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Pierre Szczeciner (Traducteur)
EAN : 9782266332255
368 pages
Pocket (13/04/2023)
4.09/5   116 notes
Résumé :
Beauregard Montage s'était juré de se ranger. Oubliés, ses années de prison et son passé de chauffeur pour les petites frappes locales.
Aujourd'hui père de famille et mari aimant, il rêve d'offrir aux siens la stabilité qu'il n'a jamais connue. Mais à Red Hill, petite ville rurale du sud-est de la Virginie aux tensions communautaires exacerbées, la vie d'un Afro-Américain ressemble encore souvent à un couteau planté sous la gorge. Et quand la pression financ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsque nous sommes à une intersection, il est parfois difficile de choisir le bon chemin à suivre... Vaut-il mieux jouer la carte de la sécurité en se voyant foncer lentement dans un mur ou vaut-il mieux tenter sa chance dans un jeu qui sera quitte ou double ?

Après un passé de chauffeur lors de braquages, Beauregard s'est promis de ne jamais ressortir du rang. Pourtant, malgré son travail acharné, les affaires de son garage vont au plus mal et de nombreuses dettes viennent assombrir l'ardoise du père de famille qui avait enfin réussi à trouver la stabilité. La corde au cou, cet Afro-Américain va devoir faire un choix cornélien après qu'une vieille connaissance lui propose de reprendre le volant pour un braquage semblant sans risque...

Premier roman de S. A. Cosby, j'ai apprécié sa plume très visuelle de l'auteur. Dès les premières pages, nous nous retrouvons sur le siège passager en plein "street racing" où l'adrénaline bat son plein. Même si je ne suis pas très fan du monde automobile, j'ai trouvé intéressant la manière dont S. A. Cosby l'aborde. En ouvrant ce roman que j'ai découvert dans le cadre d'un prix littéraire, je m'attendais à lire un polar. J'ai finalement été un peu déçue sur ce point car celui-ci se révèle avant tout être un roman noir sociétal sur une Amérique où le racisme et les inégalités sociales battent leur plein...

Concernant les personnages, j'ai beaucoup apprécié le soin apporté par S. A. Cosby à celui de Beauregard. On ressent vraiment les tourments et les dilemmes auxquels est confronté ce père aimant et voulant le meilleur pour sa famille. Malgré ses efforts, celui-ci doit faire face à ces vieux démons rendant impossible une possible rédemption tant désirée...

Malgré cette impression concernant le genre de ce livre, j'ai passé un bon moment de lecture et je suis curieuse de découvrir "la colère", le deuxième roman de l'auteur sorti depuis peu...
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Beauregard a longtemps utilisé ses dons de pilote hors pair pour de criminelles activités avant de se poser avec femme et enfants à Red Hill (Virginie) et d'investir dans un garage un peu miteux.
Mais, confronté à la concurrence, il croule maintenant sous les dettes et se résigne à participer au braquage d'une petite bijouterie proposé par un malfrat local. le coup réussit parfaitement et Beauregard reçoit sa part comme prévu mais la bande de bras cassés ignore que l'officine appartient à un sinistre truand qui n'aura de cesse de récupérer ses billes.
Coincé entre sa famille qui compte plus que tout et les tueurs à ses trousses, Beauregard devra sortir le grand jeu pour ne pas tout perdre.
Pour son premier livre, l'américain S. A. Cosby nous livre un authentique et furieux roman de gangsters sublimé par une écriture très cinématographique et un héros englué dans une société raciste et inégale. Très impressionnant !
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🚘Ce que j'ai ressenti:

« Quand on a grandi dans la misère, on a l'habitude d'attendre. »

Or, attendre est difficile. En fait, au bout d'un moment, attendre devient vite ennuyeux, désespérant, perturbant. Et quand, on en a marre d'attendre toujours, pour tout et n'importe quoi, ça devient pesant. On n'a pas tout le temps pour ça, parce que quand on n'a rien, le temps, c'est à peu près, tout ce qu'on a, autant alors en faire quelque chose…Attendre après la vie, après le bonheur, après la considération, après le respect, certains s'y refusent, alors ils vont la provoquer la vie, le bonheur ou la société. Et ça va faire grand bruit. Ce roman noir, c'est un panorama édifiant de la violence systémique, avec comme point de mire, l'énergie furieuse d'un homme au désespoir…Beauregard Montage se lance à toute vitesse contre le destin maudit de n'être pas né avec les bons codes, au départ…Que lui reste-t-il alors, pour avoir la bonne conduite?…Les Routes oubliées sont, son terrain de prédilection alors, attachez bien vos ceintures, ça va envoyer les gaz!!!

