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3,66

sur 189 notes
En découvrant la quatrième de couverture de ce premier tome de ce qui sera une tétralogie (et oui, dur dur de trouver des « one-shot » maintenant), j'étais à la fois sceptique et curieuse. Sceptique car le coup de l'héroïne privée d'humanité et qui découvre les émotions et sentiments, ce n'est pas nouveau, ça ressemble étrangement à Glitch de Heather Anastasiu (également publié par Robert Laffont dans la Collection R) et que je n'avais que très moyennement aimé ; mais tout de même curieuse parce que je suis une éternelle optimiste persuadée de pouvoir trouver du bon dans n'importe quel titre !
Après un début un peu moyen et ne m'enthousiasmant pas des masses, je suis tombée sur la révélation qui a changé ma perception de ce premier tome et m'a fait dévorer la deuxième moitié. S'il n'y a pas vraiment de surprises au niveau de la personnalité des figures évoluant dans ce titre, le rythme et les révélations sont au rendez-vous et l'univers dystopique, bien que seulement ébauché pour le moment, semble avoir quelques belles choses à offrir.

Comme je le disais en introduction juste au dessus, la première partie du texte ne m'a que peu charmée. Certes, il faut un temps de mise en place de l'univers et des personnages qui y évoluent mais je n'y ai pas trouvé une grande originalité. Elysia qui est donc un clone, est achetée par une riche famille de l'île pour « remplacer » la fille aînée partie étudier sur le continent. Soeur et fille de substitution, objet de bon plaisir, la jeune « fille » est uniquement là pour obéir et combler ses propriétaires. On découvre son nouveau home sweet home en même temps qu'elle et on fait la connaissance de ce qui est dorénavant son entourage : une petite soeur douce et docile, un grand frère bridé par les désirs d'un père autoritaire, celui-ci étant particulièrement réfractaire à l'arrivée d'Elysia dans la famille et enfin, une mère à côté de la plaque qui occupe ses journées au club avec d'autres femmes aussi dénuées d'intérêt qu'elle. Alors qu'elle teste la natation et le plongeoir pour faire plaisir à sa nouvelle famille, Elysia se découvre des aptitudes extraordinaires et il ne fait rapidement plus de doutes que la jeune fille dont elle occupe le corps était une grande nageuse, avant sa mort. Notre héroïne se rend bientôt compte qu'elle possède encore les souvenirs de la vie passée de cette nageuse et que, pire que tout, elle ressent des émotions aussi variées que le plaisir de manger du chocolat ou la peur que quelqu'un découvre ses anomalies. Elle se lie d'amitié avec d'autres clones qui lui révèlent des informations intéressantes et rencontre les autres jeunes humains de l'île, notamment Tahir, le chouchou de ces demoiselles qui, après un grave accident de surf, est resté dans le coma plusieurs semaines et ne fait son grand retour sur l'île qu'après l'arrivée d'Elysia dans la bande.
Heureusement, après ce début un peu convenu, les choses s'accélèrent. L'héroïne se rend compte de la valeur de la vie et découvre surtout l'importance de la liberté et du libre-arbitre. Elle doit se battre pour que son statut de clone change de signification aux yeux des humains et découvre qu'elle n'est pas la seule à le penser… les clones ne sont peut-être pas si dénués d'humanité que ça ! Toute cette réflexion sur l'esclavage, le libre-arbitre et la société dans son ensemble m'a beaucoup plu. Ce n'est pas encore très poussé mais les bases sont là et c'est intéressant. Ce n'est pas vraiment très original mais je trouve le message important et bienvenu dans une lecture young adult. Après tout, les clones ne sont pas encore parmi nous mais l'esclavage d'êtres humains d'une autre couleur était monnaie courante il y a encore peu, sans parler des ventes d'humains toujours d'actualité en 2013 (la traite des blanches par exemple). Il est toujours bon de le rappeler. Qui plus est, et c'est à noter comme un point positif, Rachel Cohn ne fait pas vraiment de cadeaux à ses personnages et n'hésitent pas à en sacrifier quelques-uns pour le bon déroulement de l'histoire. C'est plus crédible et moins proche des oeuvres young adult un peu Bisounours que peuvent parfois proposer certains auteurs.

