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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le voilà donc le nouveau "phénomène" du thriller américain. S. A Cosby!

Partout des critiques dithyrambiques, des éloges venant des plus grands écrivains de romans noirs actuels, etc.
Forcément ça pique la curiosité.

J'ai donc lu son second roman pour le découvrir. Pourquoi celui-ci ? Pourquoi pas.

Ultra-violent, viscérale, en colère mais aussi très actuel et inscrit dans notre époque, ce roman est un coup de poing.
Alors bien sûr c'est très à l'américaine, très cinématographique (d'ailleurs les droits d'un ou deux de ses romans on déjà été acheté par Hollywood !), plein de clichés et de punchlines sorties de l'enfer.... Mais bon dieu, on passe un sacré moment de lecture !
Pas de temps mort, un rythme soutenu tout du long, un véritable page turner comme disent les ricains.
Même si je ne pense pas en lire d'autre de l'auteur prochainement (soyons honnête, ça doit être toujours la même recette), je ne suis pas mécontent de cette virée en Virginie !


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Quand est-ce que tout a basculé aux États-Unis? Depuis quand tout cela me dépasse ? Tout cela ce sont les États-Unis racistes, homophobes, misogynes, et tout le reste. Ce pays au bord de l'implosion.
La colère ici est plus qu'un courroux ou une irritation. Dans le roman de S.A. Cosby elle masque bien d'autres états, d'autres émotions. Et les comportements de ces personnages, guidés par cette hormone mâle, font mal et cognent dur.
Ike Randolph, noir, ancien taulard, ex-homme de main d'une bande de truands, s'en est bien sorti. Pour un afro-américain de Virginie Occidentale, il est au-dessus de la mêlée. Il a une belle maison, une entreprise de paysagement. Il a réussi son mariage et sa vie professionnelle. Tout sauf...son fils Isiah. Homosexuel.
Buddy Lee Jenkins, blanc, ancien taulard, alcoolique fini, vivant de petits boulots à la semaine, s'en sort beaucoup moins bien. Un blanc paumé vivant dans une roulotte pourrie. Il n'a rien réussi. ni son mariage, ni sa vie professionnelle, ni son fils, Derek. Homosexuel.
Bref rien ne devrait réunir ces deux hommes. Sauf que, leur fils, Isiah et Derek sont amoureux l'un de l'autre, mariés, pères d'une petite fille, journaliste pour l'un, chef pâtissier pour l'autre, ils ont bien réussi. Et ils seront assassinés à la sortie d'un bar chic.
C'est le meurtre d'Isiah et de Derek qui réunira ce couple improbable: ike et Buddy Lee. La colère les soudera et la rage les mènera. Cette rage qui sanctionnera leur détermination à découvrir ce qui s'est passé, qui a tué leur fils et pourquoi. La colère d'Ike Randolph c'est de la rage pure. Et voilà c'est parti! Ça cogne dur, ça tire, ça tue, et ça donne l'illusion aux pères, Ike et Buddy Lee d'une rédemption. L'amour qu'ils ont refusé à leur fils est perdu à jamais, rien ne pourra être réparé et cette colère /exutoire n'est qu'un leurre.
Ce roman effleure le thème de l'acceptation de la différence. Je dis effleurer car ma réflexion est dérangée par l'action des batailles, fusillades et autres coups de poing.
C'est tout de même une bien triste représentation de cette société que nous fait S.A. Cosby, portrait pourtant vrai et sans concession.
La Colère n'est pas un polar mais un roman noir. Bien noir sur ce pays, sa violence, son intolérance, ses contrastes, ses excès. Toutefois, c'est aussi un roman sensible. C'est une lecture qui secoue.



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" La colère" S.A Cosby

Ike Randolph et Buddy Lee ont a priori peu en commun. Ike est noir, rangé des voitures, s'est racheté une conduite en dirigeant son entreprise de jardinage, on peut dire qu'il s'est fait une place dans la vie. Buddy Lee est un White trash qui vit en mobile-home, ferme les yeux quand il crache du sang, avant d'oublier sa maladie dans l'alcool. Tous deux ont rejeté en bloc leurs fils quand ils ont appris leur homosexualité.
Mais leurs enfants s'aimaient et ils ont été lâchement exécutés en pleine rue, témoins apparemment gênants d'une liaison qui devait rester secrète.
Réunis dans une douleur commune, ces deux pères vont alors s'allier, retrouvant leurs réflexes de mauvais garçons, et secouer qui il faut pour trouver les coupables, guidés par la colère et les remords de ne pas avoir accepté l'orientation de leurs enfants.

