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LES MARAUDEURS est un livre profondément américain, dans le sens le plus noble du terme. Il allie un romanesque singulier allié à une symphonie de la loose incandescente.

Certains écrivains étasuniens prêtent une attention toute particulière aux plus démunis, aux derniers des derniers de cordée, pour qui traverser la rue ne changera strictement rien, même pas le point de vue. Souvent, pour les plus doués d'entre eux, ces auteurs adoptent la distance le plus juste, le ton le plus précis pour narrer leurs déboires. Car il est rarement question de rédemption, cela finit rarement par sourire dans ces cantiques de la loose.

Tom Cooper, dont c'est le premier roman, est de cette trempe. Adoptant un ton choral, multipliant les narrateurs, il nous livre un Rashomon cajun de première grandeur. Il tutoie les sommets (ou les profondeurs, c'est selon) dès son premier livre.

On songe souvent à Donald Ray Pollock (et c'est un fooouuutu bon signe !!!!!) en dévorant ces MARAUDEURS qui giflent, giclent, bien comme il faut.

Aidé par une langue empathique, qui passe de la trivialité rugueuse à l'envolée poétique, le lecteur avale promptement ce pavé saignant. Portée par une intrigue noueuse et des personnages savoureux, la lectrice s'immerge, ravie, dans un bayou plus vrai que nature ; tout y est : la moiteur, les alligators et le pétrole qui coagule doucement entre deux eaux.

Puis, au long de l'avancée du marque-page, on entend Tom Cooper et sa musique à lui. Moins sombre que Donald Ray Pollock, moins intense peut-être (je suis un Pollockien acharné !) mais avec une flammèche d'espoir, vacillante, menue mais présente...

Chacun lutte, tous n'en sortiront pas indemne mais certains peuvent y croire...

Très beau livre. Vraiment.

Je remercie vivement Babelio de m'avoir permis de chroniquer ce livre dans le cadre de Masse Critique
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Traduit par Pierre Demarty

Le premier roman de Tom Cooper traduit en français nous embarque en Louisiane, dans la Barataria, un coin du bayou, après Katrina, après l'explosion de la plateforme pétrolière BP. D'emblée, le lecteur rencontre alternativement plusieurs personnages qui peupleront le roman :
•Les frères Toup, qui font leur business avec de la "beuh", jalousement cultivée sur une île cachée dans le marais. Des types hargneux et pas franchement haut de plafond intellectuellement comme physiquement.
•Gus Lindquist, propriétaire du Jean Lafitte, un crevettier qui porte le nom que le fameux fibustier. Lindquist est manchot. Dès le début du roman, tout commence mal pour lui : quelqu'un lui a piqué sa prothèse ! Evidemment, à l'instar des habitants du bayou, on en rit. On se moque. Pour tout le monde, il est le type qui a "les fils qui se touchent". Il rêve de découvrir un trésor et se balade dans le bayou avec un détecteur de métaux dès qu'il n'est plus en train de pêcher. Abandonné par sa femme et sa fille, dépressif, il se shoote aux médocs censés endormir la douleur de son bras manquant.
•West Trench, un ado de 17 ans qui a perdu sa mère lors du cyclone Katrina : tombée du toit de la maison où la famille s'était réfugiée et emportée par les eaux à tout jamais. Son père, pêcheur de crevette comme Lindquist, sombre dans l'alcool depuis le décès de son épouse. Wes décide de voler de ses propres ailes. le hasard veut qu'il rencontre Lindquist qui l'embauchera sur son bateau parce que pêcher avec un seul bras, c'est devenu impossible pour lui !
•Grimes, un assureur à la solde de la compagnie pétrolière, qui harcèle les habitants du bayou pour obtenir des signatures les engageant à ne pas porter plainte pour la pollution des eaux. Mais un pauvre type lui-aussi, bien trop faible psychologiquement pour obtenir ce qu'il cherche. Il se fait plutôt chasser à coup de pied dans les fesses...
•Hanson et Cosgrove, deux allumés qui cherchent à gagner de l'argent rapidement. Alors quand ils découvrent l'île des frère Toup, ils pensent voir arriver la fin de la galère.

