Rapt

Un roman un peu à part dans la bibliographie de Robin Cook, loin de l'univers médical où ses lecteurs ont l'habitude de le retrouver. Ici nous plongeons dans les abysses, en compagnie du PDG de Benthic Marine qui s'est retrouvé à bord du submersible "Oceanus", un peu à contre-coeur (Perry Bergmann), d'une océanographe-géophysicienne passionnée par les volcans sous-marins ( Suzanne Newell), du pilote Donald Fuller, ancien sous-marinier. Deux plongeurs, Michael et Richard, qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment vont également se retrouver pris dans l'éruption du volcan au-dessus duquel ils travaillaient. Ce sont des hommes plutôt rustres et aux manières peu courtoises...
Tout ce beau monde va soudain se trouver précipité dans une aventure incroyable au coeur d'un monde sous-marin complètement insoupçonné des humains vivant à la surface. Un monde peuplé de gens pacifiques et qui semblent comblés par leur vie où rien ne semble leur manquer. Nos 5 humains "de deuxième génération" vont-ils s'adapter à cette civilisation qui ignore la violence et les conflits (mais qui les a néanmoins kidnappés, d'où le titre) ? C'est tout l'argument de ce roman.
Je trouve que Robin Cook s'en sort bien dans ce roman qui mêle uchronie, science-fiction et aventure scientifique, alors que ce n'est pas son domaine habituel. Les caractères des cinq héros sont très différents, ce qui entraîne des réactions intéressantes lors des diverses situations auxquels ils vont se trouver confrontés. Les interactions avec les humains "de première génération" réservent bien des surprises également.
Ni thriller, ni polar (j'ai d'ailleurs été surprise de voir ces étiquettes pour le qualifier), mais récit un peu onirique dans un monde "idéal", fluide ( normal, on est sous l'eau !) et agréable, j'ai vraiment passé un bon moment avec ce livre qui a servi de lecture-relais entre deux parties d'un autre roman beaucoup plus noir. Objectif atteint !

le début du livre on pense arrêter, puis on se laisse et on a raison.

Premiers livre de Robin Cook que je lit, plutôt intéressant sachant que se n'est pas tout à fait ce genre qu'il écrit.

Maître des thrillers à orientation scientifique – plus spécifiquement médicale -, Robin Cook sort un peu de sa zone de confort avec cette science-fiction autour du mythe de l'Atlandide, et cela se voit un peu. Il nous livre néanmoins un roman efficace qui se lit vite et dont l'intrigue nous empêche de quitter ses pages (c'est d'ailleurs le principal objectif de l'auteur)

L'écriture est fluide, certes, mais beaucoup trop simple pour se faire plaisir en tant que lecteur ; action, description, narration… et on recommence. Trop peu d'envolées lyriques, oniriques, ou que sais-je encore, bref, pas de prise de risque ! On sait que la plume est scientifique.

L'idée de base est tout simplement géniale. Bien qu'il se soit assurément laissé influencé par Abyss, grand classique de James Cameron, Cook fait preuve d'une certaine audace et créativité en aventurant ses personnages dans les profondeurs du plancher océanique. le monde qu'ils y découvrent est tout simplement surprenant, un peu candide et très limite du point de vue éthique, mais tout à fait envisageable.

Beaucoup de bonnes choses dans ce roman, à commencer par des notions de géophysique très intéressantes distillées tout au long de son texte. L'aspect sociologique est également passionnant, mais pas approfondi à l'extrême, ce qui laisse au lecteur la possibilité de se questionner davantage. Les idées sont bonnes donc, mais pas forcément exploitées de la meilleure des façons. Je déplore l'aspect simpliste et trop caricatural de l'élément perturbateur (point noir de l'espèce humaine, importée à Interterra par des plongeurs un peu trop “primitifs” pour être crédibles) qui nuance les efforts d'empathie dont l'auteur fait preuve. On assiste à des péripéties et un dénouement un peu trop rapides à mon goût, il y a peu de place pour la surprise, et on ne sait pas trop sur quel pied danser.

Cette histoire a tout de même le mérite de mettre en relief des oppositions culturelles source de conflit et de dépeindre un portrait peu reluisant des humains.

Bilan : oui pour la projection dans un monde et une société potentiellement idylliques, ainsi que pour le côté passionnant de l'exploration scientifique, mais non pour le récit basique qui vient un peu gâcher le tableau. Je le conseille aux amateurs de science-fiction, mais ça s'arrête là.
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