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3,87

sur 1296 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A lire avant la BD Congo… Avant de voir / revoir Apocalypse now… Courage, désespoir, folie d'un monde idéalisé, projeté dans une réalité cruelle.
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Nouvelle parue en 1902 qui a inspiré Francis Coppola pour son film Apocalypse now.
Apocalypse now fait parti de mes films préférés alors quand j'ai appris qu'il était inspiré de la nouvelle de Conrad je me suis empressée de la lire et je n'ai pas été déçue Ce récit est très sombre, il nous plonge lentement, le long du fleuve Congo, au coeur des ténèbres incarné par le personnage Kurtz (Marlon Brando dans le film).
Conrad est de ces écrivains qui lorsqu'ils écrivent un mot on a l'impression d'en lire dix, c'est dense, riche, rien n'est expliqué, tout est suggéré dans une sorte d'introspection mystique du conteur Marlow, la lecture est parfois fastidieuse mais le plus souvent envoûtante.
Je vais maintenant m'empresser de lire "Le chasseur de têtes" de Timothy Findley qui rend hommage à la nouvelle de Conrad en reprenant chacun des personnages du livre pour les transposer à une autre époque dans un autre contexte.
Lien : http://ratdebiblio.overblog...
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Ce livre peut paraître au premier abord peu engageant. L'écriture de Conrad trop convenue, trop classique (?) mais la magie opère, cette description de ce voyage empirique, "maudit", presque initiatique est fascinante. Toutes les sensations sont là. C'est bien le coeur de ténèbres. On se surprend à trouver en fait ce livre bien court et la fin tout en amertume vous donne envie de prolonger ce voyage empoisonné.
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Un voyage au ralenti le long du Congo, où le narrateur (et le lecteur), observateur impuissant, aperçoit par coups d'oeil cauchemardesques les réalités du colonialisme, tant sur les autochtones que sur les colons. Une (d)évolution dans l'horreur comme dans une autre réalité, enveloppés dans une atmosphère lourde, pesante et à travers les méandres ténébreux de l'âme humaine.

Voilà ce qui arrive quand on se contente de lectures contemporaines ou remontant tout au plus aux années 1920: on a quatre fois plus de mal à lire un petit tome à la langue et à la structure plus anciennes, abordant un sujet d'un point de vue plus ou moins d'époque.
J'ai eu quelque mal à lire, essayant de ne pas m'arrêter à toutes les notes de références (et oui, ça aurait aidé pourtant), surtout à cause de la densité du style et de la langue (je crois même avoir eu moins de mal à lire Blood Meridian de McCarthy en VO malgré son absence de ponctuation et et le flot apocalyptique de la narration), mais en fin de compte, c'était pour mieux me laisser happer, m'apercevant de ce piège sans logique lorsqu'il n'est plus possible de fuir. Un classique incontournable sur le colonialisme et la noirceur de l'âme humaine.
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le style d'écriture est effectivement particulier et il faut accrocher. Mais si on a cette chance, on entre dans un monde fou de descriptions, d'émotions, qui nous submergent en permanence, un peu à l'image de ces marins que l'on suit tout au long du livre et qui se sentent submergés par la Nature environnante, toute puissante.

Je dois dire qu'il m'est arrivé de repartir en arrière de quelques pages pour mieux comprendre ce que l'auteur ou le narrateur voulait dire mais ce n'est pas ce que l'on fait parfois quand on lit des livres de Proust ou de Zola ? A chaque lecteur sa lecture, et à chaque auteur son style d'écriture soit sa difficulté propre. Difiiculté qui vient en réalité du caractère de l'écrivain, mais c'est aussi ce qui en fait le charme de ses écrits.

Personnellement, je recommande ce livre. Oui, il faut s'accrocher sur certains passages, mais pour mieux en apprécier d'autres extraordinaires. Je trouve le style à la fois fin et incisif, poignant et pénétrant. Il fait entrer le lecteur dans un monde inconnu et nous permet de partir à l'aventure avec le héros principal de l'histoire. On ne se contente pas de rester sur place à écouter un vieux loup de mer déblatérer ses histoires anecdotiques, mais bien plutôt le récit d'une aventure palpitante au coeur de l'Afrique noire !



D'ailleurs, à voir en parallèle éventuellement, puisque directement issu du livre : "Apocalypse Now" de Francis Ford Coppola qui est une adaptation cinématographique de "Au Coeur des Ténèbres" (récompensée en 1979 d'une Palme d'Or à Cannes). Dans le film, l'action se déroule de l'Amérique au Vietnam.

Et s'il y en a qui sont friands d'aventures, dans un tout autre registre cependant : "Entre deux eaux", roman de Alejo Carpentier ("Pasos Perdidos") qui raconte le périple d'un jeune musicien fuyant la civilisation New-yorkaise pour gagnait la forêt vierge du Venezuela : Ainsi commence toute une série d'aventures fabuleuses d'où s'élèvent, comme d'une symphonie, les grands thèmes de New York, de la Forêt, de l'Eau, de la Révolution... (résumé de la quatrième de couverture du livre aux éd. folio).


