Perpendiculaire au soleil de Valentine Cuny – le Callet
Delcourt – Encrages
Il n'y a que son nom à elle sur la couverture parce que lui, il n'a pas le droit d'apposer son nom. Il est coincé dans le couloir de la mort de la prison de Starke en Floride parce qu'il aurait commis le pire. Ecrire son nom serait d'une certaine façon, faire l'apologie de son crime.
400 pages bouleversantes en noir et blanc (sauf une). Une histoire d'amitié entre la jeune dessinatrice, élève des Beaux-arts et ce garçon qui a gardé les traits juvéniles qu'il avait douze ans plus tôt, au moment des faits. Pour Renaldo, le temps s'est arrêté là.
Au fil des échanges, se profile un projet graphique, Valentine dessine au crayon et au stylo bille puis grave sur bois, Renaldo Mc Girth répond avec les moyens limités dont il dispose. Ses conditions de détentions sont extrêmes, depuis ces cinq mètres carrés, il voit la beauté du monde à travers les yeux de Valentine, à travers les dessins qui lui parviennent quand c'est possible !
Des lettres calibrées, mesurées, sans enveloppe, un nombre de feuilles à dessin précis, la censure veille et parfois les plis reviennent à l'expéditeur.
Entre les audiences et les aller-retour entre la prison de Starke et de Marion, Renaldo parfois baisse les bras, l'histoire est ponctuée par les silences de Renaldo et par les rares visites de Valentine au prisonnier.
Dans ce roman graphique, la culpabilité ou l'innocence de Renaldo ne nous concerne pas, le sujet, c'est l'art qui raconte et questionne : l'univers carcéral, la peine de mort, les droits de l'homme.
C'est le premier roman graphique de Valentine Cuny – le Callet, les prix se bousculent et c'est mérité, cette jeune femme est particulièrement douée, ses dessins vous emportent, le mouvement, l'allégorie, la violence et la douceur, Valentine vous emporte dans son univers d'un coup de crayon.
Une histoire riches d'enseignements qui ne peut laisser insensible.
Coup de coeur !