AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 213 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Absolument passionnant, ce livre sur la Grande Arche de la Défense nous raconte une tragédie, celle de son architecte danois qui a démissionné et est mort avant de voir la fin de la construction de son projet. Un rêve devenu cauchemar.

Quand en 1983, Johan Otto von Spreckelsen gagne le concours international anonyme pour le projet Tête Défense devant marquer l'axe historique de Paris, son projet, un cube évidé qui forme une arche, emporte l'enthousiasme de beaucoup et surtout celui du président Mitterrand. Mais l'architecte professeur n'a que cinq réalisations à son actif : sa maison et quatre petites églises, et pas de cabinet d'études.

Ce qui fait que le temps passant, les difficultés à s'accorder sur la réalisation entre le maître d'ouvrage et le maître d'oeuvre ne font que s'accroître — Spreckelsen est un perfectionniste, il accepte difficilement les modifications indispensables à la viabilité de son projet. A cela il faut ajouter les différences de culture, et surtout le changement de majorité : en 1986 le nouveau gouvernement Chirac souhaite privatiser l'édifice. Beaucoup trop de divergences et d'aléas qui conduisent Spreckelsen à la démission. Il renonce à signer le bâtiment :  « Il n'avait en tête que sa superbe épure et la certitude qu'on allait l'abîmer », et meurt un an plus tard, deux ans avant l'inauguration de L'Arche.

Pour rapporter cette histoire édifiante à de nombreux points de vue : notamment les agissements de la classe politique, de droite comme de gauche, et ceux de ses amis, l'auteure, sans jamais se départir de son sens de l'humour, a fait un remarquable travail d'enquête. Elle a rencontré les nombreux protagonistes de ce presque fiasco qu'a été la construction de la Grande Arche de la Défense. Vaste gâchis, sauf si l'on considère ce monument comme un très bel ouvrage, le chef-d'oeuvre architectural d'un grand et beau danois.
Commenter  J’apprécie          836
Ce pourrait être une fable, l'Arche et l'Architecte… l'image de ces deux "protagonistes" illustrant la cruelle et captivante analyse d'un projet au destin aussi maudit que celui de son créateur, Johan Otto von Spreckelsen, architecte danois quasi méconnu du grand public en dépit de son incontestable paternité.

C'est que Spreckelsen, à la fois rigoureux et profondément idéaliste, aura dû appréhender à ses dépens les ahurissants méandres de la tergiversation à la française (pas bien reluisante ici, il faut l'admettre) jusqu'à finir par s'auto-exclure définitivement du projet tant il lui semblait s'éloigner de sa vision créatrice initiale.

La Grande Arche de la Défense quant à elle semble familière à beaucoup d'entre nous, au point sans doute que de mon côté je n'ai jamais cherché à savoir ce que ce monument de simplicité et d'audace mêlées recelait de controverses ou de méprisables secrets.

Ces deux personnages, de chair pour l'un, de béton pour l'autre, Laurence Cossé les installe en miroir au coeur de cette édification hors normes qui conjugue à parts égales prodigieux défis techniques et sombres magouilles politiciennes.

Documentaire architectural, chronique politique et portrait psychologique oscillant souvent entre ironie et compassion, ce roman peut paraître parfois décousu, de temps à autre un peu confus, mais il n'en reste pas moins passionnant et incite bien sûr à ré-apprivoiser la Grande Arche sous cet autre éclairage, amplement documenté et surtout inédit.

Ҩ

Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Gallimard (avec mes plus plates excuses pour le petit retard)


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          502
Si l'urbanisation du quartier de la Défense vous intéresse, Laurence Cossé a effectué un travail de bénédictin pour tout nous apprendre sur la longue gestation du projet et sur l'édification de la Grande Arche.

Son travail de documentation est impressionnant. Il a en effet matière à creuser!
Les péripéties du chantier ont été nombreuses entre la "valse hésitation" des décisions politiques et la complexité de l'ouvrage. L'architecte danois Johan Otto von Spreckelsen, artiste sans concession, a fini par jeter l'éponge devant tant d'atermoiements. Un homme "arlésienne", peu présent sur le chantier et qui meurt rapidement après ce torpillage professionnel. Il est sans nul doute le personnage le plus incongru de cette histoire, le "sacrifié" sur l'autel de la gabegie, quasi inconnu et oublié quand sa vision architecturale enfin réalisée est si intégrée à notre univers parisien.

On peut s'étonner de trouver ce sujet documentaire dans cette collection de Flammarion. le récit est un enquête aux personnages réels, une épopée contemporaine d'hommes de pouvoir, de fonctionnaires de cabinets, de commissions, concours et d'incurie de maitrise d'ouvrage. On imagine fort bien Mitterand en Sphinx dans ses fonctions régaliennes et ses visions pharaoniques de Grands Travaux, les luttes d'influence et de jalousie des architectes et ingénieurs, Jack Lang et son entregent...un brouet à la française!
Avec le recul, navrant autant que tragique pour notre ego de franchouillard et nos finances d'Etat.

