Malgré l’annonce d’Everett pour trouver quelqu’un qui tienne sa maison, ça n’est pas dans cette voie que sa relation avec Maud s’est développée. Bientôt, celle-ci n’est même plus en mesure de s’occuper des tâches ménagères quotidiennes. Son arthrite, une maladie progressive et dégénérative, fait en sorte que ses mains se crispent en des poings serrés. Aussi, l’état de son dos et de son cou font en sorte qu’il lui est très difficile de monter les escaliers ou de soulever des objets lourds. Finalement, Everett se charge de toutes les tâches ménagères tandis que Lewis trouve un autre moyen d’apporter sa contribution : elle recommence à peindre, d’abord les cartes qu’elle avait l’habitude de vendre à Yarmouth, puis les tableaux qui la rendront célèbre.
Après son décès, l’importance de Maud Lewis croît de manière exponentielle et, dans un sens, il existe trois Maud Lewis : l’artiste, la légende et la marque. L’artiste est célébrée grâce à une exposition permanente de ses oeuvres à Halifax et à des expositions itinérantes nationales et internationales. Quant à la légende, elle figure sur des timbres canadiens, on la cite souvent en exemple aux personnes, surtout aux enfants, vivant avec des problèmes physiques et elle fait l’objet de plusieurs ouvrages, pièces de théâtre et films.
Depuis son adolescence, Maud Lewis crée et vend des cartes, soit de porte à porte ou dans les commerces de Digby. Après avoir épousé Everett en 1938, elle recommence à peindre sérieusement, produisant des cartes pour en faire commerce. Pendant les mois de chaleur, de mai à octobre, le couple part en tournée des petites routes dans la voiture d’Everett, vendant du poisson et des cartes peintes aux couleurs vives. Lewis, toujours timide, reste dans la voiture pendant qu’Everett s’occupe des négociations.
Maud Lewis _ One of Canada's great artist, 1965