Tom Cooper n'y va pas de main morte et peuple le bayou de personnages haut en couleurs, qui ne donnent pas franchement envie de s'aventurer dans le coin. Néanmoins on s'attache à Lindquist, le capitaine Crochet du bayou, certes déjanté, dépressif et shooté, mais attachant par sa passion pour la chasse au trésor et son amour du métier de pêcheur, qu'il ne peut se résoudre à abandonner, même si la pêche devient toujours plus difficile, plus maigre et peu rentable. Un métier devenu un gagne misère et qui faisait vivre la plupart des habitants du bayou. La faute à Katrina, mais surtout à BP dont l'explosion de la plateforme pétrolière a engendré une catastrophe écologique sans précédent dans les eaux du Golfe du Mexique. On l'aime aussi parce qu'il a un grand coeur et prend sous son aile le jeune Wes comme un père de substitution. Je ne peux absolument pas révéler ce qu'il va lui arriver, mais on n'en revient pas tout à fait.

Une ambiance de western qui se passe pourtant bien loin du far west. Une police corrompue qui ferme les yeux sur ce qu'elle sait. Des dealers-meurtriers en liberté qui gagnent leur vie illégalement par la culture de l'herbe, pendant que les autres triment pour rien à aller pêcher dans des eaux qui s'appauvrissent. Un univers où l'alcool coule à flot à côté de la drogue.

J'ai beaucoup aimé le style de Tom Cooper, qui s'attache à la précision, au vocabulaire adéquat (une pensée pour le traducteur qui dû avoir du fil à retordre). Une écriture qui fait vraiment voyager, découvrir des bestioles et un univers aquatique qu'on ne connaît pas, le tout associé au langage châtié des personnages.

"Wes accrocha la palangre de tribord au treuil. le moteur se mit à fumer et à forcer, et bientôt le chalut refit surface, gonflé comme un sac amniotique, rempli d'une masse grouillante d'ailerons, de pinces et d'yeux noirs vitreux. (...) Crabes à carapace dure claquant des pinces comme des castagnettes. Poissons-chats, flétans et fretin d'appât. Crabes à carapace molle, par centaines, si minuscules et d'une telle pâleur, presque transparents qu'on aurait dit des fantômes d'eux-mêmes. Une petite raie fouettant l'air de sa queue hérissée de barbillons, une tortue serpentine rétractant sa tête à l'intérieur de sa carapace.
Et puis les crevettes, pas plus grosses que le petit doigt, la cervelle et le coeur palpitant comme de minuscules grains noirs sous une membrane de peau plus fine que du papier de riz.
"Jamais vu pire", lâcha le père de Wes (...)
On est foutus. Ces marais vont finir par nous la mettre profond. Bien profond, comme une pute à mille balles."

La nature partout, envahissante, vivante, grouillante et hostile, quasiment un personnage à part entière. Elle domine le marais comme les hommes.

"Derrière le tronc abattu d'un pin, Lindquist tomba nez à nez avec un vieux lynx au museau gris. L'animal grimpa se réfugier dans les branches d'un laurier et darda sur lui deux yeux jaunes enragés. Lindquist remarqua qu'il lui manquait une oreille, réduite à un moignon de chair déchiquetée. Il ressenti envers la pauvre bête un élan de compassion solidaire, mais sentit que ce n'était pas réciproque.
Rats musqués, opossums, ragondins - Lindquist perdit très vite le compte des animaux sauvages qu'il croisa. (...) le bourdonnement des insectes comme un mantra. Les petits lézards aux fanons rouges déployés en éventail autour de la gorge. Les taons gros comme des prunes. Les scarabés semblables à des pommes de terre ailées."

Une page d'histoire aussi sur le bayou :

"Autrefois dans la Barataria, il n'y avait pas si longtemps, les gens subsistaient uniquement grâce au bayou. Ils pêchaient leurs crevettes et leurs crabes. Ils braconnaient l'alligator pour son cuir et chassaient le rat musqué et le ragondin pour leur peau. C'était du temps de ses grands-parents et de ses arrière-grands-parents, avant que les gens ne se mettent à brader leurs terres, les cédant pour une bouchée de pain aux compagnies pétrolières dans les années vingt et trente, avant que BP ne défigure le marais en le transperçant de part en part de canaux et de pipelines."

Un roman aux allures de thriller, avec une fibre écologique, qui ne vous lâche pas.
Très jolie découverte !
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Bienvenue à Jeanette en Louisiane ! Dans ce coin perdu du bayou, tout ou presque dépend de la pêche à la crevette qui se porte fort mal depuis l'ouragan katrina et une marée noire ne fait qu'aggraver la situation déjà précaire. Ici, se croisent des personnages hauts en couleur : Lindquist, pêcheur manchot, accro aux cachets, alcoolique notoire abandonné par sa femme et obsédé depuis des années par le trésor du pêcheur Jean Lafitte ; Wes Trench, adolescent au destin de pêcheur de crevettes tout tracé en conflit avec son père à qui il reproche la mort de sa mère lors de l'ouragan Katrina ; les jumeaux Toup sociopathes cultivant du cannabis sur une île du bayou, n'hésitant pas à tuer pour protéger leur production ; Grimes, employé de BP originaire de la ville, mandaté par la compagnie pétrolière pour convaincre les habitants du bayou de renoncer aux poursuites moyennant un chèque au montant ridicule ; Hanson et Cosgrove, deux loosers condamnés à des travaux d'intérêt généraux et qui rêvent de devenir riches.

