassé les dents sur "Belle du seigneur", ne partageant pas au final l'enthousiasme de ses lecteurs...me sera-t-il possible de me réconcilier avec les chefs d'oeuvre d'Albert Cohen?

Ce livre est empli de tendresse et de délicatesse pour sa mère avec la récurrence de l'absence et du manque d'elle. Il est fait d'itérations, de retours en arrière, de petits riens aimants magnifiés comme dans la phrase : "Ma mère n'avait pas de Moi mais un fils".
Le texte a un style qui peut être oralisé, d'ailleurs Timsit a joué en 2017 cette ode en forme de supplique à la mère morte.

Pourquoi cette invocation de sa défunte mère m'a-t-elle parfois gêné aux entournures ?.. Peut-être à cause de son impudeur ou d'un trop plein débordant d'amour...
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Un poème sur 170 pages, quelle oeuvre, juste des mots mais pourtant. Touchant, triste, émouvant et parfois a la limite du pathétique ( selon Freud certainement). Mais quelle maman n'aurait pas aimé lire cet hommage. A lire ou a relire , la lecture sera différente selon qu'on ait 20, 40 ou 60 ans .
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Comment dire? Il y a plusieurs Albert Cohen dans Albert Cohen, et la facette qu'éclaire cet opus-là n'est pas ma préférée. Autant j'adore, que dis-je, j'adule l'auteur de Solal, Mangeclous et Belle du Seigneur, autant je me réjouis de la transfiguration artistique de sa misanthropie sélective, autant la misogynie du bonhomme me gratouille.
Or c'est cette dernière que je vois poindre derrière chaque ligne de ce livre pour sa mère, sa maman à lui rien qu'à lui, la seule et unique femme qui vaille la peine d'être femme, adulée parce qu'adulante, esclave au service exclusif de son fiston chéri. Ces pages d'amour sont certes splendides par moment, mais aussi légèrement malaisantes quand cet amour n'a pour objet que ce que l'auteur en retire, Pas une ligne sur un trait de personnalité propre à la mère, indépendant de lui, pas un mot sur ce qui constitua le bonheur de cette femme en dehors de son fils. Femme qui de sa vie n'aurait aimé que son fils comme Ariane n'aima que Solal. Vraiment?
Reste néanmoins des réflexions et passages admirables et terribles sur la mort et l'absurdité de la vie, ainsi qu'une honnêteté, une authenticité et une réelle souffrance dans le propos qui m'ont réellement touchée.
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Le Livre de ma Mère est un très beau texte, plein de tendresse et de sensibilité. Il faut dire que c'est un véritable roman d'amour, un hymne à l'amour maternel. Pas un hymne à l'amour passionné, tragique ; non, un hymne à l'amour simple qui, quotidiennement, fait preuve de patience, d'attention, d'esprit de sacrifice.
Un hymne de toute beauté, tellement tendre, tellement simple et tellement beau dans sa simplicité.
Ce n'est pas un texte savamment composé, mais il y a là une tendresse, une sensibilité que j'ai rarement vu en littérature. Et cela suffit. La tendresse y est tellement forte, tellement belle, l'écriture d'Albert Cohen est tellement évocatrice, tellement poétique, que ça marche. Ce n'était pas gagné d'avance. Ce n'est pas si facile d'écrire un livre avec pour seule intrigue-si tant est que c'est une intrigue-un sentiment de tendresse infinie. Ce n'est pas non plus si facile d'écrire un livre qui ambitionne d'être aussi beau et aussi tendre, sans pathos. Ce n'est pas non plus si facile d'écrire avec tant de justesse sur une tendresse tellement grande et tellement simple. Mais ça marche parfaitement, et ce livre, si simple, presque sobre, est beau, est poétique, est émouvant, respire la tendresse. Il n'y a pas un seul morceau qui sente la fausseté, la tendresse artificielle, tout y est convaincant.
Un très bel hommage à une mère disparue.
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Très beau roman autobiographique sur la mère, on ne peut que s identifier à Albert Cohen, nous avons tous une mère mais nous n avons pas la chance d avoir cette mère qui se dévoue, cette mère tendre, gentille, attentionnée. Ma mère à moi c était mon père, tendre, gentil, rigolo, ma mère était tout le contraire. Quand j'ai perdu mon père comme Albert Cohen j étais complètement anéanti et il faut insister sur le fait qu il faut absolument profiter des gens qu on aime avant qu il ne soit trop tard. Albert Cohen le dit si bien. Heureusement les rapports avec ma mère ont changé, elle est devenue une amie, ce qui est étrange c est que le père d Albert Cohen n apparaît presque pas à croire qu il n aurait pas exister ce serait pareil, ça en devient malsain.
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C'est une peine d'amour, un amour en peine, un cri du coeur. L'auteur raconte l'amour de sa mère et sa peine de l'avoir perdue.

