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3,29

sur 121 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman dresse une sorte d'état des lieux de la jeunesse dorée de Los Angeles.Gagner sa vie n'étant pas à l'ordre du jour de la jeune génération de ce milieu,plus rien du réel ne la passionne et la fiction l'entraîne dans des excès sans fin.Jouer avec la vie jusqu'à en mourir_seule la mort est vécue comme intéressante_est le fil conducteur de ce roman contemporain proprement terrifiant.
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Julien, français expatrié à New York, écrit un livre sur Carolyn Gerritsen, romancière américaine à succès. le jeune homme est assez déboussolé depuis la mort dramatique de son père dans les attentats du 11 septembre 2001. Alors quand l'auteure lui confie une mission qui le conduira à Los Angeles dans la villa de son richissime ex, il n'hésite (presque) pas une seconde. En découvrant la somptueuse demeure - nommée Blue Jay Way en hommage aux Beatles - et ses énigmatiques occupants, sa vie jusque-là erratique va sombrer dans un chaos sans fond…

Après la lecture de l'excellent « Ta mort sera la mienne » publié en 2013, j'ai voulu poursuivre la découverte des polars de Fabrice Colin avec « Blue Jay Way » paru en 2012. Je ressors assez mitigée de cette intrigue fleuve (presque 500 pages). L'auteur a pris le parti ici de mettre en tension réel et fiction, c'est-à-dire le réel de l'intrigue et la fiction dans l'intrigue. Autant dire que les jeux de miroir sont incessants, les mises en abyme permanentes, avec en toile de fond un zeste de paranoïa qui sonne tantôt sur le mode folie, tantôt sur le mode vérité… L'ensemble paraît donc bien labyrinthique et reste souvent englué dans une léthargie et une morosité qui semblent propres à Los Angeles. Si celles-ci sont plutôt bien décrites, elles viennent cependant envahir le lecteur progressivement qui sombre, lui aussi, dans la stupeur ambiante : « Un crissement de pneus, une sirène lointaine, le silence obsédé du désert qui boit la nuit et la digère : voilà pour le décor. » (p. 479.)
Et pourtant, on ne peut quitter ce page-turner, le laisser sur le bas-côté des (mauvais) souvenirs de lecture tant il prend à la gorge, à la fois au niveau de l'intrigue dont on aimerait dénouer les fils aux côtés du pathétique Julien, mais aussi au niveau du style incisif : même si certaines phrases ont un côté grandiloquent, voire artificiel, des formulations font mouche. C'est le cas de l'extrait suivant, par exemple : « Il sait pourquoi il a toujours été différent. le mal n'est pas une fatalité métaphysique : le mal n'est pas le miroir tendu au bien.
Le mal est la forme qui nous comprend.
Nous sommes, dit la chanson, des accidents en devenir. Nous sommes les histoires que Dieu ne veut plus raconter. » (p. 402.)
« Blue Jay Way » est un polar atypique, irritant, mais qu'on ne peut lâcher une fois commencé…
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La vie de Julien est comme suspendue depuis les attentats du 11 septembre 2001, qui ont coûté la vie à son père. le mystère de ces attentats ronge Julien depuis plusieurs années, il ne parvient pas à se remettre à vivre sans pour autant se résoudre à rentrer en France. Aussi, il finit par accepter la proposition de l'auteure célèbre Carolyn Gerritsen afin de devenir le précepteur de son fils, Ryan, un jeune homme d'une vingtaine d'années lui aussi en déroute. Il part pour Los Angeles, s'installe à la ville de Blue Jay Way. Il ne réalise pas encore qu'il a mis les pieds dans un panier de crabes, tissé de faux semblants. Mais tout dérape lorsque Ashley, la belle-mère de Ryan, à peine plus âgée que lui, disparaît.

« Blue Jay Way » n'est pas seulement un polar, c'est un roman très dense qui évoque de nombreux sujets. L'auteur interroge les attentats du 11 septembre. Il brosse également un portrait au vitriol de la jet-set de Los Angeles, dépeint une jeunesse à la gueule de bois perpétuelle et à la sexualité débridée. Ainsi, ce roman se fait aussi étude de moeurs. Il faut ajouter à cela la trajectoire personnelle de Julien, qui n'a plus aucune prise sur son existence. On aborde aussi divers types de psychose au travers de deux histoires parallèles développées au fil du roman, qui se rejoignent à la toute fin.

