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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle belle surprise que ce livre! Je croyais m'embarquer dans un polar classique et j'ai été plongée dans une formidable odyssée humaine : celle d'un village de Normandie, Vrainville rassemblé autour de SON entreprise, les ateliers Cybelle, une fabrique de lingerie. Cette entreprise familiale est le fleuron et la fierté de la région, et le poumon du village. La plupart des femmes du village y travaillent. Mais les temps changent. Les dirigeants de l'entreprise aussi. La solidarité des débuts s'effrite. Mondialisation, crise économique, délocalisation, chômage, harcèlement, s'inscrivent comme une résignation. Pourtant, les chuchotements et les murmures grondent. Comment faire renaitre la solidarité d'antan ? Comment faire reculer la marche inéluctable de la fermeture? Comment attirer la lumière sur eux ? Ce qu'il leur faudrait, c'est un mort…. soupire une ouvrière désabusée.

La grande force de ce livre est de nous immerger littéralement dans la vie des habitants de ce village, qui s'articule autour d'un personnage central et majeur : les ateliers Cybelle. Une saga familiale sur 3 générations qui déploie ses ramifications autour d'une infinie palette d'émotions humaines: courage, générosité, égoïsme, mesquinerie, cupidité, amitié, trahison, honte, lâcheté, etc, etc… Bref, la vie tout simplement.

A mi parcours, l'enquête policière reprend le devant de la scène. C'est le temps des secrets qui refont surface, des combats, des mensonges, des espoirs, des désillusions … des morts. Je reconnais que mon intérêt s'est un peu émoussé dans cette partie qui est très inégale et pas toujours crédible. Mais j'étais déjà embarquée avec les habitants de ce village. Alors, j'ai continué avec plaisir ma route avec eux.

La construction est intéressante. Point de suspens en tant que tel puisque la plupart du temps, l'auteur annonce ce qui va se passer en début du chapitre, comme s'il racontait un fait divers. Pourtant, même s'il s'est effectivement inspiré de l'histoire des ouvrières des usines Lejaby, il s'agit bel et bien d'une fiction. Il utilise le temps, en jonglant entre le passé et présent, pour maintenir notre intérêt. Et, par un magistral chassé croisé de personnages, il nous révèle petit à petit les interactions entre eux, et surtout sur les conséquences de leur choix.

Dans ce récit qui navigue entre critique sociale et roman policier, nos actes, notre destin, et ce que nous en faisons, tambourinent comme un clapotis sourd. Si l'histoire s'ouvre sur une épigraphe des Rita Mistsouko : "On est responsable du feu qu'on a allumé", ce n'est pas anodin. Feu de joie, brasier ou bucher, les choix que nous faisons sont les braises incandescentes qui palpitent au coeur de ce livre et de nos vies.
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Après Imagine le reste,
Hervé Commère nous livre une fois plus
un très bon roman noir lumineux à facettes.
Ici point de truands surfaits
mais des humains très humains avec leurs failles
et des questions de survie...sociale
dans le bocage normand
à Vainvrille, une petite ville
qui vit dignement depuis trois générations grâce aux Ateliers Cybelles
spécialisés dans la fabrication de sous-vêtements féminins
embauchant la quasi totalité des femmes du village.
Mais l'entreprise va connaître la crise...et être menacée de liquidation.
Le maire, le chef d'entreprise et les ouvrières et syndicalistes vont s'affronter
et régler peut-être aussi d'anciens contentieux...