Le fond, à savoir une critique de l'Amérique profonde, des préjugés et de l'homophobie est un peu desservi par certains points: l'auteur joue fort sur les oppositions entre les deux héros, deux "papys" vieillissants, qui en ont encore sous le capot, les scènes de bastons sont expliquées d'une façon un peu trop mécanique, le gang de motards est donc composés de très méchants, mais pas très malins,...au final j'ai eu l'impression de lire un scénario de film, rythmé, distrayant sur l'instant, certes, mais très vite oubliable pour son intrigue. Son point fort est plutôt situé dans l'évolution de la mentalité des deux pères, et l'analyse psychologique de ceux-ci.

Lien : https://instagram.com/danygi..
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Un thriller des États-Unis, à base de racisme et d'homophobie.

Un couple gay a été assassiné. Les pères, un Noir et un Blanc, n'avaient jamais accepté l'homosexualité de leurs fils. Pris de remords, ils décident d'essayer de faire la lumière sur le crime et de ne pas le laisser impuni. Ajoutons que les deux hommes ont un passé violent et plusieurs années de prison dans leur passé.

Un roman où ça joue dur : meurtres, intrigue politique et gangs de motards, beaucoup de scènes de batailles et de fusillades. (Et un bémol, comme dans les films, les méchants tirent moins juste et perdent bien des combats…)

Un roman qui comporte aussi beaucoup de réflexions sur l'humain et l'acceptation de la différence. Pourquoi un homme aurait-il envie de casser la gueule de son fils lorsqu'il apprend qu'il est gay? Et en parallèle, qu'est-ce que ça fait à quelqu'un d'être mis à l'écart dans une société où on prône (théoriquement) la liberté?

Un bon mélange d'action et de réflexion, mais malheureusement, je ne suis pas sûre que ceux qui gagneraient le plus à remettre en question leurs certitudes liront le roman.
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La colère est celle de deux pères, un noir, Ike Randolph, et un blanc, Buddy Lee Jankins. le premier est une force de la nature, qu'il a rageuse par ailleurs, et le second est un maigrichon dont le corps est fatigué par des années d'alcool, et secoué par une toux qui lui coupe parfois le souffle. Mais il n'empêche qu'il a la même rage. Si Ike est noir, il est quand même celui des deux qui vit dans un confort matériel enviable. Il a bâti son entreprise de jardinerie, acquis une forme de respectabilité à la sortie de ses années de prison. Ex tueur pour un gang, il ne dissimule pas le tatouage des Blacks Gods qui le désigne comme appartenant à ceux qui ont survécu à l'enfermement par l'ultra violence. Buddy Lee, quant à lui, vit dans un mobil home crasseux, divorcé depuis des lustres de son unique amour, la mère de son fils unique, Derek. Si son passé judiciaire semble moins lourd que celui de Ike, il n'empêche qu'il a lui aussi une sacrée expérience de taulard.

Si il ne fait pas bon être noir en Virginie, être homosexuel n'est pas non plus un fleuve tranquille, surtout si, comme le fils de Ike, Ishia, s'ajoutent la couleur de peau et le mépris de son propre père. Dereck et Ishia s'aimaient, ils avaient une petite fille, et ils ont tous les deux été exécutés d'une balle dans la tête, à la sortie d'un bar. L'enquête de la police ne mène nul part. Les deux hommes menaient une vie tranquille, l'un journaliste, l'autre pâtissier. Leurs amis ne semblent rien savoir, et répugnent, en tant que gays, à coopérer avec les autorités. L'homosexualité, si elle ne semble pas être à l'origine du meurtre, est cependant la cause de la colère des pères qui ne l'ont jamais acceptée. Ils ne sont pas venus au mariage et se rencontrent pour la première fois à l'enterrement. La colère, ils la retournent alors contre eux même, trop tard pour être des bons pères, pour rattraper les silences, les mauvaises blagues et le mépris, les années de distance affective, de gêne et de rejet.