Le polar prend le dessus à la moitié du roman environ, et tout s'accélère dans les 150 dernières pages durant lesquelles j'ai eu beaucoup de mal à interrompre ma lecture. Ce final alambiqué offre plusieurs rebondissements et le fin mot de l'histoire est laissé à la libre appréciation du lecteur

Le narrateur évolue dans un monde de mensonges et d'illusions, quoi de plus normal dans la capitale du cinéma ? La littérature est également présente puisque certains personnages écrivent. Ces deux arts permettent à l'auteur de jouer avec les frontières de la fiction et du réel, le narrateur étant en quête perpétuelle de vérité. A quel point nos vies sont-elles mises en scène ? Pouvons-nous écrire notre propre histoire ? En tout cas, ces faux-semblants créent une atmosphère pesante, une méfiance qui contribue à la tension du roman.

Julien est un personnage complètement paumé qui multiplie les erreurs de jugement. Il n'est pas franchement admirable, mais il n'est pas détestable non plus. Ce qui le sauve à mes yeux, c'est une sorte d'innocence, il ne pense jamais à mal et n'élabore aucune stratégie. Il a peur que le monde cesse de tourner, enrage de ne pas comprendre ce qui est arrivé à son père et s'évade dans la boisson et le sexe irréfléchi. Il est le témoin d'une histoire sur laquelle il n'a aucune prise. Autour de lui gravitent la grinçante Carolyn, son ex-mari Larry, producteur à succès et sa nouvelle femme Ashley, Ryan et ses amis plus étranges les uns que les autres, son avocat Curtis qui veille sur la petite bande.

J'ai retrouvé avec plaisir la « patte » de Fabrice Colin, un style agréable qui n'en fait pas trop, avec régulièrement de petites envolées lors desquelles sa plume se fait poétique, notamment lors de descriptions. Ici, cette belle écriture côtoie des passages plus crus, en particuliers sexuels, un registre adapté au milieu dans lequel évolue le narrateur. A quoi bon enjoliver un monde et une existence qui n'ont rien d'admirable ?

Ainsi, j'ai été convaincue par ce polar d'un auteur que j'admire de plus en plus. Je n'ai pas non plus adoré, car le milieu dépeint n'est pas ma tasse de thé. « Blue Jay Way » n'est pas un roman facile, il est dense, il faut s'y accrocher pour en saisir toute l'épaisseur, mais il vaut le détour. C'est un bon roman autour du mensonge et de l'illusion. Je continuerai ma découverte de Fabrice Colin avec « La malédiction d'Old Haven » ou « La fin du monde » que je possède, et j'ai aussi très envie de lire son dernier polar « Ta mort sera la mienne ». Et vous ?
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Dans le genre polar hors norme, celui-ci s'avère un bon cru. Fabrice Colin nous offre ici un roman inattendu et dans un style que j'ai aimé découvrir. Ce roman est fou, complètement fou, psychédélique même devrais-je dire. Tout nous rend aussi cinglé que les protagonistes, à tel point qu'on ne sait plus ce qui est réel et ce qui ne l'est pas... de quoi avoir l'impression de perdre pied et de se retrouver aussi perdu que Julien notre personnage principal qui est mêlé de bien étrange façon à cette histoire.

Julien est un français que le hasard va conduire à L.A. afin d'être le précepteur du fils d'une auteur dont il est fan. Seulement ce qui semble être une mission assez simple va très vite devenir un cauchemar. le fils en question a une fâcheuse tendance à disparaître, ses amis sont tous plus bizarres les uns que les autres, sans compter que la belle-mère commence à lui faire des avances qu'il a bien de la peine à réfréner. Cette clique très disparate va descendre en enfer quand cette dernière va être retrouvée morte. Entre mensonges, soupçons et événements plus qu'étranges, le quotidien de Julien va virer au drame.

Je dois dire que le début du livre m'a laissé très dubitative. Je me suis ennuyée, la situation mettant beaucoup de temps à se mettre en place. Mais dès que la tension commence à monter et que des événements incompréhensibles se produisent, je n'ai plus eu de difficulté à entrer dans le récit. Il faut dire que le style de l'auteur y est pour beaucoup, car il est très accrocheur. La montée de la folie est insidieuse et on ne se rend compte qu'elle est là qu'une fois qu'on a complètement sombré, ce qui est très déstabilisant.