Dès les premières pages, Hervé Commère joue carte sur table, ce que l'on sait c'est le titre du roman, qu'il faudra un mort...Ce qui ne change pas comme dans ses autres romans, c'est que le chemin sera long et sinueux et qu'il faudra attendre la fin pour que la lumière soit.
le roman après un premier virage quasi mortel qui brise des rêves de jeunesse et des lendemains de fêtes prend vite une tournure sociale. le projet de délocalisation et des fonds d'investissements menacent l'avenir de l' entreprise et risque de laisser sur le carreaux toutes les salariées. Un conflit social s'installe et les rapport de force patron/syndicat se durcissent....
Vainvrille part en vrille
Presque tous espèrent que le loup liquidateur d'entreprise s'en prendra plein la gueule et sortira la queue entre les jambes...
Pour survive....il y aura un prix à payer.
Ce qu'il nous faut, c'est un mort, un cinquième roman personnel et engagé qui va droit au but !
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Plusieurs événements dramatiques se produisent le soir du 12 juillet 1998 (où l'équipe de France est devenue championne du monde de foot), qui auront des répercussions 18 ans plus tard dans la petite commune normande de Vrainville. Vrainville, c'est le bastion des Ateliers Cybèle, qui fabriquent des dessous féminins réputés grâce à leurs centaines d'ouvrières expérimentées, et qui ambitionnent désormais d'augmenter leurs profits en sacrifiant leur main d'oeuvre dans l'indifférence nationale. Jusqu'à ce qu'un cadavre soit découvert.
J'ai énormément aimé ce polar atypique, qui prend le temps d'installer le décor avant d'y planter la mort (en milieu de roman, seulement). J'ai apprécié la façon dont Hervé Commère relate l'histoire de Vainvrille où il fait (faisait ?) si bon vivre, des Ateliers Cybèle où il fait (faisait ?) si bon travailler, et la manière dont il raconte le basculement économique et idéologique des années 2000, sans pour autant se faire donneur de leçons : "Tout ce qu'on a appris à l'école est hors d'usage." J'ai également admiré son analyse fouillée, juste et nuancée, de ses personnages. Et puis il y a ce drame que l'on pressent, et ce mystère bien entretenu.
Commère réunit tous les ingrédients du polar : réalisme du contexte social, anti-héros pleins de défauts, magouilles politico-financières, sympathie pour les petites gens -et crime, forcément. Il en fait un excellent roman, très bien écrit, extrêmement bien maîtrisé, pas trop militant ; mon seul regret est un final qui s'étiole quelque peu.
C'est en tout cas un auteur que j'ai envie de découvrir davantage, et si ce n'est pas encore fait, je vous invite à le découvrir vous aussi ; vous ne regretterez pas cette petite balade sur la côte normande.
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Une petite bourgade en bord de mer vit de sa seule usine. Une usine de confection, lancée au début du vingtième siècle par un gars courageux et ouvert, qui en a fait une entreprise où les couturières viennent de loin s'engager, car les conditions de travail et les relations sociales y sont devenues un modèle.

Deux générations plus tard, Vincent, le petit-fils du patron devenu une légende locale, est encore là, mais il n'a plus la fibre. D'autant que sa vie a été marquée par un terrible accident de voiture qui a eu lieu le 12 juillet 1998. En ce jour de finale de coupe du monde, lui et deux copains Patrick, le fils du maire, et Maxime, un jeune prometteur, sont rentrés trop fatigués de boite de nuit. Nuit terrible, pour eux, et ô combien pire pour Marie, jeune fille du cru qui vivait alors à Nancy.

Hervé Commère reprend le fil de leurs histoires vingt ans plus tard, alors que leurs destinées les ont menés qui à la tête de l'usine familiale, qui maire comme son père, qui simple ouvrier mécanicien, qui femme de ce dernier. Des relations complexes unissent ces personnages, liés par leurs secrets et par leur commune appartenance à cette ville où le monde commence et finit avec les lingeries Cybéle. Un petit endroit où William le policier va revenir bien des années après y avoir vécu des vacances et alors que l'un des protagonistes va disparaître à son tour.

Commère alterne dans ce livre, quelques moments brillants et d'autres plus poussifs. le démarrage du livre est par exemple parasité par les apartés de l'auteur, qui avertit le lecteur de l'importance pour chacun des personnages de la nuit de 1998. Procédé littéraire pesant. La suite avec notamment l'explicatif sur la création de l'entreprise, les grandes idées sociales qui y sont associées, le basculement dan l'économie moderne est beaucoup plus vivant. le cynisme des pratiques de l'avocat engagé pour convaincre les ouvrières d'accepter une vente purement financière fait froid dans le dos. Et pourtant ce genre de comportement doit exister.
L'écheveau des relations entre les principaux personnages nourrit la partie « policière » de l'ouvrage, à l'intérêt somme toute limité, car en grande partie prévisible.

