AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 364 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ma dernière lecture de Collette, c'était le Blé en herbe, il y a une éternité. J'ai trouvé ce roman très intéressant. Il nous plonge dans la vie de cette femme qui, à 34 ans dans les années 20, se sent déjà au bord de la vieillesse et de la décrépitude. Elle nous parle de la difficulté d'être une femme indépendante, de subvenir à ses besoins. Elle nous dit l'amour auquel elle ne croit plus, ou la souffrance à laquelle elle préfère échapper. Et puis, le prix de l'indépendance.
Commenter  J’apprécie          50
Des écrits de Colette je n'avais qu'un vague souvenir des quelques "Claudine" lus dans ma jeunesse ; le coup de projecteur pour les 150 ans de sa naissance m'a offert l'occasion de me plonger enfin dans cet exemplaire de la vagabonde qui attendait depuis un moment.
Excellente idée à vrai dire car j'ai découvert une phrase riche, précise et joliment rythmée pour servir un propos qui ne peut que toucher chaque spécimen féminin occupé à longueur de temps à chercher l'équilibre, lutter contre l'entrave, gagner sa liberté même si ça fait mal. Dans ce roman publié en 1910, Colette compose avec Renée Néré un personnage qui s'inspire grandement de ses expériences artistiques, théâtrales et... matrimoniales. Cette dernière vient en effet de quitter un mari dont elle fut éperdument amoureuse mais dont elle ne supportait plus ni le joug ni les infidélités ; pour gagner sa vie elle se produit sur scène, danseuse, actrice et mime. Sa rencontre avec un riche héritier, Maxime la remet en face d'une promesse d'amour et de sécurité retrouvés, mais est-elle prête à en payer le prix, à renoncer à cette liberté nouvelle et qu'elle chérit malgré la solitude qu'elle peut engendrer ? C'est tout l'objet du parcours que le lecteur suit pas à pas, emboitant le pas de cette "vagabonde" en tournée, témoin de ses pensées, de ses tiraillements et de ses revirements.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman très moderne dans son propos, extrêmement touchant dans ce qu'il laisse transparaître du parcours de l'autrice à ce moment de sa vie (et qu'une préface très détaillée permet d'expliciter).
Commenter  J’apprécie          120
Quel bien-être de lire ce court roman de Sidonie-gabrielle Colette,tant la maîtrise de la langue et la poésie sont magnifiques.
Roman intimiste et et biographique.Sous le nom d'emprunt de Renée,qui n'est autre qu'elle -même, elle va nous raconter au travers "La vagabonde" une page de sa vie.
Mal remise et très meurtrie de son divorce d'avec Willy,qui la trompait honteusement,pour subvenir à ses besoins ,elle se fait engager comme mime et danseuse ,par Brague,dans une troupe de music-hall et de caf'conc'.Elle retrouve une famille ,elle aime cette ambiance, cette atmosphère. de nombreux admirateurs la courtisent,mais fermement ,elle les repousse ,jusqu'au jour où : un homme par sa pugnacité, et son amour pour elle ,va lui laisser entrevoir une autre vie un autre avenir dans un monde d'aisance et de facilités.
Se laissera t-elle tenter ? A vous de le découvrir.
J'ai aimé au travers de superbes envolées lyriques ,le regard de Colette sur sa vie et surtout sur l'avenir qu'elle s'est choisi,malgré la souffrance d'être seule et aussi la peur de vieillir qui revient souvent dans son roman comme un leit-motif .Elle est fière de de ne plus dépendre financièrement de son ex-mari et revendique haut et fort sa liberté de femme, ce qui en 1910( date de parution du roman) mérite un grand "coup de chapeau"!
Une lecture réjouissante, et qui quelque part,nous montre ,à qui sait la manier,combien notre langue ,peut être belle .
Un roman d'un autre temps,d'une autre époque ,mais qui nous envoie une bouffée d'air frais et pur !!
Commenter  J’apprécie          190
La vagabonde était ma première lecture de Colette ( honte à moi) et je reconnais l'immense plaisir que j'ai eu . Plaisir dans l'histoire elle même qui est bien plus contemporaine que une lecture en surface pourrait laisser penser ( la peur de vieillir et ne plus plaire est bien éternelle ,non?) ;plaisir aussi dans la découverte de ce monde du music hall du début XX, riche de sa faune éclectique ; plaisir enfin et surtout dans l'écriture de Colette, adroite, vive, plaisante, imagée ....La dernière partie contient en particulier des lettres d'amour que la héroïne envoie à son amoureux que j'aurais adoré recevoir! peut être n'est pas il pas trop tard pour y croire!
Commenter  J’apprécie          150

Renée, la narratrice, divorcée de son mari, peintre mondain qui l'a humiliée et trompée avec tous ses modèles, vit seule avec sa petite chienne Fossette et gagne sa vie comme mime et danseuse dans des cabarets. Profondément marquée par son premier échec amoureux, elle savoure sa liberté retrouvée et, malgré la solitude souvent pesante, peine à faire de nouveau confiance aux hommes, même à son « grand serein » qui lui fait une cour effrénée !