Dans ce roman choral, les chapitres très courts se succèdent, alternant les personnages qui finiront sans doute par se croiser. Les personnages imaginés par Tom Cooper sont réalistes et barrés, des paumés pitoyables et magnifiques. Ce sont les publiés du rêve américain, des péquenots qui n'intéressent personne, au quotidien morose et sans espoir.

Comme la plupart des lecteurs, j'ai trouvé le personnage de Wes très touchant. Ce jeune homme encore plein d'espoirs malgré le quotidien morose qu'il connaît, des idées plein la tête, un garçon sensible encore bouleversé par la mort de sa mère.

Mais j'ai été encore plus touchée par Lindquist. Même pas encore cinquante ans, mais considéré comme un vieillard à moitié gâteux par tous ceux qui le connaissent, abandonné par sa femme qu'il espère pourtant reconquérir, négligé par sa fille qui met au clou sans états d'âme le cadeau qu'il lui offre, harcelé par les frères Toup qui le persécutent, méprisé par tous qui se moquent ouvertement de lui. Mais lui continue d'espérer, de raconter des blagues qui ne font rire que lui et de rêver à un trésor de pirate comme un gamin. Seul Wes témoigne affection et respect au pauvre homme.

Tom Cooper donne vie à ses personnages, mais il crée aussi pour son lecteur une vision du bayou réaliste au point que l'on croit ressentir la chaleur humide et étouffante du bayou. Une immersion totale dans ce coin oublié des Etats-Unis, qui semble figé dans le temps. La plume de l'auteur est précise et efficace, les dialogues incisifs et mordants.

En bref, une réussite totale et un auteur à suivre avec attention
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[...] Au mauvais endroit au mauvais moment.

Belle découverte que Les Maraudeurs de Tom Cooper.
On ne peut pas vraiment parler de polar, plutôt un roman noir, un roman qui nous plonge dans le bayou de Louisiane (décidément un décor propice aux aventures), après Katrina et après Deepwater.

[...] Tu es inquiet pour la marée noire ? » demanda Villanova. Lindquist répondit que oui. Tout le monde à Jeanette était inquiet. Ou plutôt carrément pété de trouille. « C'est peut-être pas aussi grave que ce qu'on raconte, dit Villanova. Mais j'ai comme le pressentiment que c'est peut-être pire. ».
[...] Les nouvelles liées à la marée noire, suite à l'explosion du site de Macondo, étaient de plus en plus mauvaises. La fin du bayou tel qu'on le connaissait, disaient les gens.

Malgré les destructions de l'ouragan, malgré la marée noire de BP, dans le bayou de Barataria quelques pêcheurs s'obstinent à vivre comme avant et chaluter les crevettes de plus en plus rares.

[...] – M'en parle pas, dit Naquin. On fait ce qu'on peut. Si jamais j'écris un bouquin sur ma vie, c'est comme ça que je l'appellerai : On fait ce qu'on peut, bordel.
[...] C'était le bon temps alors, pour tous les habitants de la Barataria. Avant que le bayou ne se mette à recracher de moins en moins de crevettes. Avant la marée noire. Avant Katrina.
[...] Combien les marais avaient changé depuis que les compagnies pétrolières avaient débarqué avec leurs pelleteuses et s'étaient mises à bouffer la terre. Aujourd'hui, les pêcheurs s'estimaient heureux de gagner de quoi payer leurs factures et nourrir leur famille.