Nous reste la belle Arche, devenue bien discrète au milieu des géants de verre qui l'entourent. Je ne la regarderai plus de la même façon dorénavant...
Commenter  J’apprécie          381
Laurence Cossé avait déjà écrit un roman sur l'inutilité en architecture ; dans « le Mobilier national », elle nous fait partager les affres d'un ministre de la culture qui se demande s'il ne faudrait pas bazarder la plupart des cathédrales françaises, surtout celles qui sont moches (et il y en a) et où, de toute façon, plus personne ne rentre. C'est une autre sorte de cathédrale, dont il est question ici, tout aussi vide, et sacralisée à la fois par son concepteur (qui ne conçut que sa propre maison, quelques églises, et cette arche colossale) et par un président qui avait une certaine idée de la France et de son propre règne : la perspective ouverte par Le Louvre royal devait aboutir, de l'autre côté de la ville et de l'Histoire, à une oeuvre magnifiant la victoire de la gauche.
Si ce livre est passionnant par les contraintes techniques qu'il explique aux béotiens que nous sommes avec clarté et précision (ou comment passer du dessin au bâtiment, du formalisme au fonctionnalisme), c'est surtout un livre politique. de l'illusion lyrique que nourrit l'élection de Mitterrand au retour de la rigueur parachevé par la cohabitation, la trame de ces années-là épouse la construction de l'arche : un arc de triomphe, symbole grandiloquent ou mystique, devenu un gouffre financier à rentabiliser au maximum.
Mais La Grande Arche ne raconte pas seulement les années Mitterrand : le livre a aussi valeur d'art poétique. La tragédie de Johan Otto von Spreckelsen, obligé de passer sous les fourches caudines de la réalité (non, la pureté du marbre ne résistera pas à la pollution parisienne ; oui, créer un bâtiment vide provoquera un appel d'air à ne pouvoir rester debout…) est non seulement celle du pouvoir politique qui ne peut exister sans compromis, mais c'est surtout celle de tout artiste, et peut-être plus encore de celui qui n'a que les mots pour matériau.
La Grande Arche est un livre sur le langage, matériau trivial qui doit prendre forme pour devenir art.
C'est pourquoi Laurence Cossé emploie parfois le nom de l'architecte tel que l'état civil l'a instauré et parfois son diminutif, en fonction dans sa phrase de la valeur rythmique de l'un ou de l'autre mot.
C'est pourquoi elle s'interroge sur les connotations de l' « oeuvre d'art » et de l' « ouvrage d'art », et rappelle le surnom de Spreck : l'Albatros. Ce « prince des nuées » que « Ses ailes de géant empêchent de marcher », comme Baudelaire.
Le matériau « langage » pose deux grands types de problèmes. D'abord, parce qu'il ne suffit pas de poser des mots pour être compris et que, dans le bâtiment comme en grammaire, tout est affaire de structure et de contraintes. Ensuite parce qu'il faut faire avec ce qu'on a, au risque de dénaturer l'idée : le « u » et le « i », voyelles claires, prennent place au coeur du mot nuit, ce qui rendait Mallarmé fou ; et de même Spreckelsen , choisissant le silence quand on lui demandait d'accepter l'impureté du réel au sein de son oeuvre, et même la fuite, abandonnant le chantier de l'Arche comme Arthur Rimbaud la poésie.
Quant à la dernière phrase -ou presque- du roman : « C'est un ouvrage remarquable mais sans fonction forte ni sens, « Un objet pur, quoi. », elle m'a fait irrésistiblement penser au célèbre vers du « Sonnet en -ix » : « Aboli bibelot d'inanité sonore », l'Arche, comme une certaine poésie, n'est qu'une coquille vide, une forme vide et somptueuse. Et Cossé de choisir le sujet le plus aride qui soit, la chronique des défis techniques d'une construction, décidée à réussir là où Spreckelsen a échoué : tenir compte, comme le demandait Vitruve, à la fois de la venustas (la beauté) et de l'utilitas (l'utilité) ; se tenir à l'exact milieu des exigences de l'art et du réel, comme la clé de voûte dans l'axe de symétrie d'une arche...
Commenter  J’apprécie          354
L'héritage d'un chef d'Etat, dit-on parfois, se mesure au volume de monuments qu'il laisse après lui. de ce point de vue François Mitterrand fut à coup sûr le plus grand président de ces dernières décennies. Même si la plupart de ses réalisations emblématiques sont à Paris, d'autres sont cependant réparties dans toute la France, où elles constituent un solide réseau d'infrastructures culturelles. La Grande Arche fait incontestablement partie des trois oeuvres les plus connues, avec la pyramide du Louvre et la Bibliothèque Nationale de France.