« Une erreur est une leçon, pour peu qu'on ne l'a fasse pas deux fois. »

Le noeud du problème, c'est le schéma répétitif des erreurs. Parce que c'est une histoire de sang, de couleur, de lieu, de milieu, de cupidité, de pauvreté, de règles pipées au départ, d'espérances broyées à l'arrivée…On a beau s'échiner à rester du bon côté de la route, il y aura toujours un carrefour qui redéfinit le cours des choses, qui emboucane le chemin des outsiders…Comme si, il ne pouvait y avoir, pour les laissés-pour-comptes, que Les Routes oubliées, des routes cabossées, des routes défoncées, des impasses sans retours…J'ai adoré la finesse d'analyse de S.A Cosby du contexte sociopolitique américain. Cette lumière sur des personnages, qui se débattent coûte que coûte, dans un monde qui ne les compte pas...Ils tentent de sortir de leurs états d'assujettissement, mais se retrouvent confrontés à l'inévitable emprise des puissants, dans toutes les strates de leur environnement. Les ravages du racisme, les causes de la délinquance, les conséquences néfastes du milieu social dysfonctionnel, tout est leçon à retenir pour eux, mais parfois, c'est trop lourd à porter, alors ils taillent la route, quitte à rajouter encore de l'huile à leurs cercles vicieux de violences…

« Avoir le choix, c'est être libre. Et il n'y a rien de plus important au monde que la liberté. Rien. Tu comprends ça, fils? »

Comment être libre, dans un monde qui te condamne à être une personne subalterne? Comment être libre, quand ta vie n'est qu'un sursis? Est-ce seulement possible? Comment être libre, quand toi, tu ne l'es pas, mais que tu veux transmettre, quand même, les bonnes valeurs à ton enfant? Deviens une étoile. Sois un soleil noir filant, que même le diable n'arrivera pas à rattraper. Lance-toi, contre. Contre les préjugés, contre l'injustice, contre l'impunité. Et fais rugir le moteur! Ce livre, c'est de l'énergie en puissance. Il n'est plus temps de s'appesantir, l'action est de mise, et advienne que pourra! Alors, maintenant, vous avez le choix de le lire ou pas. Vous êtes libres. Mais un conseil d'amie, foncez! Foncez vers ce livre, ce regard, vers Les Routes oubliées!

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Quelle course, quelle tension !
Beauregard ne veut plus faire de coups, il s'est rangé.
Il veut rester dans le droit chemin, s'occuper de sa femme et élever ses enfants mais bien sûr les dettes vont le faire replonger ; et il va aimer ça.
Dans un rythme effréné, les cavales s'enchainent, les morts s'accumulent, les coups pleuvent, les balles sifflent et le sang coule.
D'une écriture rythmée et élégante, on suit le personnage dans ce sauve-qui peut en retenant notre souffle.
Il est question de racisme, d'amour paternel, de misère, d'adrénaline et de courage.
C'est électrique mais émouvant.
Un sacré premier roman.
Merci à lecteur.com et aux éditions Pocket pour cette découverte
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Achète-le ou voles le mais envoies toi ce Remix de David Joy à la sauce Fast & Furious.

Prends un as du volant à la peau trop bronzée pour les ricains trop puritains, files-lui un de ces bons vieux V6 ronronnant comme un félin maousse au coin du feu. Et surveilles quel carburant verser dans le gosier du Zèbre et de la boite à roue.

Le carburant qui parait versé dans le réservoir de la première moitié du roman semble etre un bio carburant du genre full Colza, un peu moins craignos que Full bordel, mais l'genre de jus qui une fois qu'il a fait le tour du circuit, te fout une ambiance graillon dans tout l'habitacle.

Le moteur tourne, le moulin fait l'café mais t'as comme une odeur de déjà-vu, ca sent un peu le burger de fastfood réchauffé, mais qui te donne bien faim quand même, ca te laisse les crocs et envie de croquer dans le morceau, alors c'est ce que tu fais, puis après tu te rends compte que de l'huile végétale à haute vitesse comme ça, ca peut que faire monter la mayo.

Et en effet elle lève la mayonnaise. Et pas la bonne. J'vous parle pas du style qui est aussi racé et élancé qu'une bonne vieille Mustang de '76 mais plutôt du scénar ou tu te dis que ca part pas vraiment dans le bon sens pour le pauvre bougre à qui ça tombe sur l'paletot.

