"Toc, toc, toc...
- qui est là ?..
- le petit café...
- ... qui ?
- le petit café dans sa culotte..."
Si je commence mon commentaire par cette blague foireuse, c'est qu'elle émane d'un des personnages clés du livre de
Tom Cooper...
Lindquist, pécheur manchot est obsédé dès l'enfance par la pêche au trésor, plus que par celle des crevettes...
Il faut dire que ni l'une ni l'autre ait de quoi lui rapporté gros, vu l'état de du bayou de la baie de Barataria, ravagée depuis Katrina et polluée sans aucun remord par une plateforme hémophile pétrolière de la BP..... et le trésor enfoui dans les marais du pirate Lafitte tiens plus d'une légende que d'une réalité...
Lindquist, bien que barjot est attachant... Il carbure aux antidouleurs qu'il prend comme des pastilles Menthos...
Il croise dans ce cloaque, les jumeaux Toup, éleveurs de cannabis sur une île privée, prêts à tout à ce qu'elle reste privée...
Wes, un ado attachant en délicatesse avec son père, pécheur, qui a refusé de quitter sa maison lors de Katrina, entrainant son foyer à la perte et au décès brutal de la mère aimante...
Hanson et Cosgrove, deux paumés qui pensent avoir découvert l'île au trésor... une île où il fleure bon...
Et Grimes, originaire du bayou ayant fuit ce marasme pour connaître la réussite promise chez BP et contraint, bon gré, mal gré, de retourner dans ce bourbier pour "dédommager" ces pauvres gens" pour éviter le moindre procès...
"
Les Maraudeurs" est écrit avec une écriture fine, fluide, à l'inverse des eaux du delta du Mississippi...
Et pourtant "
Les Maraudeurs" a la noirceur du bayou pollué...
Les âmes qui l'habitent surnagent dans un univers putride, où la lumière ne semble plus vouloir, ou pouvoir y pénetrer...
Et pourtant,
Lindquist, est encore capable de vous sortir des blagues à deux balles...
Mais comme disait si bien
Raymond Devos : "Qui prête à rire, est parfois mal remboursé"...