Mais, si le suspense n'est pas le point fort du roman, Commère décortique avec finesse leur psychologie. Tous à des degrés divers n'ont pas réalisé leurs rêves de gosse. Tous ont plus ou moins l'impression d'être dans des impasses, dont il est difficile de fuir.

Reste que si l'ensemble est très travaillé, très juste dans la représentation sociale, le récit comporte quelques longueurs. Et la dernière partie, au côté théâtral, est franchement de trop. Il y avait moyen d'arriver vers ce final sans faire dans le face à face verbeux.
L'impression finale est d'avoir lu un bon livre, aussi sociologique que policier, mais dont le rythme est inconstant.
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C'est ma complice @chezstelda qui m'a sommée de lire Hervé Commère : « il gagne à être plus connu ! ». Ça tombe bien, parce que je ne demande qu'à les porter aux nues les écrivains qui méritent plus de lumière.
Nous sommes le 12 juillet 1998, et la France vient de gagner la coupe du monde. Je faisais partie de ces filles qui suivaient le foot. Moi aussi, ce soir-là, j'ai senti que beaucoup de vies allaient basculer parce que dans l'euphorie générale, les gens se comportaient n'importe comment.
Vrainville, en Normandie, ne fait pas exception. Ce soir-là donc, une jeune fille est renversée par une Golf GTI dont les trois occupants ont choisi de ne pas s'arrêter. L'un est le fils de l'emblématique atelier de soutien-gorge qui fait vivre le village, l'autre est le fils du maire. Un homicide involontaire, ça ferait désordre. C'est le point de départ de ce bon roman policier. Bon parce que l'auteur a fait de ce village, plein d'espoirs et d'égoïsmes, le personnage central de son livre (ça rappelle le Trincamp du fabuleux « Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud). Bon parce que ce roman a les accents d'un pamphlet antimondialiste où le capitalisme, aveugle et cynique, est fustigé sans complaisance ni caricature. Bon parce qu'à travers une fresque familiale écornée, l'auteur fait le portrait réussi d'une entreprise condamnée par les changements du monde et l'érosion de la passion (une illustration criante du célèbre : « le grand -père a fondé, le fils a profité, le petit-fils a vendu »). Bon, voire jouissif, parce qu'on y célèbre celles et ceux qui savent dire « non ». Je n'en dirai pas plus. À mon tour, je vous somme de lire Hervé Commère. Dans ce genre de littérature, c'est un maître.
Bilan : 🌹🌹
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Je ne vous remercie pas, monsieur Commère.
Je viens de lire votre livre d'une traite ou presque, laissant en souffrance ma vraie vie, incapable me détacher de votre thriller social absolument addictif.

Le démarrage est en fanfare, avec un viol et un délit de fuite après accident de piéton. le ton est donné, crédible et détaillé. On est immergé dans le tragique et la suite va être dans la même veine. Les conséquences de ces sordides faits-divers vont changer la vie d'un bon nombre de protagonistes sur plusieurs années. C'est là que l'originalité du contexte tient en haleine, dans une chronique villageoise où vont se croiser victimes, responsables, familles et enquêteurs, et un imbroglio de secrets enfouis.

Un montage narratif intelligent, tenant guides serrés le déroulé de cette intrigue, de nombreux intervenants, des interactions croisées, des rebondissements: tout est là pour un thriller réussi. Si je voulais chipoter, je soulignerais quelques clichés en personnages ou contexte mais on peut s'en amuser sans brider son plaisir.

Le décor est sans doute la partie la plus attachante du livre, avec la reconstitution quasi historique d'une petite entreprise locale de bonneterie, de sa création après la première guerre mondiale, son rayonnement avec le mode de fonctionnement paternaliste des premiers directeurs, et un effondrement annoncé dans un contexte de crise économique contemporaine.

