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3,66

sur 189 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En découvrant la quatrième de couverture de ce premier tome de ce qui sera une tétralogie (et oui, dur dur de trouver des « one-shot » maintenant), j'étais à la fois sceptique et curieuse. Sceptique car le coup de l'héroïne privée d'humanité et qui découvre les émotions et sentiments, ce n'est pas nouveau, ça ressemble étrangement à Glitch de Heather Anastasiu (également publié par Robert Laffont dans la Collection R) et que je n'avais que très moyennement aimé ; mais tout de même curieuse parce que je suis une éternelle optimiste persuadée de pouvoir trouver du bon dans n'importe quel titre !
Après un début un peu moyen et ne m'enthousiasmant pas des masses, je suis tombée sur la révélation qui a changé ma perception de ce premier tome et m'a fait dévorer la deuxième moitié. S'il n'y a pas vraiment de surprises au niveau de la personnalité des figures évoluant dans ce titre, le rythme et les révélations sont au rendez-vous et l'univers dystopique, bien que seulement ébauché pour le moment, semble avoir quelques belles choses à offrir.

Comme je le disais en introduction juste au dessus, la première partie du texte ne m'a que peu charmée. Certes, il faut un temps de mise en place de l'univers et des personnages qui y évoluent mais je n'y ai pas trouvé une grande originalité. Elysia qui est donc un clone, est achetée par une riche famille de l'île pour « remplacer » la fille aînée partie étudier sur le continent. Soeur et fille de substitution, objet de bon plaisir, la jeune « fille » est uniquement là pour obéir et combler ses propriétaires. On découvre son nouveau home sweet home en même temps qu'elle et on fait la connaissance de ce qui est dorénavant son entourage : une petite soeur douce et docile, un grand frère bridé par les désirs d'un père autoritaire, celui-ci étant particulièrement réfractaire à l'arrivée d'Elysia dans la famille et enfin, une mère à côté de la plaque qui occupe ses journées au club avec d'autres femmes aussi dénuées d'intérêt qu'elle. Alors qu'elle teste la natation et le plongeoir pour faire plaisir à sa nouvelle famille, Elysia se découvre des aptitudes extraordinaires et il ne fait rapidement plus de doutes que la jeune fille dont elle occupe le corps était une grande nageuse, avant sa mort. Notre héroïne se rend bientôt compte qu'elle possède encore les souvenirs de la vie passée de cette nageuse et que, pire que tout, elle ressent des émotions aussi variées que le plaisir de manger du chocolat ou la peur que quelqu'un découvre ses anomalies. Elle se lie d'amitié avec d'autres clones qui lui révèlent des informations intéressantes et rencontre les autres jeunes humains de l'île, notamment Tahir, le chouchou de ces demoiselles qui, après un grave accident de surf, est resté dans le coma plusieurs semaines et ne fait son grand retour sur l'île qu'après l'arrivée d'Elysia dans la bande.
Heureusement, après ce début un peu convenu, les choses s'accélèrent. L'héroïne se rend compte de la valeur de la vie et découvre surtout l'importance de la liberté et du libre-arbitre. Elle doit se battre pour que son statut de clone change de signification aux yeux des humains et découvre qu'elle n'est pas la seule à le penser… les clones ne sont peut-être pas si dénués d'humanité que ça ! Toute cette réflexion sur l'esclavage, le libre-arbitre et la société dans son ensemble m'a beaucoup plu. Ce n'est pas encore très poussé mais les bases sont là et c'est intéressant. Ce n'est pas vraiment très original mais je trouve le message important et bienvenu dans une lecture young adult. Après tout, les clones ne sont pas encore parmi nous mais l'esclavage d'êtres humains d'une autre couleur était monnaie courante il y a encore peu, sans parler des ventes d'humains toujours d'actualité en 2013 (la traite des blanches par exemple). Il est toujours bon de le rappeler. Qui plus est, et c'est à noter comme un point positif, Rachel Cohn ne fait pas vraiment de cadeaux à ses personnages et n'hésitent pas à en sacrifier quelques-uns pour le bon déroulement de l'histoire. C'est plus crédible et moins proche des oeuvres young adult un peu Bisounours que peuvent parfois proposer certains auteurs.