Outre ce message un peu « sérieux », Version BETA n'évite pas l'habituelle romance et même le triangle amoureux. de ce point de vue là, rien de vraiment neuf au soleil et peu de vrais frissons et émotions pour ma part mais ça reste acceptable et n'empiète pas trop trop sur le reste. Elysia fait la découverte des sentiments, sentiments normalement inexistants chez les clones et en profite pour se rapprocher de certains membres de son entourage. Je ne me suis pas particulièrement attachée à cette héroïne plutôt déterminée et rusée. Certaines de ses aventures (ce qu'on lui impose) sont révoltantes et la rendent alors émouvante mais sans plus. Même si elle possède des émotions humaines, elle reste un clone et je n'ai pas eu particulièrement d'empathie pour elle.
De façon générale, j'ai trouvé les autres personnages assez manichéens et sans trop de relief. Les méchants sont de vrais salauds ou de gros abrutis, les amis adolescents passent leur temps à se droguer pour échapper à leur quotidien, le grand frère fait tout pour plaire à son père quitte à mettre sa vie en danger… seul les personnages apparaissant dans les derniers chapitres me semblent un peu plus complexes. Et comme je pense qu'on va pouvoir les découvrir bien davantage dans le tome suivant, j'espère que celui-ci abritera des figures et des aventures avec plus de relief.
En revanche, la révélation concernant l'un des personnages secondaires est sans doute la plus jolie surprise de ma lecture. Je ne suis pas particulièrement perspicace et ai donc été très surprise en découvrant le pot aux roses lorsque l'héroïne l'annonce clairement. Dès cet instant, le livre a, à mon goût, pris une toute autre intensité et un tout autre intérêt. Plus de profondeur, une plus grande machination impliquant plus de monde et révélant l'ampleur prise par la recherche scientifique dans cette histoire. Intéressant et ouvrant de nouvelles perspectives pour le tome suivant. En espérant que l'auteure sache s'engouffrer correctement dans la brèche.

Côté « style », c'est toujours un peu la même chose avec la littérature young adult. Ce n'est pas transcendant, ce n'est pas non plus mauvais ; c'est juste correct et particulièrement fluide pour que les pages se tournent à une allure folle. Ici, Rachel Cohn ne s'encombre pas de longues descriptions mais parvient tout de même à nous offrir un univers que l'on n'a pas trop de mal à s'imaginer. de ce point de vue là, ça aurait pu être mieux à mon goût (j'aime bien avoir comme un film dans ma tête, les détails ont donc leur importance) mais cela reste convenable. L'auteure met surtout l'accent sur les sensations et émotions ressenties par son héroïne, héroïne qui découvre justement ce que sont ces deux choses. Dans cette optique, elle a évidemment choisi le point de vue interne. Si le « je » me permet parfois de me rapprocher énormément du héros et de vivre les choses en même temps que lui, ça n'a pas été totalement le cas dans Version BETA. Je pense que Rachel Cohn aurait pu insister davantage sur ce que ressent son héroïne en se rendant compte qu'elle a des réactions « humaines », mais c'est tout de même bien rendu.


Comme d'habitude (ou presque), la Collection R nous propose un titre divertissant et dont les pages se tournent à une vitesse folle. Mon appréciation aurait sans doute été meilleure si je n'avais pas senti comme un manque d'originalité dans la première partie du récit et assez peu d'empathie avec des personnages un peu trop manichéens la plupart du temps. En revanche, je félicite Rachel Cohn pour son approche de l'esclavage et j'espère que, dans la suite, elle saura tirer partie des belles perspectives qu'elle introduit dans les derniers chapitres. Affaire à suivre, donc !
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Version Beta est un livre que j'attendais depuis longtemps. J'en ai entendu parler plusieurs mois avant sa sortie et j'avais hâte qu'il soit traduit !

