Ce tome est le premier d'une nouvelle série consacrée à Vampirella. Il contient les épisodes 1 à 6, ainsi que le prologue, initialement parus en 2014, écrits par
Nancy A. Collins, dessinés par
Patrick Berkenkotter, et encrés par Dennis Crisostomo. le prologue "Prelude to shadows" a été dessiné et encré par Christian Crizam Zamora. Ce tome comprend également le script de l'épisode 1, ainsi que les 34 couvertures variantes. Il est possible de lire ce récit sans rien connaît
re du personnage.
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- Épisodes 1 à 6 - Quelque part dans l'Oregon, madame Baxter souhaite une bonne nuit à sa fille Emma qui doit bientôt fêter ses 6 ans. Emma demande si son père sera là, sa mère répond que non. Quelques minutes plus tard, Emma a été enlevée par son père qui a laissé un message en lettres de sang sur le mur : "Elle nous appartient". À Seattle, Vampirella (installée sous le pseudonyme d'Ella Normandy) répond au téléphone. Elle accepte la mission proposée par monseigneur Crisswell, son commanditaire au Vatican.
Vampirella se rend en Oregon où elle réussit à stopper le sacrifice rituel d'Emma juste à temps. Mais Ethan Shroud réincarné réussit à apposer une malédiction sur Vampirella. Contre toute attente, l'aide vient d'un autre fils de démon qui lui montre la marche à suivre.
Vampirella est un personnage créé en 1969, par
Forrest J. Ackerman et
Trina Robbins et qui apparaît pour la première fois dans les pages d'une anthologie portant son nom, voir Vampirella archives, volume 1.. Ses premières aventures ont été rééditées dans Vampirella - The best of the Warren years.
Après l'arrêt de son magazine, le personnage a été édité par Harris Publication. de nombreux scénaristes et dessinateurs de renom ont écrit pour elle. Dynamite a publié des recueils thématiques tels que Vampirella Masters series, volume 2 (des histoires de 1996 écrites par
Warren Ellis), ou encore Vampirella Masters series, volume 6 (des histoires de 1997 écrites par
James Robinson, et peintes par
Joe Jusko). Il est possible aussi d'admirer les couvertures de ces magazines dans The art of Vampirella: The Warren years.
Depuis 2010, Dynamite a acquis les droits du personnage et publiés de nombreuses miniséries. "Our lady of shadows" présente la particularité d'être écrite par
Nancy A. Collins, une romancière spécialisée dans l'horreur et la
science-fiction (par exemple
La volupté du sang).
En découvrant cette histoire, le lecteur a le plaisir de constater qu'une connaissance très superficielle, voire même aucune connaissance du personnage n'est nécessaire. Collins expose de manière succincte les caractéristiques de Vampirella, présente rapidement son origine et celles des autres créatures surnaturelles qui se tapissent dans l'obscurité, ainsi que son ennemi de toujours. le lecteur qui connaît le personnage et son histoire reconnaît Ethan Shroud, le Culte du Chaos, Lilith.
Nancy A. Collins a même la gentillesse de rappeler d'où sortent toutes ces créatures surnaturelles, et d'indiquer discrètement au détour d'une cellule de pensée intérieu
re de Vampirella, qu'avec tous les souvenirs erronés ou factices qu'elle trimballe, elle préfère vivre au présent, que de se morfond
re dans le passé inscrutable.
La scénariste utilise donc de nombreuses conventions de l'horreur de type surnaturelle, à commencer par les vampires, mais aussi les démons (sans évoquer une dimension religieuse), la krasue (un monst
re d'origine cambodgien ou laotien), la lamia, et des dérivés de Nosferatu. Sans être très décoiffant, ce bestiaire est utilisé avec compétence pour fournir des ennemis à Vampirella. La narration est très linéaire, la faisant voyager d'un endroit à un autre (la Thaïlande, la Grèce, et la Serbie).
Les affrontements sont rapidement réglés, 1 par épisode. Collins a pris soin d'établir un fil conducteur qui évite un effet "monst
re de l'épisode", qui est également traité de manière très linéaire, avec un soupçon de détachement qui atténue l'inquiétude que le lecteur pourrait éprouver pour Vampirella. le récit se lit très vite avec une légère impression qu'il est destiné à un lectorat de jeunes adolescents. La psychologie n'est pas très fouillée, Vampirella se laisse embobiner par Drago très facilement. L'aventure est très linéaire et la fin très tranchée.
L'aspect visuel du récit apporte un peu de substance à la narration.
Patrick Berkenkotter réalise des dessins réalistes avec une bonne densité d'information visuelle. Les tenues vestimentaires sont variées et plausibles. Il ne s'attache pas trop à en rendre la texture. Les personnages présentent des morphologies normales et différentes, même s'ils sont tous de race caucasienne, y compris les figurants.
Les monstres sont représentés de manière très pragmatique, sans effet expressionniste. Cela leur donne un petit côté naïf, par exemple les poumons rattachés à la tête pour la krasue. En étant trop littéral, Berkentotter donne même une apparence ridicule à Drago avec ces dents pointues proéminentes. Sa façon de représenter le costume de Vampirella est également un peu décalée. Certes ce costume est fait pour être révélateur au maximum, c'est l'une des conventions du personnage. Mais ici les bretelles qui cachent la poitrine de Vampirella ont vraiment une forme bizarre.
De temps à autre, les auteurs donnent l'impression de vouloir viser un lectorat un peu plus âgé. Berkenkotter se permet de représenter discrètement 1 ou 2 tétons dénudés. Collins évoque également discrètement le commerce sexuel en Thaïlande.
Au final, le lecteur découvre un récit très linéaire et un peu simpliste, mais assez agréable à lire, avec une bonne maîtrise du personnage de Vampirella. 3 étoiles pour un lecteur exigeant, 4 étoiles pour un lecteur acceptant une lectu
re de divertissement sans ambition.
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- Prelude to Shadows – Quelque part dans le nord de la France, une novice a disparu dans un couvent. Monseigneur Crisswell charge Vampirella d'enquêter sur place.
Étrangement Dynamite a choisi de positionner ce prologue en fin de volume.
Nancy A. Collins déroule une enquête dont elle donne le fin mot dès la scène d'ouverture. Elle rame un peu pour justifier l'existence d'une secte démoniaque en plein coeur d'un couvent. Mais finalement l'histoire tient la route, et repose sur un exemple de possession justifié. Les dessins de Christian Crizam Zamora disposent de plus de détails que ceux de Berkenkotter, mais ils sont également un peu plus figés.
À nouveau cette histoire mérite 3 ou 4 étoiles en fonction du niveau d'attente du lecteur. Vampirella s'enfonce petit à petit dans une vengeance malsaine. le dénouement du combat repose sur une pirouette présentée de manière un peu malhabile.
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- le script de
Nancy A. Collins pour le premier épisode permet au lecteur curieux d'en découvrir la forme, et de comparer avec le résultat final pour pouvoir apprécier l'apport du dessinateur.
Parmi les 34 couvertures variantes, le lecteur retrouve des dessins de Jenny Frison, Arthur Adams,
Joe Jusko,
Stéphanie Buscema, Ebas, Neil Ruffino,
Terry Dodson, et 3 photographies de modèles en chair et en os.