Découverte d'auteur que je vais chercher à mieux connaître.
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Bon ! je ne dis pas merci à mes amis de Babelio et les autres, Yassleo et Gruz,  pour ne pas les citer, qui ont fait des critiques de choc et de choix sur ce roman : j'ai l'air de quoi, moi, avec ma critique bien gentillette , c'est dire que le sieur Commère fait causer dans les chaumières ...

Enfin , je l'avais commencée , je l'assume quand même avec une certaine gêne !

 Hervé Commère surprend, et , ce que j'avais déjà ressenti dans Imagine le reste , est encore plus présent dans ce nouveau roman : on pense partir sur une histoire et c'est une autre qui déboule  mais que ça fait du bien au lecteur d'être ainsi bousculé surtout quand l'écriture est limpide .

12 Juillet 1998, ça vous rappelle quelque chose ? On est les champions du monde ... 

Ce soir là , la France explose de joie , un couple se découvre, une petite Mélie nait ,  mais la nuit de fête ne finit pas forcément bien pour tout le monde, Marie est violée et la virée de trois amis tourne au fait divers dramatique  en renversant une jeune fille sur le bord de la route et en s'enfuyant. Fin de la première partie bien  nommée : La nuit où tout se lie .

Quelques années en arrière : Vrainville  , petite bourgade de Normandie abrite les ateliers de Cybelle, fleuron de la lingerie de luxe qui emploient la quasi totalité de la population féminine du village , les habitants sont fiers de leur usine et reconnaissants  vis à vis de son créateur Gaston Lecourt dans les années 20 puis de son fils Marcel qui a repris le flambeau .

On retrouve le fil lors de la troisième partie puisque le conducteur en fuite n'est autre que le fils de Marcel , Vincent , et que les parents de Marie habitent Vrainville ainsi que la victime de l'accident ...

Vingt ans plus tard, Vincent est aux manettes de l'usine et la musique n'est plus la même : délocalisation, fonds de pension américains , avocat et ses méthodes douteuses remplacent la gestion familiale et paternaliste des fondateurs de Cybelle .

L'écrivain prend le temps de bien poser tous les jalons d'un drame social et humain aux multiples tiroirs, et le lecteur attend d'où va partir le détonateur, car il y en a forcément un : d'abord on nous promet un mort quand même !

Comme Franck Bouysse, Hervé Commère est classé parmi les auteurs de policier  mais ce sont des intrigues  noires plus par leur plongée  sociale et sociétale que par leur nombre de morts et on s'en félicite .
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Je me suis assise, fermée les yeux et j'ai écouté la voix d'Hervé Commère me raconter, comme une confidence, ce que lui inspire le monde ..Une sorte de Stephan Eicher nouvelle génération ..Il m'a susurré à l'oreille des mots forts, des mots doux, des mots d'espoirs et de regrets, des mots du présent et d'antan, des mots qui m'ont transporté en Normandie mais dans toutes les régions du monde.

Il m'a confié l'injustice du monde. le combat des ouvriers pour garder un emploi. le petitesse d'un patron qui souhaite vendre pour commencer à vivre. Les vies qui se brisent en quelques secondes pendant que d'autres se subliment. J'ai pris tout cela de plein fouet, presque à bout de souffle !

Ce roman nous parle de trois générations et est pourtant très actuel. Il nous parle d'une nuit où tout commence et tout fini.

1998, victoire des bleus. C'est la fête ! Malgré tout 4 événements vont avoir une incidence sur notre histoire. Une naissance, un viol, un accident de voiture et une rencontre. Quatre moments pour divers personnes dans divers lieux. Et pourtant, tous vont se rejoindre quelques années plus tard dans un petit village Normand. Autour des Ateliers Cybelle où les femmes commencent à douter de leurs futurs.
Je veux dire que les gens sont petits, explique-t-il en posant ses couverts à son tour. On les prend tellement pour des cons qu'ils finissent par le devenir. Il se font tout petits. On les rend petits. Il se replient sur eux-mêmes, sur ce qu'ils connaissent.

