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Après avoir lu "le coeur à rire et à pleurer", où Maryse Condé employait ses talents de conteuse au service de sa propre histoire, je viens de terminer "Moi, Tituba sorcière...", roman de 273 pages où elle fait entendre la voix d'une esclave née à la Barbade d'une mère violée par un marin anglais sur un vaisseau négrier. Il sera ensuite question des tristement célèbres procès des sorcières de Salem en 1692, mais ils ne constituent pas l'essentiel d'un récit qui embrassent d'autres questions : droits des femmes, critique de l'antisémitisme et de la ségrégation raciale, du puritanisme et des lettres écarlates. Dans un style puissant, parfois lyrique, Maryse Condé évoque la plupart des maux qui rongent ou ont rongé l'Amérique, hormis le massacre des Indiens, à travers la voix d'une femme qui se voudrait libre mais finit toujours victime de son attirance pour les hommes : on ne reprocherait jamais à un homme d'aimer et on ne lui ferait jamais porter une lettre écarlate en cas d'adultère. À travers son héroïne, Maryse Condé tire à boulets rouges sur la société tout entière dans un roman par ailleurs mouvementé. Étonnant que ce roman français ne soit pas d'ores et déjà plus célèbre et ne fasse pas figure de classique.
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Je suis malheureuse de l'admettre tant j'aurais aimé pouvoir encenser ce roman de la grande écrivaine Maryse Condé qui traite de la condition de femme noire esclave et en dénonce toute la violence. Et pourtant, j'ai beau être en total accord avec la pensée de l'auteure, je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture. On découvre sous la plume de Maryse Condé une Tituba un brin nympho qui pour les beaux yeux de John Indien troque sa liberté contre l'asservissement. Et pourtant c'est une femme intelligente, qui sait dialoguer avec les puissances invisibles puisqu'elle est la digne héritière d'une lignée de guérisseuses. Déjà, là ça coince. Et puis, il y a cette diabolisation constante des hommes blancs dans le texte qui m'a aussi pas mal gênée. Heureusement, j'ai bien aimé les passages où Tituba se connecte avec les esprits ou elle a du recul sur elle même et la frivolité qui l'a conduite à se faire volontairement esclave. Mais globalement, j'ai eu beaucoup de mal à finir, raison pour laquelle cette lecture a autant traîné.
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Une merveilleuse histoire fantastique! Les victimes de la chasse aux sorcières n'ont toutes jamais été coupables de sorcellerie telles ont été souvent rapportées des accusations. C'est de même avec Tituba accusée à tort de sorcière et d'empoisonneuse à Salem, simplement parce qu'elle est une femme douée, pleine de connaissances, surtout de celles de la nature;, et elle manifeste un esprit de liberté assez aberrant pour l'époque. Il y a aussi son passé qui la poursuit comme une charge électrique sous ses pieds .. eh oui sa mère, jugée d'avoir un esprit beaucoup trop rebelle, a été décapitée. Recueillie par une guérisseuse, c'est avec elle que Tituba apprendra le secret de la nature...
J'ai beaucoup aimée cette belle écriture de Maryse Condé, à la fois majestueuse et truffée des faits historiques très intéressants,.
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Maryse Condé prend le parti de nous raconter l'histoire des procès de Salem à travers les yeux de Tituba, toujours personnage secondaire chez les auteurs qui l'ont précédée.