Il leur reste la colère et une irrépressible soif de vengeance contre les meurtriers pour exutoire de la leur, et comme ceux ci sont liés à un club de bikers, ça canarde sec. Ces deux pères là, ce sont des rambos lancés à toute vitesse dans un quatre quatre pourri, et comme ils ne savent pas où ils vont, ils sèment des dommages collatéraux à tout va, ce dont ils se moquent comme de leur premier meurtre. Ils zigouillent ce qui leur tombe sous la main, et l'arsenal jardinier de Ike, serpe et brouilleur de compost se révèlent être peu écologiques. Même si le duo grince un peu, la culture raciste sudiste de Buddy Lee n'étant pas toujours du meilleur effet, ils vont, brouillons, ne reculant devant aucun traquenard. Il faut dire que leurs adversaires ne sont pas non plus des perdreaux de l'année, pressés par un mystérieux commanditaire dont on comprend qu'il est prêt à tout pour que sa sexualité "déviante" reste un secret très bien gardé.

L'intrigue, une sorte de course poursuite à l'aveugle est tout sauf claire, foutraque même, mais elle prend de l'épaisseur et de l'intérêt dans le rapport des pères à l'homosexualité de leur fils. Cependant, toute rédemption étant impossible, impossible le retour en arrière, le "comment j'aurais dû aimer", ce méa culpa échappe à toute mièvrerie sentimentale. Ike et Buddy sont de bout en bout des personnages sombres, qui ne cherchent pas à minimiser leur culpabilité, Ike avait honte d'Ishia, il ne pouvait le regarder, accepter la main de son fils dans celle de Derek. Buddy incitait Derek à redevenir "normal" à coup de plaisanteries mal à propos, l'incitant à retrouver sa virilité ...

L'épopée de la vengeance tourne parfois au grand guignol, les scènes de fusillades écrites à la Tarantino, parfois lassantes, mais il reste deux personnages, perclus de rage, explosive mais pas salvatrice. Les flashs narratifs sur la problématique du genre et de l'orientation sexuelles sont particulièrement pertinents, logiques et cohérents avec la rage des pères et leur impuissance.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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L'auteur a mis une certaine partie de la société américaine dans un sac, l'a suspendu au plafond et a cogné dessus.

Après, il l'a fait monter sur le ring et les coups se sont enchaînés. S.A Cosby cogne fort, il cogne bien et l'Amérique des marges en prend plein la gueule.

Isiah et Derek étaient deux jeunes hommes qui s'aimaient, qui se sont mis en ménage, se sont mariés et ont eu une petite fille. Isiah était Noir, Derek était Blanc. Puis, quelqu'un les a assassinés, exécuté de sang-froid.

Dans le Sud des États-Unis, qui est raciste, homophobe, ultra-conservatrice, ultra-religieuse et où le suprémacisme a de beaux jours devant lui, on se dit que ça devait déranger les biens pensants que deux hommes, de couleur différente, mais de même sexe, se soient mis ensemble. Même leurs pères leur faisaient la gueule, ne voulant plus voir leurs fils dégénérés (je précise que ce sont eux qui le disent).

Deux pères homophobes… Ike Randolph est Noir. Buddy Lee Jenkins est Blanc et raciste aussi. Tous deux sont d'anciens taulards qui aiment la violence et l'alcool. le couple parfait pour mener une enquête sur l'assassinat de leurs fils respectifs.

Alors oui, ce n'était pas gagné pour nous faire aimer le couple improbable que vont constituer Ike et Buddy Lee : ils sont bourrés de préjugés et bien que Ike ait bouffé de l'injustice toute sa vie, à cause de sa couleur de peau, cela ne l'a pas rendu plus tolérant envers son fils unique, homosexuel.

Dans sa ville, dans son État, il n'est pas le seul à penser du mal de la communauté LGBTQ+. L'hyper virilité de ces hommes est mise en danger (dans leur tête) et ils n'acceptent pas ceux ou celles qui sont différents. Et ce qu'ils pensent des filles homos n'est pas mieux.