L'histoire se passe dans un futur indéterminé mais proche du nôtre. Des événements tragiques rendent la vie dure sur le Continent. Il existe cependant une île paradisiaque nommée Demesne. Seuls les plus riches peuvent y vivre. L'air y est d'une pureté exceptionnelle, les paysages sont sublimes et tout se déroule à merveille dans cet endroit grâce aux scientifiques qui l'ont créée. L'atmosphère y est telle que les employés ne peuvent travailler. Cela leur est physiquement impossible, même pour les plus obstinés : l'air purifiée les détend de trop. le docteur Lusardi a donc crée des clones, à partir de défunts êtres humains. Les clones sont dépourvus d'âmes, ils ont les traits physiques de leurs originaux et leurs capacités mais aucun souvenir. Ces clones ne peuvent pas non plus éprouver de sentiments et sont totalement hermétiques à la beauté de l'île. Elysia est une « Version Beta ». C'est la première adolescente mise au point (les autres étant tous adultes). Une mère de famille décide de l'acheter, son adolescente étant partie étudier sur le Continent, elle se sent seule bien qu'elle ait deux autres enfants.

Elysia a 16 ans. Rapidement, elle se rend compte qu'elle est différente, elle ressent des choses qu'elle ne devrait pas. Elle décide donc de s'en cacher, certaine qu'on la tuera si on le découvre. L'histoire se met en place progressivement. le début peut paraître un peu long, le temps que Rachel Cohn place les bases et nous explique la vie sur Demesne.
Malgré ce début un peu lent, je ne me suis pas ennuyée pour autant. L'action arrive petit à petit et les révélations sont au rendez-vous !

J'ai été fascinée par cette île paradisiaque, n'est-ce pas le rêve de tout être humain ?
La seconde partie du livre est très prenante, je lisais facilement 100 à 150 pages d'une traite, sans avoir vu le temps passer. Les derniers chapitres m'ont laissée bouche bée. Je ne m'attendais absolument pas à ces révélations et je tire mon chapeau à Rachel Cohn ! Quelle surprise ! Je vais me jeter sur le second tome dès sa sortie, c'est sûr !

Je le conseille à ceux qui aiment la dystopie, car cette saga est très différente des autres. Ce premier tome nous fait vraiment réfléchir sur la condition humaine : un tel mode de vie nécessiterait un retour à l'esclavage, le progrès n'entraînerait-il pas un bon en arrière, au final ?

Ce livre est mon second gros coup de coeur de la Collection R, juste après Starters. A lire absolument !
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En commençant « Version Bêta », je ne savais pas vraiment où j'allais. La couverture est assez envoûtante et mystérieuse. La fille présente dessus est décrite comme la perfection à l'état pur. Je dois dire que l'auteure a très bien décrit, tout le long du livre, cette clone. Elle est vraiment belle et même parfois trop parfaite vis à vis des autres clones qui sont, eux, presque « normaux » bien que dépourvus d'âme.

Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le contexte. Je me disais « où est-ce qu'elle veut nous mener exactement ? ». Je ne sais pas combien de pages il m'a fallu, mais pas énormément. La lecture se fait rapidement car l'écriture est assez grosse et aussi fluide. Les descriptions sont riches, et on arrive très bien à s'imaginer où se trouvent les personnages, ce qu'ils voient, sentent, goûtent. On en serait presque jaloux !
Le monde qu'a créé de toute pièce l'auteure est vraiment génial. C'est surtout cette histoire de FantaSphère qui me plaît ! Elle a inventé un univers tout à elle, où elle est libre d'y faire ce qu'elle veut, d'inventer qui elle veut et d'y introduire n'importe quoi. Pour faire ça, il faut une imagination débordante et elle l'a.
Ce qui enrichit et nous pousse encore plus à entrer dans l'histoire est l'effet de la première personne du singulier. J'ai remarqué que de plus en plus d'auteurs utilisent ce procédé et ça me plaît. Ça nous permet de se lier plus facilement au personnage principal (ou pas) et d'être lui, de vivre lui, d'aimer comme lui, de « manger » comme lui. On se sent bien plus concerné par ce qui se passe, en fait.
Un autre point fort du livre, (en fait, je n'ai trouvé que des points forts, maintenant que j'y pense!) c'est que l'auteure connaît son monde sur le bout des doigts (ce qui est conseillé tout de même ^^) et nous dissimule des infirmations importantes de temps en temps, ce qui permet de comprendre, quand il faut, le monde qui entoure ses personnages. Ce qui est bien c'est qu'elle ne nous bourre pas de suite le crâne avec trop d'informations à assimiler.