J'ai passé cinq années dans la paroi nord de ce curieux bloc de béton et de marbre. Les parois sont étroites, et il est difficile de les aménager autrement que comme une interminable enfilade de bureaux pas très conviviale, et à peu près impossible à insonoriser. Cela étant, il faut bien reconnaitre que le bâtiment ne manque pas de cachet et fait son petit effet. Même s'il s'agit en fait de l'un des plus petits gratte-ciels de la Défense, il en est de très loin le plus notable. Cette plongée dans l'histoire de sa construction a donc été d'autant plus passionnante, la fluidité du style étant à noter – pas si simple de transformer des démêlés architecturaux et administratifs en péripéties haletantes.

Tout démarra par la volonté de Mitterrand de clôturer par un monument digne de son nom le fameux ‘axe historique' de la capitale. En partant du Louvre, il s'étend vers l'est, avec de légers changements d'angles, jusqu'au château de Vincennes. Vers l'ouest, il court tout droit par la place de la Concorde et la place de l'Etoile, se poursuit jusqu'à la Seine, suit l'axe de l'esplanade de la Défense. Qu'allait-on mettre au bout ? La réponse parait aujourd'hui aussi géniale que simple : une arche. Un Arc de Triomphe des temps modernes, comme un hommage au génie technique et un monument à la gloire des ingénieurs et des architectes, quand celui de la place de l'Etoile était consacré aux généraux.

C'est donc avec une certaine surprise que l'on découvre que l'Arche n'en est pas une mais est en fait un cube ; que l'idée, sélectionnée lors d'un concours anonymisé, venait d'un architecte danois ayant précédemment construit en tout et pour tout sa maison et quatre petites églises ; et que conséquemment le chantier fut un calvaire. Ce livre nous plonge dans l'histoire de ce bâtiment en particulier, mais surtout dans le travail quotidien de ceux qui ont la charge de mener à bien la construction de très grands projets, et se débattent sans compter leurs heures contre les difficultés administratives, les accidents de chantiers, les imprévus et incidents en tout genre. Respect à eux.
Commenter  J’apprécie          272
Une enquête super intéressante sur la construction de la Grande Arche de la Défense ou les mésaventures d'un architecte danois qui découvre les "subtilités" de l'Administration française et la légéreté de nos hommes politiques de l'époque...Ce véritable western politico-administratif arbitré, entres autres, par des architectes experts, vaut le détour et met surtout en avant la véritable gabegie autour de ce projet ou les égos des uns et des autres s'en donnent à coeur joie.Outre la mise en valeur, très réussie, de ce véritable exploit architecturale et technique, j'ai également beaucoup apprécié la mise en lumière, de Laurent Cossè, des incompréhensions culturelles et sociales entre français et danois. Nous devrions vraiment nous inspirer beaucoup plus dans notre quotidien de la société danoise et de son mode de vie et nous soucier chez nous, plus de l'être que du paraître...Après cette lecture parfois un peu technique mais au style très enlevé et précis, vous ne regarderez plus l'Arche tout à fait de la même manière.
Commenter  J’apprécie          250
Le mot roman est mis certainement par peur de procès. En réalité c'est une enquête sur la construction de la Grande Arche de la Défense. le premier mot qui vient à l'esprit est panier de crabes. Décision de Mitterand de faire un monument public, changement de gouvernement, donc abandon, puis reprise. le concours est remporté par le danois Johan Otto von Spreckelsen. Les différences sont grandes entre les deux pays, surtout au travail, où dans son pays une réunion commence et se finit toujours à l'heure dite. L'architecte ne comprendra pas que l'on modifie ses plans. Rêve n'est pas compatible avec finances. Fait unique : il démissionnera. Récit atypique, intéressant et passionnant. du béton, quoi !
Commenter  J’apprécie          190
Dans son nouveau roman, paru en début d'année 2016 chez Gallimard et qui fut finaliste du prix Orange - dont j'ai récémment parlé du lauréat, la romancière émérite et reconnue Laurence Cossé nous présente un livre enquete, qui s'interesse à la construction de l'Arche, longtemps appelée « le Cube »,

On suit dans le détail la destinée de ce batiment devant lequel je passais pas mal de fois lorsque j'habitais Paris sans me poser plus de questions que cela, de l'annonce du gagnant du concours international d'architecture Tête-Défense le 25 mai 1983 remporté à la surprise générale par l'inconnu danois Johan Otto von Spreckelsen jusqu' à l'inauguration du bâtiment, le jour du bicentenaire le 14 juillet 1989.