Ce roman, hyper violent, est sans concession pour les États-Unis. Il va nous mettre en relation avec des salopards du Sang Pur, des politiciens véreux, des anciens taulards, des motards droits sorti de Mad Max et j'ai souvent eu les oreilles qui chauffaient en lisant les commentaires de nos deux semi-retraités (Ike et Buddy Lee) qui sont restés avec les règles de la prison.

Pourtant, l'auteur n'a pas fait l'erreur de ne pas faire évoluer ses deux personnages principaux et le chemin sera long avant qu'ils n'acceptent que leurs fils étaient ainsi et qu'ils n'auraient rien pu faire pour les changer (ni cogner plus fort, ni les endurcir encore plus). Ils ont beau être perclus de défauts, ces deux pères arrivent à être touchants.

C'est ce qui fait que ce roman noir, hyper violent, qui a tout d'un western avec deux échappés de la Horde Sauvage qui flinguent et démontent des gueules à tout-va, est d'un niveau supérieur à un simple roman noir sur une vendetta.

Ce sont Ike et Buddy Lee qui portent tout sur leurs épaules et c'est leur profondeur, leurs blessures mises à nu, qui fera d'eux des personnages pour lesquels on aura de l'empathie et de la tendresse. Oui, ils ont été cons, oui, ils méritent des claques,… Ils ont payé le prix fort de leurs erreurs : jamais ils ne pourront demander pardon à leurs fils.

Un roman noir bourré de testostérone, de guns, d'armes, d'homophobie, de racisme, de suprémacisme, de gangs, de motards, de violences, de morts, de vengeance, de coups de poings…

Un roman noir qui parle de rédemption, de tolérance, d'acceptation des autres, quelles que soient leur couleur de peau ou leur orientation sexuelle (hormis les pédophiles). le chemin n'est pas facile, il est semé d'embûches, nos deux hommes vont devoir faire un travail sur eux-mêmes, se rendre compte qu'ils ont été cons, très cons, mais c'est déjà un signe d'intelligence et de bonne voie.

Un super roman noir, serré, comme je les aime.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'ire irrépressible

Voilà un livre que je n'ai pas vu suffisamment réseauter, jumper de scroll en scroll pour néologiser en toute impudeur. Si on pouvait un court instant reposer le (formidable) Dennis Lehane et se pencher sur ce polar roublard, dense et profond, qui file aussi vite qu'une lame entre deux côtes...

Deux lectures de la colère semblent cohabiter. Celle qui se focalise sur le pur fun et saignant de cette odyssée de deux pères en faillite qui ne cherchent pas une impossible rédemption, ils ont cette lucidité-là, ils veulent la vengeance, la plus brutale et sanglante possible. Et l'autre plus abyssale, celle de la douleur qui submerge, de la culpabilité sourde et tempétueuse, celle qui aborde frontalement l'homophobie qui prospère dans toutes les communautés.

La misogynie crasse et l'homophobie rance font fi des barrières des pigments, des cultures, des religions, des classes sociales. Ce que l'humanité partage réellement, c'est la haine de ce qui n'est pas soi. En lisant La colère, on se dit qu'être un mâle blanc hétéro, cela facilite le quotidien. En Virginie occidentale, c'est carrément buffet à volonté...

À vrai dire, je ne pense pas que ces deux lectures puissent se distinguer, elles finissent inévitablement par se fondre en un récit vif, castagneur et poignant. D'une dimension sociologique rare dans ce genre de roman démentiel. Les dialogues homophobes au sein d'un salon de barbier afro-américain sont d'une banalité terrifiante et interrogent.

Cette Colère ne cesse de nous questionner, de nous bousculer, dans notre certitude d'être un mec bien, sans trop creuser un passif de blagues douteuses, de regards détournés, de certitudes lycéennes... Nos deux pères de familles endeuillés, le black et le redneck, ne détournent plus les yeux, ils ne peuvent plus.

Je ne sais trop si je saurai convaincre beaucoup de lire La colère, un ou deux suffiraient à mon bonheur.