Outre ce message un peu « sérieux », Version BETA n'évite pas l'habituelle romance et même le triangle amoureux. de ce point de vue là, rien de vraiment neuf au soleil et peu de vrais frissons et émotions pour ma part mais ça reste acceptable et n'empiète pas trop trop sur le reste. Elysia fait la découverte des sentiments, sentiments normalement inexistants chez les clones et en profite pour se rapprocher de certains membres de son entourage. Je ne me suis pas particulièrement attachée à cette héroïne plutôt déterminée et rusée. Certaines de ses aventures (ce qu'on lui impose) sont révoltantes et la rendent alors émouvante mais sans plus. Même si elle possède des émotions humaines, elle reste un clone et je n'ai pas eu particulièrement d'empathie pour elle.
De façon générale, j'ai trouvé les autres personnages assez manichéens et sans trop de relief. Les méchants sont de vrais salauds ou de gros abrutis, les amis adolescents passent leur temps à se droguer pour échapper à leur quotidien, le grand frère fait tout pour plaire à son père quitte à mettre sa vie en danger… seul les personnages apparaissant dans les derniers chapitres me semblent un peu plus complexes. Et comme je pense qu'on va pouvoir les découvrir bien davantage dans le tome suivant, j'espère que celui-ci abritera des figures et des aventures avec plus de relief.
En revanche, la révélation concernant l'un des personnages secondaires est sans doute la plus jolie surprise de ma lecture. Je ne suis pas particulièrement perspicace et ai donc été très surprise en découvrant le pot aux roses lorsque l'héroïne l'annonce clairement. Dès cet instant, le livre a, à mon goût, pris une toute autre intensité et un tout autre intérêt. Plus de profondeur, une plus grande machination impliquant plus de monde et révélant l'ampleur prise par la recherche scientifique dans cette histoire. Intéressant et ouvrant de nouvelles perspectives pour le tome suivant. En espérant que l'auteure sache s'engouffrer correctement dans la brèche.

Côté « style », c'est toujours un peu la même chose avec la littérature young adult. Ce n'est pas transcendant, ce n'est pas non plus mauvais ; c'est juste correct et particulièrement fluide pour que les pages se tournent à une allure folle. Ici, Rachel Cohn ne s'encombre pas de longues descriptions mais parvient tout de même à nous offrir un univers que l'on n'a pas trop de mal à s'imaginer. de ce point de vue là, ça aurait pu être mieux à mon goût (j'aime bien avoir comme un film dans ma tête, les détails ont donc leur importance) mais cela reste convenable. L'auteure met surtout l'accent sur les sensations et émotions ressenties par son héroïne, héroïne qui découvre justement ce que sont ces deux choses. Dans cette optique, elle a évidemment choisi le point de vue interne. Si le « je » me permet parfois de me rapprocher énormément du héros et de vivre les choses en même temps que lui, ça n'a pas été totalement le cas dans Version BETA. Je pense que Rachel Cohn aurait pu insister davantage sur ce que ressent son héroïne en se rendant compte qu'elle a des réactions « humaines », mais c'est tout de même bien rendu.


Comme d'habitude (ou presque), la Collection R nous propose un titre divertissant et dont les pages se tournent à une vitesse folle. Mon appréciation aurait sans doute été meilleure si je n'avais pas senti comme un manque d'originalité dans la première partie du récit et assez peu d'empathie avec des personnages un peu trop manichéens la plupart du temps. En revanche, je félicite Rachel Cohn pour son approche de l'esclavage et j'espère que, dans la suite, elle saura tirer partie des belles perspectives qu'elle introduit dans les derniers chapitres. Affaire à suivre, donc !
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En commençant « Version Bêta », je ne savais pas vraiment où j'allais. La couverture est assez envoûtante et mystérieuse. La fille présente dessus est décrite comme la perfection à l'état pur. Je dois dire que l'auteure a très bien décrit, tout le long du livre, cette clone. Elle est vraiment belle et même parfois trop parfaite vis à vis des autres clones qui sont, eux, presque « normaux » bien que dépourvus d'âme.

Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le contexte. Je me disais « où est-ce qu'elle veut nous mener exactement ? ». Je ne sais pas combien de pages il m'a fallu, mais pas énormément. La lecture se fait rapidement car l'écriture est assez grosse et aussi fluide. Les descriptions sont riches, et on arrive très bien à s'imaginer où se trouvent les personnages, ce qu'ils voient, sentent, goûtent. On en serait presque jaloux !
Le monde qu'a créé de toute pièce l'auteure est vraiment génial. C'est surtout cette histoire de FantaSphère qui me plaît ! Elle a inventé un univers tout à elle, où elle est libre d'y faire ce qu'elle veut, d'inventer qui elle veut et d'y introduire n'importe quoi. Pour faire ça, il faut une imagination débordante et elle l'a.
Ce qui enrichit et nous pousse encore plus à entrer dans l'histoire est l'effet de la première personne du singulier. J'ai remarqué que de plus en plus d'auteurs utilisent ce procédé et ça me plaît. Ça nous permet de se lier plus facilement au personnage principal (ou pas) et d'être lui, de vivre lui, d'aimer comme lui, de « manger » comme lui. On se sent bien plus concerné par ce qui se passe, en fait.
Un autre point fort du livre, (en fait, je n'ai trouvé que des points forts, maintenant que j'y pense!) c'est que l'auteure connaît son monde sur le bout des doigts (ce qui est conseillé tout de même ^^) et nous dissimule des infirmations importantes de temps en temps, ce qui permet de comprendre, quand il faut, le monde qui entoure ses personnages. Ce qui est bien c'est qu'elle ne nous bourre pas de suite le crâne avec trop d'informations à assimiler.

Passons à l'histoire maintenant. Elysia est une jeune fille clonée pour servir des gens riches à Demesne, une île paradisiaque. En attendant d'être achetée, elle travaille dans une boutique de prêt-à-porter. Une acheteuse ne tardera pas à avoir des vues sur elle, et voudra se la procurer, coûte que coûte. C'est ainsi qu'elle arrivera dans une famille composée de parents et de leurs deux enfants (la troisième étant partie en études loin).
Les personnages, quant à eux, ont chacun leur caractère, ce qui les différencie sur plusieurs points.
Becky, la clone du magasin et amie de Elysia, est attachante, discrète et difficile à cerner. Ce n'est qu'au bout d'un moment que l'on comprend certaines de ses réactions.
Ivan, le nouveau « frère » de Elysia, est de suite attrayant et amusant. On s'y attache rapidement, il a de l'humour et s'inquiète parfois pour sa « soeur » clone. Ce n'est qu'au bout d'un temps qu'on sait vraiment qui il est et qu'il déplaît de plus en plus (enfin, de mon avis)
Mère, comme la prénomme Elysia, est très bizarre. Dès le début je l'ai trouvée trop gentille, proche et maternelle avec la fille qui est censée être clone et la servir. Je sentais qu'elle cachait des choses. Quant au père des enfants, le gouverneur de l'île, de suite je ne l'ai pas aimé. Il n'est pas du tout aimable envers Elysia et n'en veut même pas auprès d'eux et n'hésite pas à la dire à sa femme dès le début.
Liesel, quant à elle, est une petite tout à fait innocente et très attachante. Elle se prend rapidement d'affection avec Elysia et un lien grande soeur/petite soeur se forme rapidement. On voit que la clone commence de plus en plus à ressentir des choses qu'elle n'est pas censée posséder : la colère, la solitude, la terreur, l'amitié, le goût des aliments et l'amour...
Elle fera aussi la rencontre des amis de Ivan, qui l'envoie partout avec lui. Démence, Greer, Farzad et Tahir, le cousin de Farzad.
Je n'ai pas réussi à m'attacher à l'un des 3 premiers. Par contre, Tahir a quelque chose de secret et d'intrigant qui pousse à essayer de mieux le connaître et l'appréhender. Ce n'est que vers la fin que l'on apprend la vérité et là, elle est de taille. C'est tellement une chose à laquelle on ne s'attend pas, que l'on ne peut que être surpris.
Et à partir de là, les actions s'enchaînent. Je ne dirais pas que les 150 dernières pages sont intenses mais elles sont très intéressantes et on a envie que chaque personne qui y est confrontée s'en sorte (ou pas ^^). On apprend des choses dont on ne soupçonne même pas un petit quelque chose. Et lorsqu'on sait la vérité, on ne peut que se dire « bah oui, c'était tellement logique ! »

En résumé, encore une bonne histoire que nous fait découvrir la collection R. L'écriture est très fluide, facile à lire et l'univers rempli de beaucoup de subtilités à connaître pour vraiment apprécier ce que Rachel Cohn nous offre. Je n'ai qu'une chose à dire : vivement le tome 2 ! L'attente va être longue !


