Faire du beau avec du grave - difficile
La réalité sans l'imagination autour, sans déformation, sans dilatation. Projetées sur les parois d'une caverne éclairée par un feu, des silhouettes ordinaires peuvent prendre l'allure de géants monstrueux. Pour les ramener à leur taille réelle, à leur forme réelle, il suffit de -
Rallumer la lumière. Éclairer. Éclaircir.
Car il ne s'était pas trompé: elle est au bout. A bout. En miettes. Elle a beau ramasser ses morceaux, donner l'illusion, il la voit comme un vitrage feuilleté qu'on aurait essayé de briser: debout - avec mille fissures en étoiles à l'intérieur.
C'est comme regarder une maison éboulée après une secousse ou une inondation: à présent, il faut repartir de zéro. Trente ans derrière elle, et le vide soudain. Clémence ne sait pas construire, tout au plus recoller les morceaux d'un mur brisé. Clémence est le mur.
Ce n'est pas lui qu'elle implore en silence; c'est un dieu, un magicien, un sorcier, n'importe lequel d'entre eux qui ne serait pas occupé à cette heure, un qui -il l'a dit dans son cri, lui : un qui la sauverait.
page 13.
Mais quoi, quand on ouvre les mains et qu’il n’y a rien dedans, quand on
fouille au fond de son crâne et qu’on ne trouve que le chagrin, le vide et la
colère ? C’est idiot de dire qu’une fois au creux de la vague, on ne peut que
remonter, tellement idiot parce qu’il faut de l’élan pour cela, il faut du
courant, et souvent, quand on est au creux de la vague, on se noie. À vrai
dire, une fois en bas, il y a beaucoup plus de risques de couler pour de bon
que de chances de remonter à la surface.
Grosse déception pour ce romans.. J en attendais beaucoup car j aime cette ecrivaine.. J ai arrêté au tiers du romans je n'ai même pas pu continuer en lisant en diagonale tant l 'héroïne m' insupporte.. Elle s autoflagelle : (la plus moche la plus conne la plus maigre...) je sais que ce sont les conséquences de 2 ans de vie commune avec son ex mais j avais très envie de botter le cul à l 'héroïne... C'est du temps perdu pour moi quand je pense à tous les livres qui me restent à lire.
Pour ses onze ans, ses parents avaient divorcé. Pour ses onze ans – ils
s’étaient séparés quelques jours avant son anniversaire, et pour la première
fois il y avait eu un gâteau sans son père. Son père qu’elle n’avait presque
jamais revu. Il avait refait sa vie, selon cette affreuse expression qui sousentend
que l’on peut gommer celle d’avant et recommencer comme si de
rien n’était.
Derrière la haie de thuyas, Clémence observe le jardin du voisin. Un
grand jardin bien entretenu. Le voisin arrose chaque jour. Ils ne se sont
jamais vus. Ils ne se sont jamais parlé. C’est ça la ville. Plein de monde –
plein de gens seuls.
Thomas a détruit en elle chaque
parcelle de gaieté, traquant la moindre étincelle, le moindre espoir.
Personne ne la croit quand elle dit qu’il l’étouffe. Personne ne voit le
monstre derrière l’homme charmeur qu’on lui jalouse.