Passons à l'histoire maintenant. Elysia est une jeune fille clonée pour servir des gens riches à Demesne, une île paradisiaque. En attendant d'être achetée, elle travaille dans une boutique de prêt-à-porter. Une acheteuse ne tardera pas à avoir des vues sur elle, et voudra se la procurer, coûte que coûte. C'est ainsi qu'elle arrivera dans une famille composée de parents et de leurs deux enfants (la troisième étant partie en études loin).
Les personnages, quant à eux, ont chacun leur caractère, ce qui les différencie sur plusieurs points.
Becky, la clone du magasin et amie de Elysia, est attachante, discrète et difficile à cerner. Ce n'est qu'au bout d'un moment que l'on comprend certaines de ses réactions.
Ivan, le nouveau « frère » de Elysia, est de suite attrayant et amusant. On s'y attache rapidement, il a de l'humour et s'inquiète parfois pour sa « soeur » clone. Ce n'est qu'au bout d'un temps qu'on sait vraiment qui il est et qu'il déplaît de plus en plus (enfin, de mon avis)
Mère, comme la prénomme Elysia, est très bizarre. Dès le début je l'ai trouvée trop gentille, proche et maternelle avec la fille qui est censée être clone et la servir. Je sentais qu'elle cachait des choses. Quant au père des enfants, le gouverneur de l'île, de suite je ne l'ai pas aimé. Il n'est pas du tout aimable envers Elysia et n'en veut même pas auprès d'eux et n'hésite pas à la dire à sa femme dès le début.
Liesel, quant à elle, est une petite tout à fait innocente et très attachante. Elle se prend rapidement d'affection avec Elysia et un lien grande soeur/petite soeur se forme rapidement. On voit que la clone commence de plus en plus à ressentir des choses qu'elle n'est pas censée posséder : la colère, la solitude, la terreur, l'amitié, le goût des aliments et l'amour...
Elle fera aussi la rencontre des amis de Ivan, qui l'envoie partout avec lui. Démence, Greer, Farzad et Tahir, le cousin de Farzad.
Je n'ai pas réussi à m'attacher à l'un des 3 premiers. Par contre, Tahir a quelque chose de secret et d'intrigant qui pousse à essayer de mieux le connaître et l'appréhender. Ce n'est que vers la fin que l'on apprend la vérité et là, elle est de taille. C'est tellement une chose à laquelle on ne s'attend pas, que l'on ne peut que être surpris.
Et à partir de là, les actions s'enchaînent. Je ne dirais pas que les 150 dernières pages sont intenses mais elles sont très intéressantes et on a envie que chaque personne qui y est confrontée s'en sorte (ou pas ^^). On apprend des choses dont on ne soupçonne même pas un petit quelque chose. Et lorsqu'on sait la vérité, on ne peut que se dire « bah oui, c'était tellement logique ! »

En résumé, encore une bonne histoire que nous fait découvrir la collection R. L'écriture est très fluide, facile à lire et l'univers rempli de beaucoup de subtilités à connaître pour vraiment apprécier ce que Rachel Cohn nous offre. Je n'ai qu'une chose à dire : vivement le tome 2 ! L'attente va être longue !


-- C'est quoi une « fille facile » ?
-- Une fille qui passe facilement à la casserole.
-- Qui passe quoi à la casserole ?
Imaginant Greer devant des plaques de cuisson, j'ai du mal à comprendre ce qui pourrait déplaire à Ivan.
-- Passer à la casserole, tu sais...
Sa figure, déjà rouge d'effort, vire à l'écarlate.
-- Qui couche quoi !
Je me demande quel rapport il peut bien y avoir entre un lit et une casserole.


Justine P.

Merci à Forbidden Book ( * ) de m'avoir permis de découvrir ce livre ainsi qu'à la collection R qui ne cesse de me donner envie de me procurer ses ouvrages.
Lien : http://lireunepassion.blogsp..
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Une couverture rose irisée, au touché satin, tout en douceur, un visage inexpressif aux yeux violets et voilà ma curiosité piquée au vif !