Cette critique ainsi que les résumés du livre (et que bien d'autres livres) sont visibles sur mon site : Les Petites Lettres
http://lespetiteslettres.free.fr


Lien : http://lespetiteslettres.fre..
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Atteindre l'enfer c'est suivre une voie pour Joseph Conrad. Ce chemin nous le suivons ou nous le quittons. Pas d'autre choix. L'horizon des ténèbres se tisse ici au fil de l'eau, vers la source du fleuve Congo. « Regarder d'un navire de la côte filer, c'est comme réfléchir à une énigme ».voici l'invitation à ce voyage. Remonter un fleuve, c'est remonter le temps, le temps du premier homme, celui qui est en chacun de nous. Les pulsations des rives du fleuve réaniment les pulsions primaires des hommes. Torpeur, sauvagerie, «  pèlerinage lassant parmi des débuts de cauchemar ». S'enfoncer plus profond, entrer dans le coeur des ténèbres... L'enfer est il un espace auquel on se livre pour délivrer celui qui vit en nous? Les ténèbres ont ils la faculté d'infecter le coeur de ceux qui le traversent ? ou portons nous ce germe depuis toujours et à jamais en nous ?
L'enfer on le vit ou on le détruit, il n'y a pas d'autre choix.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Cette nouvelle de Joseph Conrad a servi de terreau à Francis Ford Coppola pour réaliser son film Apocalypse Now. Ce dernier a su transposer habilement ce récit d'une descente aux enfers le long du fleuve Congo en période coloniale dans le bourbier de la guerre du vietnam.


Comme dans la nouvelle « Jeunesse », Au coeur des ténèbres est le récit de Marlow un marin qui raconte son histoire à ses amis proches. Marlow a fait des pieds et des mains, pour être embauché comme « marin d'eau douce » pour une compagnie commerciale dans le but de découvrir l'Afrique. La compagnie le nomme capitaine d'un bateau fluvial sur le fleuve Congo et le charge de reprendre contact avec un de ses plus brillants chasseur d'ivoire, le dénommé Kurtz, qui ne donne plus signe de vie depuis des mois.


L'auteur va nous décrire dans un style flamboyant et oppressant, cette descente aux enfers progressive que va constituer le voyage de Marlow qui coupe les amarres de la « civilisation » pour entrer dans la « sauvagerie » à chaque mile parcouru le long d'un fleuve tourmenté, étranglé par une forêt impénétrable et étouffante. On y découvre la vie des pèlerins occidentaux accrochés à leur chimère : faire fortune. On y découvre le traitement des noirs, dressés, terrassés ou simplement maintenus à distance par la terreur que leur inspire les blancs et leur attirail. Marlow se coupe peu à peu de ses compatriotes qui le dégoutent, mais il ne se rapproche pas plus des « sauvages » qui ne l'intéressent guère. Il tend vers le personnage mythique de Kurtz dont la légende et le pouvoir l'inspire. La rencontre avec ce « Roi », sera un grand choc et une terrible désillusion. La sauvagerie a rongé l'homme qui n'est presque plus qu'un fantôme. L'homme mythique se révèle bien n'être qu'une chimère dans tous les sens du terme : à la fois bête mythologique monstrueuse et terrifiante et à la fois une illusion sans consistance.


Le récit se termine lors du retour de Marlow en Europe, alors qu'il rencontre la fiancée de Kurtz. La pureté de la femme ne doit être souillée par la sombre vérité. Marlow choisi de lui épargner les ténèbres en la laissant à ses illusions. « Horreur, horreur » sont les dernières paroles de Kurtz. Pour la fiancée éplorée, Marlow mentira en affirmant qu'il n'a fait que prononcer son nom avant de mourir. Une nouvelle sombre et sans espoir.
27 avril 2012
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Je suppose que la majorité d'entre vous à vu le film Apocalypse Now, un film dérangeant et fort de Coppola, je me souviens de ma première vision de ce film au cinéma lors de sa sortie, j'ai eu l'impression de sortir de la salle victime d'un KO.
Au coeur des ténèbres est l'origine de ce film, le roman de Joseph Conrad qui s'est servi là de son expérience personnelle mais bien entendu passée au filtre du romancier.
Marlow raconte à des compagnons de bord sa découverte de l'Afrique alors que jeune officier britannique de la marine marchande il remontait le fleuve Congo et s'enfonçait dans la jungle à la recherche Kurtz un homme dont on sait peu de chose mais dont on a plus de nouvelles. Que lui est-il arrivé ? L'expédition dirigée par Marlow va tenter de le découvrir.
Ce qui devrait être un récit d'aventures se transforme au fil de la remontée du fleuve en un récit oppressant qui mène droit en enfer.
Marlow va être mis face aux instincts les plus sauvages de l'homme, la brutalité totale.
il va être fasciné par Kurtz personnage qui allie en lui toutes les facettes du bien et du mal.
Marlow derrière lequel se cache Joseph Conrad, ne regarde pas d'égal à égal l'indigène victime des blancs, il n'a pas totalement franchit le pas. Même sa condamnation de Kurtz est mêlée d'admiration. Pourtant on perçoit la réflexion sur les dérives de la colonisation acceptées par certains pour « apporter la civilisation » et qui se soldent par la violence, le mépris, la spoliation, l'esclavage et la folie.
A la fois récit autobiographique, critique de la colonisation et roman réaliste, j'ai eu un grand plaisir à « écouter » ce texte.
La lecture de Denis Lavant accentue encore l'évocation de cette jungle inquiétante, envoûtante, mystérieuse. « Débarquer dans un marécage, marcher à travers bois, se sentir encerclé par cette sauvagerie, cette absolue sauvagerie »

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Existe-t-il dans toute la littérature mondiale un personnage plus fascinant que Kurtz ? Sombre et replié, à la recherche de lui-même et englué dans ses contradictions, dans un monde qui le dépasse et ne peut être qu'hostile, Kurtz est dur, cruel, et avant tout victime, victime mais sans aucune rédemption possible.
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