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Citations sur Les proies : Dans le harem de Kadhafi (36)

Je rêvais de voir la tour Eiffel mais nous avons pris le RER vers la banlieue du
Kremlin-Bicêtre. J’imaginais de l’exotisme ; je me suis retrouvée entourée d’Arabes.
« C’est ça la France ? » ai-je dit à mon père tandis que nous allions rejoindre un de ses amis dans le restaurant d’une chaîne de poulets halal. J’étais déçue.
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Elle est arrivée cassée, déstructurée, sans la moindre expérience du travail, des horaires, de la discipline, de la vie en société. Comme une petite fille qui aurait totalement désappris le monde. Et comme un oisillon qui tâchait de prendre son envol mais s’écrasait constamment contre la vitre de la fenêtre.
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A quoi bon respecter des règles dans un univers qui n’avait ni cadre, ni loi, ni logique.
J’ai même fini par me demander pourquoi ma mère faisait une telle histoire du
ramadan.
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J’avais toujours entendu dire que le Coran interdisait de boire de l’alcool et que Kadhafi était un grand religieux. A l’école et à la télévision, on le présentait comme le meilleur défenseur de l’islam, il se référait sans cesse au Coran, il menait des prières devant des foules. Le voir ainsi boire du whisky était donc inouï. Un choc comme vous n’en avez pas idée. Celui qu’on nous présentait comme le père
des Libyens, édificateur du droit, de la justice et détenteur de l’autorité absolue, violait donc toutes les règles qu’il professait ! Tout était faux. Tout ce que mes professeurs enseignaient. Tout ce en quoi mes parents croyaient. Oh ! me disais-je, s’ils savaient ! Il m’a servi un verre. « Bois, salope ! » J’ai trempé mes lèvres, senti une brûlure, et détesté le goût. « Allez bois ! Comme un médicament ! »
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Il n’y aura sans doute pas de cour pénale un jour. […] Mais au moins y aura-t-il son témoignage pour prouver que pendant qu’il se pavanait à l’ONU avec des airs de maître du monde, pendant que les autres nations lui déroulaient le tapis rouge et l’accueillaient en fanfare, pendant que ses amazones étaient sujet de curiosité, fascination ou amusement, chez lui, dans sa vaste demeure à Bab al-Azizia, ou plutôt dans ses sous-sols humides, Mouammar Kadhafi séquestrait des jeunes filles qui, en arrivant, n’étaient encore que des enfants.
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Au fil de mon enquête, les rares amis libyens soutenant l’initiative ont été menacés. Et au plus haut niveau de l’Etat, on a parlé d’offense. Le viol d’une jeune fille entraînant le déshonneur de l’ensemble de sa famille, et particulièrement des hommes, celui de milliers de femmes par l’ancien dirigeant du pays ne pourrait que susciter le déshonneur de la nation tout entière. Idée trop douloureuse. Hypothèse insoutenable. A-t-on jamais connu pays où l’indignité frapperait tous les hommes, coupables de n’avoir pas su protéger leurs femmes, leurs filles, leurs sœurs, d’un tyran prédateur ? Allons ! Mieux vaut tout camoufler sous le tapis berbère et le bandeau « tabou » au nom de la préservation de l’intimité des victimes. Ou bien alors nier. Parler de « non-sujet ». Et regarder ailleurs. Rien de plus facile. L’immense majorité des victimes du Guide ne se feront jamais connaître. Et pour cause ! Quant aux « filles de Kadhafi », ses gardes du corps, son « service spécial », son harem, dont la plupart ont fui, il suffit de les décrire comme des femmes de mauvaise vie, des putains qui se sont complu dans le luxe, les voyages, la luxure offerts par le dictateur, et que la plupart des familles ont reniées. En faire des partenaires du Guide plutôt que ses victimes. Autant dire des complices, dénuées de moralité…
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De ces victimes si encombrantes et perturbantes qu’il serait plus simple d’en faire des coupables. Coupables d’avoir été victimes…
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Les gardes du corps de Kadhafi ne constituaient pas un vrai corps. Ce n’était qu’une agrégation de filles issues des forces spéciales, des gardes révolutionnaires, de l’école de police, de l’Académie militaire, des religieuses révolutionnaires et… des maîtresses du moment. Kadhafi se servait à sa guise et aucune n’avait la possibilité de résister, encore moins de se plaindre. Les plus habiles ont su en tirer parti et se faire offrir voitures et maisons. Mais de grâce, oubliez l’image d’un corps d’élite ! C’était n’importe quoi. Un simple décorum dans lequel Kadhafi prenait soin d’inclure quelques femmes noires pour montrer qu’il n’était pas raciste et se réserver des ouvertures en Afrique. Les vrais gardes sur lesquels reposait sa sécurité personnelle n’apparaissaient pas à l’image. C’étaient des hommes de Syrte, sa ville natale.
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— J’aimerais bien te revoir. Tu fais quoi dans la vie ? »
Oh cette question ! J’aurais dû m’y attendre. Que pouvais-je répondre ? Je ne faisais rien dans la vie. Je ne faisais rien de ma vie. D’ailleurs je n’avais pas de vie. Ungouffre. J’ai fondu en larmes.
« Rien. Je ne fais rien du tout.
— Mais pourquoi pleures-tu ? Raconte-moi !
— Je ne peux pas. »
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Je restais immobile, alors il s'est levé d'un bond, et avec une force qui m'a surprise, m'a attraper le bras et lancée sur le lit avant de se coucher sur moi. J'ai tenté de le repousser, il était lourd, je n'y arrivais pas. il m'a mordu le cou, les joues, la poitrine. Je me débattais en criant. " ne bouge pas, sale putain!" Il m'a donné des coups, m'a écrassé les seins, et puis ayant relevé ma robe, et immobilisé mes bras, il m'a violemment pénétrée.
Je n'oublierai jamais. Il profanait mon corps mais c'est mon âme qu'il à transpercée d'un coup de poignard. La lame n'est jamais ressortie.

[...] Mais elle continue d'espérer que les crimes sexuels de Kadhafi ne seront pas oubliés. " Je n'ai pas rêvé, Annick! Tu me crois; n'est-ce pas ?Les noms, les dates, les lieux. je t'ai tous raconté. Mais c'est devant une cour que je voulais témoigner !
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