-- C'est quoi une « fille facile » ?
-- Une fille qui passe facilement à la casserole.
-- Qui passe quoi à la casserole ?
Imaginant Greer devant des plaques de cuisson, j'ai du mal à comprendre ce qui pourrait déplaire à Ivan.
-- Passer à la casserole, tu sais...
Sa figure, déjà rouge d'effort, vire à l'écarlate.
-- Qui couche quoi !
Je me demande quel rapport il peut bien y avoir entre un lit et une casserole.


Justine P.

Merci à Forbidden Book ( * ) de m'avoir permis de découvrir ce livre ainsi qu'à la collection R qui ne cesse de me donner envie de me procurer ses ouvrages.
Lien : http://lireunepassion.blogsp..
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De la dystopie prenante mais qui fait froid dans le dos ! Cohn aborde ici le clonage d'une manière innovante notamment grâce à un univers riche et à son personnage central attachant.
Il flotte dans l'oxygène enrichi de Demesne de faux airs de Gattaca et un soupçon du Meilleur des mondes ! Même si il n'y a au final aucun déjà vu ou pire copie de ces deux chefs-d'oeuvre traitant de l'eugénisme, je n'ai pu m'empêcher d'y penser, le parallèle est facile quand il y a déjà de tels monstres dans une thématique fantastique.

On se place là aussi dans un univers futuriste où seules comptent deux valeurs : beauté et richesse. Deux mauvais guides on s'en doute ! Suite à un conflit armé deux conditions possibles dans la société : celle des pauvres qui survivent tant bien que mal et subissent des intempéries dévastatrices, celle des riches qui contrôlent et se prélassent comme à Demesne...

C'est sur cette île que "naît" Elysia et à travers ces yeux innocents qu'on découvre le côté sombre de cet éden tropical pour privilégiés.
Sa famille d'accueil en premier lieu, avec cette mère insupportable et le père libidineux, promet à elle seule des évènements assez glauques ; de ce point de vue là on ne sera pas déçu, on sera même plus que servi ! Elysia ensuite, qui est un mystère pour elle-même et qui rend le lecteur très curieux. On s'inquiète souvent pour elle ainsi que pour son supposé dysfonctionnement qui la rend si humaine et son sort assez pénible.

Ce qui est étonnant avec ce roman c'est qu'à la lecture on se sent sur un chemin prévisible (les classiques de la dystopie et de la romance YA) et qu'on ne cesse de se faire surprendre ! C'est plus qu'agréable.

Mon seul bémol peut-être au sujet de la fin qui montre une certaine précipitation. Tout en gardant l'effet suspens et les révélations finales cette fin aurait pu être mieux soignée ! J'espère que le second tome reprendra la narration sur de bonnes bases et éclaircira un peu cette fin légèrement brouillonne.

En résumé j'ai passé un très agréable moment avec ce roman ! Elysia est une héroïne attachante et on plonge sans difficulté dans l'intrigue dont on fait défiler les pages à bon rythme.
Tout en gardant le schéma dystopique habituel et des nuances de romance Version Beta surprend son lecteur à maintes reprises, c'est une lecture atypique et prenante.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Je viens d'achever ma lecture et j'en ressors surprise. A vrai dire je ne savais pas à quoi m'attendre avec "Version Beta" mais tout ce que je sais c'est que j'étais plutôt réticente à l'idée de le lire. Je me suis quand même laissée tenter et j'ai bien fait ; j'ai été étonnée de la tournure de l'histoire, de l'écriture de l'auteure, des enjeux ... Je m'attendais à un roman rempli de termes techniques futuristes complexes, au lieu de ça j'ai découvert un excellent roman alternant humour, passion et suspense. L'histoire nous porte et nous encourage à continuer et on va de révélations en révélations. Personnellement j'en apprenais un peu plus à chaque page, on se laisse peu à peu entraîner par l'héroïne. Ce qui m'a plu, c'est surtout la chute. C'est le truc auquel personne ne s'attend - enfin pas moi du moins ;) - et laisse tout le monde sur sa faim... C'est avec impatience que j'attends le prochain tome !
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Roman jeunesse de science-fiction qui tient en haleine tout le long.
Il s'agit de l'histoire d'Elysia, un clone fabriqué pour servir de fille de remplacement à des gens riches qui s'ennuient. Même si les clones ne sont pas supposés avoir de sentiments ni de pensée propre, un défaut de fabrication fait en sorte que ce n'est pas du tout le cas pour Elysia. Elle apprendra vite à ressentir la colère, la peur, mais aussi l'amitié et l'amour. Dans la famille pleine de secrets où Elysia vit, elle ne sera pas non plus au bout de ses découvertes. Les derniers chapitres du roman sont particulièrement intrigants et le lecteur a bien envie de connaître la suite.