Hervé Commère ne signe pas un thriller ou un policier mais un livre noir très contemporain avec une grand part de sociologie et très humain . On se retrouve tous dans un personnage de l'histoire. On va s'émouvoir avec eux. L'auteur va nous immerger dans la vie de cette petite ville, nous allons nous aussi faire partie de ces hommes et ces femmes. Vivre l'après guerre, puis les deux générations suivantes. Etre fière et se retrouver démuni.
Etre une petite main afin d'embellir les femmes et se sentir bien.

L'histoire vous happe ! A tel point que j'ai cherché s'il n'y avait pas une part de vérité. Si Gaston Lecourt n'avait pas vraiment existé. J'y ai cru, tellement cru à votre roman Monsieur Commère !
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Si les autres romans d'Hervé Commère mettent en scène des personnages hors du commun, ici il s'agit de voir évoluer des gens comme tout de monde ou presque, sur fond de crise sociale.
Trois jeunes adultes vont se faire rattraper par leur erreur dix-huit ans après les faits. Dix huit ans après que l'équipe Black-Blanc-Beur ait remporté la coupe du monde de football et que les vies de Marie à Nancy, de William à Paris et de Mélie dans le sud aient été elles aussi impactées par cette nuit pas comme les autres.
La construction de cette histoire en huit parties où l'auteur nous distille des éléments dévoilant l'intrigue à venir, peut dérouter le lecteur mais c'est aussi un des artifices utilisés pour nous emmener dans les détours de son raisonnement. Dans le fond, sous couvert d'une saga familiale et industrielle, d'une amitié qui tourne mal mais où les protagonistes restent fidèles à leur promesses, des amours contrariées, je vois dans ce roman une ode au « libre arbitre » que tout un chacun peut activer au lieu de suivre le cours d'une vie déjà toute tracée. Il peut toujours y avoir un nouveau départ et c'est l'optimisme que je retiendrai en fin de compte.
Le style de ce jeune auteur est fluide et ses personnages bien campés ne laissent pas indifférents en nous faisant osciller pour certains entre admiration, sympathie et aversion au gré du récit, confirmant en cela qu'il est une valeur montante du thriller français. D'ailleurs est-ce bien un thriller ? Enfin à noter le beau portrait des combats ouvriers, de la vie en Normandie et de Marseille où la différence y bien vécue.
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Tout commence ce fameux 12 juillet 1998. Cette nuit-là, alors que la France vient de gagner la coupe du monde, trois jeunes hommes renversent une femme au bord d'une route, une étudiante se fait violer, un policier rencontre la femme de sa vie et un bébé voit le jour. Vingt ans plus tard, tous ces personnages se retrouvent aux alentours du village de Vrainville en Normandie. Ce village vit au rythme des ateliers Cybelle, usine de lingerie créée et dirigée par la famille Lecourt depuis plusieurs générations, mais menacée de rachat par un fonds d'investissement et de délocalisation.

A partir de cette trame, Hervé Commère écrit un roman noir passionnant. On suit les destins croisés de ces personnages dont certains sont particulièrement attachants, on découvre des liens, des secrets. On comprend aussi que les choses ne sont pas forcément telles qu'elles paraissent, et que même le beau Maxime, leader syndical de l'usine, a sa part d'ombre.

J'ai beaucoup aimé ce roman pas forcément facile à classer, mais que je n'ai pas lâché une fois commencé. J'ai beaucoup apprécié le style de narration de l'auteur, simple et direct, avec une sorte de voix off omnisciente décrivant les personnages (dans ma tête, c'était la même voix que dans les rois maudits). Je trouve aussi le titre particulièrement fort.

Si je ne mets pas 5 étoiles, c'est juste parce que j'aurais aimé que le côté social lié à la fermeture de l'usine soit un peu plus développé. Certes, l'aspect rachat par un fonds d'investissement est assez bien décrit, mais je n'ai pas retrouvé la fibre sociale et la sensibilité au monde ouvrier d'un Gerard Mordillat par exemple.
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