Le talent de cet étonnant romancier qu'est Tom Cooper (ce n'est là que son premier roman), c'est d'abord la peinture de ces personnages hauts en couleurs, que l'on dirait tout droit sortis d'un film des frères Coen ou de Tarentino.
Sans pour autant tomber dans la caricature facile, l'auteur nous emmène faire la connaissance d'un manchot shooté aux médocs et aux blagues vaseuses (normal dans le bayou ...), d'une paire de jumeaux un brin déjantés qui cultivent la marie-jeanne de façon intensive sur les îles cachées des marais, de deux losers sortis de prison pour quelques travaux d'intérêt général, d'un fils du pays revenus arnaquer ses anciens voisins pour le compte de la BP et surtout de la famille Trench, père et fils, symboles de ces générations malmenées par les crises et catastrophes successives.
Il faut se laisser porter par les histoires de ces personnages (les chapitres alternent à la façon d'un roman choral, centrés sur un ou deux personnages qui s'entrecroisent), par cette ambiance de fin du monde où l'on se dit que c'est mal parti et que ça va forcément mal finir ...
Le manchot (quelque part entre Don Quichotte et le Capitaine Crochet) parcourt les îles à la recherche d'un trésor, peut-être celui du pirate Jean Lafitte. Les jumeaux cultivent et trafiquent leur magot aux herbes, ...

[...] Il se plaisait à imaginer le jour où enfin il rapporterait un véritable trésor sur son bateau. Une pièce d'or espagnole. Un collier de pierres précieuses, une bague en diamant. Il aimait imaginer la tête qu'ils feraient tous quand ils verraient ces merveilles briller dans la paume de sa main.

Chacun cherche fortune et le moyen d'échapper à sa condition, chacun tourne autour du pot, se croise et se recroise au détour d'une île ou d'un chenal, jusqu'à ce que ...

[...] Il était désespéré. Désespéré et, il fallait bien l'avouer, curieux. Curieux de voir comment toute cette histoire allait se terminer.
[...] Parfois, il faut laisser les gens faire leurs conneries jusqu'au bout, dit son père. Parce que, quoi qu'il arrive, ils les feront.
[...] Parce qu'ils s'étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment.
[...] Il lâcha : « C'est le plus gros bordel de foirade que j'aie jamais vu de ma vie.