Surtout pour les amateurs de science-fiction, ce roman fait un peu penser (par certaines similitudes) au film "L'île" (The Island - avec Scarlett Johanson)
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Commenr résister à cette couverture aussi magnifique qu'intrigante ?
Pour tous bibliophiles, l'illustration de Version Bêta est un véritable chant des sirènes. Impossible d'y résister.
La texture irisée, les yeux, vides, mais hypnotisants de la jeune fille, sa beauté parfaite, le tatouage nacré attirent instantanément ....
.... et entraîne irrémédiablement la lecture du roman....

Qu'en est-il et par où commencer ?
Ce roman jeunesse est pour moi un mélange - réussi et original- d'utopie, de Candide de Voltaire et du film The Island.....

L'île de Demesne, chef d'oeuvre de paix et d'harmonie artificielle, protège les humains les plus fortunés de la réalité. Tout y est (trop) parfait , jusqu'à rendre dépendant les habitants des conditions de vie de l'île, comme l'oxygène enrichi qui procure détente et sérénité...On y voit la recherche d'un ailleurs idéal tel qu'on l'a vu apparaître au XVIe, tel que Baudelaire le recherchait dans son Invitation au voyage où "tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté"... un rêve au milieu d'une ère d'incertitudes et de tourments.
La prose efficace de Rachel Cohen nous fait partager ce bien-être, cette "ataraxie" si mentionnée dans le roman. On partage, on devine et et on ressent ces décors grandioses et la langueur quotidienne qui s'y propage.

Mais au milieu de ce petit Eden surgissent des questions éthiques de liberté, d'équité avec l'existence de clones qui servent les humains et se plient à leur moindre caprice. Elysia, comme tous les autres clones, est censée être dépourvue d'âme et de sentiments. Mais l'adoration du chocolat et les flammes de l'amour viennent rayer cette certitude humaine. S'ensuivent des questions d'ordre existentiel : pourquoi servir d'autres ? pourquoi ne pas avoir le droit d'aimer sans que cela soit considéré comme une défaillance ? Pourquoi ne pas avoir sa propre vie ? ses propres droits ? A l'image d'Evan Mac Gregor et de Scarlett Johansonn qui veulent vivre non plus à travers leurs "originaux" mais pour eux-mêmes dans le film de science-fiction The Island....

De plus, le fait qu'Elysia soit normalement "vierge" de tout sentiment parasite et obéisse à une base de données réduites lui donne - en tout cas, au début du roman - une candeur et une fraîcheur qui permet de dénoncer les travers et les excès d'une société favorisée, protégée, d'une élite qui se croit tout permis comme la consommation de drogue, par exemple..... comme Voltaire qui utilisait son personnage Candide pour dresser un portrait virulent de la société de son époque. Une idée novatrice et originale qui fait la force du roman puisqu'on assiste petit à petit à la fin de l'innocence et à la naissance de l'émancipation d'Elysia..... une sorte d'ange déchu qui perd sa virginité....

A travers le concept de la version Bêta, c'est-à-dire de la création de clones adolescents, on peut y lire une métaphore du mal-être accompagnant cette période si délicate de la vie, ce malaise , ces réactions à fleur de peau si caractéristiques de ces jeunes si vulnérables qui ont encore un pied dans l'enfance et un autre dans le monde adulte, sans avoir où se positionner. Les Ingérables sont ces ados qui réclament leur indépendance et leur autonomie, loin de tout cartel parental ou social.....

Un roman riche, donc, qui pose et soulève de nombreuses interrogations sur la vie, la mort, la liberté, les droits entre les humains porté par des personnages forts, un cadre exotique dépaysant et une prose limpide.