Mais en même temps c'est pour ça qu'on a payé le libraire n'est-ce pas ? Sinon on serait aller fureter du coté littérature douce. Sonatine quoi, quand c'est noir, tu sais ce que t'achètes frérot.
Bon ça c'est pour la première partie. le temps que tu te mettes en jambes, que tu sois bien étiré que l'arrogance des lectures semblables accumulées te disent que t'as affaire à un énième clone un peu remaquillé au pistolet à peinture.
Puis y a la deuxième part'. Connaissez-vous le coup de l'éther dans le réservoir ? Grosso modo ça l'emballe et le pousse dans ses retranchements pour un dernier baroud d'honneur, un peu comme cette eau de vie immémorable qu'il y a chez papy, le genre de jus qui te ferait décoller la navette Ariane en 3 fois moins de temps.

Eh bien là c'est un peu le cas, sursaut de testostérone, d'action punchy, de caoutchouc tatoué sur l'asphalte, y'a du fric-frac de la magouille entre freluquets et tout un tas de péripéties que le bon sens m'interdit de dévoiler ici.

Alors frelot, J't'l'avais pas dit qu'avait cet élixir de derrière les fagots frérot, cet élixir de premier choix allait faire hurler de plaisir le moteur et le lecteur ?! Ha !

Et si en plus la maison rajoute la cerise sur l'bateau en te disant que derrière ça le feuillu interroge sur l'hérédité de la poisse et d‘ la tendance à à la dérive, à glisser du mauvais coté de la ligne jaune, la précarité des régions rurales rendues exsangues par le néo-libéralisme, et de la responsabilité en temps de survie… Qu'est-ce que t'en dis ?

Bon j'en vois au fond de la salle qui s'endorment avant d'avoir sorti le chéquier. Pour ceux-là j'dirais juste qu'on a le droit a une fin de celles qui surprend et laisse pantois. Bien trop encrée dans le réel et dans le vécu pour baigner dans la sauce dans laquelle ton inconscient, impacté par ton passé d'avaleur de lectures noiraudes t'as déjà fait mariner ce bouquin.

Tentes le coup , pour moins de 20 billets, l'affaire est à toi.

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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Le secret, ce n’est pas le moteur. Ça fait partie de l’équation, évidemment, mais ce n’est pas le plus important. Le seul truc qui compte vraiment, même si personne ne veut le reconnaître, c’est le pilote. Si tu conduis avec la peur au ventre, c’est perdu d’avance. Si tu conduis avec la crainte d’abîmer ton moteur, pareil. La seule chose à laquelle il faut penser, c’est atteindre la ligne d’arrivée. Et pour ça, il faut conduire comme si t’avais les flics au cul.
Beauregard entendait la voix de son père chaque fois qu’il prenait le volant de la Duster. Parfois, il l’entendait aussi quand il faisait le pilote sur des coups. Dans ces cas-là, son père lui donnait des conseils chargés d’amertume et lui conseillait de ne pas finir comme lui. Un fantôme sans sépulture.
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Quand on vit à deux cents à l’heure, comme lui, la fin est souvent brutale. Mais je peux te garantir que si ça s’est terminé en fusillade, il est pas parti tout seul. Tu lui ressembles tellement – physiquement, t’es son portrait craché. Mais t’es différent. Ton père, il voulait pas se poser, ce qui rendait pas les choses faciles pour ta mère. D’ailleurs, comment va Ella ?
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C’était toujours comme ça avec sa mère. Elle pouvait se montrer odieuse et manipulatrice, et vous faire rire l’instant d’après. C’était un peu comme recevoir en pleine figure une tarte à la crème avec un cadenas en ferraille caché à l’intérieur. Toute son enfance, il l’avait vue combiner cet humour acerbe et sa beauté naturelle pour obtenir à peu près tout ce qu’elle voulait. Tous les enfants pensent que leur mère est belle, mais Beauregard avait remarqué assez tôt que dans son cas, beaucoup d’autres personnes étaient du même avis que lui.
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C’était un garçon intelligent et talentueux, mais d’une manière différente. Beauregard se rappela que lorsqu’il était petit, son père lui répétait souvent qu’on ne pouvait pas dire d’un poisson qu’il était stupide sous prétexte qu’il n’arrivait pas à grimper à un arbre.
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Il avait espéré qu’en plaçant sa mère en maison de convalescence, cela le soulagerait au quotidien. Elle pourrait hurler à loisir sur la pauvre aide-soignante qui n’avait pas posé son verre d’eau sur le bon sous-verre ou sur celle qui lui torchait le cul un peu trop vigoureusement. Le fait qu’elle n’avait qu’un seul sous-verre ou qu’elle faisait une crise hémorroïdaire ne semblait jamais lui traverser l’esprit. Finalement, la maison de retraite l’avait rendue plus méchante, ce qui par ricochet avait compliqué la vie de Beauregard
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