Un projet qui s'inscrit dans la politique des grands travaux culturels de Mitterrand- entre la pyramide du louvre et la BNF-, dont l'ambition était « graver son histoire dans le verre ou dans la pierre ".

Afficher l'image d'origine

Sur un sujet qui n'est pas a priori totalement passionnant par nature Laurence Cossé réussit à trouver la densité romanesque de cette éopée et nous montre le lien ténu entre les grands projets artchitecturaux et les arcanes du pouvoir.

Saga aux rebondissements multiples, qui intrigue autant par la singularité, l'anticonformisme et au bout du compte la personnalité plutot attachante de son architecte, que par les difficultés et diverses obstacles que sa construction et son inauguration ont amené, on aime le considérable travail de documentation que Laurence Cossé a mené en essayant de vulgariser tout en s'approchant à chaque fois au plus près de la réalité.


On se perd sans doute parfois dans certains détails techniques - la différence entre bâton armé et béton précontraint m'a pas forcément paru des plus évidents à comprendre, mais en tout état de cause, ce livre captivant et très bien écrit , d'une belle fluidité et d'une parfaite élégance, ne plairont pas, loin de là, qu'aux seuls férus d'architecture ...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          180
J'avais pris ce titre en note ne sachant rien du sujet et n'ayant encore moins lu le résumé en quatrième de couverture. Mais sur l'excellente impression que m'avait laissé Au bon roman de Laurence Cossé, je n'ai pas hésité à emprunter La Grande Arche à la bibliothèque municipale. Dès les premières pages, j'ai pensé que je m'ennuierais copieusement. Les bâtiments utilitaires (tours à bureaux, immeubles publics et autres centres commerciaux) ne m'ont jamais émue, contrairement aux maisons habitées par des familles.
Et bien, Laurence Cossé m'a captivée avec la genèse de la construction de cette Arche, imaginée et créée par Johan Spreckelsen, un architecte danois inconnu jusqu'alors du milieu international. du concours amorcé en 1983 jusqu'à son inauguration en 1989, la Grande Arche s'est érigée sous l'impulsion de François Mitterrand et de Paul Andreu, architecte français, entourés d'une équipe entièrement dédiée au projet de Spreckelsen, « les aventuriers de l'arche inattendue », bien nommés par Le Nouvel Observateur en 1988. C'est donc à une véritable épopée que le lecteur est convié, Laurence Cossé insérant habilement au calendrier de construction, un portrait de l'architecte sans expérience, ainsi que les différentes visions du pouvoir décisionnel au Danemark et en France. Une lecture étonnante et qui vient confirmer l'immense talent d'écriture de Laurence Cossé.
Commenter  J’apprécie          160
En toute sincérité, je n'aurais jamais pu imaginer qu'un roman traitant d'architecture puisse être aussi intéressant !

Voici donc l'Histoire de la grande Arche de la défense, cet ouvrage construit pour s'inscrire harmonieusement dans l'axe historique de Paris. Une histoire mêlant architecture, urbanisme mais aussi politique. Et c'est là que le bât blesse pour le créateur de cette oeuvre, Spreckelsen, un danois peu habitué aux atermoiements et changements brusques d'avis en vigueur au plus haut niveau en France. Spreckelsen et la France, ce fut un peu le mariage de la carpe et du lapin...

Spreckelsen était un architecte inconnu ou presque au moment où son projet fut choisi, en 1983. Il avait l'habitude de tout maîtriser, de tout contrôler, dans ses ouvrages anterieurs (des églises). Or, ce ne sera pas possible ici. Un puriste et un intransigeant, qui va donc se heurter à un pays... compliqué. C'est déjà le cas en temps normal, mais accentué encore lorsque la bataille politique fait rage, avec une cohabitation en point d'orgue, laquelle va provoquer une perte de pouvoir pour Mitterrand, principal soutien de Spreckelsen. Il se sent ainsi progressivement dépossédé de son oeuvre, des choix étant opérés sans son accord, pour que le chantier avance. Désabusé par tous les changements opérés, lesquels dénaturent de son point de vue sa vision initiale, il préférera se retirer...

C'est une enquête vraiment passionnante autour d'un bâtiment emblématique que livre ici Laurence Cosse, relatant les drames et manigances se déroulant en coulisses. Un temoignage sur la façon dont est conduite l'action publique en France, et le gaspillage d'argent public qui en découle. Une histoire qui illustre aussi les différences culturelles abyssales entre Français et Danois. le récit est certes parfois un peu aride, prenant des chemins de traverse qui peuvent nuire au rythme de la narration. Mais j'ai vraiment trouvé ce livre vraiment prenant. Merci, Séverine, pour cette belle découverte !
Commenter  J’apprécie          161




Lecteurs (402) Voir plus




{* *}