Pourquoi donc pas cinq étoiles ?
J'avoue que j'ai hésité mais les échos de déjà-vu dans d'autres best-sellers jeunesse m'ont empêchée de les mettre....
Reflets, similitudes, correspondances sont nombreux entre Version Bêta et les trilogies Délirium, Hunger Games, Promise et Divergent(e)......
Invulnérables, Vulnérables, Résistants, Divergent, Anomalies, Aberrations, Défaillants, Ingérables , Insurgés impossible de ne pas établir des ponts entre ces étiquettes portant sur des êtres marginaux qui, tous, se réclament libres en dépit de leurs différences.
Elysia, à l'instar de Katniss, devient le symbole de l'insurrection, de la rébellion qu'une minorité attend depuis longtemps, le porte-paroles d'une nouvelle génération qui n'entend pas se faire dicter sa conduite....
S'enfuir vers un ailleurs libre pour retrouver des combattants de la liberté avec un Alex rapproche dangereusement Elysia de l'héroïne de Délirium, Lena....

Ajoutez à cela quelques facilités scénaristiques (Elysia enceinte - le retour de son originale) sur la fin du roman pour arriver au terme de la 1ère partie et voilà pourquoi je ne suis pas allée jusqu'à la notation maximale...

Il est bien sûr évident que j'attends avec impatience la suite de cette tétralogie, ce roman étant d'une très belle qualité d'ensemble, et son adaptation cinématographique qui, à l'évidence, a déjà commencé.....
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un roman original et intéressant où l'amour entre deux personnes n'est pas pleinement au centre de l'intrigue mais où c'est l'amour de soi qui domine. c'est bien écrit, avec beaucoup de rebondissement et du suspens. La fin est un peu rapide à mon goût où tout s'accélère, mais il reste encore beaucoup d'énigmes à résoudre ce qui fait que ce premier tome donne une bonne base pour un saga intéressante.
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Reçu à mon anniversaire il y a deux ans, Version Beta avait tout pour me plaire avec un résumé alléchant et une couverture très jolie ! Je l'ai laissé dormir dans ma pile à lire jusqu'à ce qu'une envie subite se déclare il y a quelques semaines...

L'île Demesne est un lieu paradisiaque superbement bien décrit : une végétation luxuriante, des maisons construites avec des matériaux "naturels" pour se fondre dans le paysage, un sable fin et des vagues bleues violettes, un air adoucissant,... Un rêve qui devient réalité, mais seulement pour les personnes riches, extrêmement riches devrais-je dire. En effet, cette île située comme hors du temps est seulement habitée par les plus grandes fortunes de la planète... et par des clones ! Car l'air modifiée sur l'île rend ses habitants oisifs, et quoi de meilleur que la création de clones qui ne ressentent rien ? Mais n'oublions pas que la perfection n'existe pas, ce que certaines personnes n'avaient guère conscience ou ont décidé d'oublier...

On débute notre lecture avec Elysia, un clone qui vient de "naître" ! Un excellent point puisqu'on découvre cette île en même temps que le personnages principal. Je ne me suis pas sentie perdue, on apprend à connaître Elysia peu à peu avec sa curiosité qui nous est assez utile pour comprendre ce monde. le début est assez lent, mais je pense qu'il est nécessaire pour poser les bases ! Puis j'ai trouvé le récit captivant avec une écriture assez simple, je tournais les pages sans difficulté...

L'histoire est assez prévisible, et si vous voulez la lire, je vous conseille de survoler le résumé car celui-ci en dévoile trop à mon goût... J'étais plus ou moins étonnée par ce qu'il se passait, mais j'ai quand même passé un bon moment de détente ! Puis Elysia est attachante du fait qu'on connaisse ses pensées et qu'elle ne soit au final pas qu'un clone dénudé de sentiments... du coup, lorsque les gens de Demesne la traitaient comme un objet, c'était choquant !

Après, j'ai été déçue au niveau des sentiments des personnages que je n'éprouvais pas forcément... C'est important dans une lecture d'avoir de la compassion, de la peine, de la joie pour eux ! Il y a des personnages que je n'ai pas aimé durant cette lecture, mais pour Elysia et surtout à la fin, ce n'était pas ça... J'étais intriguée par ce qu'elle vivait, mais c'est tout...

Pour parler de la fin, j'avoue avoir été assez blasée. Ce qui arrive à Elysia m'a rappelée d'autres histoires young adult et je n'ai donc pas été convaincue... Puis je n'ai pas compris le choix d'Elysia concernant un personnage, sa décision m'a parue un peu absurde. Après, si la suite sort en français, je la lirai mais ce ne sera pas une priorité !

