Colette Sandrine (1970-) – "
Animal" – Denoël / Livre de poche, 2019 (ISBN 978-2-253-18116-3)
De cet auteur, j'avais apprécié "
six fourmis blanches", mais avec ce roman "
animal", ce fut pire qu'une déception : cas rarissime, j'ai abandonné aux deux tiers, après avoir failli abandonné dès la moitié.
C'est un véritable catalogue des idées les plus conformistes dans les milieux bobos.
Une première partie (pp. 9 à 38) pour décrire (avec une certaine complaisance) l'abyssale misère infligée à une bonne partie de la population du Népal sur le ton convenu et dans le mode "superbement écrit", usuels dans les reportages de type "Arte" ou "national geographic".
Une deuxième partie, copieuse, (pp. 43-186), narre une de ces ignobles parties de chasse aux grands fauves, organisées par de pôvres crétins pleins de fric (les "premiers de cordées" chers à Macron), dans les pays du
Tiers-Monde ou les régions "sauvages" (ici le Kamtchatka), en ayant bien sûr la certitude qu'au moindre petit bobo ces "héroïques héros" n'auront qu'à saisir leur téléphone portable pour obtenir illico un hélico...
Le tout gentil couple se compose – bien évidemment – d'un brave Hadrien, véritable petit toutou de sa Dulcinée (p. 48), qui de son côté s'avère – non moins évidemment – la plus Grande Chasseresse de tous les temps, toute en Harmonie avec la Grande Nature Sauvage (un ours retors), et – toujours évidemment – d'un instinct et d'une endurance qui relèguent Tarzan et Superman au rang de freluquets.
Bien sûr, elle est mystérieuse, réservée, taciturne, imprévisible et tout et tout (cf par exemple p. 193), on barbote dans "Elle magazine". Et pan, on a droit à la Grande Enquête dans le passé, on s'en va remonter jusqu'aux parents du Népal.
La troisième porte justement le nom de ce pays : l'auteur se lance dans la narration de la vie... du frangin de la grande chasseresse. Et ça recommence, quasiment à l'identique, sauf que lui s'occupe des tigres, et qu'étant resté au pays, il est – pour sûr – resté "sauvage", illettré, pauvrissimme et tout et tout.
Là, j'avoue que la dose démesurée de clichés infligée au lecteur m'a fait tomber ce livre des mains. Quel dommage de disposer d'un tel talent d'écriture pour le gaspiller dans de telles âneries.
Poubelle.