Les personnages très décadents ne sont pas vraiment attachants. Ils nous accompagnent, nous donnent envie de les suivre, mais on ne s'identifie pas à eux et c'est tant mieux quelque part, surtout vu tout ce qu'ils vivent. L'ingéniosité de l'auteur, c'est de nous plonger dans une enquête faite de mensonges et de faux-semblants, sur fond d'après 11 septembre, tragédie difficile à oublier pour Julien. Harcelé de toute part, ne sachant plus démêler le vrai du faux, il aura bien du mal à s'y retrouver.

Quand les idées sont intéressantes, la fin est très attendue. Je dois dire qu'elle m'a un peu déstabilisée car je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi... Fou? Incroyable? Gros? Franchement c'est un peu tiré par les cheveux, même si dénouer les fils de tout cela s'est avéré très intéressant. En même temps, ce côté irréel correspond bien au reste du livre, aussi ce n'était finalement pas si étonnant que ça, mais elle risque quand même de décevoir certains lecteurs qui pourraient s'attendre à tout autre chose.

En bref, jusqu'au bout ce livre m'aura étonnée. Malgré un début très lent, la suite a relevé le niveau et si la fin est tirée par les cheveux, la façon d'y arriver tient en haleine et donne envie d'en savoir plus. Donc au final ce livre s'avère être une bonne découverte.
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J'ai passé un bon moment. A lire comme on regarde un bon thriller des familles. Comme c'est F.Colin, il y a un peu de profondeur avec la mise en abîme vertigineuse des derniers chapitres.

L'écriture est très cinématographique avec de beaux plans larges comme transition entre les scènes pour autant je ne suis pas sûre que çà rendrait au ciné car l'histoire démarre doucement et reste très intérieure pendant les deux tiers du roman. On baigne dans le flou comme le narrateur et puis soudain tout s'accélère et là c'est carrément la grosse production américaine.

Julien le personnage principal est parfois un peu énervant car si il est dit en quatrième de couv' que la meilleure défense c'est la paranoïa... ben il aurait bien fait de la lire parce qu'après deux trois coups d'esbroufe comme il en subit il reste naïf et imprudent. Légèrement irritant un peu comme dans les films d'horreur où on a envie de secouer les héros qui se séparent au moment critique.

Du trash, du gore, des débauches orgiaques, des rapports humains exécrables au programme le restant esthétique - comment c'est possible ?-.

Je manque de culture donc je n'ai pas pu profiter de la bande son qui semble très soignée.
Même problème avec les références littéraires -tant pis pour moi-.

Ce Los Angeles à vraiment l'air d'une ville de tous les vices et de toutes les désillusions, que ce soit chez F.Colin ou chez D.Calvo...
Lien : http://baobabcity.over-blog...
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"Blue Jay Way" est la villa démesurément luxueuse qu'a fait bâtir le producteur de cinéma et de séries TV Larry Gordon à Los Angeles. Il y vit en compagnie de son fils Ryan, dont la mère, Carolyn Gerritsen, est écrivain et vit à New York depuis leur divorce. Elle est très inquiète pour Ryan depuis qu'il a participé à une émission de télé réalité produite par Larry, et qui s'est terminée de manière désastreuse. Depuis cette expérience, en manque de repères dans un monde d'excès et d'apparences, il traîne son désoeuvrement dans la vaste demeure paternelle, en compagnie d'amis aussi blasés que lui...

C'est dans ce contexte que débarque Julien, un jeune franco-américain qui a perdu son père dans les attentats du 11 septembre. Admirateur de l'oeuvre de Carolyn, il a fait sa connaissance à l'occasion d'un projet d'étude dont elle est le sujet. C'est à sa demande que Julien se rend auprès de Ryan, officiellement en tant que précepteur de français, officieusement pour tenter d'exercer sur son fils une influence positive. D'un naturel réservé, et lui-même relativement perturbé depuis la disparition de son père, le "petit français" semble décalé parmi la faune hollywoodienne, dans un rôle de spectateur détaché et un peu curieux... à moins qu'il ne soit lui aussi l'objet du spectacle... ?