Pour finir, mon avis sonne mitigé mais je garde un bon souvenir de ma lecture ! le cadre est bien décrit, l'histoire est sympa à suivre,... Des petits points m'ont déplue mais si vous cherchez une dystopie prenante et qui se lit vite, Version Beta pourra vous plaire !
Lien : http://un-univers-de-livres...
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Elysia se réveille, âgée de 16 ans, dans un corps humain… sans âme : c'est un clone.

Un clone est un être sans âme qui n'a ni sentiment, ni envie. Il a sa base de données rempli des infos nécessaires au bien-être de ses propriétaires. Elysia ne doit pas déroger à ces règles. Mais lorsqu'elle a été achetée par un couple de l'île merveilleuse de Demesne, elle découvre petit à petit qu'elle a le goût aux aliments. Et pire encore, elle a des visions de souvenirs de son originale.

Va alors commencer un long chemin qui la mènera de « clone » à « défaillante ». Mais elle doit à tout prix le garder secret pour elle afin d'éviter d'être éliminée. Et la tâche ne sera pas facile. Elle va vivre longtemps accompagnée d'ados de son âge, accros à la raxie (dérivés des petites pilules blanches ^^) Drogue qui les mène à la totale Ataraxie (le bonheur). Or, la raxie a tendance à rendre un clone sain en « défaillant ». Et compliquer la vie d'Elysia, mais pas d'une manière qu'elle attend.

Enfin une histoire qui change de l'ordinaire. Elle est fraîche et très agréable à lire. J'ai mis du temps à finir le livre mais cela n'était vraiment pas dû à l'histoire mais à ma propre fatigue, et je me suis sentie vraiment frustrée de m'endormir trop vite.

La narration est bien menée, de façon intelligente, de sorte qu'on est happée par le présent de l'histoire en s'imaginant une tonne de fins possibles et on ne s'attend pas du tout à celle qui va arriver. Et j'adore être surprise. Une très bonne lecture.
Lien : http://www.kerandre.fr/kprec..
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Version bêta est un dystopie qui fait quand même un peu froid dans le dos ! Une île paradisiaque, Demesme, réservée aux plus riches dont la teneur en oxygène est tellement euphorisante que la population possède toute une floppée de clône pour satisfaire leurs moindres désirs.

Elysia est donc une jeune clone, une version BÊTA : alors que les clones sont généralement adultes, elle est adolescente, période ô combien difficile dans la vie ! Elysia a donc plusieurs « dysfonctionnement » : elle possède des visions du passé de la personne à partir de laquelle elle a été clonée, elle est capable de sentir le goût des aliments (alors que les clones normaux, non) et surtout, elle ressent des sentiments ! Elle est d'ailleurs « hantée » par l'image d'un beau surfer blond… Si intrigant…

Elysia est achetée et arrive dans sa nouvelle famille et son rôle sera de les distraire. Elle rempli son rôle à merveille, parfois sans même sans rendre compte. Mais la famille dans laquelle elle est tombée n'est pas la plus parfaite. Ils sont beaux, ils ont de l'argent certes mais entre une mère à moitié folle et alcoolique et un père libidineux, les choses vont vite se compliquer pour Elysia.

Elysia est très attachante. On découvre le monde de Demesme en même temps qu'elle et, bien qu'elle soit dotée d'une base de données intégrée, elle n'est pas très au fait avec les métaphores ou encore avec l'ironie ce qui amène beaucoup de scènes cocasses, pleines d'humour ! Un régal !

Version bêta a su m'étonner ! L'histoire est épatante, l'évolution d'Elysia est passionnante : difficile de lâcher ce livre ! La fin m'a laissée bouche bée mais également un peu dubitative... J'attends que le tome 2 nous donne quelques explications !

Je tiens également à dire que j'a trouvé la couverture très jolie et très soignée ! C'est elle qui m'a d'abord attiré vers ce livre. Ensuite, en lisant et en découvrant que son tatouage est censé être un lis, j'ai trouvé le tatouage un peu hors sujet. Il ressemble à tout sauf à un lis... Mais ce n'est qu'un détail ! ^^
Lien : http://deslivresenpagaille.e..
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