Elysia se réveille. Elle vient de naitre et a déjà 16 ans. C'est un clone. Son « originale » est morte et de elle est née de celle-ci. Née pour servir les humains qui vivent sur une île paradisiaque, où rien n'est laissé au hasard, où tout est fait pour qu'ils n'aient rien à faire d'autre que paresser. Elysia sait quelle est sa mission, et s'y plie sans rechigner. Elle est là pour ça, et fait ce qu'on lui demande. Saut qu'on est jamais à l'abri d'un grain de sable dans le mécanisme…

Dès le début j'ai été happé par le livre. Fascinée par la technologie des clones et de découvrir un monde où les humains en asservissent d'autres. Ce mode de fonctionnement est tellement différent du mien que j'étais avide de le connaître. Cette découverte se fait à travers les yeux d'Elysia, nouvelle née de 17 ans, un chouilla naïve et pleine de compassion. Nous explorons donc ce monde sans apriori, nous familiarisant avec son fonctionnement, sa hiérarchie, ses loisirs, les lois qui la régissent. Nous émerveillant de certaines technologies et nous scandalisant de certaines pratiques qui paraissent si simples et désuètes sur cette île merveilleuse. Cette île m'a tout bonnement fascinée !
J'ai aussi beaucoup aimé le personnage d'Elysia, naïve et docile au départ, et qui petit à petit, au fur et à mesure qu'elle découvre et comprend les choses, évolue et commence à manifester son désaccord avec certaines pratiques. Lentement, elle va ouvrir les yeux et va essayer à son niveau de changer les choses, tout en étant consciente de ses limites. Cette demoiselle créée pour servir se métamorphose tout le long du livre pour mon plus grand bonheur !
J'aime les histoires atypiques, les personnages forts, les fins qui me laissent sur le cul, et ce livre réuni ces trois éléments. Je l'ai lu très vite, porté par le style fluide de l'auteure, par ses descriptions si réalistes, par ses personnages et par l'avancée de l'histoire ! Je trépigne donc de connaître la suite des aventures d'Elysia.
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Introductif, mais sympathique.



Une fois n'est pas coutume, ce Collection R ne m'a pas été offert en partenariat. Je me le suis procuré par mes propres moyens il y a maintenant un moment (en avril 2013 pour être précise !!) parce qu'il me faisait trop envie, par les promesses que semblait envoyer son résumé, et par son envoûtante couverture. Elle est belle hein ? :)

Bref, il est arrivé chez moi, et le pauvre a du attendre que je me décide à m'occuper de son cas.

Version Beta est à la base apparemment une tétralogie (4 tomes pour les néophites !). de toute évidence, ce premier tome étant paru dans la Collection R en 2012, il semblerait que nous n'aurons jamais la suite.

C'est assez dommage, car ce tome 1 est sympathique, mais clairement introductif à l'univers. Nous n'avons ici que les bases des idées que Rachel Cohn a imaginées pour son héroïne, et la révolution des clones qui gronde tout doucement dans ce premier opus.

En effet, Version Beta est une histoire de clonage. Sur l'île de Demesne, tout est parfait. Cette île est un vrai paradis sur Terre. Tout y est conçu pour que l'être humain n'ait qu'à profiter de la vie et de la douceur de ce paysage idyllique. Un océan violet appelé Io, une atmosphère enrichie en oxygène, qui procure aux chanceux habitants un bien-être incomparable, une zénitude. Des villas luxueuses...
Bien sûr, les habitants de Demesne sont riches, et ne sont pas là pour travailler. Ils avaient au départ embauché des humains pour les servir dans tous les domaines, dans les maisons, dans les luxueux équipements, des masseurs, des serveurs, des femmes de ménage, des nourrices. Mais très vite, l'atmosphère détendue et l'invitation au farniente générale les gagnait et ils ne faisaient plus rien. Les iliens se sont donc rendu compte qu'ils n'obtiendraient rien de personnes susceptibles d'avoir très vite envie de se la couler douce. Ils ont donc fait venir une brillante scientifique, qui leur a conçu des clones en guise de serviteurs, et limite, d'esclaves. Les clones n'ont pas de besoins, pas d'envie, pas de sentiments. Ils sont donc parfaits pour faire tout ce que les humains rechignent à faire eux-mêmes.

Elysia est l'un d'eux. A vrai dire, elle est même un clone très particulier, puisque parmi les premiers clones "adolescents" (jusque là, seuls des adultes étaient crées), c'est une Version Beta. Un prototype à l'essai, on ignore comment elle va pouvoir évoluer. Plus tard, on apprendra certaines choses sur le sujet, mais pas tout de suite.