Les choses se gâtent sérieusement lorsque disparaît Ashley, la très jeune épouse de Larry.

Il m'est difficile de rendre compte de cette lecture : Fabrice Colin joue dans "Blue Jay Way" avec les codes de divers genres, sans que l'on sache vraiment si, lorsqu'il le fait de manière un peu caricaturale, il s'agit d'une volonté ou d'une maladresse de sa part. J'opterais a priori pour la seconde option.

Le pari était risqué...
... développer une enquête policière dans ce décor de démesure et de paillettes, dans un milieu où argent, sexe et drogue rendent les rapports entre individus malsains et factices...
... y ajouter deux histoires parallèles, dont on ne saisit pas au départ le lien avec l'intrigue principale, mettant respectivement en scène un garçon psychopathe, et un autre souffrant d'une grave forme de schizophrénie...
...résoudre finalement l'énigme grâce à un stratagème relativement éculé...
Le pari était risqué, et aurait pu se transformer en grand n'importe quoi, mais finalement, Fabrice Colin ne s'en sort pas si mal, même si certaines de ses "ficelles" m'ont parfois fait tiquer, et bien que son texte souffre de quelques longueurs.

Il réussit en effet à installer son récit dans une ambiance particulière, qui dérange et en même temps pique la curiosité du lecteur. de même, il parvient à doter son décor et ses personnages d'une sorte d'esthétisme artificiel et outré assez intéressant. C'est à se demander si "Blue Jay Way" ne serait pas avant tout un exercice de style... Mais rendons justice à l'auteur : je n'ai pas eu à faire trop d'efforts pour me laisser embarquer dans son histoire qui, si elle n'est pas vraiment originale, est néanmoins plutôt efficace.

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L'intrigue, sans être d'une originalité folle, se suit sans déplaisir : intercalées entre les confessions du narrateur, les biographies de deux enfants à problèmes (l'un est psychotique, l'autre dénué de sens moral) font monter l'inquiétude par petites doses, jusqu'à un climax maitrisé où les nombreux rebondissements viennent remplir le cahier des charges du genre. Colin a des facilités d'écriture évidentes, et Blue Jay way se révèle être un page-turner redoutable – du genre qu'on lit d'une traite. Mais son intérêt est peut-être ailleurs ; dans cette volonté de scruter le réel hollywoodien, écrasé par les signes, et dont surgissent paradoxalement de nouvelles dimensions.


Lien : http://petebondurant.over-bl..
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Julien, jeune écrivain français en quête d'inspiration vit aux Etats-Unis depuis qu'il a perdu son père dans le crash de l'avion du 11 septembre sur le Pentagone. Il se prend d'amitié d'une romancière américaine qui a elle aussi perdu son père dans un accident d'avion. Elle lui propose un job étrange… Allez s'occuper de son fils Ryan, junkie et paumé après le passage dans une émission de télé réalité. Il vit dans une riche villa (Blue Jay Way) de Los Angeles avec son père, Larry, avec qui il entretient une relation conflictuelle. Julien accepte, et après quelques semaines où il profite de la vie californienne, les ennuis commencent…

Sans être d'une très grande originalité, ce thriller se lit avec un certain plasir. Il emprunte beaucoup aux polars américains… enlèvements, meurtres en cascade, faux-semblants, tension qui ne fait que de croître, bref tous les ingrédients du polar qu'on a du mal à lâcher… En parallèle, nous suivons l'histoire d'enfants psychotiques extrêmement violents qui finiront par avoir un lien avec les événements vécus par le jeune écrivain. Il y a aussi la ville de Los Angeles comme toile de fond, ville de tous les excès, starlettes de télé-réalité, junkies, producteurs véreux… ville où la superficialité et la violence sont exacerbées jusqu'à cette machination dans laquelle le jeune français va être embarqué.
L'auteur parvient d'autant mieux à capter le lecteur et à lui faire croire à l'invraisemblable qu'il parsème son histoire d'évènements réels comme les attentats du 11 septembre ou de stars hollywoodiennes très connues.
Un livre bien écrit et bien construit.
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Critique presse : Merci à L'EXPRESS de spoiler...
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