Lire les poings serrés et les larmes aux yeux, n'arrange pas la lecture. le livre tombe parfois et la vue se trouble mais l'âme s'en trouve remuée durablement.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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La colère de Buddy Lee et Ike est née de sentiments de culpabilité, de honte et des remords nés de leur attitude égoïste et intolérante.
Une colère qui blesse et tue lentement ceux qui les entourent. Comme les razorblade tears du titre original, cette colère devient un être à part entière, telle une seconde peau, une marque au fer rouge dont la douleur ne s'apaise jamais.
Ce roman noir est violent, intense et contemporain. Encré dans la réalité d'une société gangrénée par la violence, les armes et l'intolérance, il nous met le nez dans nos contradictions sans jamais juger.
Un livre à lire et un auteur qui confirme son incroyable talent après Les routes oubliées. A suivre...
Bonne lecture.
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Les tontons flingueurs au pays de Clint Eastwood

Ike et Buddy Lee vivent en Virginie occidentale. Alors qu'ils auraient dû se rencontrer le jour du mariage de leurs fils, c'est à leurs enterrements qu'ils vont faire connaissance.
Lorsque Derek, fils de Buddy Lee et Isiah, fils de Ike sont sauvagement assassinés, le désir de vengeance et le remord d'avoir coupé les ponts avec leur fils après leurs coming-out emportent les deux pères dans un tourbillon de colère.
Tous deux ex-taulards rangés des voitures, ils vont reprendre les armes pour venger leurs fils. Ils vont montrer, au gros bonnet commanditaire du meurtre et à ses hommes de main de quelle trempe ils sont faits.
On ne s'ennuie pas une seconde aux côtés de ces deux hommes à la poigne de fer qui feront tout pour retrouver la sérénité nécessaire à l'éducation d'Arianna, la fille de Derek et Isiah et pour sauver la vie de la femme par qui leur malheur est arrivé.
« On n'a pas été de très bons pères, mais peut-être qu'on sera de meilleurs grands-pères. »
Un portrait d'une Amérique conservatrice raciste, homophobe et machiste.
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Un roman noir qui dresse un état des lieux sans concession d'une Amérique rurale où se côtoient homophobie, racisme, pauvreté et délinquance. Attention ! Certaines scènes de violence peuvent heurter les plus sensibles !

Après le succès de son premier thriller intitulé "Les Routes oubliées", l'auteur américain S. A. Cosby publie ici son second roman policier "La Colère". Je remercie @SonatineEditions et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas encore.

La scène se passe en Virginie-Occidentale. Deux pères de famille se rendent à l'enterrement de leur fils respectif qui s'étaient mariés et avaient une petite fille de trois ans. Ike Randolf, le père d'Isiah, est noir tandis que Buddy Lee Jenkins, le père de Derek, est blanc. Isiah et Derek ont été assassinés d'une balle dans la tête à bout portant...

Alors que tout les oppose, les deux pères vont s'allier pour retrouver le meurtrier de leur fils et les venger. Animés par un sentiment de culpabilité, car tous deux n'ont jamais accepté l'homosexualité de leur fils, ils vont transformé cette culpabilité en colère viscérale, utilisant la violence comme exutoire.

Même si les deux personnages principaux sont assez caricaturaux, ce duo de choc fonctionne bien. La violence d'Ike, le grand noir costaud, est contrebalancé par l'humour facétieux de Buddy Lee, le petit blanc malade.alcoolique. L'intrigue est prenante et les chapitres assez courts permettent d'avancer rapidement dans l'histoire sans aucun temps mort. le rythme est trépidant, ce qui rend la lecture addictive.

Le thème des droits des LGBTQIA+ est abordé avec finesse grâce au portrait psychologique assez complexe des deux pères. Leur mentalité évolue au fils des pages et ils deviennent de plus en plus tolérants. Au début de l'intrigue, ils sont animés par un sentiment de vengeance en partant à la recherche de Tangerine, la fille qui a causé indirectement la mort de leur fils respectif.

Mais, en la retrouvant, ils découvrent qu'elle aussi, en tant que transsexuelle, est une victime du gang des "Sang Pur". Ils décident alors de la protéger afin de mettre fin au cercle vicieux de la violence.... à leur façon !
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