Achetée par la riche femme du gouverneur, qui souhaite juste se pavaner et l'exhiber, sous couvert de "guérir la plaie qu'elle a dans le coeur depuis le départ de sa fille chérie", Elysia va pouvoir sortir du laboratoire et découvrir son environnement. Très vite, elle se rend compte qu'elle n'est pas comme les autres clones, totalement apathiques et soumis, que quelque chose "cloche" chez elle.

Voilà plus ou moins le début de Version Beta.

C'est un roman prenant, surtout une fois qu'on a passé la première partie où tout ce qu'on découvre semble si parfait. La perfection a quelque chose de lassant et d'assez énervant. Quand les premiers accros commencent à apparaître dans la jolie toile de fond brossée par l'auteure, ça devient beaucoup plus intéressant. Et puis, par petits bonds, on comprend les dessous de l'histoire. L'auteure dissémine les révélations petit à petit. Ca avance même particulièrement doucement, je dirais. On a envie que la rebellion des clones arrive et que les choses bougent pour de bon. Mais n'étant que le premier tome sur 4, vous devinez sans peine qu'à la fin de ses 424 pages, on n'en est encore qu'au début de l'aventure, finalement.

Pourtant, Elysia, ainsi que notre opinion globale sur l'ensemble des clones, évolue déjà plutôt pas mal dans ce premier tome. On comprend rapidement que l'humanité des clones n'est peut-être pas si inexistante que ça. Elysia notamment découvre des sentiments divers et variés, son goût pour la nourriture humaine, et elle a même des souvenirs qui émanent de son Originale, celle dont on a cloné le corps après son décès.

Comme souvent en littérature Young-Adult, les personnages sont assez survolés, et manquent de relief et de profondeur surtout, ce qui les rend assez inaccessibles. On peine à s'y identifier, ou à s'y attacher. C'est vrai aussi pour Version Beta, particulièrement pour les personnages secondaires. Cela dit, Elysia est plutôt attachante malgré tout. C'est surtout ce qu'elle subit (qui paraît sympa au début, mais très vite, on lui demande de faire des choses assez...pas très bien quoi...) qui nous la rend attachante.

Une romance pointe le bout de son nez dans cette histoire, il y a même le quasi inévitable triangle amoureux commun à une grosse généralité des romans Young-Adult, mais pour une fois, ça ne m'a pas vraiment gênée. C'est sûrement parce que ça ne prend pas toute la place, ça reste raisonnable et on continue tout de même de surfer sur la trame générale, beaucoup plus à mon goût. Je pardonne donc cette caractéristique qui d'habitude a plutôt tendance à me rebuter. ;)

Version Beta m'a fait passer un moment agréable, sympathique, mais auquel il manquait de la passion et de l'immersion, de la tension. Je suppose qu'on l'obtient assez vite dans la suite, mais en ce qui concerne celui-ci, il est vrai qu'on manque encore d'informations, de réponses, d'aventure et d'action. Normal pour un premier tome, mais bien dommage car nous n'aurons finalement probablement pas la suite, sauf à lire en VO ce qui n'est pas (encore) mon cas.

Mais bon, c'est une lecture sympa, qui détend, qui ne prend pas la tête, et qui remplit bien son rôle de loisir. Et j'ai plutôt bien aimé l'univers et les idées abordées. Je suis donc globalement positive sur cette lecture, juste un peu déçue de ne pas savoir ce qui arrivera ensuite à Elysia, Alexander et Tahir.

Je vais donc ranger ce joli livre avec mes autres Collection R, avec le sourire, parce qu'il embellit encore ma collection, et parce que je l'ai bien aimé. Et je vais de ce pas enchaîner avec un autre roman de la collection, Les proies, le second tome de Les vivants.

