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Tituba fille d'esclave, naît sur l'île de la Barbade à la fin du XVIIe siècle. Elle est élevée et initiée aux pouvoirs du monde invisible par Man Yaya, une guérisseuse, crainte pour sa pratique de la sorcellerie.

Peu après son mariage avec un esclave, elle part pour les États-Unis, Boston puis le village de Salem où elle travaille au service d'un homme d'Église.
"Le devoir d'un esclave, c'est de survivre. Tu m'entends ? C'est de survivre."
Alors que son époux s'évertue à satisfaire ses maîtres et à répondre aux stéréotypes du bon esclave, Tituba reste fidèle à elle-même. Naïve ? En tout cas libre, authentique, n'adhérant pas aux dogmes chrétiens, elle use de son art pour soigner et réconforter. Elle donne et se donne par amour pour son prochain. Elle aime peut-être un peu trop d'ailleurs...
Très vite, Tituba est accusée de sorcellerie et jetée en prison. Libérée deux ans plus tard, elle rentre à la Barbade où elle côtoie les Nègres Marrons.

C'est un livre que j'ai eu beaucoup de mal à lâcher 🤩. Il y a tellement de choses à en dire. Beaucoup de thématiques sont abordées et suggérées : l'horreur de l'esclavage, le racisme, l'antisémitisme, le sexisme, l'hystérie des puritains, le monde invisible...

Tituba a vraiment existé. Son savoir médicinal et la couleur de sa peau en font naturellement une sorcière. Noire et esclave, elle est oubliée dans les récits du Procès des sorcières de Salem.
Maryse Condé lui donne, ici, une voix et une histoire.
Histoire et fiction se mêlent, à certains moments mieux que d'autres...

J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et je vous le recommande pour sa richesse.
Parfois j'ai eu l'impression que Tituba et Maryse se confondaient, qu'elles ne faisaient qu'une seule et même personne...
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Maryse Condé rouvre une Affaire Classée à Salem.

L'écrivaine française lauréate du Prix Nobel de Littérature alternatif, nous offre une ensorcelante aventure de la Barbade, perle des Caraïbes, aux bois sombres et glacés du Massachusetts. Elle redonne chair et souffle à Tituba, l'une des sorcières des célèbres procès de Salem, à la fin du XVIIème siècle.

Condé veut rendre sa belle innocence à l'impétueuse, naïve, ingénieuse et sensuelle Tituba. Ces épithètes, l'héroïne les partagent avec le style de l'ouvrage, à la fois très abordable et marqué d'un style personnel à l'auteure.
La personnalité de Tituba, sorcière, dont les procès verbaux exacts sont retranscrits par Condé, est très bien campée, nous avons une femme d'un grand courage, d'une bonté et compassion naturelles, lesquelles sont mises à rude épreuve… Mais avant tout et une amoureuse de la vie, pour qui faire l'amour, être auprès d'un homme (ou d'une femme…) est comme prendre un congé presque mystique de l'enfer de son existence.

A travers cette histoire, Condé explore immanquablement la mémoire de sa Guadeloupe, elle dont la famille n'abordait jamais les tourments de l'esclavage. Mais, généreuse, elle veut embrasser dans son roman, mettre en lumière toutes les minorités et leurs oppressions celle des noirs bien sûr, mais aussi des femmes, et des juifs.

Un roman divertissant, entre récit de voyage et d'aventure, roman historique et portrait d'une affranchie qui veut parler à notre époque.