L'auteure nous raconte l'histoire de Tituba, née esclave à la Barbade, de sa petite enfance à sa mort – fictive, car l'Histoire n'a gardé aucune trace d'elle après sa sortie de prison. Elle devient vite attachante, peut-être à cause des malheurs qui s'abattent sur elle continuellement, sans doute grâce à un bon coeur qui ne change pas malgré ses envies de vengeance et de rancoeur. Elle demeure une guérisseuse qui souhaite aider ceux qui souffrent, les plus faibles, les victimes : les esclaves et les femmes.
Ecrit en 1986, ce récit résonne étrangement avec l'actualité américaine. Car Tituba découvre dès son enfance la malédiction d'être noire : esclave, elle subit cruautés et humiliations ; puis jeune fille, elle découvre la malédiction d'être une femme : promise à la dépendance à l'ombre des hommes.
En nous racontant l'histoire d'une esclave aux Antilles puis en Amériques du 17ème siècle, Maryse Condé nous renvoie subtilement à la situation présente. Car la traite trouve encore des échos dans nos sociétés et les femmes indépendantes – celles visées lors des procès de Salem – sont toujours des cibles de choix.

Une très bonne lecture, donc, malgré les faiblesses de la dernière partie du récit : celui de la fin totalement inventée par l'auteure faute de documentations.
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Un bon roman historique sur fond d'Esclavage dans les caraïbes (cela tombe bien j'étais en vacances en Guadeloupe pendant ma lecture, c'est d'actualité) et de chasse aux sorcières à Salem.
Trés bien documenté historiquement sans être trop lourd, l'intrigue nous transporte de lÎle de la Barbade à Salem.
Oui Tituba a vraiment existé, et oui elle a appatenu à Samuel Parris, son procés a bien été restranscrit ainsi que les "crimes" qui lui ont été reprochés.
Pour le reste, Maryse Condé a divinement brodé pour obtenir une fiction qui aurait pu ressembler à la réalité, nous ne le saurons jamais.
Les scénes érotiques sont particulièrement imagées, aussi brutes dans les détails que leurs protagonistes.
L'auteure nous offre une fin digne de son héroïne, je n'en dirai pas plus.
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Maryse Condé mêle habilement la réalité à la fiction. Tituba a réellement existé et été impliquée dans les tristement fameux procès de Salem. Tituba nous raconte son histoire et je trouve que cela rend l'écriture particulièrement fluide. L'histoire est passionnante, les personnages sont attachants ou détestables mais ne nous laissent pas indifférents.
Certaines scènes sont dures mais je trouve que ça reste "correct", je veux dire par là que, selon moi, les personnes sensibles peuvent le lire sans trop de souci les tortures etc. ne sont jamais détaillées.

Je trouve que la force du roman réside aussi dans les messages que l'autrice nous fait passer. Oui il s'agit d'un roman qui nous parle de sorcellerie et d'esclavage mais c'est aussi plus que ça. L'autrice nous parle d'égalité (peu importe la couleur, la religion...), de féminisme (même si Tituba ne sait pas ce que veut dire ce mot), de consentement...

Je trouve que régulièrement sous couvert de roman historique l'auteur ne questionne pas ces problématiques. J'ai lu de nombreux romans historiques par exemple où le viol est "normal". Or Maryse Condé ne se repose absolument pas sur le contexte historique et je trouve que c'est vraiment une réussite. Bref, en tous points une très bonne lecture !
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Ce que le racisme, le sexisme et l'obscurantisme peuvent faire d'une vie. Mais malgré la dureté des événements qui se succèdent pour Tituba, Maryse Condé laisse subsister l'espoir grâce à une part de merveilleux et une plume lumineuse.
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Je l'avais découvert un peu par hasard sur la blogosphère littéraire.

Dans ce roman de fiction, Maryse Condé retrace librement l'histoire de Tituba, l'esclave noire des Sorcières de Salem, dont on ne sait pas grand chose lorsqu'on s'intéresse aux Sorcières de Salem (lisez la BD Les filles de Salem de Thomas Gilbert).

Ce récit est très impressionnant, intéressant et immersif. J'ai été plongé dans l'histoire, de voir tout ce qui s'est passé dans la vie de Tituba et de découvrir cette partie de l'histoire dont on ne parle pas ou peu dans les livres d'histoires. J'aime de plus en plus lire ce genre de récit sur ces pans de l'histoire dont on ne parle pas.


