Barbara, la maman de Côme, occupe deux emplois et n'a donc pas le temps d'accompagner ni d'aller chercher son petit garçon à l'école. C'est Mamie Madeleine qui s'en charge, et elle garde Côme le mercredi toute la journée. Barbara est inquiète : à quatre ans et demi, Côme a un vocabulaire très riche, mais il mélange tous les mots simples. Et voilà qu'il se met à croire aux fantômes parce que, chez Mamie, les choses disparaissent et on les retrouve longtemps après… ou jamais. Comme dit Mamie, c'est bien la preuve qu'il y a des fantômes, non ?
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Ce petit roman d'une soixantaine de pages présente plusieurs situations difficiles avec beaucoup de délicatesse et de sincérité. D'abord, « le papa de Côme les a laissés » (p. 9) et il ne participe pas financièrement à l'éducation de son fils ; la jeune femme occupe deux emplois pour qu'ils s'en sortent. de plus, Côme présente des troubles du langage : il mélange les mots. Si la première maîtresse ne ressentait pas d'inquiétude, celle de cette année demande à ce qu'il consulte un spécialiste. Les convocations à l'école et les visites chez un médecin causent à Barbara des problèmes avec sa hiérarchie. Enfin, grâce à la maîtresse qui s'est inquiétée du comportement de Mamie Madeleine, on découvre que celle-ci est atteinte d'« Alza meurt » (p. 57). Voilà un roman qui plonge dans le réel et n'occulte pas les difficultés de la vie, me suis-je dit. Je ne m'attendais donc pas à un final aussi optimiste pour Côme et Barbara, pas pour Mamie Madeleine, bien sûr. Les illustrations en noir et blanc de Gilles Freluche complètent le texte de Gladys Constant ; je devrais plutôt dire qu'elles y contribuent. En effet, plusieurs répliques des personnages sont présentées dans un phylactère. Une autre bonne idée : quand Côme emploie un mot pour un autre, son « erreur » est signalée par une police plus grande et en gras. J'ai accroché sur les pages 9 et 10 qui ont déplu à la féministe qui ne sommeille jamais profondément en moi : « Dans une autre vie, une vie réussie, elle serait avec Côme le mercredi », etc. Tout ce paragraphe semble insister sur le fait que, pour réussir sa vie quand on a un enfant, il ne faut pas travailler… Bon, je chipote, je suppose…
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En lice pour le prix des Incorruptibles 2019-2020, sélection CM1/CM2
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Un roman pour enfants qui peut servir à expliquer la maladie d'Alzheimer. Côme mélange les mots tandis que sa grand-mère mélange les choses. La maman, qui travaille beaucoup pour élever seule son enfant , va écouter les conseils de l'institutrice. Un ton léger et drôle pour un sujet délicat. Une bonne entraide sur trois générations qui se termine bien.
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Ce roman aborde avec poésie la question de la maladie d'Alzheimer, par le biais d'un petit garçon souvent gardé par sa grand-mère, dont il se fera un peu le « porte-symptôme » en se mettant à mélanger les mots. Cette approche de la maladie d'Alzheimer se fait donc à la hauteur de l'enfant, dans un juste mélange, suffisamment explicite, mais également un peu édulcoré. Seule remarque, l'âge « conseillé » (7 ans) est peut-être un peu bas pour une lecture en autonomie, car l'absence de dessins en couleur (il y en a en noir et blanc) et la subtilité des mots utilisés à la place d'autres me semblent être un frein à une lecture à cet âge.
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