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EAN : 9782350960630
251 pages
Les Prairies Ordinaires (17/01/2013)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Cahier
ACTA récit d’une victoire (#pasencoretotale).
Entretien avec Gaëlle Krikorian
Tanguy Viel / Quelques remarques sur la littérature américaine
Vincent Casanova, Sacha Zilberfarb / Parades des vivants
Federico Rossin / Collectif de film
Ludovic Lamant / DocLisboa,
ombres doubles
Lorine Niedecker / louange du lieu et autres poèmes
Pierre Benetti / À l’hôtel des Africains
Emmanuelle Gallienne ... >Voir plus
Que lire après Vacarme, n°62 : Mille milliards de critiquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La modernité yiddish devint l'écho sonore du monde, absorbant ce qui venait de chaque langue et qui passait par la sienne propre

« mille milliards de critiques » ouvre ce numéro : et comme les auteur-e-s « Réjouissons-nous plutôt d'en avoir fini avec le temps où seules des voies accréditées pouvaient se faire entendre, où la valeur d'une critique se mesurait à la place de son énonciateur dans l'ordre du discours, aux autorisations sociales, culturelles, symboliques dont celui-ci pouvait se prévaloir, ce qui conduisait souvent la critique elle-même à s'incliner très bas devant les valeurs instituées et à confirmer le privilège : journaux de référence, critique de déférence », même si je suis moins optimisme sur ce sujet. Critiques, goût de la critique « désir de changer la donne, de rebattre les cartes, ou du moins d'essayer ». Nous sommes toutes et tous des critiques de plein droit, d'égalité des droits « égale dignité des voix, égale dignité des objets, égale dignité des perspectives ».

Des oeuvres et des critiques. Des caresses dans le sens du poil, des complaisances polies, des absences de critique justement « Car la raréfaction d'une violence critique étayée trahit une difficulté à proposer des valeurs – éthiques, esthétiques, politiques – à l'aune desquelles envisager les oeuvres ».

En rappelant le mot d'ordre de Jean-Luc Godard « les travellings sont une affaire de morale » et le cinglant « abjection d'un plan » de Jacques Rivette, les auteur-e-s lient choix formel et position esthétique « 1/ une oeuvre est toujours la proposition d'une manière d'habiter le monde et appelle à ce titre une réponse, fût-elle véhémente. 2/ Aimer certaines oeuvres ne va pas sans en exécrer d'autres ».

Ils et elles nous proposent, entre autres, de lire par exemple La Chartreuse de Parme « comme si elle n'avait jamais été lue », de porter un regard risqué « donc intéressant » sur une oeuvre faisant l'unanimité. J'aurais choisi, pour ma part, une oeuvre du siècle suivant, laissée sur le bord du chemin, loin de l'unanimité, une oeuvre pour flâneuses et flâneurs.

Les auteur-e-s, à propos, des vocables accolés aux oeuvres musicales nous invitent « Décrétons un moratoire pour une vingtaine d'années sur l'usage de ces mots qui, chaque semaine, encombrent nos oreilles, ne rendent pas compte de ce qui a été écouté mais comblent l'incapacité à se saisir de l'expérience d'une écoute ».

Et pour en revenir aux livres, pourrait-on inventer une critique « dans une marge qui sera digérée par le texte et deviendra texte lui-même » ?

Critiques comme cris esthétiques, comme cris politiques, sans oublier malicieusement la critique des critiques…

Parmi, les autres textes, j'ai notamment apprécié l'entretien avec Gaëlle Krikorian sur l'ACTA « Récit d'une victoire (#pasencoretotale) » et l'insistance sur les communs ou le partage ; le texte de Sacha Zilberfarb « parades des vivants » sur la série Treme « L'intelligence de Treme est sans doute d'avoir voulu placer son regard au coeur de cette contradiction, qui consiste à montrer un lieu en effacement, contraint de se soustraire aux regards extérieurs pour ne pas se réifier, mais risquant la disparition à ne pas être regardé » ; les « portraits joués » de Gilles Raynaldy, « Leurs yeux baissés. Des portraits qui font voir l'attente » ; la spectatrice d'Holy Motors, Pascale Monnier « et si nous n'étions pas morts ? » ; ou le texte de Rachel Ertel « la permanence du yiddish » dont est extrait le titre de cette note. L'auteure y indique, entre autres :

« La réalité de la permanence est un flux constant, la seule permanence est la fluidité, la transformation, la métamorphose, l'ubiquitaire, le polysémique, la mutation, le polymorphe »

« Si je déplore les guerres et la misère, je suis loin de déplorer le métissage et la bâtardise, fondement même de la langue yiddish, qui peu à peu deviendra le paradigme de langues de plus en plus nombreuses. Car la vie est dans la mutabilité, sa permanence est dans la mutabilité »

« le yiddish avait représenté à la fois l'intime, le collectif et le politique »

Le numéro se termine par un entretien avec Archie Shepp « I have to see that evening sun go down »
Lien : http://entreleslignesentrele..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Réjouissons-nous plutôt d’en avoir fini avec le temps où seules des voies accréditées pouvaient se faire entendre, où la valeur d’une critique se mesurait à la place de son énonciateur dans l’ordre du discours, aux autorisations sociales, culturelles, symboliques dont celui-ci pouvait se prévaloir, ce qui conduisait souvent la critique elle-même à s’incliner très bas devant les valeurs instituées et à confirmer le privilège : journaux de référence, critique de déférence
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La réalité de la permanence est un flux constant, la seule permanence est la fluidité, la transformation, la métamorphose, l’ubiquitaire, le polysémique, la mutation, le polymorphe
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La modernité yiddish devint l’écho sonore du monde, absorbant ce qui venait de chaque langue et qui passait par la sienne propre
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Car la raréfaction d’une violence critique étayée trahit une difficulté à proposer des valeurs – éthiques, esthétiques, politiques – à l’aune desquelles envisager les œuvres
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Videos de Joseph Confavreux (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Confavreux
Anne Hidalgo, des débats et la société qui vient. « À l'air libre » a tenté cette semaine de mettre un peu de raison et de faits dans un débat qui déchaine souvent les passions : le nucléaire peut-il être une énergie de transition climatique. Nos invités Nicolas Goldberg et Cyrille Cormier nous ont aidé à mieux comprendre les termes de ce débat.
Le lendemain, Anne Hidalgo, candidate socialiste à l'élection présidentielle, était face à Mediapart. Désunion de la gauche, héritage du quinquennat Hollande, écologie et immigration au programme, avec les questions de Mathieu Dejean, Mickael Correia et Nejma Brahim.
Mercredi, une émission présentée par Joseph Confavreux autour des débats sur la levée des brevets sur les vaccins. Avec Rozenn le Saint, qui suit ces questions à Mediapart, Isabelle Defourny, de MSF et Jérôme Martin, cofondateur de l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.
Enfin jeudi, Joseph Confavreux recevait Marine Turchi, pour revenir sur les révélations de Mediapart concernant les grands donateurs de la campagne d'Eric Zemmour. Avant de s'entretenir avec Didier Fassin, qui dirige au Seuil l'ouvrage collectif La société qui vient.
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