Tous n'ont pas comme Cohen une mère qui vit complètement pour son enfant. Certains ont une fratrie qui répartit l'amour entre plusieurs personnes, d'autres ont une mère qui a sa propre vie et ses propres amis en plus de ses enfants, d'autres ont même, malheureusement, une mère peu chaleureuse, contrôlante ou acariâtre. Mais tous ressentiront un jour cette peine d'amour, ce manque dans leur vie lorsqu'ils deviendront orphelins.

Comme Cohen lorsque notre mère disparaitra, les petites choses qu'on lui reprochait seront celles qui nous manqueront tellement quand elle ne sera plus là. On ressentira aussi la culpabilité de ne pas avoir pris le temps de lui consacrer du temps. On regrettera les peines inutiles qu'on lui a parfois infligées et toutes les fois où on a oublié de lui dire qu'on l'aimait.

Le roman de Cohen n'est pas toujours agréable à lire, c'est une longue plainte, parfois répétitive, la douleur des autres n'est pas un spectacle réjouissant. Mais l'écriture est belle, l'émotion est vraie et outre l'attendrissement, la lecture pourra susciter une réflexion sur nos rapports avec nos propres parents.
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"Somptueuse, toi, ma plume d'or, va sur la feuille, va au hasard tandis que j'ai quelque jeunesse encore, va ton lent cheminement irrégulier, hésitant comme un rêve, cheminement gauche mais commandé. Va, je t'aime, ma seule consolation, va sur les pages où tristement je me complais et dont le strabisme morosement me délecte. Oui, les mots, ma patrie, les mots, ça console et ça venge. Mais ils ne rendront pas ma mère. Si remplis de sanguin passé battant aux tempes et tout odorant qu'ils puissent être, les mots que j'écris ne me rendront pas ma mère morte. Sujet interdit dans la nuit. Arrière, image de ma mère vivante lorsque je la vis pour la dernière fois en France, arrière, maternel fantôme."

"Le livre de ma mère" est un hommage à une mère disparue, l'histoire d'amour d'un fils pour elle. C'est aussi le livre de "tous les fils. Chacun de nous y reconnaîtra sa propre mère, sainte sentinelle courage et bonté, chaleur et regard d'amour."

Albert Cohen publie ce roman en 1954. Avec tendresse, souvenirs et quelques regrets, il évoque la femme qui l'a élevé et qui lui a porté tout son amour depuis l'enfance. Elle s'appelait Louise Judith Cohen. Elle a connu l'exil de Corfou à Marseille, puis l'adaptation, l'intégration, la reconstruction dans un pays et sa culture. C'était une épouse et une mère dévouée, courageuse et aimante.

Dans ce texte, l'auteur parle d'amour maternel, d'amour filial, de la perte, du deuil, des remords, et du sentiment de vide. Mais aussi d'une jeunesse marquée par les épreuves de la vie.

C'est un texte mélancolique, doux, poétique et très imagé.
Un magnifique hommage à une mère absente.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Inutile d'écrire des lignes et des lignes pour parler du Livre de ma mère. de son style magnifique, superbe, qui m'impressionnera toujours, Albert Cohen nous livre là une incroyable déclaration d'amour à sa mère morte et ô combien regrettée.
Le fond est extrêmement touchant, la forme est une merveille ! Ah ! les phrases d'Albert Cohen qui déjà m'avaient fait tourner la tête dans Belle du seigneur, si longues que l'on croirait pouvoir se rouler dedans à l'infini. Bien au-delà du message adressé à sa chère disparue, ce sont elles, ces phrases extraordinaires, qui m'ont touchée dans ce petit roman !

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