Cali
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Un monde futuriste où les riches sont installés sur une île paradisiaque entourés de clones créés pour les servir.L'histoire d'une clone adolescente, une version Beta, qui s'éveille aux sentiments "humains" qui vont la guider pour mener la révolte contre les conditions d'existence de ses semblables. Futur proche ou dystopie?
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C'est un titre qui selon moi ressemble assez aux Âmes vagabondes de Stephenie Meyer, mais j'ai trouvé le rythme trop lent et les personnages trop stéréotypés pour apprécier complètement ma lecture.
Lien : http://therewillbebooks.word..
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Selon la quatrième de couverture, on me promettait une île paradisiaque, des clones au service des humains, de la corruption, des émotions violentes, de la passion...
S'il y a bien une île et des clones, je n'ai pas ressenti les émotions qu'on m'annonçait. Même le personnage principal, Elysia, puisque l'histoire est racontée de son point de vue, m'a semblé un peu fade. Mais c'est peut-être parce qu'elle n'est pas censée avoir d'âme. Je me suis même carrément ennuyée pendant une bonne partie du livre, qui est utile pour nous présenter les choses, mais qui est très longue et où il ne se passe pas grand-chose.
Toute l'action est concentrée vers la fin du bouquin et se termine sur une révélation complètement inattendue en attendant le deuxième tome... qui se fait désirer puisque sa sortie a été repoussée à octobre 2014 (en anglais).
C'est une lecture divertissante quand on n'en attend pas des merveilles. le style d'écriture est plaisant et abordable. Parfait pour la plage !
Rendez-vous sur mon blog pour une critique plus longue:
Lien : http://dorisbouquine.canalbl..
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De la dystopie prenante mais qui fait froid dans le dos ! Cohn aborde ici le clonage d'une manière innovante notamment grâce à un univers riche et à son personnage central attachant.
Il flotte dans l'oxygène enrichi de Demesne de faux airs de Gattaca et un soupçon du Meilleur des mondes ! Même si il n'y a au final aucun déjà vu ou pire copie de ces deux chefs-d'oeuvre traitant de l'eugénisme, je n'ai pu m'empêcher d'y penser, le parallèle est facile quand il y a déjà de tels monstres dans une thématique fantastique.

On se place là aussi dans un univers futuriste où seules comptent deux valeurs : beauté et richesse. Deux mauvais guides on s'en doute ! Suite à un conflit armé deux conditions possibles dans la société : celle des pauvres qui survivent tant bien que mal et subissent des intempéries dévastatrices, celle des riches qui contrôlent et se prélassent comme à Demesne...

C'est sur cette île que "naît" Elysia et à travers ces yeux innocents qu'on découvre le côté sombre de cet éden tropical pour privilégiés.
Sa famille d'accueil en premier lieu, avec cette mère insupportable et le père libidineux, promet à elle seule des évènements assez glauques ; de ce point de vue là on ne sera pas déçu, on sera même plus que servi ! Elysia ensuite, qui est un mystère pour elle-même et qui rend le lecteur très curieux. On s'inquiète souvent pour elle ainsi que pour son supposé dysfonctionnement qui la rend si humaine et son sort assez pénible.

Ce qui est étonnant avec ce roman c'est qu'à la lecture on se sent sur un chemin prévisible (les classiques de la dystopie et de la romance YA) et qu'on ne cesse de se faire surprendre ! C'est plus qu'agréable.

Mon seul bémol peut-être au sujet de la fin qui montre une certaine précipitation. Tout en gardant l'effet suspens et les révélations finales cette fin aurait pu être mieux soignée ! J'espère que le second tome reprendra la narration sur de bonnes bases et éclaircira un peu cette fin légèrement brouillonne.

En résumé j'ai passé un très agréable moment avec ce roman ! Elysia est une héroïne attachante et on plonge sans difficulté dans l'intrigue dont on fait défiler les pages à bon rythme.
Tout en gardant le schéma dystopique habituel et des nuances de romance Version Beta surprend son lecteur à maintes reprises, c'est une lecture atypique et prenante.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Je dois bien l'admettre : je trouve cette couverture superbe et assez envoûtante. Elle a été une des premières raisons pour lesquelles je voulais lire ce livre.
Après, c'est une dystopie ... avec de la romance ... abordant des sujets difficiles.
Boum, c'est bon, il n'en fallait pas plus pour me convaincre !