Dépaysement garanti avec cette virée aux confins du monde, portée par une écriture facile et un rythme agréable.
Seule la poursuite finale, apocalyptique et hallucinatoire, s'enlise un peu dans les marais pour quelques pages de trop : Tom Cooper s'est un peu laissé emporté par son enthousiasme !
Pour celles et ceux qui aiment les crevettes.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr
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Maraudeur : celui qui pratique de petits larcins, et par extension, celui qui traîne à la recherche d'une bonne affaire...
C'est ce qu'évoque ce premier roman très réussi de Tom Cooper : une poignée de "bras cassés", de mecs un peu cabossés par la vie, qui vivotent, attendent le super plan qui va les enrichir et leur permettre de quitter le bayou, la ville de Jeannette en Louisiane où, après les ravages de l'ouragan Katrina, c'est une marée noire qui détruit leurs vies.
Ce roman aurait presque pu s'intituler "Chacun cherche son trésor", de Lindquist le manchot qui, avec son détecteur de métaux, se lance à la recherche du trésor d'un corsaire à Wes qui rêve d'affréter son propre bateau, tous essaient de trouver une raison de se battre encore dans cette région ravagée. Tous (ou presque) ont renoncé, se réfugiant dans la marijuana ou les médicaments, tous paumés dans ce marécage d'où les femmes ont fui, un bayou étouffant de chaleur moite, comme maudit.
Et tous pourtant sont attachants, y compris Hanson le marginal ou les jumeaux Toup ! Parce que l'auteur a réussi à éviter le manichéisme dans ce roman qui prend souvent des allures de polar dans un rythme narratif maintenu de la première à la dernière page !
Carrément addictif, c'est une vraie réussite et un auteur à suivre !!
Décidément, cette collection "Terres d'Amérique" chez Albin Michel est une mine !!
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Ceci est un premier roman, et franchement, c'est une pure réussite.
Une ville : Jeannette située en Louisiane qui survie grâce à la pêche à la crevette. Pauvre ville sinistrée deux fois : l'ouragan Katrina puis l'explosion d'une plateforme pétrolière avec marée noire. Et comme ci cela ne suffisait pas, voilà que les gens préfèrent les crevettes chinoises que celles du cru. Nous faisons connaissance au travers de ce roman de quelques personnalités hautes en couleurs. Un chapitre ; une personne. Au début, c'est assez déstabilisant parce qu'on ne comprend pas trop : l'auteur nous présente des personnes qui ne semblent ne rien avoir en commun. Et puis, petit à petit le destin de chacun se croise, de façon amicale pour certain et extrêmement violente pour d'autre. Et tout ce petit monde se retrouve dans le bayou au milieu d'alligators, de serpents, de petites bêtes en tout genre et de nappes de pétrole. Des personnages si différents les uns des autres mais tellement humains dans la recherche de leurs rêves. Mon préféré est Gus Lindquist, manchot pêcheur, souffre douleur depuis son enfance et qui ne poursuit qu'un seul but : retrouver le fabuleux trésor de Jean Lafitte qui est venu se cacher sur l'île. Oui, mais laquelle... Il y en a tellement autour de Jeannette. Armé de son détecteur de métaux le voilà qui fouille, toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Et voilà, toute l'histoire s'articule autour de ce personnage.
C'est un livre brutal dans la description des comportements des différents protagonistes mais avec une pointe d'humour qui atténue mais n'excuse aucunement la bêtise humaine. Un hommage vibrant mais tout en pudeur à ces pêcheurs, qui bossent comme des bêtes de somme pour quoi... quelques dollars qui ne leur permettent même pas de vivre.
A lire sans retenue juste pour le plaisir.
Lien : http://jelisquoi.blogspot.fr..
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Katrina était un ouragan dévastateur. Il a ravagé les côtes de Louisiane et mis à sac une bonne partie des états longeant le golfe du Mexique. Pour autant, s'il situe son action en plein coeur de la Barataria, soit à l'épicentre du bayou louisianais, Tom Cooper utilisera les vents de son inspirations non pas dans un ouragan, mais dans une fabuleuse tornade. Il va faire souffler sur ses personnages , tonner sur leurs pauvres crânes et les emmener où il le voulait, les précipitant dans la ronde, accélérant de plus en plus vite, les choquant les uns les autres. Deux ans après, Katrina devient une tornade bouillonnante, chargée du pétrole de la BP que les plateformes offshores recrachent par hectolitres dans les eaux de la Barataria désertées par la crevette mais pas par les crocodiles.
Les Maraudeurs commence dans le bayou de la Barataria. Deux frangins, les Toup, se livrent à leur trafic dans la nuit. Au chapitre suivant un vieux fou, Lindquist, a perdu son bras artificiel et s'en va chercher un trésor ! Et c'est ensuite le tour de Wes Trench qui court avec son père après un douloureux souvenir. Il y a aussi Hanson et Cosgrove, deux manants un peu prolos, des répliques idéales aux horribles personnages imaginés par Donald Ray Pollock dans le Diable, tout le temps. Il y a enfin Brady Grimes, le plus connard de tous. En tout cas celui dont on juge la connerie quasi immédiatement. Il est l'envoyé de BP auprès des populations locales, l'évangélisateur en pays bantou, prêt à prendre mais pas à donner.
Tom Cooper, dont c'est le premier livre, va emprunter au roman chorale le découpage des Maraudeurs. Il va cependant magnifier cette technique en instillant une vraie urgence entre les chapitres. Chacun est déterminant et quelque part, chacun détermine un peu ce que sera l'autre. En refermant le livre, l'image d'un tout cohérent l'emporte sur les quelques relatives faiblesses d'écriture. La structure - très maligne- reste en tête. C'était donc l'histoire de Katrina, un ouragan qui aura accouché d'une tornade.
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Un merveilleux roman pour les lecteurs aficionados de William Boyle ou de James McBride, mais version cajun!
Dans la petite ville de Jeanette, en Louisiane, après le passage de Katrina, et la pollution de la dernière noire, la vie des habitants, dépendants principalement de la pêche à la crevette, est de plus en plus difficile.
Au travers des aventures d'un chercheur de trésor, d'un père et de son fils pêcheurs, de deux frères cultivateurs de cannabis, et de quelques autres protagonistes, aux destins entremêlés, ce roman détonnant et puissant, nous embarque dans une intrigue jouissive!
J'ai adoré !
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Un texte mélancolique, où l'on suit pendant quelques mois une poignée d'hommes dans le bayou.
On y rencontre des hommes qui survivent plus qu'ils ne vivent, dans une région pas tout à fait remise du passage de Katrina, et qui subissent de plein fouet une nouvelle crise, plus insidieuse.
C'est la fin d'une époque, la déchéance d'un mode de vie, la folie pour certains, la violence pour d'autres dans un bayou où le danger peut prendre une multitude de formes.
Dans un premier temps je n'ai pas réussi à être embarquée par ce récit, mais celui-ci, les premiers chapitres passés, a su m'intriguer sans pour autant me captiver totalement.
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Humour noir, des personnages attachants, une très belle aventure.
Tom Cooper n'a pas son pareil dans la construction des personnages. Il s'agit de personnes qui n'ont pas été gâtées par la vie. Les situations ne sont pas enviables mais on ne peut pas s'empêcher de sourire.
Dépaysant!
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