Écrit en 1910 , alors que Colette vient tout juste de divorcer de Willy , son premier amour, qui l'a largement trompée et « utilisée » pour sa propre gloire, La vagabonde semble en bonne partie autobiographique.

Pour avoir, comme son héroïne, foulé les planches de nombreux cabarets , à Paris comme en province, quand elle a dû assumer son indépendance, Colette connaît très bien ce milieu particulier du Music-hall et en fait une peinture très réussie : les artistes et la camaraderie qui les unit, les cachets qu'il faut âprement négocier, la tournée fatigante, la tristesse des chambres d'hôtel, mais aussi le plaisir de traverser des paysages sans cesse renouvelés et qu'elle décrit avec beaucoup de poésie.
La vagabonde c'est aussi une réflexion sur les rapports amoureux, sur la dépendance des femmes, sur la difficulté à accepter le temps qui passe et qui vous fane , la difficulté à faire confiance à nouveau quand vous avez été trahie et meurtrie... C'est enfin un hymne à la liberté et à l'indépendance malgré la solitude qu'elle peut engendrer.

J'ai redécouvert Colette, son style très imagé, sa poésie, et, si le roman est bien ancré dans son début du XX eme siècle, je trouve qu'il est encore très plaisant à lire.
Commenter  J’apprécie          40
Colette mime.
Colette quittée, Colette à nouveau enchainée. Colette retrouvée. Colette libérée.
Il paraît qu'écrire lui était difficile. Que pour trouver le mot juste, elle y passait des heures. J'ai lu "La Vagabonde" d'une traite, si facilement.
Parce que c'est actuel comme l'amour et l'esprit d'indépendance.
Parce que c'est sonore, odorant, soyeux et subtil , drôle, sans fards comme une écriture littéraire et féminine peut l'être.
Parce qu'écrire cela au début du XXème siècle, ça se salue. Je t'aime, Colette.


Commenter  J’apprécie          51
Quelle surprise ce livre !
Pris par hasard dans ma bibliothèque où il dormait depuis des décennies, je l'ai commencé sans trop de conviction. Bien sûr j'avais un souvenir ému du "Blé en herbe" mais je n'avais rien lu d'autre de Colette.
J'ai adoré son style, son écriture, sa façon si libre de parler de la femme, si moderne pour l'époque ! Quel étonnement, quelle lecture agréable, accrocheuse, intéressante.
La première partie, il ne se passe pas grand chose et pourtant sa plume m'a embarquée et je ne me suis pas ennuyé une seule fois.
La fin m'a moins plu, mais c'est un avis personnel !
Cela m'a donné envie de lire d'autres livres de Colette...
Commenter  J’apprécie          20
Il faut se remettre dans l'ambiance de ce début de vingtième siècle, complètement codifié et aux rituels sociaux immuables, pour se rendre compte à quel point l'oeuvre de Colette est subversive … et toujours aussi actuelle.
La Vagabonde est le premier roman que Colette (1873 – 1954) écrit entièrement et sous son nom de Colette Willy. Elle vient de divorcer de son mari volage, qui l'a utilisée comme « nègre » pour ses multiples écrits et en particulier la série des « Claudine ». Elle l'avait follement aimé, elle est traumatisée par la fin de cette histoire mais recouvre avec la solitude, sa liberté. Elle a 34 ans, comme son héroïne, Renée Néré.
La vagabonde raconte en trois actes sa nouvelle vie de mime et de danseuse fort peu vêtue, en compagnie de son camarade Brague – en réalité le comédien et mime Georges Wague – dans les coulisses des cafés concerts, à Paris et en province.
Car il s'agit d'un roman largement autobiographique et à clés, publié en 1910. Elle y fait de son ex-mari – transformé sous le nom de Adolphe Taillandy – un portrait-charge de peintre mondain sans talent mais qui couche avec toutes ses clientes. Un Taillandy coureur, mais aussi « homme d'affaires, manieur et escamoteur d'argent cynique et brutal, plat et fuyant selon les besoins de l'affaire. » de ce point de vue, le récent film des premières années de Colette à Paris, par Wash Westmoreland, est intéressant.
Le peintre plein de talent, en réalité, c'est Colette. Ses descriptions de la nature, des couleurs et des sons, des brumes et de la pluie, de la mer éclatante comme des forêts giboyeuses ne sont jamais ennuyeuses. C'est un style absolument étincelant, profondément actuel …
Renée vit la vie des artistes de music-hall, décrit les fatigues des tournées, les discussions sur les cachets, la course pour se faire engager, le pourcentage alloué à l'impresario, la camaraderie ... Elle doit gagner sa vie toute seule.
Elle fait la connaissance d'un jeune admirateur, bel homme oisif et riche, éperdument amoureux d'elle. Max est gentil, respectueux, très épris, il lui propose le mariage, une vie de rêve, un enfant peut-être … Elle commence à redevenir amoureuse, elle aussi, mais entre cette nouvelle vie et la liberté, elle choisit de rompre …
C'est le choix d'une femme libre, extraordinairement moderne, iconoclaste, volontiers provocatrice par ses liaisons homosexuelles, mais à la plume prolifique et toujours juste, merveilleuse interprète de la complexité féminine. Un monument de la littérature française, sa lecture donne un formidable coup de jeune !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          70
Colette est une auteure du XXè siècle qui a débuté sa carrière d'écrivain en réalisant des commandes pour son mari Willy. La Vagabonde est paru en 1910, éléments autobiographiques et fictions se côtoient dans un récit authentique.

