On en finit pas de compulser ce double recueil de poésies. C'est très exhaustif. Outre les grands noms, on découvre de réelles pépites, complètement oubliées de nos jours. C'est un recueil qu'il faut avoir sous la main régulièrement. Comme toujours dans la Pléiade, les notes en fin de volume sont nécessaires pour rendre les oeuvres dans leur contexte.
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T2
Charles Bordes
Les aveux ingénus
Beauté, pour qui je soupire
Sous les lois du tendre amour,
(Oserai-je vous le dire !)
Je sens pour vous nuit et jour,
(Ah ! sans alarme
Agréez ce tendre aveu)
Un feu...
De carme.
Hélas ! Si moins inhumaine,
Vous ressentiez les attraits
De ce penchant qui m'entraîne,
Vous me verriez à jamais,
Fidèle et tendre,
Borner mes vœux les plus doux
A vous...
Le prendre.
Rougissez d'être inflexible,
Aux plus tendres sentiments ;
Et que votre âme sensible
Goûte avec moi ces moments
Pleins de délices,
Et laissez à ce soupir
Ouvrir...
Vos cuisses.
Quelle erreur d'être sévère !
Connaissez enfin l'amour
Sous les voiles du mystère.
Ah ! Daignez à votre tour,
Avec ivresse,
Éprouver d'un dieu si doux
Les coups...
De fesse.
T2
Marceline Desbordes-Valmore
Malheur à moi
Malheur à moi ! Je ne sais plus lui plaire ;
Je ne suis plus le charme de ses yeux ;
Ma voix n'a plus l'accent qui vient des cieux,
Pour attendrir ma jalouse colère ;
Il ne vient plus, saisi d'un vague effroi,
Me demander des serments ou des larmes :
Il veille en paix, il s'endort sans alarmes :
Malheur à moi !
(...)