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Après avoir lu "le coeur à rire et à pleurer", où Maryse Condé employait ses talents de conteuse au service de sa propre histoire, je viens de terminer "Moi, Tituba sorcière...", roman de 273 pages où elle fait entendre la voix d'une esclave née à la Barbade d'une mère violée par un marin anglais sur un vaisseau négrier. Il sera ensuite question des tristement célèbres procès des sorcières de Salem en 1692, mais ils ne constituent pas l'essentiel d'un récit qui embrassent d'autres questions : droits des femmes, critique de l'antisémitisme et de la ségrégation raciale, du puritanisme et des lettres écarlates. Dans un style puissant, parfois lyrique, Maryse Condé évoque la plupart des maux qui rongent ou ont rongé l'Amérique, hormis le massacre des Indiens, à travers la voix d'une femme qui se voudrait libre mais finit toujours victime de son attirance pour les hommes : on ne reprocherait jamais à un homme d'aimer et on ne lui ferait jamais porter une lettre écarlate en cas d'adultère. À travers son héroïne, Maryse Condé tire à boulets rouges sur la société tout entière dans un roman par ailleurs mouvementé. Étonnant que ce roman français ne soit pas d'ores et déjà plus célèbre et ne fasse pas figure de classique.
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Je suis malheureuse de l'admettre tant j'aurais aimé pouvoir encenser ce roman de la grande écrivaine Maryse Condé qui traite de la condition de femme noire esclave et en dénonce toute la violence. Et pourtant, j'ai beau être en total accord avec la pensée de l'auteure, je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture. On découvre sous la plume de Maryse Condé une Tituba un brin nympho qui pour les beaux yeux de John Indien troque sa liberté contre l'asservissement. Et pourtant c'est une femme intelligente, qui sait dialoguer avec les puissances invisibles puisqu'elle est la digne héritière d'une lignée de guérisseuses. Déjà, là ça coince. Et puis, il y a cette diabolisation constante des hommes blancs dans le texte qui m'a aussi pas mal gênée. Heureusement, j'ai bien aimé les passages où Tituba se connecte avec les esprits ou elle a du recul sur elle même et la frivolité qui l'a conduite à se faire volontairement esclave. Mais globalement, j'ai eu beaucoup de mal à finir, raison pour laquelle cette lecture a autant traîné.
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Une merveilleuse histoire fantastique! Les victimes de la chasse aux sorcières n'ont toutes jamais été coupables de sorcellerie telles ont été souvent rapportées des accusations. C'est de même avec Tituba accusée à tort de sorcière et d'empoisonneuse à Salem, simplement parce qu'elle est une femme douée, pleine de connaissances, surtout de celles de la nature;, et elle manifeste un esprit de liberté assez aberrant pour l'époque. Il y a aussi son passé qui la poursuit comme une charge électrique sous ses pieds .. eh oui sa mère, jugée d'avoir un esprit beaucoup trop rebelle, a été décapitée. Recueillie par une guérisseuse, c'est avec elle que Tituba apprendra le secret de la nature...
J'ai beaucoup aimée cette belle écriture de Maryse Condé, à la fois majestueuse et truffée des faits historiques très intéressants,.
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Maryse Condé prend le parti de nous raconter l'histoire des procès de Salem à travers les yeux de Tituba, toujours personnage secondaire chez les auteurs qui l'ont précédée.

L'auteure nous raconte l'histoire de Tituba, née esclave à la Barbade, de sa petite enfance à sa mort – fictive, car l'Histoire n'a gardé aucune trace d'elle après sa sortie de prison. Elle devient vite attachante, peut-être à cause des malheurs qui s'abattent sur elle continuellement, sans doute grâce à un bon coeur qui ne change pas malgré ses envies de vengeance et de rancoeur. Elle demeure une guérisseuse qui souhaite aider ceux qui souffrent, les plus faibles, les victimes : les esclaves et les femmes.
Ecrit en 1986, ce récit résonne étrangement avec l'actualité américaine. Car Tituba découvre dès son enfance la malédiction d'être noire : esclave, elle subit cruautés et humiliations ; puis jeune fille, elle découvre la malédiction d'être une femme : promise à la dépendance à l'ombre des hommes.
En nous racontant l'histoire d'une esclave aux Antilles puis en Amériques du 17ème siècle, Maryse Condé nous renvoie subtilement à la situation présente. Car la traite trouve encore des échos dans nos sociétés et les femmes indépendantes – celles visées lors des procès de Salem – sont toujours des cibles de choix.