Elysia est un clone, créée à partir du cadavre d'une jeune fille pour servir au mieux les riches habitants d'une île paradisiaque. Dans un environnement aseptisé où tout est contrôlé et artificiel, elle devient la fille d'une mère de famille en manque d'affection et dans le besoin d'épater ses amies friquées avec ce tout premier spécimen de clone adolescent. Quelle joie pour elle, de pouvoir se pavaner avec cette parfaite "jeune fille" qui obéi à ses moindres désirs !
Mais rien de plus normal, même pour Elysia. Après tout, elle a été créée pour ça, elle n'a pas d'âme, et tout son savoir et son caractère lui sont fournis par diverses puces, cartes mémoires et bases de données.
Là où tout va bousculer, c'est quand elle découvrira les fissures de ce paradis, qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences, et qu'il semblerait qu'elle possède ... des souvenirs de son Originale ...

Dès les premières pages, j'ai été fascinée par cette histoire de clones créés pour satisfaire les besoins et envies des humains. J'ai adoré comment l'auteur a construit ce scénario, les détails des clones, leurs utilités, leur fonctionnement, etc ...
Mais là où j'ai été vraiment fascinée, c'est la totale froideur, ce mécanisme avec lesquels Elysia nous raconte ce qu'elle voit, ce qu'elle vit, ses avis sur tel évènement ou telle personne.
Elle n'est pas supposée avoir de caractère, d'émotions, et le rendu est juste parfait.
On a ici un contraste assez époustouflant, avec cette île où tout est idéal (jusqu'à l'air !), optimisé à la perfection pour que les riches familles s'y sentent au mieux et ne manque de rien, où les couleurs sont éclatantes, les animaux incroyables, les décors époustouflants ... tout ça vu à travers le regard, au final, de presque un robot.
La narration est formidable, et rien qu'avec elle, j'ai pri un plaisir dingue avec ce titre.

Ensuite, j'ai adoré l'évolution, les tournants que prennent l'histoire, les personnages qui se dévoilent, autant en bien qu'en mal. Même si il y a certains évènements que l'on va trouver un peu prévisibles, ce bouquin nous réserve de sacrés surprises, et j'ai été on ne peut plus surprise par le chemin que prend le récit par moments !
On peut dire que Rachel Cohn n'y va pas avec le dos de la cuillère, et bien qu'elle ne fasse pas dans le "trash", elle aborde des sujets parfois un peu délicats et qui sont souvent difficiles à amener dans un livre, surtout avec un comme celui-ci, destiné à un public très large.
Drogue, sexe, maltraitances, droits humains, l'adolescence et ses dérives, ses questionnements, ses peurs, ses pulsions, ses incompréhensions, ...
Tout est amené avec un naturel déconcertant, une aisance particulière qui confère à l'ensemble une crédibilité assez incroyable.
Elle ne tombe jamais dans la "parodie du jeune" ou l'autre extrême "cet ado agit de façon beaucoup trop adulte". Franchement, chapeau, car je trouve que ce n'est jamais facile de voir des adolescents, des jeunes adultes complètement réalistes dans un livre. C'est le cas ici, j'ai été séduite.

Bien sûr, on parle également d'amour, de passion. Mais pas que.
Il a une place importante dans le développement de Elysia, car ce sont les souvenirs d'un amour vécu par son Originale (le corps de celle dont elle est clonée) qui vont déclencher ses premiers questionnements.
Mais je trouverais ça dommage de la résumer à ça, car cette histoire est tellement plus qu'une histoire d'amour.
J'ai d'ailleurs trouvé qu'elle n'était pas si incroyable que ça, je n'ai pas réussi à être emportée par elle, préférant de très loin m'attarder et m'intéresser à l'environnement de la clone, ses interactions avec ses acheteurs, avec les autres clones, etc ...
Il y avait pas mal de détails qui me dérangeaient un peu, sans pour autant arriver à mettre le doigt dessus. Cela dit, j'admets qu'elle est pleine de potentiel pour la suite des évènements, et j'ai hâte de voir ce que Rachel Cohn nous réserve sous le coude !

C'est une histoire fascinante qui nous entraîne dans un tourbillon de questions et d'émotions, dans l'esprit d'un être qui n'est censé avoir ni l'un, ni l'autre, et qui avance à tâtons en essayant de comprendre la différence entre la vie qu'elle doit mener, et celle dont elle a envie.
Un livre fort, intelligent, puissant et passionnant avec des messages qui forcent à la réflexion et des personnages qui restent longtemps en tête.
J'ai déjà hâte d'avoir la suite à dévorer !
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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