Une immersion dans l'univers du spectacle, du Music-Hall, du mime, de la danse et du maquillage, un univers très particulier que l'auteure a côtoyé et dont elle nous parle sans détour, à travers le personnage de Renée Néré. le tout avec une certaine objectivité et du recul. Plusieurs thèmes se mêlent, plusieurs réflexions s'imbriquent dans le cheminement emprunté par Renée. de l'évocation de la liberté à la place de l'animal tout en abordant la tentation, l'éventail est large et varié.
L'univers du spectacle implique l'apparition de multiples personnages, compagnons de voyage de Renée, une certaine pudeur et un respect de la vie privée de chacun instaure une barrière entre Renée et les autres artistes. Tous possèdent une forte personnalité, au fil du récit les intérêts de chacun vont se dessiner, s'affirmer.
On pourrait voir l'amour comme trame de fond, le sentiment amoureux et ce qu'il implique, mais je pense que ce ne serait pas là une juste lecture. Plus que l'amour, c'est la question de la dépendance à quelqu'un qui est ici exprimé, accepter l'emprise de l'autre ou résister à la tentation et ainsi gagner en liberté ? C'est tout un jeu de tentation qui se met en place, Renée a-t-elle la force de résister à l'attirance des bras accueillants ? le libre arbitre intervient, avec lui souvenirs et prise de recul permettent d'exprimer la volonté de Renée. Un choix que je ne vous divulguerai pas, un dilemme qui nous invite à réfléchir sur la volonté de ne pas être liée, de ne pas être emprisonnée dans une relation et pire encore, dans le carcan de l'amour. L'évocation du premier mariage douloureux de Renée remet bien des choix en question, des souvenirs à la fois tendres et très douloureux...
Le titre n'est pas anodin, Vagabonde de par son envie de voyager, de découvrir du pays afin de s'extraire de la routine et prendre du recul, un éloignement pour mieux se retrouver, un besoin de liberté pour s'affirmer. Plusieurs lettres sont insérées dans le récit, elles témoignent une volonté de remise en question, parfois sur le ton de la confidence.
Dans les coulisses du spectacle le maquillage est évoqué, Renée se maquille pour son numéro de mime, mais aussi en dehors, dans la vie de tous les jours. le lecteur a parfois l'impression que Renée refuse de voir la réalité de son âge, elle n'aborde jamais son âge, sorte de sujet tabou, elle se cache d'une certaine manière afin de ne pas se voir vieillir. Désire-t-elle rester jeune éternellement ? Vieillir est-il le synonyme de mourir pour elle ? le maquillage n'est pas la seule chose dont nous parle la mime, elle partage également la tension qui croît et l'attente avant de monter sur scène. le contrôle de soi est une notion très importante, notamment lors de la rencontre avec le public, avec un certain type de public – plutôt déstabilisant-.

J'achèverai cette chronique en vous parlant du style de l'auteure, une plume qui commence à rompre avec la littérature de fin de siècle, l'oralité et les anecdotes prennent le dessus sur les belles phrases. Je n'ai pas été particulièrement séduite par le style ni par l'histoire, mais j'ai été prise au jeu de la découverte de l'envers du Music-Hall.
Commenter  J’apprécie          10
Roman d'une émancipation féminine où souffle le vent parfois cruel , mais toujours grisant de la liberté. Colette délivrée de Willy y dit l'âpre plaisir de ne plus dépendre que d'elle-même.
Commenter  J’apprécie          260




Lecteurs (963) Voir plus



Quiz Voir plus

Sidonie gabrielle Colette

Le père de Colette est

Facteur
Ecrivain
Capitaine
Journaliste

13 questions
202 lecteurs ont répondu
Thème : Sidonie-Gabrielle ColetteCréer un quiz sur ce livre

{* *}