Une très bonne lecture, donc, malgré les faiblesses de la dernière partie du récit : celui de la fin totalement inventée par l'auteure faute de documentations.
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Un bon roman historique sur fond d'Esclavage dans les caraïbes (cela tombe bien j'étais en vacances en Guadeloupe pendant ma lecture, c'est d'actualité) et de chasse aux sorcières à Salem.
Trés bien documenté historiquement sans être trop lourd, l'intrigue nous transporte de lÎle de la Barbade à Salem.
Oui Tituba a vraiment existé, et oui elle a appatenu à Samuel Parris, son procés a bien été restranscrit ainsi que les "crimes" qui lui ont été reprochés.
Pour le reste, Maryse Condé a divinement brodé pour obtenir une fiction qui aurait pu ressembler à la réalité, nous ne le saurons jamais.
Les scénes érotiques sont particulièrement imagées, aussi brutes dans les détails que leurs protagonistes.
L'auteure nous offre une fin digne de son héroïne, je n'en dirai pas plus.
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Maryse Condé mêle habilement la réalité à la fiction. Tituba a réellement existé et été impliquée dans les tristement fameux procès de Salem. Tituba nous raconte son histoire et je trouve que cela rend l'écriture particulièrement fluide. L'histoire est passionnante, les personnages sont attachants ou détestables mais ne nous laissent pas indifférents.
Certaines scènes sont dures mais je trouve que ça reste "correct", je veux dire par là que, selon moi, les personnes sensibles peuvent le lire sans trop de souci les tortures etc. ne sont jamais détaillées.

Je trouve que la force du roman réside aussi dans les messages que l'autrice nous fait passer. Oui il s'agit d'un roman qui nous parle de sorcellerie et d'esclavage mais c'est aussi plus que ça. L'autrice nous parle d'égalité (peu importe la couleur, la religion...), de féminisme (même si Tituba ne sait pas ce que veut dire ce mot), de consentement...

Je trouve que régulièrement sous couvert de roman historique l'auteur ne questionne pas ces problématiques. J'ai lu de nombreux romans historiques par exemple où le viol est "normal". Or Maryse Condé ne se repose absolument pas sur le contexte historique et je trouve que c'est vraiment une réussite. Bref, en tous points une très bonne lecture !
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Ce que le racisme, le sexisme et l'obscurantisme peuvent faire d'une vie. Mais malgré la dureté des événements qui se succèdent pour Tituba, Maryse Condé laisse subsister l'espoir grâce à une part de merveilleux et une plume lumineuse.
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Je l'avais découvert un peu par hasard sur la blogosphère littéraire.

Dans ce roman de fiction, Maryse Condé retrace librement l'histoire de Tituba, l'esclave noire des Sorcières de Salem, dont on ne sait pas grand chose lorsqu'on s'intéresse aux Sorcières de Salem (lisez la BD Les filles de Salem de Thomas Gilbert).

Ce récit est très impressionnant, intéressant et immersif. J'ai été plongé dans l'histoire, de voir tout ce qui s'est passé dans la vie de Tituba et de découvrir cette partie de l'histoire dont on ne parle pas ou peu dans les livres d'histoires. J'aime de plus en plus lire ce genre de récit sur ces pans de l'histoire dont on ne parle pas.


L'histoire de Tituba est terrible, née d'un viol, sa mère est accusée à tort et pendu devant la petite fille de 6 ans, élevée par Man Yaya, la vieille sorcière qui l'y initie. Elle finit par épouser John Indien et sont vendus par la maîtresse de celui-ci au pasteur Samuel Parris, qui les emmène à Boston puis à Salem. le tout dans le monde du XVIIe siècle, des chasses aux sorcières et de l'esclavagisme. Sa vie est incroyablement terrible et impressionnante. Maryse Condé raconte son histoire de façon très juste.

Ce livre est incroyable, tout comme Tituba.
Lien : https://mathildelitteraire.b..
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