Après plusieurs lectures savantes et/ou ardues et/ou laborieuses, mais lectures intéressantes quand même, ouvrir un
Mickael Connelly c'est comme prendre des vacances, un temps bien mérité, dont je sais qu'il va être autre, passionnant surement, sans doute pas vraiment reposant mais que je vis comme une récompense, un petit verre de vin après une longue marche. Je le mérite, ce nouveau Connelly., non ?
Peu de Los Angeles cette fois, sauf son quartier chinois, où un meurtre est commis dans un magasin, et Hong Kong où habite depuis des années l' ex femme et la fille de Harry Bosch.
Toujours aussi retors, malin, crochetant les serrures de son chef pour pouvoir dormir quelques heures après une nuit de travail, visitant l'appartement d'un suspect avant d' en avoir le feu vert, se garant en zone interdite, « car enfreindre le règlement ne l'a jamais gêné », Bosch campe ainsi un héros hors norme, donc séduisant en diable.
Toujours en bisbille avec la hiérarchie, car lorsque son chef lui dit qu'il le couvre, cela signifie que si jamais l'opération capote, ce sera de la faute d'Harry. Qui accepte ce deal. Protection avant tout de la part du chef, qui ne veut pas être mis sur la sellette, et qui est bien obligé aussi de considérer les coûts d'ne opération au vu de son importance petite ou grande. La police de LA avait été si souvent poursuivie pour non respect des lois du travail que plus personne de l'administration n'est prêt à accepter des heures supplémentaires. Bosch, lui, si.
Les neuf dragons, ce sont les 8 collines entourant Hong Kong , plus le dragon de l'empereur de Chine. Connelly nous décrit la ville si bien que j'ai repris le plan, essayant de me remémorer ma visite il y a des années, ce mélange de foule odorante et colorée avec un modernisme parfait. Et aussi, les triades et leurs agissements, le trafic d'organes, la vente d'enfants, les diverses horreurs dont l'humanité peut être capable. Et aussi les traditions, comme par exemple la fête du fantôme affamé, où les hongkongais brûlent billets vrais ou faux et autres biens de ce monde., ou la portée magique du chiffre 8 , signifiant l'infini, et encore plus 88.
Il semble que la mission de Bosch a muté, car il a maintenant une fille à charge, et n'est plus seul. Cela le sauve et le condamne, il est tout à la fois sauvé et perdu, car il craint pour elle que les forces du mal la rattrapent.
Un bon Connelly, bien mérité.