L'histoire de Tituba est terrible, née d'un viol, sa mère est accusée à tort et pendu devant la petite fille de 6 ans, élevée par Man Yaya, la vieille sorcière qui l'y initie. Elle finit par épouser John Indien et sont vendus par la maîtresse de celui-ci au pasteur Samuel Parris, qui les emmène à Boston puis à Salem. le tout dans le monde du XVIIe siècle, des chasses aux sorcières et de l'esclavagisme. Sa vie est incroyablement terrible et impressionnante. Maryse Condé raconte son histoire de façon très juste.

Ce livre est incroyable, tout comme Tituba.
Lien : https://mathildelitteraire.b..
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Gros coup de coeur. Comment trouver les mots quand l'amour est si grand ? Il y a des livres qui nous emportent au point de nous laisser la conviction qu'ils vont marquer à jamais notre existence et que le temps glissera sur l'amour que l'on peut leur porter.

"Moi, Tituba sorcière..." est de ceux là pour moi. J'ai tout aimé. La rapidité avec laquelle je suis entrée dans l'histoire et pris en affection Tituba. La plume de Maryse Condé. le décor, la Barbade, Salem... et le contexte historique, l'esclavage, les procès en sorcellerie... TOUT.

Tituba n'est pas un personnage fictif, mais un personnage oublié de l'Histoire car esclave. Maryse Condé la réhabilite à travers ce roman.
Tituba était humaine, elle avait sentiments et n'était pas insignifiante contrairement à ce que L Histoire à voulu retenir. Et c'est cette facette que nous offre l'autrice avec ce fabuleux roman.
C'est un récit fascinant que je recommande vivement. Vous l'avez compris, c'est un très gros coup de coeur pour moi.


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Dans "Moi Tituba, Sorcière noire de Salem" chez @folio_livres Maryse Condé nous décrit avec une solide documentation à l'appui, la véritable vie de Tituba et réinvente sa suite après le procès des sorcières de Salem faute, cette fois, de documents attestant de son parcours après cet épisode.

C'est donc une toile historique romancée, jalonnée de faits avérés et de faits supposés.

On peut s'attaquer à ce livre sous de nombreux points de vue: le côté esclavagisme, celui de la folie puritaine, le féminisme, le racisme, l'intolérance, la misogynie et bien d'autres tant l'histoire de Tituba est riche et dure à la fois.

Mais moi l'aspect sur lequel mon attention s'est portée c'est la sorcière.
Parce que Tituba est une sorcière, tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle fait fait d'elle une sorcière.
Elle est le point de départ des procès de Salem et là où de nombreuses femmes vont y périr bien que blanches et puritaines, elle, Tituba, sorcière noire de Salem va survivre, va etre épargnée et libérée. N'est-ce pas étrange dans cette société, il eut été tellement plus évident qu'elle fasse partie des 1eres victimes et pourtant.

Tout est dit, à vous de faire votre propre réflexion, les sorcières, les vraies, pas celles qu'on nomme "sorcière" par effet de mode parce qu'elles sont libres, indépendantes ou font de la méditation en sarouel dans un nuage d'encens avec un bracelet oeil de tigre autour du poignet.
Non, je parle de celles qui détiennent les savoirs et les connaissances pour agir sur les choses qui les entourent, celles qui voient, celles qui entendent, celles en qui personne ne croit en réalité car l'esprit du commun ne peut concevoir leur existence autrement que dans les contes, celles-ci ne sont pas mortes sur les bûchers ni au bout d'une corde, celles ci ont les ressources et les pouvoirs, celles-ci ont franchi les épreuves et ont survécu.

Tituba est l'une d'entre elles et bien d'autres sur d'autres continents on suivit un parcours similaire.

"Nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n'avez pas brûlé"

A vous witchies, lisez l'histoire de cette ancêtre, vous comprendrez ce qui doit etre compris.
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